Titre : Fils d'Electre
Auteur/Artiste : Shinrin
Fandom : Code Geass
Personnages/Couples : Suzaku/Lelouch
Rating : PG
Disclaimer : les fesses de ces trois là ont beau s'afficher partout, elles sont la propriété de Sunrise. :p
Nombre de mots: 1040 mots
Prompt : Code Geass - Suzaku/Lelouch - Confession - Pendant le R2x21, Suzaku est bien décidé à obtenir toute la vérité de Lelouch, cette fois, surtout sur Euphemia et l'épisode 1x22 (et y arrive, car Lelouch n'arrive pas à lui résister) ; idéalement, une confrontation passionnée avec contact physique, entre le gen et le fort subtext power play
Notes (& Avertissements): Bin... C'est la pire chose qui peut arriver sur une comm consacrée aux kinks en tout genre.... Un mini fic PG!! Oh mon dieu!! .....Ne fuyez pas! Revenez! (Blague mise à part, attention, spoilers jusqu'au R2x22)
Le monde ne s'est pas effondré. Marianne et Charles ont disparu, et Lelouch est calme, à présent, terriblement calme et silencieux.
Se sent-il vengé, a-t-il rendu justice pour Nanaly? En supprimant des parents qui n'ont jamais été que des ombres, terrible héritier d'Oedipe?
La vengeance a-t-elle vraiment le pouvoir d'apaiser un coeur qui saigne?
C.C. a vu tellement de ces hommes déterminés à arracher une justice si lointaine.
Jusqu'à présent, l'ire de Lelouch pouvait être utilisée. Devait être utilisée. C.C. ne veut plus jouer ce jeu de manipulation. Elle se sent plus vide encore, plus glacée que d'ordinaire. Elle resserre un peu plus fort ses bras autour de ses genoux, geste dérisoire pour retrouver un peu de chaleur.
Ici, le soleil court sur votre peau comme une robe gelée. Tout est mort dans ce paradis éclatant.
Tout près d'elle, Lelouch finit par bouger.
"Nous n'avons plus rien à faire ici."
Le ton de sa voix est mangé de ténèbres. Elle cligne une fois des yeux, et son coeur se remet à battre.
"C.C., est-ce que tu viens avec nous?"
Un rire désabusé lui échappe.
"Tu veux que je meure le sourire aux lèvres, non?"
Il ne répond rien, et l'amusement de C.C. retombe. Peut-être qu'il a changé d'avis, en comprenant le rôle qu'elle avait joué.
Soudain, la porte ouverte vers l'avenir retombe lourdement, voilant le chemin qui s'offrait une seconde auparavant encore. Elle se sent à sa merci. Il voulait lui offrir le bonheur; s'il avait décidé qu'elle ne le mérite plus, bien qu'elle les ait aidés...
"Qu'allez-vous faire tous les deux, maintenant? Vous avez rejeté le projet de Charles... Vous avez choisi la réalité... laisser filer les aiguilles du temps..."
Elle pose la question par curiosité. Pour se distraire des doutes et de la peur.
Elle les sent se tendre tous les deux à mesure qu'elle parle. Lelouch avait sans doute pensé à tout cela, mais Suzaku... non. Fidèle à lui-même, il s'est laissé porter par son instinct. L'improvisation sans la réflexion. Et à présent que le problème urgent est réglé...
Le Chevalier lève son épée, se met en garde. Son regard couleur émeraude est voilé par une ancienne colère, un deuil qui n'a pas été fait.
"Tu restes l'ennemi d'Euphy."
Comme dans les meilleures tragédies, Lelouch lui fait face, arrogant, furieux.
"Et alors?"
Son insolence allume une rage étrange dans les yeux de Suzaku; l'écho d'une souffrance plus vieille, comme s'ils s'étaient déjà trouvés dans une situation comparable. Il ne rend pas les armes ; sa rage n fait que s'enflammer davantage.
Quand le Chevalier se jette sur Zero, C.C. écarquille les yeux; néanmoins, elle n'intervient pas. Pas un geste pour se lever, pour protéger Lelouch.
Les deux jeunes hommes tombent lourdement à terre. L'épée vole à distance, s'écrase dans la poussière.
Les poings de Suzaku agrippent l'uniforme de Zero à l'arracher. A cet instant, ce sont des pulsions meurtrières qui étincellent dans ses yeux: le Japonais voudrait - pourrait - le tuer, ce traitre-ami-monstre-frère.
Il pourrait le tuer, oui, et Lelouch le laisserait faire, disposer de lui comme bon lui semble. Pour toutes représailles, il continuerait simplement de le fixer de ses yeux écarlates, jusqu'à ce que les ténèbres l'emportent. Refusant de plier, refusant d'implorer, refusant d'apaiser.
Et pourtant, il suffirait de quelques mots... Quelques mots de Lelouch a eu tellement de fois au bord des lèvres.
Quelques mots qu'il enferme en lui cependant.
Revanche. Cruauté. Expiation.
"Elle te protégeait... Elle ne t'avait même pas vendu, et toi... toi..."
Les mains de Suzaku tremblent à force de se retenir d'étrangler Zero.
Le visage de Lelouch reste impassible -un masque-, et on ne croirait pas un instant qu'il se trouve actuellement à la merci de la terrible force du Chevalier.
Ils s'affrontent et aucun ne plie. Ils mourront ensemble plutôt que de capituler.
Suzaku ne frappe pas. Il l'aurait fait, il y a encore peu de temps, jusqu'à arracher des bouts de chair, jusqu'à tuer. C.C. en est convaincue. A présent, pourtant, il ne bouge pas. Ils sont au-delà de la violence.
La main droite de Lelouch se pose sur celle de l'autre jeune homme ; l'étreinte se relâche. Suzaku se redresse lentement, torse raide, continuant d'écraser l'autre jeune homme, tel un dieu vengeur, impitoyable.
"Pourquoi?"
Alors, seulement, Lelouch baisse les yeux. Ses mots sonnent creux, vides.
"Je te l'ai dit. Il le fallait pour que les Black Knights survivent."
C.C. réprime une grimace. Lelouch est plus intelligent que ça, d'ordinaire. Il doit se douter que Suzaku ne se laissera pas abuser de la sorte.
De fait, Suzaku répète, avec la même intonation détachée:
"Pourquoi?"
Lelouch se trouble. Le masque se fissure.
Il laisse percer une goutte d'amertume.
"Je croyais qu'il me fallait faire du mensonge la réalité."
C.C. fronce les yeux. Elle n'avait pas cet élément. Ont-ils donc parlé déjà, tous les deux, à coeur ouvert? Quand?
Un sourire triste éclot sur les lèvres du Japonais. Ses mains relâchent tout à fait les vêtements de Lelouch.
Lentement, doucement, il se penche sur l'autre garçon, qui le laisse faire, les yeux toujours baissés.
C.C. observe, n'osant intervenir.
Ils restent là tels des amants, les lèvres de Suzaku à quelques millimètres de l'oreille de Lelouch qui a détourné la tête, comme si ce simple contact lui était douloureux.
"Pas ici. Ici, il n'y a plus de mensonges."
Les douces lèvres glissent vers la bouche de Lelouch. Une pause. Et un murmure.
"Pourquoi, Loulou? Je veux savoir. Je dois savoir."
La douceur désespérée de Suzaku semble briser Lelouch plus que sa violence tout à l'heure. Comment torturer plus un être humain qu'en lui offrant un écho de ce qu'il a perdu?
Lelouch frissonne et ferme les yeux.
Il se soumet.
"C'était... un accident. Je le jure... Mon Geass a... échappé à mon contrôle... Je voulais l'aider... Je devais le faire..."
Il ne dit rien d'autre.
Contre sa poitrine, le corps de Suzaku est agité de tremblements.
Il pleure.
Lelouch, qui a parfois eu tant de mal à comprendre certains sentiments humains, le prend doucement dans ses bras. Le berce.
Plus tard, ils se relèveront tous. Remettront leurs masques. Partiront détruire le monde.
Pour le moment, ils restent juste dans cette paix de fin du monde.
Cette aurore est magnifique.