[Fic] Correctif de mise à jour (TFA, 'bee/Prowl, NC-17)

May 12, 2009 13:35

Titre : Correctif de mise à jour
Auteur : drakys
Fandom : Transformers Animated
Personnages/Couples : Bumblebee/Prowl, Ratchet
Rating : NC-17
Disclaimer : Cartoon Network, The Answer Studio, Hasbro, Mook DLE, Studio 4°C
Nombre de mots : 3521 mots
Prompt : Transformers Animated - Bumblebee/Prowl - Testing out the new mods, toys, avatars - Making out in your own backseat - Round 3 - 12 mai
Notes (& Avertissements) : Suite de Mise à jour facultative. Post S3E37 & S3E38 (Human Error), basé assez librement sur les représentations humaines offertes pour le plaisir des yeux par NorthernBanshee. Contient : gijinka, différence d'âge, éléments robots-ish/ordinateurs-ish.

Bumblebee avait attendu, oh, peut-être un cycle - ce qui, pour lui, représentait une éternité - avant de repasser à l'attaque avec l'obstination très vocale qui le caractérisait. Prowl, judicieusement, avait décidé de l'ignorer avec une obstination nettement moins vocale et ses circuits auditifs encore plus judicieusement baissés à leur minimum. Derrière lui suivait maintenant une série interminable de s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît diffusé en boucle par Bumblebee. Il s'arrêta net ; Bumblebee lui fonça dedans.

Une fois leurs membres respectifs démêlés, Prowl lui donna enfin une réponse :

"Non. Je ne vais pas-", il réalisa qu'il n'avait pas à se justifier, et certainement pas à se justifier à l'Autobot même qui un) l'avait fait paraître ridicule et deux) - et c'était surtout deux) qui l'irritait - avait causé la mise hors ligne de son sytème ! "Hmmpf", dit-il plutôt avant de lui tourner le dos et de s'éloigner.

"Mais Proooowl !", la voix le suivit, avec toute la subtilité des servomoteurs huilés et des pas rapides de Bumblebee derrière. "C'était un accrochage mineur, juste... juste une minuscule, toute petite égratignure sur la carrosserie !", il chercha un argument convaincant. "Où est ton sens du risque ? Ton goût de l'aventure ? Ce besoin irrépressible de t'évader de tes tâches quotidiennes ? Tous ces désirs, et même plus, seront comblés grâce à la chaîne Éva-"

Prowl s'arrêta - Bumblebee réussit cette fois à l'éviter - et posa la question qui s'imposait :

"Est-ce que tu ne pourrais pas trouver un meilleur argument qu'un script emprunté à une publicité ?

- Euh d'accord...", Bumblebee chercha. "Ratchet a codé un correctif aux applications que je t'ai installées ?", lui offrit-il finalement.

Prowl le fixa, traita cette nouvelle information.

"Ratchet a- quoi ?

- Codé un correctif !", répéta avec enthousiasme Bumblebee. "Il a dit", il leva un doigt, adopta l'expression la plus bourrue possible et continua : "Si vous jeunes bots allez de toute façon télécharger de nouveau ces applications piratées dès que j'aurai le dos tourné, aussi bien de m'éviter du travail en vous installant tout de suite les sécurités intégrées appropriés ! ...Surcharge des senseurs, ha !"

L'imitation était parfaitement crédible, mais ce n'était pas ce qui faisait sourire Prowl. Ce qui le faisait sourire, c'était de savoir que ses circuits pouvaient tolérés être surchargés, puisqu'ils rerouteraient maintenant l'information sans le mettre temporairement hors ligne. Pas qu'il devait risquer qu'ils soient surchargés... mais il allait pouvoir en tester les limites et profiter avec des sens améliorés de ce que la nature pouvait lui enseigner.

...Dès qu'il arriverait à se débarrasser de Bumblebee.

Ce qui allait être facile : Prowl connaissait un ou deux moyens infaillibles. Quand l'autre Autobot daigna se taire pendant plus d'une fraction de nanoclick, Prowl insista pour l'instruire sur les coccinellidés : leur cycle de vie était tout simplement fascinant. Il n'avait pas parlé pendant un demi-cycle que Bumblebee montrait déjà des signes prononcés d'impatience. Ou du plus profond désintérêt. Probablement des deux.

"Je crois que- J'ai un truc à- Sari m'a demandé de- Elle voulait qu'on- Je dois partir !", l'interrompit Bumblebee en pointant vaguement derrière lui, reculant lentement.

"Mais je ne t'ai pas parlé des-

- Oh, j'adorerais... vraiment", ajouta Bumblebee avec un effort visible. "Mais je dois y aller ! Je vais être en retard pour- quelque chose !"

Il fila à toute vitesse et Prowl le suivit des circuits visuels jusqu'à ce qu'il disparaisse en tournant un coin.

"Prévisible", sourit Prowl avant de rejoindre sa chambre.

Il s'y installa en tailleur, adopta une position confortable et sécuritaire - aussi bien ne pas risquer une autre mise en ligne malvenue. Après un cycle de méditation, il projeta son avatar revu et corrigé. À ses pieds, sa forme humaine leva la tête pour le fixer en retour. C'était réussi, il recevait et analysait deux images à la fois... c'était aussi légèrement dérangeant.

"Fascinant..."

L'avatar était, après tout, une simple distorsion de la lumière, une forme de matérialisation en partie due aux éléments présents dans l'air : s'il pouvait être touché et toucher, c'était parce que l'Autobot qui le contrôlait lui injectait un certain nombre de senseurs essentiels. C'était une forme d'emprunt qui, à toutes fins pratiques, n'existaient que selon des paramètres précis : sa proximité du corps qui le projetait et le pourcentage de ressources qui était alloué à sa projection, surtout.

Sa forme humaine continuait de le dévisager : Prowl désactiva ses circuits non essentiels, se mit en veille et fit passer la majorité de sa conscience dans le corps de l'avatar. Il regarda ses mains un instant, essaya de plier et déplier les jambes. Tout semblait fonctionnel. Il marcha autour de son corps d'origine, étendit un main pour toucher le métal. Il sentit la vibration subtile des servomoteurs au repos, le discret ronronnement des processeurs. Le métal lui-même n'était pas froid, ni brûlant : il était doucement tiède, ce qui indiquait que ses systèmes de refroidissement fonctionnaient bien.

Il marcha jusqu'à l'arbre et, avec délicatesse, toucha l'écorce. Elle était rugueuse sous sa main et Prowl sourit. C'était beaucoup mieux que tout ce qu'il avait pu espérer jusque là. Il n'était pas humain, bien sûr, ne pourrait jamais réellement l'être, mais cet avatar... cet avatar lui permettrait d'expérimenter dans une certaine mesure en quoi consistait être humain.

***

Bulkhead le regarda traverser la pièce, tourna la tête pour le voir disparaître dans un corridor et baissa le servomoteur qu'il avait commencé à lever pour l'inviter à les rejoindre. Il referma aussi la bouche, décidant que ça ne valait peut-être pas la peine d'essayer de lui parler : Prowl n'avait jamais abusé de ses circuits vocaux - ils avaient Bumblebee pour ça - mais c'était à peine s'ils pouvaient lui arracher un vague Hmm quand il daignait rester dans la même pièce qu'eux pendant plus d'un cycle.

"Qu'est-ce qui se passe avec Prowl ?", demanda-t-il.

"Il est très... tranquille, ces jours-ci", admit Optimus Prime. "Enfin, plus que d'habitude", précisa-t-il quand un regard collectif lui fit douter de la pertinence de sa remarque.

"Il a dû trouver un nouveau passe-temps ! Comme... analyser la forme des nuages ou... oh oh ! Peut-être qu'il a trouvé une... une colonie de fourmis pour étudier leur fascinante manière de vivre !", Bumblebee rigola : il fut le seul.

Sari secoua la tête, pendant que Bulkhead la soulevait jusqu'au sofa.

"Ou peut-être...", commença-t-elle lentement, "qu'il a trouvé une nouvelle façon de se rapprocher de la nature."

- Qu'est-ce que tu veux dire, il a trouvé-?", Bumblebee s'interrompit.

Il pencha la tête sur le côté avec un petit bruit électronique, son processeur roulant à toute vitesse pour interpréter l'indice. Sari soupira quand il se redressa à toute vitesse et les abandonna sans la moindre explication.

"Les jeunes bots...", gronda Ratchet en secouant la tête, suffisamment à part des autres pour ne pas être remarqué.

***

Prowl y arrivait de mieux en mieux.

La projection d'un avatar et son maintien ne lui causait plus de problème. Il avait enfin trouvé, par expérimentation, les proportions énergétiques idéales lui permettant de créer une image humaine dotée de circuits auditifs, visuels, tactiles, olfactifs et gustatifs... bien que sans référentiel cybertronien, il doutait encore de la justesse de fonctionnement des circuits gustatifs. S'il connaissait le goût de l'huile, il savait que les organiques ne pouvaient s'en nourrir et s'il pouvait analyser le contenu d'une pomme, il ne savait pas comment le décrire.

Il avait, après plusieurs essais, réussi à projeter un second avatar. Prowl était maintenant satisfait de leurs réactions respectives. Il avait l'intention de découvrir combien de projections il pouvait maintenir.

Il ajouta un avatar, équilibra la dépense énergétique et attendit la stabilisation du procédé avant d'en créer un quatrième. Puis, un cinquième. Et un sixième. Il évalua leurs facultés de perception, réalisa que le niveau de sensibilité des circuits oculaires, audi- Prowl se corrigea : les cinq sens fonctionnaient encore, mais dans une mesure moindre.

Le septième avatar lui fit découvrir ses limites : l'ensemble des projections clignota, trembla et menaça de retourner au néant.

Il rétablit la balance, ne conserva que deux avatars qui se dévisagèrent.

Prowl hésita. C'était étrange.

Il tendit une main, caressa du pouce les lèvres de l'autre avatar. C'était étrange. Il pouvait toucher et être touché, les deux sensations s'analysaient en parallèle. Les deux analyses furent lancées simultanément : d'un côté, il sentait la pression légère du pouce qui effleurait ses lèvres, sentait l'empreinte tiède, fugitive laissée par le mouvement. De l'autre, il sentait aussi le relief des lèvres, la température de la peau.

Prowl hésita encore. Un de deux avatars, avec un geste un peu mécanique, se pencha vers l'autre, l'embrassa. C'était-

"Hé ! Qu'est-ce que tu fais ?", demanda une voix et Prowl, déconcentré, constata le vacillement terrible des projections avant de rétablir la bonne quantité de ressources à chacun des deux avatars.

Loin au-dessus de leurs têtes, celle de Bumblebee les fixait avec un étrange mélange de choc et de colère.

"Qu'est-ce que tu fais ?", Prowl lui retourna la question, via ses avatars.

"Je voulais voir si- Je venais pour-", Bumblebee ne trouva la suite d'aucun des deux débuts de phrase et pointa : "Qu'est-ce que TU fais ?", s'entêta-t-il finalement.

Prowl s'éclaircit la gorge - deux fois.

"Je- J'expérimente.

- Oh, tu expérimentes ! Sans moi !", ajouta-t-il après avoir trouvé ce qui l'énervait le plus.

"Bumblebee-", commença le premier avatar.

"-ton idée... d'expérimentation... semble se limiter très spécifiquement à une seule fonction de l'anatomie humaine et-", enchaîna le second.

"-bien que les relations intimes soient une partie importante, tant au niveau social que reproductif, dans la structure sociale de cette planète, ce n'est pas-", reprit le premier.

"Tes... tes deux avatars se touchaient !", l'interrompit Bumblebee, poing claquant avec un bruit métallique quand il les posa contre ses hanches. "Et tu veux me faire croire que ça ne t'intéresse pas de- de- de copuler !"

Il y eut un silence. Prowl considéra l'accusation et réalisa que, peut-être, Bumblebee l'avait surpris dans une position sujette à une interprétation erronée.

"Je n'avais pas vraiment l'intention de-"

Avec un Hmmpf, Bumblebee l'ignora. Il changea de mode et de la petite compacte jaune s'extirpa un adolescent avec une expression qui traduisait une sévère irritation. Il agita un index dans sa direction.

"Grâce à qui, heinnn, que tu peux expérimenter ? Grâce à qui, heinnn, que tu peux-

- Être mis hors ligne ?", suggéra généreusement Prowl. "Tu as raison je devrais remercier Ratchet d'avoir débogué tes applications douteuses."

Bumblebee le dévisagea, bouche ouverte et son visage, un click parfaitement stoïque, se décomposa en une expression blessée. Il renifla, se ravisa et enchaîna plutôt avec un Hmpf ! énervé et croisa les bras. Tapa du pied. Attendit. En ponctuant son silence de deux ou trois soupirs impatients.

"Je suppose...", risqua Prowl avec tact, mais lentement comme si chaque mot lui coûtait, "que rien n'aurait été possible sans t-"

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase proprement, Bumblebee lui agrippait le bras et le tirait derrière lui.

"Ça va, ne t'en fait pas !"

Prowl réalisa qu'il l'entraînait vers la compacte, de plus en plus près de la compacte. Il comprit son intention. Prowl s'arrêta, faisant passer son poids sur ses talons pour ralentir Bumblebee jusqu'à l'arrêter.

"Je ne crois pas que... que ce soit... approprié", murmura-t-il, refusant de faire un pas de plus.

Bumblebee le dévisagea sans comprendre ; Prowl fit un geste vague de la tête pour désigner la petite voiture.

"C'est... c'est toi, je ne vais pas entrer comme ça dans ton corps, c'est- c'est-"

Il fronça les sourcils quand aucun mot ne lui vint en tête. Il insista d'un autre geste vague, essayant d'exprimer un peu mieux son sentiment d'horreur. Bumblebee haussa les épaules.

"Ça ne me dérange pas !"

Il le poussa en avant, lui ouvrit la portière et le força sur le siège passager. Prowl y resta comme pétrifié, sursautant quand Bumblebee fit claquer la portière de son côté. Il démarra le moteur, sans se soucier de clé à tourner dans le contact. Prowl enfonça les doigts dans le siège passager avant de se reprendre, avec un effort visible, et il marmonna désolé au passage.

Bumblebee lui lança un coup d'œil amusé.

Prowl resta assis sans rien dire, terriblement droit, terriblement raide et réalisa après un certain moment qu'il ne respirait plus. Pas qu'il avait besoin de respirer, le simple mouvement ascendant et descendant de sa poitrine permettait tout simplement de créer l'illusion convaincante de la respiration humaine.

"Hé, du calme !", lui sourit Bumblebee.

Coude appuyé sur sa portière, il incarnait la plus parfaite nonchalance. La voiture, elle, faisant de grands ronds dans la pièce. Et Prowl avait envie de vomir. Ou enfin, s'il écoutait les signaux confus qu'il recevait et s'il avait réellement possédé les composants biologiques nécessaires, Prowl aurait vomi.

"A- arrête", ordonna-t-il d'un tout petit filet de voix.

"Quoi ? Mais pourquoi, c'est-"

Bumblebee remarqua l'expression de Prowl et ralentit, puis s'arrêta. Prowl tâta à l'aveuglette pour trouver la poignée de la porte et déborda de la voiture plutôt qu'il n'en sortit. Une porte claqua plus loin ou ailleurs ou dans un autre univers et Prowl ne réagit pas, même quand une main se posa sur son épaule. Et qu'il sentait cette main, pression spécifique après un mouvement ayant nécessité une quantité précise en dépense énergétique et- Prowl leva la tête.

"Ça... euh... ça va ?", lui demanda Bumblebee.

"Je ne sais pas", Prowl évalua sa situation actuelle. "C'est normal que le plancher bouge ?

- Tu as besoin de t'étendre, attends..."

Il se laissa tirer, pousser jusqu'à ce qu'une surface reçoive son poids et Prowl, désorienté, se concentra sur ne pas supprimer illico l'avatar pour retourner dans son corps d'origine. Il avait voulu expérimenter une existence organique, humaine, alors il fit un effort pour se concentrer sur les sensations nouvelles, étranges, qui le submergeaient. Leur analyse minutieuse allait certainement lui apprendre beaucoup. Dès que ses circuits mentaux allaient arrêter de créer des boucles pour le rendre plus confus encore.

Prowl réalisa, en retard, que Bumblebee essayait de lui enlever son blouson.

"Qu'est-ce que tu fais ?

- ...Rien ?", lui répondit Bumblebee avec son approximation personnelle de ce à quoi l'innocence devait ressembler.

"Je suis certain que tu m'as suggéré de m'étendre, pas de t'étendre sur moi", après réflexion, il releva la tête. "Et où est-ce que je-", il pâlit en réalisant qu'il était sur le siège arrière de Bumblebee.

...En même temps que Bumblebee était perché sur lui. Et leurs jambes auraient dépassé de la voiture si Bumblebee en version compacte avait eu des portes arrière. Et il y avait une quantité ridicule d'emballages vides de chocolats, de bonbons et de croustilles qui traînaient par terre. Il revint aux constatations précédentes et se demanda comment il était arrivé sur la banquette arrière. Puis, Prowl sentit des doigts sur les côtés de sa tête, dévisagea Bumblebee et remarqua son air d'extrême concentration : il grimaçait, la pointe de la langue sortie sous l'effort.

Leurs vêtements disparurent. Prowl cligna des yeux.

"...Qu'est-ce que tu viens de faire !?"

Avec un petit sourire suffisant, Bumblebee se pencha vers lui.

"J'ai piraté ton apparence via la Wi-Fi !", il se rembrunit aussitôt. "Et non, l'idée n'est pas de moi, c'est encore Jazz qui m'a- Hé !", s'indigna-t-il quand Prowl refit apparaître ses vêtements.

Il se redressa, trop rapidement, et ignora le Bang ! produit par le contact brutal de la tête de Bumbleblee avec le toit de Bumblebee.

"Je ne vais certainement pas- tricher !", s'indigna Prowl. "Je vais avoir une relation sexuelle humaine normale et dans les relations sexuelles humaines normales, les vêtements sont enlevés, ils ne disparaissent pas !"

Bumblebee lui sourit. Beaucoup. Avec une expression victorieuse difficile à rater. Prowl reconsidéra ses paroles.

"Pas que, ahem, je désire spécifiquement expérimenter une relation sexuelle humaine normale, mais-"

Un baiser particulièrement insistant l'interrompit. Un baiser dont Prowl ressentit tout avec une acuité formidable via une véritable explosions d'informations récoltés par ses senseurs : chaleur, texture, humidité et mouvement des lèvres. Même la langue avait sa propre fonction dans le baiser. Il n'eut pas besoin d'une analyse très longue pour réaliser que ne pas avoir à respirer était un avantage non négligeable dans ce genre de situation.

Le baiser était déjà beaucoup, en terme de mégaoctets de données à comprendre, puis à classer pour référence future.

Le baiser devint absolument ridicule une fois comparée aux mains contre lui, qui se glissèrent sous le veston, sous la chemise, qui imprimèrent une chaleur douce contre son ventre. Les doigts s'enfoncèrent, à peine, juste de quoi lui envoyer une décharge subtile de douleur ou peut-être seulement de presque-douleur. Et Bumblebee le libéra, le laissant confus, essayant de comprendre les signaux qui l'attaquaient tous à la fois.
Les doigts ouvrirent la fermeture-éclair, firent sauter les boutons et les lèvres de Bumblebee, un click contre sa bouche, passèrent sur sa poitrine, sa langue traçant une ligne de moiteur tiède contre lui. Prowl ferma les yeux. Derrière ses paupières, ils voyaient les lignes d'information défiler à toute vitesse.

Ces lignes se fracturèrent quand le genou de Bumblebee pressa entre ses jambes. Les mains de Bumblebee le rejoignirent, défirent la ceinture, la fermeture-éclair des pantalons et il s'arrêta. Il essaya de tirer le vêtement vers le bas, mais dû bouger, percuta encore le toit et lâcha une exclamation vulgaire dont même Ratchet aurait pu être fier. Il essaya encore de lui retirer son pantalon, ne réussit qu'à tirer trop fort et se cogna le coude contre le banc. Prowl ouvrit les yeux, la surcharge d'informations momentanément calmée.

Le regard furieux de Bumblebee lui fit comprendre que le reste de son existence se résumait peut-être à deux ou trois cycles à peine.

"Enlève-le, enlève-le", siffla-t-il et Prowl décida d'obéir calmement.

Et rapidement.

Ce qui impliqua deux choses : d'abord, en essayant de se redresser, il se cogna violemment contre le côté de la voiture derrière lui, il se cogna violemment dans le siège avant - remarquant au passage que Bumblebee avait dû l'avancer à un moment ou à un autre - il se cogna violemment contre le toit. Ensuite, en tentant de se tortiller pour se débarrasser du pantalon, du sous-vêtement et des bottes, il dût reconnaître beaucoup de mérite aux humains. Les vêtements étaient une invention dont la logique lui échappait, tous en trous et en longueurs de tissus, en recoins étranges et en coutures qui craquaient et- Prowl tricha.

Le pantalon se dématérialisa.

Et il dût affronter le silence inhabituel de Bumblebee et la largeur obscène de son sourire...

"Ce n'est pas- C'est-", essaya-t-il de se justifier. "Ta voiture est- Tu es trop petit", grinça-t-il en évitant soigneusement de regarder dans la direction de l'autre avatar.

"Ce n'est pas la taille qui compte, c'est-

- C'est la taille qui compte", insista Prowl en désignant l'espace - ou plutôt le manque d'espace - disponible. "Ou pour mieux exprimer la situation présente : le volume nécessaire pour qu'une masse précise - celle que nous occupons - s'intègre dans un endroit fermé délimité par des paramètres spécifiques-

- Prowl ?", l'interrompit Bumblebee.

"...Quoi ?

- Est-ce que...", Bumblebee chercha une façon polie de faire passer son message, n'en trouva aucune et décida de lui crier dans l'oreille : "Est-ce que tu es capable de fermer tes circuits vocaux pendant rien qu'un click !?"

Prowl n'eut pas le temps de répliquer : Bumblebee navigua entre ses jambes - à grands renforts de coups accidentels de coudes, de têtes entrechoquées et de Non ! Nonnooon, attention à ton geno- ughh. L'enthousiasme de Bumblebee avait réussi à le guider jusque là. Son ignorance des technicalités de la suite le ralentit.

"Hmm... Je crois que je dois... euh... J'ai vu deux ou trois vidéos sur Internet et...

- Jazz n'a pas pensé te donner un guide de l'utilisateur ?", demanda Prowl, avec un vague sourire.

Bumblebee le dévisagea ; Prowl le regarda rougir sensiblement ailleurs. Sourit un peu plus. Et réalisa qu'il n'avait pas vraiment dans le processeur une conception très pratique des actes sexuels organiques. Il perdit son sourire et fronça les sourcils.

"Je crois que- Le petit tube entre tes jambes doit être inséré dans un orifice et- et- Un certain mouvement - de façon générale régulier et à vitesse variable - doit être appliqué-"

Ils échangèrent un regard.

"Tu ne sais pas non plus ?", demanda Bumblebee.

"C'est toi qui avait l'air terriblement pressé, je croyais que-"

Leur fréquence grésilla et la voix grognarde de Ratchet les fit sursauter assez fort pour que Bumblebee et Prowl se tapent la tête contre le toit.

"C'est simple : le petit tube, comme vous dites, le pénis, doit d'abord être stimulé dans un état de raideur musculaire avant de pouvoir entrer dans l'orifice", répéta-t-il avec un dédain évident pour le terme incorrect. "Dans l'anus", corrigea-t-il aussitôt. "Qui est chez les organiques, entre autre, une collection de nerfs particulièrement sensibles. Le mouvement du pénis produit par friction une stimulation généralement reconnue comme excitante qui culmine par l'éjaculation, soit la production de sperme. Avant l'insertion du pénis, comme l'anus ne produit pas naturellement un lubrifiant pour aider la pénétration, il faut le préparer en appliquant un lubrifiant externe. Maintenant, par l'All-Spark... mettez-vous y en prenant soin de choisir une fréquence audio qui n'est pas commune à tous !"

(12 mai 2009)

*round 3, transformers, !fic

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