Titre : Obsession
Fandom : Harry Potter
Pairing : Ginny/Drago
Disclaimer: Malheureusement, je ne possède pas ces personnages, ni cet univers. Ils sortent de l'esprit de la merveilleuse JK Rowling. Je les emprunte juste pour m'amuser un peu.
Rating: G
Thème : #26 Si seulement tu étais à moi de la communauté
30_baisers Drago Malefoy était un bon parti. Il le savait. Il était beau, riche et avait tout ce qu’il voulait. Cela le rendait arrogant et sûr de lui. Mais qui ne l’aurait pas été à sa place ? Il avait appris très tôt que l’argent pouvait tout acheter. Et quand cela échouait, il suffisait de jouer sur ses relations. Il aimait voir la crainte illuminé les yeux de ses interlocuteurs. Cela lui rappelait à chaque fois à quel point il était important.
De ce fait, comme tout bon Malefoy, il avait appris à observer les gens et à en apprendre un maximum sur eux. Cela servait toujours d’avoir différents moyens de pression sur autrui.
Tout le monde le savait, il haïssait Harry Potter et tous ceux que ce moins-que-rien représentait. Alors, il gardait un œil sur lui et, bien sûr, son entourage. Et parmi eux, Ginny…
Il se souvenait du premier jour où elle était arrivée, haute comme trois pommes -d’accord, il n’était pas beaucoup plus grand- et peu sûr d’elle. Elle rougissait comme une pivoine dès que Potter s’approchait et s’enfuyait en courant. Son béguin pour lui était aussi gros qu’un dragon mais le Trio d’Or n’avait rien vu, imbéciles qu’ils étaient ! Elle les regardait avec une admiration telle que cela lui donnait la nausée. Sérieusement, comment pouvait-on les admirer ? Une Sang-de-Bourbe, un traître à son sang miséreux et Potter ! Sérieusement !
Il avait classé Ginny dans la catégorie des gamines qui collent des posters sur les murs de leur chambre et deviennent hystériques dès qu’elle les regarde. Tellement inintéressantes…
Puis, à la fin de l’année, quelque chose avait changé. Il y avait eu la rumeur que la Chambre des Secrets avait été ouverte. Cela coïncidait avec le départ précipité de la petite Weasley. Il n’y avait pas prêté beaucoup d’attention. Mais au début de l’année suivante, quand elle était revenue, il n’avait pu s’empêcher de remarquer qu’elle avait gagné en assurance. Et il y avait également quelque chose dans son regard, une lueur farouche qui n’avait pas été là auparavant. Et cela avait piqué sa curiosité.
Au cours des années suivantes, il l’avait regardée gagner en assurance, se détacher du Trio d’imbéciles et grandir. La gamine mièvre avait peu à peu disparu et laissé place à une jeune fille pleine d’assurance, légèrement insolente. Il l’avait regardée avec plus d’intérêt alors. De banal, elle était devenue pas trop mal. Lui qui n’aimait pas les rousses s’était retrouvée à admirer les reflets que le soleil faisait dans sa chevelure cuivrée. Ses rencontres avec elle s’étaient multipliés. Leurs échanges inamicaux avaient encore plus mis en avant le tempérament de feu qu’elle avait.
Bientôt, il se surprenait à guetter ses apparitions. Il passait de plus en plus de temps à l’observer. Et il n’était apparemment pas le seul. A part Potter, toujours aussi myope, les autres garçons s’étaient rendus compte que petite Ginny avait bien grandi et ils avaient commencé à lui tourner autour. Il s’était senti étrangement mal à l’aise en la voyant flirter avec eux. Puis, quand il l’avait vu répondre aux avances de Dean Thomas, la colère qui s’était emparée de lui l’avait presque autant déstabilisé que l’envie de prendre la place du Gryffondor.
Il n’avait pas compris. Ou avait refusé de comprendre. Il avait décidé d’arrêter de l’observer. Mais il n’avait pas pu. Il s’était rendu compte qu’il avait besoin de la voir. Il avait commencé à multiplier leur rencontre dans les couloirs et avait même plusieurs fois interrompus ses rencontres avec Dean, jouant de tous ses atouts. Plus cynique que jamais, il s’était heurté à une carapace alors qu’elle avait répondu insulte par insulte, coup bas par coup bas, sarcasme par sarcasme. Et lui était tombé plus facilement et plus rapidement. Il se prenait à l’imaginer à son bras. Quel couple détonnant ils feraient ! Rien ne leur résisterait.
Un jour, alors qu’il la regardait se balader main dans la main avec Dean, il soupira et pensa : « Si seulement tu étais à moi… »
¤
Quand Ginny était arrivée à Poudlard, elle était jeune et naïve. Elle avait regardé le château avec émerveillement. Son monde pourtant était centré sur Harry Potter, ce héros. C’était un béguin de petite fille, maintenant elle en était consciente. Elle se souvenait de son embarras quand elle se mettait à bafouiller et à rougir dès qu’il entrait dans la même pièce qu’elle, de toutes les fois où elle avait préféré prendre la fuite. Elle se rappelait aussi de la frustration qu’elle avait ressentie et du sentiment d’exclusion qui l’avait assaillie. Elle ne faisait pas partie du Trio d’Or et cela l’avait blessée.
Après l’épisode du journal, son innocence s’était envolée et elle était retournée avec Poudlard avec les yeux grands ouverts pour la première fois. Elle n’était plus une enfant. Son béguin pour Harry s’était légèrement dissipé et elle était décidée à vivre sa vie comme bon elle l’entendait. Mais sa rencontre avec Voldemort l’avait laissée douloureusement consciente de la menace qui planait sur la société. Après avoir entendu son frère et ses amis se plaindre de Malefoy pour la énième fois, elle avait décidé de lui donner un peu plus d’importance et avait commencé à l’observer.
Drago Malefoy était arrogant et méchant. C’était la première impression qu’elle avait eu. Il toisait tout le monde et crachait sur les plus faibles. Il n’avait aucune pitié, aucun remord. C’était un gosse de riches qui méritait qu’on lui donne une bonne correction. Chacune de leur rencontre haineuse n’avait fait qu’attiser cette impression. De plus qu’elle sentait son regard sur elle. Et à mesure qu’elle grandissait, elle sentait sa présence s’accroître et cela l’agaçait. Que lui voulait-il ? N’avait-il personne d’autre à harceler ?
A cause de cela, elle avait toujours conscience de sa présence. Mais surtout, son image de lui s’enrichit, se précisa et s’altéra. Elle le vit grandir. Il devint plus imposant. Pas dans le sens physique du terme -quoique son nouveau physique n’avait rien pour lui déplaire. Il gagna en autorité et en charisme. Personne ne pouvait ignorer sa présence. Il dégageait une aura de puissance qui ne passait pas inaperçue. Harry aurait pu avoir la même, s’il n’avait pas été aussi modeste et réservé. Mais Drago était pleinement conscient de ses capacités et il en jouait, les faisait ressortir et les projetait à la face des gens. Et elle aimait cela. Elle aimait son assurance, son arrogance et ses pensées d’adolescentes lui échappèrent.
Quand elle commença à attirer l’attention des garçons, elle ne put s’empêcher de regretter qu’il ne fasse pas partie du lot. Quand ses rêves devinrent plus adultes, c’était toujours dans ses bras qu’elle se trouvait. Elle essaya de l’oublier et pour cela, elle sortit avec Dean. Mais elle n’arrivait pas à se sortir Drago de la tête. Elle regrettait que ce ne soit pas lui à la place du Gryffondor quand ce dernier la prenait dans ses bras ou l’embrassait. Et chaque rencontre avec le Serpentard ne faisait qu’attiser sa colère. Il semblait plus présent que jamais, allant jusqu’à interrompre ses rendez-vous avec Dean.
Elle ne savait plus quoi faire. Son obsession prenait des proportions qu’elle n’avait pas vu venir. Un soir, de frustration, elle se laissa tomber sur son lit, l’image de Drago penché vers Pansy au déjeuner et elle pensa : « Si seulement tu étais à moi… »
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Ce jour-là n’avait rien d’extraordinaire. C’était un jour comme un autre. Ginny revenait de la bibliothèque. Les couloirs étaient déserts. Il était tard et elle n’avait que quelques minutes pour rejoindre sa Maison avant que le couvre-feu ne soit effectif. Drago lui avait décidé de commencer sa ronde plus tôt. Il avait eu besoin d’être seul et d’échapper à l’atmosphère confinée de la Maison des Serpentard.
Ils se croisèrent au détour d’un couloir. Elle, si pressée qu’elle ne le vit pas arriver. Lui, si perdu dans ses pensées qu’il ne la vit pas débouler. Ils se rentrèrent dedans. Automatiquement, il l’attrapa par les hanches pour la maintenir en équilibre, la bouche déjà entrouverte et prête à cracher la volée d’insultes qu’il avait en réserve. Mais il n’en fit rien. Il la fixa, bouche entrouverte, offrant une image tellement peu conforme à celle de sa famille. Elle se dégagea de son emprise, croisa les bras sur sa poitrine et railla :
- Bah alors Malefoy, on a perdu sa langue ?
Avant qu’ils ne comprennent ce qui se passait, les lèvres de Drago s’écrasèrent sur celle de Ginny, avides et rageuses. Le baiser fut violent, empli de la tension que les deux adolescents avaient accumulé au cours des années. Leur étreinte fut désespérée. C’était comme si ils avaient conscience que c’était là la seule occasion qu’ils avaient et qu’ils n’en auraient jamais d’autres pour laisser libre cours à leur désir. Après tout, ils étaient un Malefoy et une Weasley. C’étaient des insultes qu’ils étaient censés échanger, et non des baisers. Ils se séparèrent à bout de souffle, ne se lâchant pas des yeux. Sans dire un mot, ils reprirent chacun leur chemin.
Cet échange aurait pu mettre un terme à leur manège d’observation. Au contraire, cela le renforça. Le baiser les hanta jusqu’à ce qu’ils recommencent, des semaines plus tard, avec une seule phrase qui résonnait dans leur esprit : « Si seulement tu étais à moi… »