Titre original : (Sympathy is) More Than Just a Way of Leaving
Lien vers le texte original :
http://fictorium.livejournal.com/61991.htmlAuteur :
damelola (
fictorium)
Traducteur :
hotladykisses (avec l’autorisation de l’auteur)
Fandom : Once Upon A Time
Couple : Emma/Regina
Classification : M
Résumé : Regina n’est pas vraiment fan des goûts vestimentaires d’Emma. C’est vrai quoi : sinon pourquoi passerait-elle son temps à la contempler ? Situé pendant la saison 1.
En réalité, Regina est tout à fait disposée à attendre, admet-elle une fois de retour chez elle. En fait, elle feuillette machinalement des documents professionnels pendant une bonne heure avant d’aller rôder dans la cuisine et de siroter distraitement du jus de pomme. S’il n’était pas si tôt, elle aurait recours à quelque chose de bien plus fort.
Elle inspecte à nouveau chacune des pièces de la maison, avant d’ouvrir la porte de la cuisine et d’explorer méticuleusement le jardin. Henri n’aime pas jouer là-dehors, pas depuis que Regina l’a surpris en train d’essayer de grimper dans le pommier.
Vérifiant qu’elle a son téléphone sur elle, elle regagne la maison en traînant les pieds et monte à l’étage dans la chambre d’Henri, les jambes soudain lourdes. La panique lui donne l’impression d’être déjà presque épuisée, comme si les quelques heures de sommeil de la nuit dernière n’avaient pas eu lieu.
Des chaussettes abandonnées par terre jalonnent le sol jusqu’au panier à linge sale, des bandes dessinées pointent sous le lit, et si elle ne savait pas pertinemment le contraire, Regina pourrait croire qu’il s’agit là de la chambre d’Henri un jour ordinaire pendant qu’il est à l’école. Cependant, elle sent la perte dans l’air. Elle a quelque chose de magnétique, qui l’attire vers le lit défait et le pyjama jeté avec négligence. Elle le ramasse, le plie et le lisse avant de refaire méthodiquement le lit.
Elle regarde son téléphone. Rien.
Regina ouvre le placard d’Henri et range machinalement ses affaires, une pathétique tentative pour se distraire. C’est lorsqu’elle ramasse la chemise bleue préférée d’Henri (qui ne semble plus l’être désormais) que les trois plumes blanches en tombent.
Les garçons forment avec la nature un couple brouillon - une chose que Regina a déjà appris à supporter stoïquement - mais ces plumes ont quelque chose de familier. Elle ferme les yeux, les plumes à la main, et tente de se rappeler ce qu’elles pourraient bien signifier. La malédiction a pour conséquence de limiter la présence d’animaux sauvages en ville, et la seule fois qu’elle a vu des oiseaux blancs, ils avaient fait leur nid à l’extérieur, dans les plus grands arbres de la forêt.
Regina rouvre brusquement les yeux en se rappelant la cabane, et sans réfléchir, elle est déjà en route. Elle dévale les escaliers à toute vitesse, nullement ralentie par ses hauts talons, et se glisse de nouveau derrière le volant de sa voiture en un temps record.
Il n’y a aucune trace du véhicule de police tandis que Regina traverse la ville à toute allure, ce dont elle est reconnaissante. Oh, peut-être devrait-elle prendre son téléphone et faire part à Emma de ses soupçons, mais s’il existe un moyen rapide et facile de retrouver Henri, bon sang c’est bel et bien Regina qui sera le héros de cette histoire. Sans parler du fait qu’Henri mérite un savon qui lui fera passer l’envie de recommencer à se conduire aussi bêtement.
Elle est si concentrée sur la route et sur sa destination qu’elle ne remarque pas la vitesse à laquelle le ciel s’obscurcit. Lorsqu’elle se gare en lisière de la forêt, des nuages gris crachotent déjà des gouttes de pluie, et il semble que le pire soit encore à venir. Remontant le col de son manteau pour se protéger, Regina soupire et s’enfonce dans la forêt. Elle connaît ces bois comme sa poche - elle tient à connaître chaque centimètre de son royaume dans ce monde, histoire d’éviter les mauvaises surprises.
Lorsque Regina arrive à la cabane -- les hauts talons sur ce type de terrain étaient quasiment suicidaires -- elle constate qu’il n’y a personne. Cependant, elle attrape la clé cachée sur le linteau de la porte et pénètre à l’intérieur. Il pleut des cordes à présent, un déluge inhabituel pour la saison qui ne lui donne pas envie de retourner à pied jusqu’à sa voiture. Elle aurait dû écouter Emma : rester au chaud et au sec chez elle, où Henri pourrait revenir à tout moment. Il est certain qu’il ne se cache pas dans cette cabane.
Regina inspecte tout de même les quelques recoins obscurs, arpentant de long en large le plancher qui craque, bien qu’elle commence déjà à avoir mal aux pieds. Elle regarde son téléphone, réalise avec un sursaut d’inquiétude qu’elle n’a même pas une barre de réseau, et se demande depuis combien de temps c’est le cas. Cela suffit pour la pousser à l’action, mais juste au moment où elle se dirige vers la porte de la cabane, celle-ci s’ouvre à la volée, laissant apparaître une Emma Swan hors d’haleine, son imperméable de shérif trop grand dégoulinant de pluie, et l’air fâché pour couronner le tout.
« Je ne vous avais pas dit de rester chez vous ? » demande Emma en posant les mains sur ses hanches. « Ecoutez ma petite dame, je sais que vous avez l’habitude que toute la ville vous cire les pompes, mais quand je vous dis de faire quelque chose c’est qu’il y a une bonne raison.
- Que s’est-il passé ? Où est Henri ? » demande à son tour Regina, qui campe sur ses positions et se redresse de toute sa hauteur.
« Il est avec Archie. En séance de thérapie d’urgence pour le dissuader de se sauver à chaque fois que vous êtes méchante avec lui.
- Qu’est-ce qui vous donne le droit ? bafouille Regina. C’est mon fils, miss Swan, et c’est moi qui décide…
- Il est allé au cabinet d’Archie de toute façon, pour se cacher, explique Emma. Dès qu’il a trouvé Henri, Archie a essayé de vous appeler. Comme il n’arrivait pas à vous joindre, il m’a appelée moi.
- Alors quoi ? Henri a deux mamans à présent ? C’est un peu progressiste pour Storybrooke. Sans compter que ça ne sera jamais, jamais le cas ! » Regina est livide en un instant. Cette déloyauté de ses sujets, qui prennent le parti d’Emma et lui donnent sans cesse de nouvelles raisons de rester, cela devient plus perturbant que contrariant.
« Hé, je n’y peux rien si c’est moi qui l’ai mis au monde. Et si vous ne voulez pas qu’il s’approche de moi, la dernière chose que vous devriez faire c’est de le lui interdire. Vous êtes sûre de savoir ce que c’est qu’un enfant ? C’est comme ça qu’ils marchent. » dit Emma, aussi fichtrement condescendante que si elle avait été élue mère de l’année.
« Qu’est-ce que vous faites ici ? demande Regina. J’allais justement rentrer de toute façon.
- Je vous cherchais. Ruby m’a dit qu’elle avait vu votre voiture quitter la ville en trombe dans cette direction, ensuite Mary Margaret m’a parlé de la cabane. Je me suis dit que ça valait le coup d’essayer. » explique Emma, l’air de penser qu’elle aurait mieux fait de ne pas se donner cette peine.
« Bon, eh bien je vais récupérer Henri. Je n’ai plus besoin de vous. » dit Regina d’un ton vexé en tentant de passer devant Emma pour entamer son malencontreux trajet de retour à pied sous la pluie battante. Emma tend le bras pour lui barrer le chemin, et empoigne fermement le cadre de la porte pour que les choses soient claires.
« Archie dit que ça va demander une heure ou deux. Ils vont aller déjeuner, prendre leur temps pour parler de tout ça, dit Emma. Alors rien ne presse. On pourrait au moins tâcher de laisser passer le plus gros de l’averse. Vous n’avez vraiment pas la tenue adéquate.
- Je n’ai pas peur d’un peu de pluie. Ou pensiez-vous que j’allais fondre ? demande Regina d’un ton cassant. Et pourquoi le docteur Hopper a-t-il besoin de tout ce temps, hein ? Sans aucun doute, pour pouvoir dire à Henri à quel point vous êtes merveilleuse et je suis une mère abominable. Vous ne m’aurez pas, ma chère.
- Pour la dernière fois, soupire Emma, je n’essaie pas de vous prendre Henri. Mais je veillerai sur lui. C’est évident qu’il a encore l’air perturbé.
- Eh bien, c’est sans doute la faute de ses gènes défectueux. » dit Regina, incapable de résister à une pique en passant. Occupée à se féliciter de la concision de son insulte, elle ne voit pas arriver la gifle à temps. Il n’y a cependant pas à s’y méprendre à sa joue endolorie.
« Merde ! » dit Emma en retirant sa main comme si la peau de Regina l’avait brûlée. « J’avais dit que je ne vous laisserais pas me pousser à réagir. Flûte.
- C’est le mieux que vous puissiez faire ? » crache Regina, le visage irradiant de douleur. Elle esquisse un sourire qui elle le sait, lui donne l’air positivement diabolique, avant de lui rendre prestement sa gifle.
« Aïe ! dit Emma le souffle coupé. Vous faites secrètement de la boxe, en plus d’être une espèce de méchante reine ?
- Demandez à Henri », dit Regina, refusant de laisser voir à quel point cette remarque l’a troublée. « C’est lui le spécialiste pour inventer des histoires.
- Il faut qu’on arrête ça. Les coups. Et l’autre truc. » dit Emma qui rougit furieusement, si bien qu’elle a les deux joues rutilantes lorsqu’elle détourne les yeux.
« C’est vous qui avez commencé. » dit Regina, consciente de l’infantilité de son argument. « Peut-être que si vous me rouez de coups, je finirai par convaincre Henri que ce n’est pas moi la méchante.
- Je ne m’abaisserai pas à votre niveau. » rétorque Emma du tac au tac, de nouveau furieuse en un instant.
« Vous m’ennuyez. » dit Regina, en se léchant les lèvres pour s’assurer que le coup n’a pas provoqué de saignement. « Ôtez-vous de mon chemin, shérif.
- Seigneur ! s’écrie Emma exaspérée. Vous ne pouvez pas attendre que la pluie se calme, comme tout le monde ? De toute façon, vous allez vous casser le cou avec ces chaussures.
- C’est mon problème. » fait remarquer Regina, qui décide de foncer droit devant pour récupérer sa liberté. Cependant, elle ne s’attend pas à la résistance que lui oppose le bras tendu d’Emma, ni à la façon dont celle-ci la repousse sans ménagement à l’intérieur de la cabane jusqu’à ce qu’elle se retrouve appuyée contre le pilier de bois qui soutient le toit.
« Lâchez-moi ! » dit Regina, et elle a tellement l’impression d’être l’ancienne Regina en cet instant que même Emma Swan, têtue comme elle est, perçoit le ton de commandement dans sa voix et semble hésiter un instant.
Au lieu d’obéir, Emma répond : « Obligez-moi ! » et le sourire qui s’affiche sur son visage est tout à fait canaille. Regina se dégoûte d’en avoir des frissons dans le dos.
Elle considère les coups de pied, les coups de poing, peut-être simplement la charge en avant, mais il n’est pas facile de prendre le dessus pendant qu’Emma la plaque contre la poutre de cette façon. Et puis le germe d’une mauvaise idée prend racine dans son cerveau, et elles se retrouvent pile où elles en étaient restées dans le bureau quelques semaines plus tôt.
« Vous l’avez cherché. » souffle Regina d’un ton à peine au-dessus du murmure. Cette fois, lorsqu’elle passe le bout de sa langue sur ses lèvres, les yeux d’Emma subjuguée n’en perdent pas une seconde.
« Oh, put… » dit Emma, mais Regina lui cueille la dernière syllabe sur les lèvres d’un baiser, savourant le sursaut qu’il provoque (et qui se change presque aussitôt en un petit gémissement très doux.)
« Mmm », murmure Regina entre deux baisers. Ils sont plus doux aujourd’hui, courts et superficiels, mais suffisants pour l’étourdir un peu.
« Est-ce que c’est là… (leurs lèvres se rencontrent à nouveau) ce que vous vouliez ? »
Emma l’embrasse plus fort cette fois, tentant de faire taire les questions piège de Regina. « Me faire venir ici toute seule ?
- Chut ! » souffle Emma contre sa bouche, avant de laisser Regina franchir ses lèvres et lui explorer la bouche d’une langue caressante et déterminée.
« N’importe qui penserait… » dit Regina, cette fois légèrement haletante lorsqu’elles se séparent, « que vous me voulez à votre merci.
- Vous l’êtes ? » demande Emma en reculant légèrement. C’est assez pour que Regina puisse voir combien ses yeux verts ont foncé. L’excitation irradie d’Emma comme le crépitement des anciens sortilèges. Regina est perturbée de reconnaître qu’elle ressent la même chose palpiter à travers son propre corps, presque stupéfaite de sentir à quel point elle en a envie.
« Je crois que ça dépend de vous. » dit Regina avec un demi-sourire qu’Emma entreprend de lui effacer d’un baiser. Mais à présent, au lieu de plaquer Regina contre la poutre verticale, Emma se sert de ses mains pour se saisir de Regina et l’attirer plus près. Elle lui empoigne les fesses d’une façon carrément possessive, ce qui excite Regina encore plus que les baisers passionnés qui lui font tourner la tête.
C’est le moment, bien sûr. De repousser Emma, d’utiliser l’effet de surprise, de profiter de son élan pour courir à sa voiture et de prétendre une fois de plus que cette erreur n’est pas en train de se produire. Regina sait à quel point ce serait facile, sent réellement ses muscles se tendre en anticipation, et pourtant elle soupire sous les baisers et ne bouge pas d’un centimètre.
(Sauf ses mains, bien sûr. Comme celles d’Emma, elles commencent à se balader, jusqu’à ce que l’une soit emmêlée dans les boucles blondes, et que l’autre attire la hanche d’Emma jusqu’à ce que leurs deux corps soient aussi proches l’un de l’autre que faire se peut.)
Lorsqu’elles se séparent de nouveau pour respirer (et vraiment, à quand remonte la dernière fois où Regina a embrassé quelqu’un avec une telle fièvre ? Elle n’apprécie même pas réellement ça à ce point-là, sauf semble-t-il quand c’est Emma Swan qu’elle embrasse), Emma recule pour ouvrir son lourd imperméable. Regina jette un regard à ses propres vêtements, et esquisse un demi-sourire à la vue de la tache sombre bien visible sur son chemisier gris ardoise.
« Oh », dit Emma en laissant glisser son blouson sur le sol poussiéreux. « Je vous ai toute mouillée.
- Vous n’avez pas idée ! », répond Regina, sautant sur l’occasion de faire un sous-entendu. Elle tend les bras vers Emma, impatientée d’en être séparée si peu que ce soit. En réponse, Emma fait glisser sans douceur le long de ses bras le blazer de Regina, qu’elle laisse tomber à leurs pieds.
Cette fois, la bouche d’Emma poursuit son exploration. Regina lève la tête comme si elle en avait reçu l’ordre, et Emma lui sème légèrement de petits baisers mutins le long de la mâchoire. Elle lui mordille délicatement le lobe de l’oreille avant de s’attarder sur le point sensible situé juste en-dessous, et gratifie Regina d’une succession de baisers appuyés, de rapides coups de langue, et de tétées juste assez fortes pour laisser une marque. Regina suppose qu’elle devrait protester, mais le tremblement qui la parcourt jusqu’aux genoux la dissuade de prier Emma d’arrêter.
Regina apprécie d’être traitée comme une reine, bien sûr, c’est pourquoi elle n’est pas mécontente de garder les doigts emmêlés dans les cheveux d’Emma, de la guider doucement vers les points les plus sensibles de son cou, et de s’abandonner aux excitantes caresses qui se succèdent. Lorsqu’Emma lui mordille légèrement la gorge à l’endroit où bat son pouls, Regina ne peut retenir un gémissement. Elle a déjà dépassé le point de non-retour.
C’est pourquoi elle n’émet aucune protestation lorsque les doigts agiles d’Emma déboutonnent son chemisier. Regina se dispense même de faire un trait d’esprit sur la prison, ou les dix autres remarques insultantes qu’elle pourrait inventer sur la façon dont Emma Swan a si bien appris à faire l’amour aux femmes, parce qu’en ce moment précis, il est bien trop important qu’Emma aille jusqu’au bout et lui fasse l’amour à elle.
« C’est dingue. » marmonne Emma en contemplant la peau qu’elle vient de dévoiler et le soutien-gorge noir de Regina. Mais cela ne l’empêche pas d’embrasser Regina tout le long de la clavicule. « Je déteste que vous soyez aussi sexy.
- Je n’y peux rien, ma chère. » répond crânement Regina qui se délecte du compliment. Il se pourrait bien qu’elle ait sous-estimé le shérif, à en juger par la façon dont Emma la guide avec détermination vers l’immense divan rembourré.
Regina s’apprête à envoyer promener ses chaussures avant de s’asseoir, mais Emma lui pose une main sur le genou en guise d’avertissement.
« Garde-les. » lui ordonne Emma, qui ne semble même pas avoir envisagé de dire s’il te plaît. Regina lève les yeux au ciel, et puis fait exactement ce qu’on lui a demandé. Emma l’en récompense en la débarrassant tout à fait de son chemisier mouillé, avant de s’asseoir sur le divan et de lui faire signe de s’installer à califourchon sur ses genoux.
« Tu l’as déjà fait avant ? » demande Emma, tandis que ses mains se referment sur les seins de Regina par-dessus la dentelle noire.
« Tu tiens vraiment à le savoir ? » demande Regina, qui se cambre sous la caresse.
« Je crois que non. » dit Emma avant de mettre sa bouche à l’ouvrage sur les surfaces planes de la poitrine de Regina. Emma embrasse et lèche ici avec la même dévotion, et pas un seul point sensible n’échappe à ses attentions orales. Pendant ce temps, ses mains glissent le long des cuisses de Regina et remontent sa jupe au fur et à mesure de leur ascension.
Regina devrait se sentir puissante ainsi. Agenouillée au-dessus d’Emma, il serait facile de la prendre pour celle qui contrôle la situation, mais elle se satisfait de perdre un peu plus la tête tandis qu’Emma tète lentement l’un de ses mamelons à travers la dentelle rêche et que ses doigts la titillent en se promenant légèrement le long des bords de sa petite culotte.
« Vous désiriez quelque chose, madame le maire ? » demande Emma avec un sourire polisson bien à elle tout en relâchant le mamelon à présent dur comme le roc. Regina émet en réponse un soupir de frustration et dégrafe elle-même son soutien-gorge.
La tactique est couronnée de succès car Emma ne semble pas pouvoir résister à l’envie de prodiguer davantage d’attention à chacun des seins dévoilés, d’une bouche toujours chaleureuse et déterminée. Regina se retrouve en train de se tordre sur les genoux d’Emma, déjà plus excitée qu’elle ne peut le supporter.
« Debout. » dit alors Emma avec une tape délibérée sur les fesses de Regina. En râlant pour la forme, Regina s’exécute. Elle est ravie de constater que si elle a dû bouger, c’est pour permettre à Emma de retirer son propre débardeur (ces trucs-là doivent vraiment disparaître, en même temps que le maudit blouson qui a déclenché toute cette pagaille). Et Emma ne porte pas de soutien-gorge - peut-être parce que Regina est venue la tirer de chez elle avant qu’elle ait eu une chance de s’habiller correctement - ce qui suffit pour mettre l’eau à la bouche de Regina.
« Enlève ta jupe. » ordonne Emma, qui s’étire et croise les mains derrière la tête. « Lentement. »
Regina ne s’attendait pas à faire une sorte de strip-tease pour cette femme, et pourtant elle laisse tomber son soutien-gorge (encore accroché à l’un de ses poignets) et commence à descendre la discrète petite fermeture sur le côté de sa jupe. Ses cheveux lui tombent devant les yeux, ce qui lui permet d’observer un instant Emma, son propre regard dissimulé. Regina se demande ce qu’elle révèle, puis a un léger rire à l’idée de cacher quoi que ce soit alors qu’elle se trouve à moitié nue, hors d’haleine et sur le point de supplier pour en avoir plus. Elle gardera ses secrets, peut-être, mais il n’est pas question de cacher à quel point elle a envie de cela - à quel point elle a envie d’Emma.
« Très joli. » l’encourage Emma tandis que Regina se dégage lentement de sa jupe, qu’elle fait glisser le long de ses jambes et envoie promener du bout de l’un de ses escarpins vernis noirs. Soudain gênée, elle plaque un bras sur sa poitrine nue.
« Non, non, non ! », la gronde Emma en attirant Regina à elle par l’élastique de sa petite culotte. « Pour ta peine, tu devras attendre encore un peu pour ce que j’avais prévu de faire. D’abord, tu peux finir de me déshabiller. »
Regina a envie de rire à l’idée qu’Emma lui refuse quoi que ce soit, mais se contente de se mettre docilement à genoux et retire une à une les bottes de cavalière d’Emma. Regina se mord la lèvre inférieure avant de tendre la main vers les boutons du jean d’Emma, mais celle-ci se soulève à son contact et il faut à peine un instant pour que le denim glisse au bas de ces longues jambes pâles que Regina a désespérément envie de sentir enroulées autour d’elle. (Et oui, elle fait en sorte de retirer les sous-vêtements avec.)
A genoux ainsi, il est impossible d’ignorer l’excitation d’Emma - Regina la sent, voit briller la moiteur qui trempe déjà les boucles d’un blond plus foncé entre ses cuisses.
« Je peux ? » demande-t-elle, les mains déjà en train d’écarter les cuisses d’Emma. Ce n’est pas ce à quoi elles s’attendaient ni l’une ni l’autre, surtout pas Regina, mais Emma acquiesce et laisse ses jambes s’ouvrir davantage.
Regina prend une profonde inspiration et fait courir un doigt timide sur la chair glissante offerte. Emma jure tout bas rien qu’à ce léger contact, et sa réaction inspire à Regina un demi-sourire. Au lieu de se demander si elle sait ce qu’elle est en train de faire, ou même si elle devrait être en train de le faire, Regina se penche en avant et fait suivre à sa langue le même chemin.
Oh.
Elle s’attendait à ressentir cela comme une obligation - une corvée à accomplir pour obtenir ce qu’elle veut en retour - mais dès qu’elle y a goûté, Regina se retrouve enivrée. Désormais avide, elle fait courir fermement sa langue dans tous les plis et replis, et sent Emma devenir à mesure de plus en plus mouillée. A titre expérimental, Regina glisse la langue à l’intérieur, et il ne fait aucun doute qu’Emma apprécie cette initiative, à en juger par la façon dont ses hanches se soulèvent brusquement. La bouche de Regina poursuit son exploration, léchant et suçant à sa guise, guidée par les petits soupirs voilés d’Emma et par la pression de sa main crispée dans ses cheveux.
Trouver le clitoris d’Emma n’est pas bien sorcier, et Regina lui prodigue son attention, employant la technique qu’elle préfère sur elle-même. Bien qu’elle ait désespérément envie de faire jouir Emma, Regina se retient et instaure un rythme régulier, lent mais ferme, presque comme un massage. Ce qui fait perdre la tête à Emma, à en juger par la façon dont ses jurons augmentent de volume et se diversifient.
Emma en est à « Putain de bon dieu » (lequel, pense Regina, n’a pas le moindre mérite en cet instant précis) lorsqu’elle jouit tout à coup bruyamment contre la bouche de Regina. Lorsque la main d’Emma crispée dans ses cheveux ne se relâche pas, Regina le prend comme une incitation à continuer. Elle allège la pression et se contente de donner de petits coups uniquement du bout de la langue jusqu’à ce qu’Emma en perde tout à fait ses mots lors d’un second orgasme.
Regina retombe sur ses hauts talons de marque et s’essuie la bouche du dos de la main. Elle n’ose penser à l’état actuel de son maquillage déjà minimal, mais la vue qui s’offre à elle en valait la peine.
Emma Swan, à ce qu’il s’avère, est magnifique à voir juste après l’amour. Elle a encore les yeux fermés, un de ses propres seins en main. Sa poitrine haletante et ses jambes grandes ouvertes inspirent à Regina une pointe d’autosatisfaction pour ce qu’elle a accompli. Elle a à peine le temps de se délecter de sa victoire que les yeux d’Emma s’ouvrent d’un coup et que celle-ci tend les bras vers elle - l’air étourdi mais déterminé.
« Viens là », chuchote-t-elle. Elle embrasse Regina à pleine bouche et se goûte elle-même sur ses lèvres et sa langue. Les pouces d’Emma caressent le visage de Regina tandis qu’elles s’embrassent, d’un geste si tendre qu’il en est presque terrifiant.
« Waouh », souffle Emma tandis que Regina interrompt le baiser pour se lever et se débarrasser de sa petite culotte. Il ne lui faut qu’un instant pour se remettre à cheval sur les genoux d’Emma, seulement cette fois elle enfouit le visage dans le cou d’Emma au lieu de se remettre à l’embrasser. Regina ne répond plus d’elle-même en cet instant, c’est pourquoi elle garde le visage dissimulé.
Elle promène elle aussi ses lèvres sur la gorge d’Emma, qu’elle n’hésite pas à mordiller à sa guise, savourant les brusques inspirations que cela tire de la bouche d’Emma.
Emma retrouve assez vite ses moyens, saisit ce qu’on attend d’elle et laisse ses mains descendre le long du ventre de Regina jusqu’à ce que le bout de ses doigts vienne frôler des boucles brunes trempées. Regina s’épile religieusement à la cire (car elle apprécie la douleur, rien qu’un peu), et Emma semble d’abord fascinée par la très mince bande de poils qui contraste avec la sienne.
« Je n’aime pas qu’on me fasse languir », murmure Regina contre l’épaule d’Emma, et elle a de la chance que celle-ci soit trop satisfaite pour la mettre au défi sur ce point. Au lieu de cela, le toucher d’Emma se fait plus déterminé, elle caresse la chair mouillée jusqu’à la délicate entrée, autour de laquelle elle fait courir le bout de ses doigts. Regina donne un coup de reins à son contact, désire les doigts d’Emma plus profond. En réponse, Emma enfonce deux, puis trois doigts qui plongent fermement en Regina encore et encore.
Il ne faudra pas longtemps, Regina le sait déjà. Elle se cabre sur les genoux d’Emma, joue avec ses propres mamelons tandis que la main libre d’Emma trace du pouce des cercles lents et fermes sur son clitoris. Le contraste entre le va-et-vient et cette pression la rend délicieusement folle, et Regina se retrouve quasiment à se jeter contre Emma à chaque contact. Elle ne se soucie guère en cet instant que ce soit confortable pour Emma, elle a seulement un impérieux besoin de jouir.
Et c’est ce qu’elle fait très vite. Le cri qu’elle pousse serait embarrassant si elle n’appréciait pas autant les vagues de l’orgasme, et Emma laisse Regina récupérer pendant quelques longues minutes avant de tordre les doigts dans un étrange mouvement de tire-bouchon qui réduit pratiquement Regina en sanglots quelques minutes plus tard lorsque survient son second orgasme.
Emma attrape les hanches de Regina de ses mains tremblantes et légèrement collantes et laisse celle-ci s’effondrer sur elle. Elles s’embrassent paresseusement de longues minutes, avant que Regina ne se force à se lever, les jambes tremblantes.
« Il ne pleut plus. », dit-elle avec un signe de tête vers la fenêtre.
« En effet. » dit Emma en se tournant pour regarder.
« Je devrais y retourner », poursuit Regina, qui regarde tout sauf Emma. « Chercher Henri.
- OK. » soupire Emma en s’étirant une dernière fois avant de se lever et de se mettre elle aussi à farfouiller avec embarras pour récupérer ses vêtements.
Regina s’habille en un temps record. Elle se sent collante et en sueur sous les tissus de luxe. Emma une fois habillée est plus ou moins la même qu’avant, si ce n’est la rougeur de ses joues et la lueur dans ses yeux.
« Au revoir, miss Swan. » tente Regina en se précipitant vers la porte. Emma est trop rapide pour elle. Elle parvient à lui attraper le poignet et à l’arrêter net.
« Miss Swan ? Sérieusement ? Après ce qui vient juste de se passer ici ? » Emma est incapable de contenir le ton choqué de sa voix.
« Très bien. Em-ma. » Regina chantonne le nom d’une façon qui le rend ridicule.
« Ecoutez, je sais que vous avez sans doute envie de prendre vos jambes à votre cou là tout de suite, mais c’était incroyable, non ? Enfin, pour moi c’était incroyable. » dit Emma.
« Oui, dit Regina à contre-cœur. C’était bon.
- Alors, allez chercher Henri si vous voulez. Et prenez tout le temps qu’il vous faut pour vous éclaircir les idées. » suggère Emma en se rapprochant de Regina. « Mais je trouve que c’était trop bon pour ne se produire qu’une seule fois.
- Emma Swan, la spécialiste de la poudre d’escampette, qui cherche à… quoi ? A s’engager ?
- Ah, je vous retrouve enfin, dit Emma avec un demi-sourire. Je ne dis pas que je vais venir au deuxième rendez-vous avec un camion de déménagement ni rien. »
Regina ne comprend pas l’allusion, mais hoche tout de même la tête.
« Mais, poursuit Emma, je dis que ce soir, vers 21h30, je passe vous voir. Il se pourrait que j’apporte une bonne bouteille de vin. Et on va réfléchir à ce qui va bien pouvoir se passer ensuite. Entendu ?
- C’est mal élevé de vous inviter… » commence Regina. Mais Emma la fait taire.
« Entendu ? » réclame-t-elle.
« Très bien. » acquiesce Regina en levant de nouveau les yeux au ciel, refusant de prêter attention au fait qu’elle se sente toute chose. Elle ne va pas se monter la tête avec ça. C’est sans doute juste hormonal ou dieu sait quoi.
« Bon, alors filez ! » dit Emma, qui se penche pour un dernier baiser. Regina ne peut résister à l’envie de faire du chaste bisou quelque chose d’un peu plus ébouriffant, même si elle s’en veut vraiment.
« Au revoir Emma. » parvient à dire Regina lorsqu’elle franchit enfin la porte d’un pas mal assuré.
« Au revoir Regina, dit Emma avec un signe guilleret de la main. « A ce soir. »
Et tandis que Regina chemine avec précaution sur le sol boueux dans ses chaussures inadaptées, il n’y a absolument rien qu’elle puisse faire pour retenir le sourire qui lui échappe en marchant.