L'échelle hiérarchique du prestige des emplois opérationnels au sein du KGB de l'URSS

Apr 14, 2016 12:36


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Sergueï Jirnov, ancien officier supérieur de carrière à la Direction "S" (des "illégaux")  de la Première direction générale de l’espionnage extérieur (Pé-Gué-Ou) du KGB de l'URSS et du Service des renseignements extérieurs (SVR) de la Fédération de Russie

OU SE TROUVAIT LE SERVICE DES RENSEIGNEMENTS EXTÉRIEURS DU KGB ET OU ETAIT POUTINE ?
(Poutine n’a jamais servi au Service des renseignements extérieurs du KGB de l'URSS)

Après l'arrivée au pouvoir en août 1999 de Poutine et d’un groupe des tchékistes avec lui, ont commencé à circuler les mythes les plus idiots mais obstinés, inventés de toutes pièces, sur sa prétendue ancienne appartenance au Service des renseignements extérieurs du KGB de l’URSS et sur sa prétendue carrière brillante d’espion (bien que l'on sache, pièces à l'appui, y compris grâce aux mémoires personnels de Poutine lui-même qu'il n’avait jamais fait parti de la Première direction générale du KGB - c'est-à-dire du Service de l’espionnage extérieur et n’a jamais été un espion).

Ces affabulations ridicules ont été lancées début 2000 dans les médias russes et étrangers par les communicants et publicitaires du Kremlin à la veille de sa première "élection" à la Présidence de la Fédération de Russie parce que les braves espions (les éclaireurs) du KGB avaient beaucoup de considération chez les russes et les flics - aucune.

A moi, en tant qu’un ancien "illégal" et officier supérieur de carrière de l’espionnage soviétique et russe, on me pose assez souvent la question sur la place réelle de Poutine dans la hiérarchie tchékiste et dans les services spéciaux de l’URSS avant sa désagrégation en 1992. A vrai dire, j’en ai en ma claque de ces balivernes de Poutine, sur Poutine et sur son glorieux passé inexistant d’un espion.

C'est pourquoi j'ai décidé, enfin, de réaliser une sorte d'échelle hiérarchique du prestige  des emplois opérationnels à l'intérieur de KGB pour que tout un chacun, même ceux qui n’ont pas beaucoup de connaissances des secrets de l’ex-KGB,  puissent voir d’une manière facile et pédagogique, qui et où se trouvait au temps soviétique sur cet escalier professionnel tchékiste, entre autres - Poutine.

Le Comité de sécurité d’Etat (KGB) de l'URSS, dans sa meilleure époque vers la fin du règne d’Andropov (après 1978) était un Comité autonome fédéral d'État ayant un statut d’un ministère centralisé (avec un appareil central à Moscou) et, en même temps, déconcentré (avec les ramifications ou "organes" territoriaux) dans toutes les républiques fédérales (14, sauf la Russie car l’appareil central du KGB était déjà à Moscou) et autonomes, ainsi que dans toutes les grandes régions (kraï) et département (oblast) et les plus petits districts (raïon) au nombre de 3300 de l’Union Soviétique.

Le KGB s’occupait de l’espionnage extérieur à l’étranger (politique, économique, scientifique), du contre-espionnage (général, militaire, économique, idéologique), du renseignement interne (à l’intérieur de l’URSS et dans les pays communistes "frères") ainsi que de la sécurisation des communications de l’Etat et de la protection des hauts dignitaires et des installations sensibles (lieux de pouvoir, centrales nucléaires, etc.).

Les effectifs exacts du KGB ne sont pas connus jusqu'à maintenant, mais les experts estiment raisonnablement qu’il comptait de l'ordre de 400 mille collaborateurs (y compris près de 100 mille hommes dans les gardes-frontières, puis encore les troupes de KGB et toute une armée de contractuels et salariés). Les officiers opérationnels de carrière du KGB  représentaient quelque chose comme 100-200 mille éléments opérationnels (on ne peut pas définir plus exactement, parce que KGB cachait toujours ces chiffres et la Russie actuelle de Poutine continue cette fâcheuse habitude soviétique).

De plus, dans cette arithmétique on ne prenait pas en considération l'appareil immense secret des "collaborateurs volontaires" ou «honorables correspondants" ou "indicateurs" (les "agents" et les hommes de confiance qui n’étaient pas les personnels professionnels et payés) - de l'ordre de 5 millions de citoyens soviétiques et étrangers. Donc, une fois pour toutes, dans le langage russe un "agent" du KGB n’était pas un élément opérationnel (officier) de carrière mais juste un indic amateur.

Les 400 mille collaborateurs officiels du KGB rapportés aux 260 millions de la population totale de l'URSS ne représentaient qu’une goutte d'eau. On comptait un collaborateur du KGB pour 600 citoyens soviétiques ordinaires. Et si on prend seulement les éléments opérationnels (officiers de carrière) professionnels, cela représentait un pour 1200-1400 citoyens de l'URSS.

C'est pourquoi les tchékistes arithmétiquement pouvaient être classés sous la notion de l'élite, de la "crème" de la société. C’était une des élites soviétiques à côté des autres élites - du Parti unique, de l'État, du Komsomol (Jeunesse communiste), des syndicats, de l’armée, de la diplomatie, du commerce extérieur, journalistique, scientifique, artistique, d'écrivains, de voleurs, d’intellectuels, de religieux, etc.

C’était difficile et très honorable d’y rentrer. C'est pourquoi l'appartenance à la corporation fermée et prestigieuse du KGB, en elle-même, était considérée enviable pour la majorité écrasante des soviétiques. Mais dans cette élite tchékiste il y avait une échelle interne du prestige au sommet de laquelle se trouvaient les espions, les éléments opérationnels du Service des renseignements extérieurs - la Première direction générale, la Pé-Gué-Ou du KGB.

- Est-ce que Poutine faisant partie de la corporation élitaire du KGB ? Oui, sans aucun doute.
- Est-ce que Poutine a servi dans les services de renseignements du KGB ? Oui, un certain temps, mais à l'intérieure du pays et pendant 4 ans à la RDA communiste.
- Est-ce que la carrière professionnelle de Poutine dans le KGB peut être considérée comme réussie ? En comparaison aux deux tiers des tchékistes - oui.
- Est-ce Poutine a servi dans le Service des renseignements extérieurs et a été un espion ? Jamais de la vie!
- Est-ce que Poutine appartenait à l’élite de l’espionnage soviétique et a fait une brillante carrière parmi la crème des crèmes du KGB? Non et mille fois non !

La carrière professionnelle de Poutine sur l’échelle hiérarchique du prestige des emplois opérationnels du KGB, où le prestige diminuait de 1 à 43,  s'exprime par les chiffres suivants : 43-42-39-34-31-34-26-39 (vous trouverez les précisions et explications plus bas).



L'ÉCHELLE HIÉRARCHIQUE DU PRESTIGE DES EMPLOIS OPERATIONNELS DU KGB DE L'URSS
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LE SERVICE DES RENSEIGNEMENTS EXTÉRIEURS - PREMIERE DIRECTION GENERALE (Pé-Gué-Ou) DU KGB
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LE SERVICE DES "ILLEGAUX" - LA DIRECTION "S" DE LA PE-GUE-OU DU KGB

1. Un "illégal", un espion sous une "couverture" non-soviétique dite "très profonde", sur le terrain (un élément opérationnel de la "Réserve spéciale" du KGB de l'URSS), en mission de longue durée à l'étranger, dans un pays prestigieux de la "première catégorie" - capitaliste et développé du monde Occidental (les États-Unis, l'Angleterre, la France, la RFA, le Canada, le Japon, la Suisse, le Luxembourg, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Italie, l'Espagne, la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique, l'Autriche, la République Sud-africaine, Israël etc.)
2. Un "illégal" du "Centre" (élément opérationnel de la Réserve active du KGB de l'URSS ou du Département n°1 de l'administration centrale de la Direction "S" au QG de Yassénévo), partant régulièrement sur le terrain en courtes missions dans le monde entier
3. Un "illégal", un espion sous une "couverture" non-soviétique dite "très profonde", sur le terrain (élément opérationnel de la "Réserve spéciale" du KGB de l'URSS), en mission de longue durée à l'étranger, dans un pays moins prestigieux de la "deuxième catégorie" - les  plus développés parmi les soi-disant pays en voie de développement de l'orientation capitaliste (l'Argentine, le Mexique, le Pérou, le Chili, le Hongkong, la Corée du Sud, le Brésil, l'Inde, Kenya, la Turquie, le Maroc, les pays latino-américains, arabes, africains, de l'Asie du Sud-est) ou élément opérationnel de la "Réserve spéciale" (un "illégal") en cours de la légalisation dans un pays intermédiaire
4. Un élément opérationnel de la Direction des "illégaux" ("S"), en formation spéciale dans le Département n°3 ou le candidat à la titularisation en tant qu'un "illégal"
5. Un élément opérationnel à destination spéciale (forces spéciales, Spetsnaz) de la subdivision spéciale "Vympel" ("Le Fanion") du Département n°8 de la Direction "S" (opérations spéciales, les actes de sabotage, le terrorisme, la guérilla, les raids militarisés dans l'arrière profond de l'adversaire dans n'importe quel pays du monde)

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LE SERVICE DES RENSEIGNEMENTS EXTÉRIEURS DIT "LEGAL"

6. Un élément opérationnel sous une "couverture" officielle soviétique en mission de longue durée rattaché à une Rézidentoura dite "légale" (au Poste du KGB à l'étranger dans une Ambassade), dans un pays développé de "première catégorie" du monde Occidental capitaliste développé, travaillant "sur le terrain" en soutien logistique des "illégaux" (la ligne "N") ou un élément opérationnel de la "Réserve active" du KGB "sous la couverture" dans les ministères civils, les institutions et les organisations en URSS en préparation à une mission de longue durée à l'étranger pour cette ligne de l’espionnage (au Ministère des Affaires étrangères, du Commerce extérieur, au Comité d’Etat pour la science et la technique, au Comité d’Etat pour les relations économiques extérieurs, à l'Agence télégraphique de l'Union Soviétique - TASS, au Comité d’Etat pour la télévision et la radio, à l’agence de presse Novosti, dans les médias, etc.)
7. Un élément opérationnel sous une "couverture" officielle soviétique en mission de longue durée dans une Rézidentoura dite "légale" (au Poste du KGB à l'étranger) dans un pays développé du monde Occidental, travaillant "sur le terrain" pour le compte de l’espionnage politique (la ligne "PR") ou un élément opérationnel de la réserve active de KGB "sous la couverture" dans une institution en URSS en préparation à une mission de longue durée à l'étranger pour cette ligne de l’espionnage
8. Un élément opérationnel sous une "couverture" officielle soviétique en mission de longue durée dans une Rézidentoura dite "légale" (au Poste du KGB à l'étranger) dans un pays développé du monde Occidental, travaillant "sur le terrain" pour le compte de l’espionnage technologique (la ligne "X") ou dans le contre-espionnage extérieur (la ligne "KR") ou un élément opérationnel de la réserve active de KGB "sous la couverture" dans les institutions en URSS en préparation à une mission de longue durée à l'étranger pour ces lignes de l’espionnage
9. Un élément opérationnel de l'administration centrale de l’espionnage illégal (Direction "S"), partant régulièrement sur le terrain dans le monde entier en missions spéciales de courte durée dites "légales" en soutien des "illégaux"
10. Un élément opérationnel des Départements géographiques prestigieux de la Pé-Gué-Ou ou des Directions "Т" et "K" de l'administration centrale (Première direction générale (Pé-Gué-Ou)), partant régulièrement sur le terrain en missions spéciales "légales" de courte durée dans le monde entier
11. Un élément opérationnel sous une couverture officielle soviétique en mission de longue durée dans une Rézidentoura dite "légale" (au Poste du KGB) dans un pays en voie de développement de l'orientation capitaliste de la deuxième catégorie, travaillant "sur le terrain" dans l’espionnage illégal (la ligne "N") ou un élément opérationnel dans la Réserve active du KGB "sous la couverture" dans une institution en URSS en préparation à une mission de longue durée à l'étranger pour cette ligne d’espionnage dans ce genre de pays
12. Un élément opérationnel sous une couverture officielle soviétique en mission de longue durée dans une Rézidentoura dite "légale" (au Poste du KGB) dans un pays en voie de développement de l'orientation capitaliste de seconde catégorie, travaillant "sur le terrain" dans l’espionnage politique (la ligne "PR") ou un élément opérationnel dans la Réserve active du KGB "sous la couverture" dans une institution en URSS en préparation à une mission de longue durée à l'étranger pour cette ligne d’espionnage dans ce genre de pays
13. Un élément opérationnel sous une couverture officielle soviétique en mission de longue durée dans une Rézidentoura dite "légale" (au Poste du KGB à l'étranger) dans un pays en voie de développement de l'orientation capitaliste de seconde catégorie, travaillant "sur le terrain" pour l’espionnage technologique (la ligne "X") ou le contre-espionnage extérieur (la ligne "KR") ou un élément opérationnel de la Réserve active de KGB "sous la couverture" dans une institution officielle en URSS en préparation à une mission de longue durée à l'étranger pour ces lignes d’espionnage dans ce genre de pays
14. Un élément opérationnel de l'administration centrale de la Reconnaissance extérieure dite "illégale" (Direction "S"), travaillant au "Centre" (QG de Yassénévo) dans un Département géographique prestigieux à l'intérieur de la Direction "S" (4-ème ou 5-ème)
15. Un élément opérationnel de l'administration centrale du Service de renseignements extérieurs (Première direction générale (Pé-Gué-Ou)) du KGB travaillant au "Centre" (QG de Yassénévo) dans un Département géographique prestigieux de la Première direction générale (Pé-Gué-Ou) (1-er, 2-ème, 3-ième, 4-ème, 5-ème ou 7-ème)
16. Un élément opérationnel de l'administration centrale de la Direction "T" ou la Direction "K", travaillant au "Centre" (QG de Yassénévo) dans un Département géographique prestigieux de sa Direction
17. Un élément opérationnel de l'administration centrale de la Direction "S", travaillant au "Centre" (QG de Yassénévo) dans un Département géographique moins ou peu prestigieux, dans un Département fonctionnel ou auxiliaire (n°2, n°3, n°6, n°7 et n°8 de la Direction des "illégaux")
18. Un élément opérationnel de l'administration centrale du Service des renseignements extérieurs (Première direction générale (Pé-Gué-Ou)), travaillant au "Centre" (QG de Yassénévo) dans un Département géographique moins ou peu prestigieux de la Pé-Gué-Ou (par exemple, spécialisé sur les pays d'Afrique anglophone ou francophone, les états procommunistes de l'Asie du Sud-est)
19. Un élément opérationnel de l'administration centrale des Directions "Т" et "K" du Service des renseignements extérieurs (Première direction générale (Pé-Gué-Ou)), travaillant au "Centre" (QG de Yassénévo) dans les Départements géographiques moins ou peu prestigieux, dans les Départements fonctionnels ou auxiliaires, ou un collaborateur des sous-directions ou des Services peu prestigieux de la Première direction générale (Pé-Gué-Ou) (les services techniques, le service juridique, les archives, l’institut de recherches), ou un professeur au "K.I." (Institut supérieur Andropov)
20. Un officier-auditeur de la faculté Principale (trois ans) du "K.I." (Institut supérieur Andropov) du KGB de l'URSS (le diplôme officiel d'État, attestant la deuxième éducation supérieure BAC+5 ou Master-2).
21. Un officier-auditeur de la faculté de deux ans du "K.I." (Institut supérieur Andropov) du KGB de l'URSS"K.I." (Institut supérieur Andropov) du KGB de l'URSS (certificat intérieure du KGB de la formation continue).

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UNE AUTRE ACTIVITÉ EXTÉRIEURE DU KGB DANS LES PAYS DEVELOPPES, LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT DE L'ORIENTATION CAPITALISTE ET DANS "LES POINTS CHAUDS"

22. Un élément opérationnel dans une Rézidentoura dite "légale" travaillant pour les autres lignes des activités du KGB, en mission de longue durée à l'étranger dans un pays développé prestigieux de "première catégorie" du monde Occidental (l'officier de la sécurité, le chiffreur-codeur, le chauffeur opérationnel, le technicien opérationnel, etc.)
23. Un élément opérationnel dans une Rézidentoura dite "légale" travaillant pour les autres lignes des activités du KGB, travaillant à en mission de longue durée à l'étranger dans un pays en voie de développement de l'orientation capitaliste de "deuxième catégorie" (l'officier de la sécurité, le chiffreur-codeur, le chauffeur opérationnel, le technicien opérationnel, etc.) ou un conseiller "légal" et officiel du KGB dans "les points chauds" (l'Angola, le Mozambique, le Nicaragua, l'Afghanistan, la Syrie, le Libye, l'Iraq, le Cuba, l'Algérie, le Vietnam, etc.)

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LE RENSEIGNEMENT INTÉRIEUR (DEPUIS LE TERRITOIRE DE L'URSS, DES PAYS DU CAMP COMMUNISTE ET DES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT DE L'ORIENTATION COMMUNISTE) ET UNE AUTRE ACTIVITÉ INTÉRIEURE DE KGB

24. Un élément opérationnel en mission de longue durée à l'étranger dans l’appareil central de la Représentation officielle du KGB dans la capitale (Berlin, Budapest, Prague, Varsovie, Sofia, Bucarest, Oulan-Bator) d’un pays communiste "frère" (la RDA, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, la Mongolie), travaillant pour le compte de la ligne "N" en soutien logistique des "illégaux"
25. Un élément opérationnel en mission de longue durée à l'étranger dans l’appareil central de la Représentation officielle du KGB dans la capitale d’un pays communiste, travaillant pour le compte du Renseignement interne et pour les autres lignes de l'activité du KGB
26. Un élément opérationnel en mission de longue durée à l'étranger dans une filiale provinciale (par exemple, Dresde en RDA) de la Représentation officielle du KGB dans un pays communiste, travaillant pour le compte du Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS ou d’un pays communiste et pour les autres lignes de l'activité du KGB
27. Un élément opérationnel des diverses lignes de KGB en mission de longue durée à l'étranger dans un pays communiste, travaillant en province ou dans les Groupements des troupes soviétiques (l’armée)
28. Un élément opérationnel du 11-ème Département (Renseignement interne depuis le territoire d’un pays communiste) de la Pé-Gué-Ou travaillant au "Centre" (QG de Yassénévo) ou un élément opérationnel dans la Réserve active du KGB de l'URSS "sous la couverture" des organisations soviétiques spécialisées en relations extérieures sur le territoire de l’URSS (les associations d’amitié avec les pays étrangers, le Comité des organisations de la jeunesse, le Comité pour la défense de la paix, le Comité des femmes soviétiques, le comité Olympique, etc.)
29. Un élément opérationnel de l'administration centrale de la Direction "RT" à Moscou (Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS, la première ligne de l'activité des organismes territoriaux de KGB en URSS)
30. Un élément opérationnel du premier service (le Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS dans la structure des organismes territoriaux du KGB) dans la Direction territoriale du KGB pour la ville et la région de Moscou
31. Un auditeur des Cours de formation continue d'une année au K.I. (Institut supérieur Andropov) (certificat interne du KGB attestant de la formation continue pour Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS)
32. Un élément opérationnel de l'administration centrale du KGB de l'URSS à Moscou, place Dzerjinski, travaillant pour le compte des autres lignes des activités du KGB : Deuxième direction générale (contre-espionnage général), Troisième direction générale (contre-espionnage militaire), Quatrième Direction centrale (contre-espionnage économique), Cinquième direction centrale (contre-espionnage idéologique) et d'autres Directions centrales
33. Un élément opérationnel de la première ligne (Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS) dans les Commissariats locaux (des districts) de la Direction régionale du KGB pour la ville et la région de Moscou
34. Un élément opérationnel des premiers services (le Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS dans la structure des organismes territoriaux du KGB, la première ligne de l'activité territoriale du KGB) dans l’appareil central des KGB des républiques fédérales dans les capitales d'une des 14 républiques fédérées ou dans les Directions régionales d’une grande ville provinciale et/ou d’un grand port (Léningrad, Klaïpéda, Riga, Vladivostok, Odessa, Novorossiisk, Sébastopol, Batoumi, Mourmansk etc.) ou un élément opérationnel dans la Réserve active du KGB "sous la couverture" dans les organisations civiles dans ces grandes villes provinciales pour le compte de la première ligne du Renseignement interne
35. Un élément opérationnel des autres lignes des activités du KGB (le contre-espionnage) dans l’appareil central des KGB des républiques fédérales dans la capitale d'une des 14 républiques fédérées ou dans les Directions régionales dans une grande ville provinciale et/ou un grand port (Léningrad, Klaïpéda, Riga, Vladivostok, Odessa, Novorossiisk, Sébastopol, Batoumi, Mourmansk etc.) ou un élément opérationnel dans la Réserve active du KGB "sous la couverture" dans les organisations civiles dans ces grandes villes provinciales pour  le compte de ces autres lignes
36. Un élément opérationnel de la première ligne (le Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS dans la structure des organismes territoriaux du KGB) dans les commissariats locaux des districts des KGB des républiques fédérales dans la capitale d'une des 14 républiques fédérées ou dans les Directions régionales dans une grande ville provinciale et/ou un grand port (Léningrad, Klaïpéda, Riga, Vladivostok, Odessa, Novorossiisk, Sébastopol, Batoumi, Mourmansk etc.)
37. Un élément opérationnel des premiers services (le Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS dans la structure des organismes territoriaux du KGB) dans l'appareil central des Directions régionales du KGB dans les républiques autonomes et les oblasts  non prestigieuses
38. Un élément opérationnel de la première ligne (le Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS dans la structure des organismes territoriaux du KGB) dans les commissariats locaux de districts des Directions régionales du KGB dans les républiques autonomes et les oblasts non prestigieuses
39. Un élément opérationnel des autres lignes (le contre-espionnage général, militaire, économique, de transport, idéologique etc.) dans les commissariats locaux du KGB des districts dans les capitales d'une des 14 républiques fédérées ou dans la Direction régionales d’une grande ville provinciale et/ou un grand port (Léningrad, Vladivostok, Odessa, Novorossiisk, Mourmansk etc.)
40. Un élément opérationnel des autres lignes (le contre-espionnage général, militaire, économique, de transport, idéologique etc.) dans les organismes (services de district) territoriaux du KGB dans la province non prestigieuse ou un officier de carrière chez les gardes-frontières
41. Un cadet de l'Ecole Supérieure du KGB décorée de l'étendard Rouge et portant le nom de Dzerjinski (le contre-espionnage, le diplôme sur la première instruction supérieure) ou un officier-auditeur des Cours supérieurs de formation continue du KGB
42. Un officier-auditeur des Cours de la formation professionnelle courte du KGB de l'URSS (certificat de la formation continue) ou un cadet d’une Ecole des gardes frontières
43. Un collaborateur non attesté officier (civil contractuel) de KGB de l'URSS

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LES EXPLICATIONS ET LES REMARQUES

(La demande instante aux dilettantes : n'entrez pas avec moi dans les discussions sur le vif du sujet, n'ayant pas au préalable lu attentivement tout et tout compris) :

1. Au sein du KGB de l'URSS, selon le principe géographique, on distinguait deux services tout à fait divers et incomparables : l’espionnage extérieur (présent dans les pays développés de l'Ouest et les plus développé des soi-disant pays en voie de développement avec orientation capitaliste) et le renseignement intérieur (depuis le territoire de l'URSS, des pays communiste riches et les pays satellites pauvres)

2. En conséquence, il y avait une différence capitale dans la perception du prestige des positions à l'intérieur de KGB et en dehors de lui - pour le reste la société soviétique. Ainsi, en URSS était-il considéré prestigieux d’aller dans n'importe quel pays "étranger" (même le plus arriéré et pauvre parmi les  pays communistes, comme la Mongolie, la Roumanie, la Bulgarie, le Cuba, la Syrie ou la Corée du Nord), parce que cela permettait de sortir déjà de l’Union soviétique. Mais à l'intérieur du KGB parmi l’élite tchékiste habitué à voyager à l’étranger au-delà du "Rideau de Fer" et du Mur de Berlin, contrairement au reste de la population soviétique, de nombreux pays en voie de développement d’orientation capitaliste et tous les pays communistes n’avaient aucun prestige. Même certains pays capitalistes, comme la Finlande. À cause de cette différence capitale de la perception entre les professionnels de l’espionnage et le grand public, la mission de Poutine, officier de carrière du KGB, dans une filiale provinciale de Dresde en RDA communiste, considérée comme un certain succès professionnel par le grand public, à l’intérieur de la prestigieuse Première direction générale (Pé-Gué-Ou) du KGB n’était perçu que comme un "placard" en fin de carrière ratée, un dépotoir pour les "losers" ou une fosse aux ordures.

3. La présente échelle hiérarchique du prestige se rapporte uniquement aux emplois opérationnels et jamais aux positions de commandement au sein du KGB.

4. La structure de cette échelle est pyramidale seulement quantitativement. C'est-à-dire, les catégories inférieures sont considérablement plus nombreuses (les dizaines de milliers de personnes), que les supérieures (seulement quelques centaines ou même dizaines de personnes). Cette hiérarchie du prestige n’est pas une hiérarchie de subordination et de commandement (celui qui est en haut ne commande pas celui qui est bas).

5. Le passage d’un élément opérationnel vers les catégories des personnels dirigeants pouvait changer radicalement le prestige, mais cela se trouve en dehors de la présente échelle hiérarchique, parce qu'il est trop difficile (voire impossible) de faire les comparaisons objectives. Qu’est qui est mieux et plus prestigieux : être un simple lieutenant mais un espion "illégal" en poste extérieur à Paris ou Washington ou un général à la tête d’une Direction régionale du KGB dans une province quelconque soviétique au fin fond de l’URSS ?

6. Dans le KGB de l'URSS les officiers de carrière pouvaient progresser du sous-lieutenant au lieutenant-colonel en grade militaire et d’un élément opérationnel stagiaire à l’assistant supérieur du chef de département, en fonction ou emploi. Jusqu'au lieutenant-colonel y compris, les promotions dans les grades militaires se faisaient par les Ordres internes du Président du KGB de l'URSS. C’est ainsi que déjà en RDA, Poutine avait atteint à l'intérieur du KGB la limite de la croissance automatique des personnels opérationnels (lieutenant-colonel, assistant supérieur du chef de département) et n’aurait jamais pu monter plus haut (il était trop vieux, n'avait pas de formation nécessaire et les qualifications requises pour une promotion plus haute), même s’il l’avait voulu.

7. À partir du grade militaire de colonel, la procédure des promotions changeait, en se compliquant radicalement, ce qui la rendait accessible seulement pour quelques rares élus. Les élévations aux grades militaires à partir du colonel passaient dans la nomenclature du Comité Central du Parti communiste de l'Union Soviétique. Pour ces promotions il était absolument nécessaire: d’avoir suivi les Cours de formation continue du personnel dirigeant (à Moscou à l’Institut Andropov ou à Alma-Ata, au Kazakhstan), être présenté à une promotion par le Président du KGB avec le consentement du Département des organismes administratifs du Comité Central du Parti communiste. L’élévation aux grades militaires au-delà du colonel se faisait par l’Oukaz (le Décret) de la Présidence du Soviet Suprême de l'URSS (le parlement et l’instance suprême du pays).

8. Il est très important de ne pas confondre le prestige des positions dans cette échelle hiérarchique avec le salaire ou les profits matériels. Par exemple, un simple chauffeur opérationnel en mission de longue durée à l'étranger, travaillant au pire des pays mais recevant son traitement en devises étrangères fortes (dollars, francs, deutsche marks, etc.), gagnait plus que n'importe quel officier le plus prestigieux au QG de Yassénévo. Ainsi l’élément opérationnel supérieur au garde militaire du commandant Poutine, se trouvant en mission de longue durée à l'étranger dans une minable filiale provinciale à Dresde dans un pays communiste de troisième ordre (la RDA) gagnait plus (en 4 ans a mis de côté suffisamment d’argent pour une nouvelle voiture "Volga") que le colonel du Département le plus prestigieux du vrai Service d’espionnage extérieur - de la Première direction générale (Pé-Gué-Ou) au QG de Yassénévo, où Poutine n’a jamais mis les pieds. Mais ses avantages s’achevaient sur cet aspect matériel.

9. Il faut dire que la formation complète à l'Institut supérieur Andropov du KGB n'était pas obligatoire pour le travail relativement réduit dans le renseignement intérieur depuis le territoire d’URSS, pour le compte de la "première ligne" des activités des organes territoriaux du KGB en URSS et dans les pays communistes du Pacte de Varsovie. Pour ceci, une courte formation suffisait : aux Cours de perfectionnement professionnel de six mois à Kiev, Gorki, d'un an à Minsk ou à Moscou. C'est pourquoi, lorsque le provincial Poutine s'est trouvé aux Cours de seulement un an à Moscou, il était initialement clair que la Direction du personnel du KGB ne planifiaient pas de le promouvoir au Service de l’espionnage extérieur. Donc, tout à fait logiquement, après cette courte formation il est retourné d’où il venait - c'est-à-dire à Léningrad. Et depuis sa Direction régionale du KGB il est allé ensuite en RDA communiste, servir 4 ans dans une filiale provinciale de Dresde rattachée à la Représentation officielle du KGB auprès de la Stasi (Ministerium für Staatssicherheit - Ministère de sécurité est-allemand), où les vrais espions n’étaient envoyés pratiquement jamais.

10. Maintenant je vais vous expliquer les chiffres 43-42-39-34-31-34-26-39 correspondant au parcours poutiniste au sein du KGB. Poutine a commencé sa carrière au KGB (de 1975 jusqu'à 1991) par la 43-ème, la plus basse position hiérarchique (il était un collaborateur contractuel du secrétariat, le juriste consultant non attesté comme officier à la Direction régionale du KGB pour la ville et l’oblast de Léningrad). Il s'est élevé ensuite à la 42-ème position quand il a fait 6 mois de formation continue. Pratiquement toute sa carrière dans le KGB Poutine a fait dans les organes territoriaux (provinciaux) à Léningrad à la 39-ème position sur les 43 dans mon échelle hiérarchique du prestige des emplois opérationnels au sein du KGB. Graduellement mais toujours à Léningrad, en province, il est passé à la 34-ème position (le renseignement interne depuis le territoire de l'URSS de l'URSS). Pour les 9 mois avant le départ en mission de longue durée en RDA, il est monté à Moscou à la 31-ère position, et ensuite pour quatre mois il est de nouveau revenu à Léningrad à sa 34-ème position initiale. Pendant sa seule et unique mission de longue durée en RDA communiste (1986-1990), Poutine s'est élevé provisoirement à la 26-ème position. C’était sa plus haute performance dans les structures du KGB de l'URSS. Pour les deux dernières années après le retour à Léningrad de la RDA (1990-1991) et avant sa démission définitive du KGB, il est redescendu à la 39-ème position. Une telle carrière au sein du KGB ne peut pas être qualifiée de brillante. Pas du tout !

11. Si Poutine s'est ensuite retrouvé au poste du président de la Fédération de Russie, ce n'est pas du tout lié à ses "succès" imaginaires au sein du KGB et, surtout, dans le Service des renseignements extérieurs où il n’a jamais été admis (les emplois correspondants à l’espionnage extérieur commencent par la position n°21 et plus haut dans l’échelle hiérarchique du prestige du KGB et Poutine est toujours reste en bas du tableau et n’a jamais dépassé la 26-ième marche). Mais il a tiré le billet gagnant à la loterie. Il s'est trouvé tout simplement au bon endroit et au bon temps : en 1991-95 (sous les ordres d’Anatoli Sobtchak, le maire de Saint-Pétersbourg) et ensuite, en 1997-99 (dans l’administration du président Eltsine). La "Famille" de Eltsine et le groupe des oligarques ayant à sa tête Boris Bérézovsky, ayant estimé d’une manière erronée la médiocrité, l’application et l'exactitude de Poutine, un provincial sans aucune envergure, comme ses principales qualités faisant, en apparence, de lui une parfaite marionnette au poste supérieur de l’Etat russe, a misé sur lui dans leur jeu de pouvoir - dans la tentative désespérée de garder le pouvoir suprême qui leur échappait. La "marionnette" a fini prendre le dessus et par manipuler ceux qui pensaient la manipuler. Voici et toute l'explication. Ca n'a pas aucune relation avec les "mérites" inexistants de Poutine dans le KGB.

12. Moi, personnellement j'ai commencé ma carrière dans le KGB à la 4-ème position (1981-82), mais ensuite j’ai renoncé de ma propre initiative à la fin de la formation spéciale et à la titularisation comme "illégal du Centre" (la 2-ème position). Après le retour professionnel plus ou moins obligé dans le KGB, j’ai été obligé de descendre très loin - à la 20-ème position (1984-87)! Ainsi, personnellement mon point le plus bas sur l’échelle hiérarchique du prestige des emplois opérationnels dans le KGB (20-ème) était supérieur de six positions que le plus haut niveau atteint par Poutine (26-ème)! Surtout que nous n’avons jamais servi dans les mêmes domaines : j'étais toujours dans l’espionnage extérieur, et lui - dans le renseignement intérieur, et encore pas toujours. Puis j’ai réussi à grimper d’un coup à la 14-ème position (1987-1988) et, ensuite de remonter à ma position initiale - la 4-ème (1988-89), ayant perdu 6 années. Et puis je suis monté à la 2-ème marche (1989-91). En fin de compte, j'ai fini ma carrière opérationnelle en 1992 à la 1-ière position - la plus haute de cette échelle hiérarchique du prestige. Après le démantèlement de l'URSS et la liquidation du KGB, je suis passé de ma propre initiative d'abord à la réserve, et puis j’ai démissionné définitivement du SVR - le nouveau service d’espionnage extérieur de la Fédération de Russie qui a remplacé la Première direction générale du KGB. Ce que je n’ai jamais regretté avant et je ne regrette toujours pas maintenant (vous pouvez lire mon roman autobiographique "Comment j’ai été chassé par le KGB").

Paris, mars 2016.
© Copyright : Sergueï Jirnov, 2016.
Le certificat de la publication du texte original en Russe n°216032701811.
Traduction originale en français et adaptée pour le public francophone est faite par l’auteur en avril 2016.
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