Bonjour, tristesse

Nov 11, 2016 14:47

Élections
Je ne sais pas trop quoi dire sur l'élection américaine qui n'ait pas déjà été déjà dit... Comme beaucoup je me suis réveillé mercredi pour découvrir au saut du lit la nouvelle consternante... Autant vous dire que je me serais bien recouché direct.
J'ai pu voir passer des réactions ultra polarisées qui m'ont honnêtement choquées, comme Aaron Sorkin, dont j'aime pourtant beaucoup les séries, qui insulte de manière super virulente les électeurs de Trump dans sa lettre à sa fille... Évidemment c'est une réaction à chaud, et son texte a d'autres intérêts, mais ce n'est pas constructif, et ça trahi une incompréhension profonde des raisons qui ont mené Trump à la victoire...
Je recommande pour ma part cette analyse (écrite avant l'élection) qui a mon sens frappe exactement là où ça fait mal, et explique aussi assez bien le Brexit, ainsi que la monté de l’extrême droite et des nationalistes en Europe...

Edward Snowden
Hier soir nous sommes tombé un peu par hasard sur une interview live de Edward Snowden (qui est disponible ici pour visionnage). Comme toujours, j'ai été extrêmement impressionnée par son éloquence, sa pédagogie et sa capacité à articuler une pensée immédiatement compréhensible sur des sujets parfois techniques... mais aussi par son abnégation, et le recul qu'il a par rapport à sa propre situation. C'est un homme qui a mon respect absolu.
Je n'ai pas encore vu son biopic sorti ces dernier jours, mais je recommande encore et toujours le brillantissime documentaire CitizenFour, sur sa révélation du scandale de la NSA.

That's no way to say Goodbye
Et pour finir, tristesse immense ce matin en apprenant la mort de Leonard Cohen. Beaucoup de grand noms de la chanson nous ont quitté cette année, mais Cohen est celui que je connaissais le mieux, que j'ai écouté et réécouté des dizaines de fois, que j'ai eu le privilège de voir en concert en 2012... Je le reverrai toujours debout sur la scène, vouté et humble, son chapeau à la main alors qu'il remerciait les standing ovation du public... Sa version du Partisan ce soir là m'avait transporté, et sa voix rauque et grave, ses chansons spirituelles et épurées m'ont souvent accompagnées au travail comme à la maison...
J'ai pleuré ce matin en apprenant la nouvelle, et en réécoutant certaines chansons de son dernier album, en lisant ces quelques lignes de la lettre adressés à l'une de ses compagnes et muse, Marianne, décédée un peu plus tôt cette année.

“Marianne, le temps où nous sommes si vieux et où nos corps s’effondrent est venu, et je pense que je vais te suivre très bientôt. Sache que je suis si près derrière toi que si tu tends la main, je pense que tu pourras atteindre la mienne. Tu sais que je t’ai toujours aimée pour ta beauté et ta sagesse, je n’ai pas besoin d’en dire plus à ce sujet car tu sais déjà tout cela. Maintenant, je veux seulement te souhaiter un très bon voyage. Adieu, ma vieille amie. Mon amour éternel, nous nous reverrons.”

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So long, Leonard

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