De retour de voyage, choc rude.
Hier encore je marchais dans les rues de Jérusalem.
Hier encore je mesurais l'incommensurable paradoxe palestino-israelien/israelo-palestinien. Je ne veux porter aucun jugement, je n'ai aucune compétences en la matière. Cependant, je voulais seulement raconter quelques points de mon voyage qui m'ont fait comprendre l'inextricable situation.
Tour d'abord après une semaine éblouissante entre la Syrie et la Jordanie, les visites de souks, les rencontres, les échanges, les sites grandioses (Pétra, les bords de la mer Morte...) arrivée au check point de la frontière pour l'entrée en Israel.
Seuls occidentaux parmi les postulants, nous avons vite été repérés. Passage du no man's land en car, bunker au loin, passage de la zone militaire, barrière et barbelé. Le car arrive, tout le monde descend. On nous prends les bagages pour un check au rayon X en bonne et due forme, nous sommes ensuite mis en file indienne pour un contrôle des passeports. (Pour obtenir une bonne place dans la file, possibilité de donner un backchish d'une dizaine de livres jordanienne (=10$)). A l'issue du premier contrôle, on nous fait passer dans une machine qui insufle de l'air en trois pshitt successif en nous prenant en photo (déroutant cette machine), je ne sais toujours pas à quoi ca sert "c'est la procédure" nous a t'on répondu. De plus que certaines personnes (telle ma mère) ont été exemptées de machine...
Ensuite arrivée à l'endroit ou l'on délivre le visa proprement dit, là après avoir vu un visa syrien dans nos passeports les agents tiltent et vont nous garder deux heures durant pour nous poser des questions et nous faire poirauter "on purpose". J'avoue que répondre quinze fois à la question "quel est le prénom de votre père? de votre grand-père?, pourquoi êtes vous allés en Syrie? avez vous déjà été dans d'autres pays arabes (sous entendu iran, pakistan, émirats, afghanistan principalement)..." cela devient lassant à la longue. Ma soeur, journaliste reporter était la principale visée par ce poirautage. Au bout de deux heures, visiblement content de notre attentes et peut être ayant fait les vérifications nécessaires, ils nous accordèrent notre visa et notre séjour israelien commença.
Sur la route de Jérusalem, un mur se profile à l'horizon, le mur de séparation. De nombreux camps se succèdent: les colonies palestinennes ressemblant plus à des bidonvilles en flanc de montagnes, au milieu de nul part et au sommet des collines les colonies israeliennes. Ces dernières regroupées derrières des lignes de démarcations, sont des maisonnettes identiques les unes aux autres, dans un ensemble un peu cosy. Le contraste est frappant.
Visite du vieux Jérusalem, le mur des lamentations, l'esplanade des Mosquée, le souk, l'ambiance, l'odeur d'épices, enivrant... Visite de Bethleem, autre check point, re-check point, en plus déshumanisé,ambiance 1984 garantie, passage du mur taggé,
Bethleem est un village palestinien de catégorie A c'est à dire sous souveraineté palestienne n'empêche, l'armée israelienne y fait parfois des incursions,exerce le contrôle au check point et délivre les visas de passage.
Visite du mémorial de la Shoah, très poignant. Beaucoup de gens pleurent. Certaines images sont insoutenables, 2h très émotionnées. Une phrase me reste "n'oubliez pas de raconter à vos enfants et de dire à vos enfants de raconter à leurs enfants, pour ne pas oublier, ne pas oublier".
Dans le taxi à l'allée, la conductrice avait eu cette phrase qui m'a marqué "I don't like old Jerusalem, because I think that Arabic people are not esthetic" "We, jewish, we are survivor"
Israel, terre des paradoxes.