Titre : Rouages
Auteur : Wayya
Fandom : Fullmetal Alchemist (anime)
Personnages : Pride/Armstrong
Rating : R
Disclaimer : l’anime appartient à Bones, d’après un manga de Hiromu Arakawa.
Nombre de mots: ~900
Prompt : hurt/comfort - ils ont tous les deux une moustache, collons-les ensemble !
Notes/avertissements : Pairing pris trop au sérieux. Part en UA sur la fin. Et je ne suis pas sûre d’avoir bien répondu au prompt, en fait >_<
La pièce était sombre et oppressante. Alex se trouvait dans un des rares bâtiments en dur encore debout des environs, ses camarades devant tous se contenter de tentes en toile grossière. Cependant, aucun d’eux n’aurait souhaité se trouver à sa place.
Cet ancien hôpital avait été ‘‘réquisitionné’’ après que les Ishbals locaux eurent été chassés, et les derniers réfractaires éliminés. Alex avait participé à ce raid, le souvenir brûlait encore sa mémoire comme un charbon ardent. Les fragiles maisons explosaient et s’effondraient au rythme des assauts disproportionnés des Alchimistes d’Etat. Leurs opposants tentaient bien de résister, mais leurs efforts restaient vains tant le rapport de force était inégal. Il avait obéi aux ordres, lui aussi ; ses gants s’étaient avérés d’une utilité précieuse à la fois en courte et moyenne portées. Il pouvait facilement modifier le terrain autour de lui, pour par exemple prendre au piège des fuyards dans un cul-de-sac, faire trembler le sol pour déloger un sniper… Des tactiques de lâche, et chaque exécution le minait et le poussait dans ses derniers retranchements.
Je dois servir et protéger mon pays.
Je ne me suis pas enrôlé pour ça.
J’ai juré obéissance à l’armée.
Ce sont des innocents.
Je dois…
Il avait craqué. Il avait tué l’enfant de trop, détruit la famille de trop, il avait poussé un cri terrible avant de tomber à genoux au milieu des décombres du champ de bataille. Il avait vaguement espéré qu’une balle perdue salvatrice viendrait le faucher tant qu’il était immobile, une fin idéale pour fuir ses actions et les décisions trop douloureuses. Finalement, deux soldats étaient venus le chercher après la fin des affrontements pour le mettre aux arrêts. Pas de chance.
Il était resté prostré pendant de longues heures, refusé le repas qu’on était venu lui apporter. Il sut immédiatement, grâce aux bruits de pas affolés devant sa porte, qu’un haut gradé venait de faire son apparition. Quand la porte s’ouvrit, Alex fut stupéfait de l’identité de son visiteur. Il avait entendu que le Fuhrer se trouvait à proximité de sa troupe, mais de là à ce qu’il se déplace en personne pour un simple cas de refus d’obtempérer…
« Laissez-moi seul avec lui, ordonna Bradley. Ne nous dérangez pas, sous aucun prétexte. »
Les deux gardes n’avaient guère l’air ravi que leur supérieur se retrouve seul avec un prisonnier, mais ils obéirent promptement. On ne discutait pas les ordres de la tête de la nation.
Bradley marcha droit sur lui, fier et digne. Alex s’était inconsciemment levé et mis au garde-à-vous, les vieux réflexes ayant la vie dure.
« Fuhrer Bradley…
- Taisez-vous, le coupa sèchement Bradley. Vous me faites déjà perdre assez de temps.
- Fuhrer Bradley, insista Alex, je sais bien que mes actions sont impardonnables. Je suis prêt à accepter mon châtiment, quel qui puisse être. »
Bradley sourit, mais l’éclat de son œil était dur et froid, et Alex se sentit parcouru d’un frisson.
« Vous cherchez une punition, sous-lieutenant ? Vous regrettez d’avoir désobéi, ou au contraire vous regrettez ce que vous avez accompli sous mes ordres dans cette ville ? »
Alex rassembla son courage. « Je serai toujours fidèle à Amestris, monsieur. Cependant, je ne peux m’empêcher de penser que la manière dont sont conduites les choses ici… ce… ce n’est pas bien, si je peux me permettre, monsieur.
- Pourquoi pensez-vous que je vous ai donné votre montre, le jour de l’examen d’Alchimiste d’Etat, sous-lieutenant ? Je ne vous demande pas de penser. Je ne veux que votre force et votre obéissance. Votre force… »
Bradley passa la main le long du bras d’Alex. C’était un geste imprévu qui fit sursauter le plus jeune. Mais aussi déplacé qu’il puisse sembler, c’était aussi un geste d’une étrange tendresse, de reconnaissance et non le dédain ou la colère qu’Alex avait pu craindre.
Bradley continua de parler, d’une voix posée et sincère, tout en poursuivant ses marques d'affection. Il lui racontait la terrible menace qu’Ishbal faisait peser sur tout le pays, il passait la main à travers l’uniforme déchiré d’Alex pour faire glisser son doigt le long d’une écorchure sur sa poitrine en train de cicatriser. Ça piquait, mais c’était bon aussi, se surprit à penser Alex. Le rythme de sa respiration avait changé aussi, il guettait les prochains mouvements du Fuhrer avec une impatience qu’il avait du mal à dissimuler.
Quand la main de Bradley descendit vers son entrejambe et glissa sous sa ceinture, il ne fit rien pour l’en empêcher.
« J’ai besoin de votre puissance, pour Amestris. Dans une montre, chacun des rouages a son rôle à tenir. S’il s’en écarte, c’est toute la montre qui s’arrête… »
Les caresses devenaient de plus en plus insistantes. Les pensées d’Alex s’affolaient, se brouillaient, il devenait si difficile de se concentrer. Le Fuhrer… le Fuhrer avait besoin de lui, et ce sentiment était si agréable. Il voulait…
« P-pour Amestris ?
- Oui. Vous serez ma force et mes poings sur les champs de bataille. Et au-delà… Je veux des hommes sur qui je puisse compter. Sur qui je puisse me reposer. » Il serra le poing brutalement, faisant naître un mélange de douleur et de plaisir entre ses doigts. « Me suivrez-vous ? »
L’orgasme qui parcourut Alex à ce moment-là était comme une libération, un exutoire où il avait jeté pêle-mêle ses peurs et ses doutes.
Il n’y avait qu’une seule réponse qui lui vint à l’esprit.