Pairing : SanjixAce
Genre : Général, UA, épistolaire
Rating : R pour plus tard
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, excepté Salomon
« De ce rêve enchanteur je goûtais le mensonge. »
Marie-Joseph Chénier, dans Fénelon
À toute notre bande,
Nous sommes finalement arrivés à Iam Estis, pour débuter le fameux stage intensif dont je vous parlais dans ma première lettre. Vous me voyez extrêmement déçu et désolé, de ne pas avoir pu vous envoyer de missives depuis celle du 27 adressée à Salomon : avec la tempête qui s’éternisait, suivi de notre arrivée, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour moi. C’est pourquoi je répondrais à vos questions de manière groupée. Mes très douces mellorines, je m’excuse le plus sincèrement de ne pouvoir m’adresser en privé à chacune de vous, comme cela devrait être le cas. J’espère que vous supporterez les mots adressés aux interrogations stupides de ces ingrats que nous fréquentons.
Entre le port et le bâtiment principal, il n’y a même pas dix minutes. Nous avons été guidé dans un large hall autour duquel s’articulent la cantine, les cuisines ainsi que des salles de cours. Le première étage est consacré à l’administration, et aucun d’entre nous ne peut y pénétrer sans une invitation d’un des supérieurs. Les murs sont d’un putain de vulgaire grisâtre, et les décorations affreusement absentes sinon quelques affiches à la gloire du Gouvernement (je suis sûr qu’elles te plairaient Luffy : des hommes colorés, armes en main s’élançant vaillamment vers un ennemi imaginaire. Tout à fait le genre d’aventure que tu crèves d’envie de vivre). Nous dormons dans l’immense cour, où sont élevés des baraquements, de fortune cela va sans dire. Bordel, je ne crois pas avoir autant regretté mon lit.
L’aventure n’a toujours pas pointé le bout de son nez.
En fait, si je devais faire une comparaison, je dirai qu’on a reposé nos culs sur les bancs de l’école. Le matin est réservé aux cours théoriques. Des bases de navigations (je savais pas qu’il y avait autant de gens aussi débiles que Luffy en ce domaine), et pour ceux qui ne savent pas nager (beaucoup plus nombreux que ce qu’on pourrait croire pour des habitants d’îles), de natation. Il y a aussi l’apprentissage de stratégies militaires et de notions de secourisme. Après avoir réussi avec brio les tests passés à notre arrivée, j’ai bien sûr été dispensé de tout cela, et je passe la majeure partie de mon temps là où je ne pourrais être plus heureux : en cuisine. Alors oui, je ne peux éviter d’ignorantes insultes sur ma sexualité et ma virilité, les imbéciles apprennent vite à se taire : quelques coups de pieds bien placés leur font vite changer d’avis (et eux n’en redemandent pas). Rien de bien passionnant en somme.
Par contre, chaque après-midi est réservé à la pratique. Simulation de bataille au sol (avec des flash balls et non des vrais armes, ils ne veulent pas qu’on se tue), maniement de diverses armes blanches ou à feu, selon les capacités de chacun. Je pense toujours que c’est une chose inutile quand on a des jambes comme les miennes, et un seul putain de coup peut achever n’importe qui, mais je porte tout de même sur moi un pistolet à silex (que je ne compte pas utiliser plus que nécessaire, sait-on jamais ce qui risquerait d’arriver à mes mains). Parce qu’il était impoli de dire non à la requête de la ravissante demoiselle qui supervise l’entraînement. Son délicieux nom est Tashigi, et sa vue ne cesse de m’emplir de cette plénitude qui me fait défaut depuis mon départ. Certes j’ai croisé un certain nombre de charmantes donzelles, seulement Tashigi est l’unique dont les formes me rappellent les vôtres, douces amies (sans pour autant vous égaler, je vous rassure tout de suite).
Ace et moi avons été réparti dans le même groupe : ceux qui ne resteront pas longtemps à la base, parce que nous sommes déjà aptes à être envoyés au front. Il faut dire que mon nom était déjà connu, et Ace et ses foutus poings enflammés font toujours autant d’effet. Faut dire que l’imbécile arrête pas de s’exhiber. Vous n’imaginez pas combien d’admirateurs il s’est fait, et il ne se passe pas un jour sans qu’il ne reçoive une quelconque remarques ou des billets mielleux de bons sentiments.
Pitoyable vraiment. Mais supportable tant c’est risible, et nous nous faisons un plaisir de le leur faire remarquer. Et si ça peut le distraire des conneries qu’on me dit à moi, je vais foutrement pas dire non. C’est ça ou il se met la majeure partie de la population d’ignares masculins de la base. Parce que je sais qu’il en pèterait des caisses s’il savait tout ce qui se dit. Vous savez aussi bien que moi ce que ça signifierait, et j’aimerai autant l’éviter tant que je le peux. Parce que je me vois mal justifier aux supérieurs les explosions qui s’ensuivraient. « Portgas est pas fichu de se retenir quand ses amis se font insulter, c’est normal. » Vous imaginez qu’ils goberaient un truc pareil ? Il serait bon pour la pendaison direct. Il a beau être chiant et collant comme pas possible (ça n’aide pas à ma réputation), j’en suis pas encore au pont de souhaiter sa mort.
Ce n’est pas le cas de l’autre débile qui a décidé de traîner avec nous. Zoro, un incapable (au point de s’être fait jarté des cours de navigations tant il est con) dans la seule qualité est de savoir se servir de son sabre. Et encore, je suis sûr que c’est pour compenser les couilles qu’il a pas, tant il est mou et passe son temps à faire la sieste, quand il s’entraîne pas. Mais je suis sûr que tout ça est très familier à Luffy, et qu’il sera ravi de vous raconter des tas de choses sur lui. Parce qu’il fait parti de son équipage de trouffions pas fichus de voyager correctement (non franchement, vous feriez comment si notre magnifique Nami n’était pas là pour vous aider ?). C’est comme ça qu’il nous a approché d’ailleurs, parce qu’apparemment, la bouche trop bavarde de notre singe lui avait parlé en détails de nous. (1)
Quoi qu’il en soit, nous nous portons bien. J’espère qu’il en est de même pour mes délicieuses mellorines. Je sais très bien que ma cuisine vous manque c’est pourquoi je joins à ma missive la prochaine recette à paraître. N’hésitez pas à passer au All Blue, je veux être sûr que le fieffé vieillard traite mon bébé avec les égards qui lui sont dû. En plus, il doit se sentir seul sans quelqu’un pour lui rappeler qu’il n’est qu’un croûton sénile. Il ne faudrait pas qu’il l’oublie.
Tout mon amour à ma jolie Kaya et ma fière Nami-swann, en espérant que voir les sales gueules des autres tous les jours, ne vous est pas trop douloureux. Adressez-vous à Salomon au moindre problème, il sera ravi de répondre à vos demandes.
(1) Et d’ailleurs au passage Luffy, imbécile sans une once de pudeur et de politesse qui ne pensent qu’à ton putain d’estomac sans fond, mêle toi de ton propre cul. Je te serai reconnaissant si tu arrivais à te foutre dans le crâne de ne pas partager avec n’importe qui ton avis sur ma relation avec ton frère. Surtout avec un mec aussi insupportable que le marimo, et sa paillasse verte).