Traduction "Fil de Vie Fait de Ruban Rouge" du fandom HellSing - Chapitre 2

Jul 15, 2014 10:36

[Publié sur Fanfiction.net en Avril 2013, original disponible à l'adresse suivante sur le site.]https://www.fanfiction.net/s/6322303/2/

Auteur : death-in-the-orchard
Traductrice : Hermi-ko
"Ne criez pas."

Mlle Barrie cria quand même, faisant froncer les sourcils du nosferatu qui grogna. Il décida d'ignorer la femme alors qu'il se dirigeait vers le réfrigérateur. Les yeux de Mlle Barrie étaient quasiment hors de sa tête à ce stade et elle s'enfuit de la pièce.

"LE VAMPIRE VA ME BOUFFER ! A L'AIDE ! AU SECOURS ! M. DORNEZ !"

Secouant la tête, Alucard ouvrit le frigo et se pencha pour ouvrir le tiroir à fruits. Il se saisit d'un orbe écarlate et referma le tout, se tournant vers la table de bois brut qui trônait au centre de la cuisine. Les planches à découper étaient propres et prêtes à l'emploi, et les couteaux étaient accessibles. Bientôt le vampire avait un manche noir dans la main, et déposant la souris sur la table il put tout à son aise couper la pomme en morceaux.

Anderson était hypnotisé par l'écran, voyant bien trop de caractéristiques humaines dans le monstre pour lui plaire. Maxwell fronça les sourcils devant la rapidité à laquelle le vampire découpait le fruit.

Alucard termina son numéro et posa son poing sur la table, serrant toujours le manche du couteau, tandis que de l'autre main il se saisissait d'un bout de pomme et le présentait au rongeur. La souris se mit aussitôt à mâchouiller furieusement la pomme, tombant presque dans son élan de zèle. Le vampire sourit en coin et regarda l'animal manger. "Tu veux de l'eau ?"

La souris marqua un temps et puis se remit à grignoter.

Un verre d'eau glacée fut posé sur la table, puis une main gantée se saisit à nouveau du couteau abandonné une minute plus tôt. Les Iscariotes regardèrent le verre, ayant des doutes quant à la capacité de l'animal à boire.

"Il est con ou quoi ?" Renifla Maxwell, croisant les bras.

Anderson fronça les sourcils et regarda l'écran, se demandant en lui-même pourquoi le vampire faisait ce qu'il faisait justement. Il jeta un coup d'œil à la main qui tenait le couteau, et le prêtre sursauta quand le couteau fut haussé et qu'Alucard en lécha la lame d'un air absent.

"Je n'ai rien contre le goût des pommes en fait, mais je ne peux pas en manger la chair." Il lécha de nouveau la lame, regardant toujours la souris alors qu'elle finissait son bout de pomme. Il lui en présenta un autre. "Ne le dis à personne. Ça ne peut pas me sustenter... ce serait comme essayer de vivre en ne consommant que de l'eau sucrée."

Il lécha l'autre côté de la lame avant de se retirer dans un coin de la cuisine que les Iscariotes ne pouvaient pas voir. Le son de l'eau qui coule se fit entendre avant de s'arrêter tout aussi vite qu'il était venu. « C'est quoi c'te histoire ?" Lâcha Maxwell en se penchant vers l'écran pour mieux voir. "Il aime les pommes ? Les vampires ne peuvent pas avoir le goût de la nourriture une fois qu'ils ont goûtés au sang, non ?" Il jeta un coup d'œil à Anderson qui haussa les épaules. "Vampire défectueux." Renifla l'homme et il se recala dans son siège tandis que le vampire revenait à l'écran pour donner un autre bout de pomme à la souris.

"Je pense que tu t'es assez goinfrée. Tu vas exploser si tu manges trop."

La souris se figea de terreur et lâcha son bout de pomme. Alucard marqua un temps et puis pouffa de rire, prenant le verre pour le poser à côté de la souris. L'eau avait condensé à l'extérieur désormais et la souris léchait avec délectation le côté du verre.

"C'est une idée intéressante," déclara Anderson à haute voix, ce qui surprit Maxwell. Il n'avait pas parlé depuis un bout de temps, aussi sa voix et ce qu'il avait dit attirèrent l'attention de Maxwell. Le plus jeune fronça les sourcils sans faire de commentaires.

Pendant ce temps, le démon avait commencé à empaqueter le fruit dans un conteneur en plastique, légitimant son action par un 'pour plus tard' au rongeur inquiet. "Tu vas te sentir trop plein si tu manges trop de pomme, fais gaffe." Il plaça le conteneur au frigo et se mit à nettoyer la cuisine jusqu'à ce qu'un petit rire de Walter ne vienne briser sa concentration.

"Tu devrais aider au Manoir."

Le vampire s'immobilisa juste assez pour froncer les sourcils de dégoût. "Mon boulot est de me faire tirer dessus et décapiter par des Iscariotes fous furieux, de tuer des vampires, des Nazis et des loups-garous, et de m'occuper de la Femme-Flic. C'est assez pour occuper mes nuits." Il finit de sécher la planche à découper et la remit à sa place.

"Pense à la rapidité à laquelle le ménage serait fait si tu donnais un coup de main," plaisanta Walter plus pour lui-même qu'autre chose.

"Oui, on a besoin d'une armée pour nettoyer... et la Meute des Enfers ne laisserait que ruine derrière elle. Je ne suis pas une bonne. Arthur a déjà essayé."

Le majordome lâcha un grand rire et posa sa main sur la table près du rongeur, avant de jeter un coup d'œil au verre qu'il léchait, avec dégoût il l'ignora pour le moment. "Tu ferais bien l'affaire en soubrette."

Les Iscariotes moururent un peu de l'intérieur.

"La ferme. Je vais encore mettre le feu à quelque chose si tu continues," grogna Alucard avec un regard négligent.

Walter regarda le mur, pouffant toujours un peu de rire. "A quoi as-tu mis le feu la dernière fois ? Je me souviens que ça a fait sortir Arthur de ses gonds et qu'il a essayé de mettre de l'eau bénite dans ton sang pour se venger..."

"Le cellier et toutes ses cachettes d'alcool. Je lui faisais une faveur, franchement. Il aurait vécu une vingtaine d'années de plus s'il n'avait pas ruiné sa santé... l'inconscient."

"Oh." Walter fronça les sourcils en réfléchissant. "C'est le mauvais côté de la vieillesse, on oublie des choses. Je croyais que tu avais mis le feu à son porno."

Cela attira l'attention de Maxwell et il fronça les sourcils.

"Non. Je brûlais chaque magazine que je trouvais, et Arthur s'en est rendu compte alors il les cachait. Malheureusement, ça a amené toi et le reste du personnel à les dénicher dans les pots de fleur... sous les matelas... j'ai oublié les autres endroits... et ce fut pire lorsque tu as atteint la puberté et que tu as commencé à les garder au lieu de les brûler comme je te l'avais ordonné."

"Je nie tout en bloc." Le majordome replaça sa cravate et erra dans la cuisine, vérifiant que pas un grain de poussière ne persistait.

"J'ai une très bonne mémoire, Ange." Les yeux rouges suivirent l'homme, brillants d'humour.

"Je veux bien considérer que la curiosité m'a tenté, mais c'était à prévoir." Walter essayait de paraître occupé à l'autre bout de la cuisine.

"Tu m'as attaché à ton lit une fois..."

"Oh !" S'exclama Walter en paraissant visiblement outré par l'accusation. "J'ai dit que j'étais désolé ! Et c'était il y a plus de 50 ans ! Tu es rancunier, hein ?"

Les Iscariotes fixèrent l'écran, la couleur ayant quitté leurs traits.

"Tu comptais faire tout ce que tu voulais de moi, malgré mes protestations."

"Non." Walter fixa le vampire. "Si tu m'avais dit d'arrêter, je l'aurais fait."

"J'ai dit d'arrêter."

"Non. Tu m'injuriais et me criais dessus en roumain. Si tu m'avais dit d'arrêter, ce n'était pas de ma faute si je ne pouvais pas te comprendre." Walter prit un air un brin contrit, honteux du souvenir ou hante par les conséquences de ses actions on n'aurait su dire. "Tu t'es libéré quand même... et... oh mon dieu. J'ai cru que tu allais m'empaler sur un pieu et me laisser pour mort dans la cour. Je n'ai jamais été aussi terrifié de toute ma vie..."

Alucard l'interrompit avec un caquètement. "Tu n'as jamais non plus couru aussi vite ou hurlé aussi fort. 'Arthur, Arthur ! Alucard va me tuer !'" Le vampire se mit à rire tandis que Walter boudait et considérait la souris qui les observait. "Je mis la peur de Dieu en toi, n'est-ce pas Ange ? Je crois bien que tu as eu peur des filles pendant des années après ça."

Walter grommela. "Le psy m'a aidé à dépasser ma peur... mais ça n'aurait pas été le cas si Arthur n'avait pas payé pour les consultations. C'est une bonne chose qu'il craignait que je perde tout attrait pour le sexe opposé..." Il murmura quelque chose d'inintelligible. "En fin de compte, c'est ta faute d'avoir incarné une jolie adolescente quand j'étais pubère. Tu aurais pu rester homme."

Les yeux des Iscariotes étaient scotchés à l'écran désormais. Rien, pas même une armée d'iconoclastes ou le Pape en bikini, n'aurait pu les distraire.

"Je l'ai fait sur un coup de tête." Alucard était accoudé à la table, regardant la souris trottiner à droite et à gauche.

"Tu voulais voir ce que ça faisait d'être une ado de quatorze ans ?"

"Pas spécialement." Les orbes écarlates suivirent le rongeur jusqu'à un rouleau d'essuie-tout. "Je l'ai fait sans y penser. Ça n'avait pas d'importance pour moi, comme je l'ai déjà dit. Mon corps est mort et serait devenu cendre à l'heure qu'il est."

"Alors pourquoi te rechanger en homme si tu n'en avais que peu faire de ton apparence ?"

"C'est plus confortable ainsi. Etre petit et femelle, c'est suant au bout d'un moment... les gens ne vous montrent pas le même respect."

"Tu veux dire qu'ils n'ont pas une peur bleue de toi en te rencontrant ?"

Rires. "Les couards me manquaient et j'en avais marre des moqueries des gens envers moi ou Alucard lorsqu'on leur disait que j'étais le vampire des HellSing. 'Dracula n'est pas une gamine', voilà ce qu'ils disaient." Le monstre gratta le rongeur derrière les oreilles et la souris se rapprocha pour recevoir encore plus d'attention. "Et je détestais avoir à porter l'uniforme à chaque fois que je gâchais trop de balles avec les goules ou que je mettais le feu à son magazine préféré... ce qui semblait être le cas pour toute sa bibliothèque, apparemment."

Ils furent silencieux un moment et Walter se contenta de regarder Alucard s'amuser avec le rongeur. "La souris semble t'aimer."

"Hum."

Walter regarda autour de lui un moment et battit des cils. "Maintenant que j'y pense, je suis descendu parce qu'on m'a dit que tu avais attaqué le chef. Ou était-elle passée ?"

"Aucune idée."

"Elle n'a fait que courir ?"

"Elle a crié un peu au début, bien que je le lui ai déconseillé. Les gens ne m'écoutent jamais, hein ?"

"Non." L'homme se sourit à lui-même. "Tu as l'air d'être de bonne humeur. A quand remonte la dernière fois où nous avons parlés comme ça ?"

Alucard regarda le plafond et réfléchit. "Six ans, je pense. Le temps passe, que l'on s'amuse ou non."

"Faut croire." Walter s'excusa pour retourner faire son travail et le vampire le regarda partir. Quand il eut disparu, un gant blanc glissa sur la surface lustrée du comptoir et Alucard se leva, regardant toujours la porte.

"Ce serait bien si l'un de nous deux pouvait s'arrêter, n'est-ce pas ?" Il semblait parler à la porte, mais regardait la souris, comme attendant une réponse, alors qu'elle était au bord du comptoir et considérait la poche du manteau du vampire. "Et qu'est-ce que tu crois être en train de faire ? Tu veux que je te nourrisse, t'abreuve et te porte ?" La gronda-t-il. "Pour qui me prends-tu ?"

La souris ne dit rien, restant là comme espérant quelque chose, coulant un regard au vampire qui fronça alors les sourcils :

"Si tu me pisses dessus je te tue."

Le rongeur se roula en boule, faisant s'adoucir le regard d'Alucard tandis qu'il la ramassait. "Et qu'est-ce que je suis sensé faire de toi ce soir ? Tu ne survivras pas si je croise le Paladin, bien que s'il ait eu son mot à dire en t'envoyant ici il t'épargnera surement. Il y aura des balles perdues non négligeables... nous sommes d'accord que tu es mieux comme ça que pastichée de sang, hein ?" Un sourire à croc apparut et un doigt ganté chatouilla la fourrure noire. "Tu es trop fragile pour m'accompagner. La Femme-Flic ne dira pas non à une pause pour rester ici et garder un œil sur toi. Le boulot sera finit plus vite sans elle... ce qui est toujours une bonne chose. Bien que... tuer des goules est vraiment suant. C'est si facile..." Le vampire marmonnait alors qu'il traversait le mur et plusieurs autres obstacles pour se rendre à sa prochaine destination. Il se retrouva bientôt à l'extérieur, à la surprise des Iscariotes. Le soleil était couché, mais il y avait toujours une lueur rougeoyante dans le ciel.

Integra HellSing se tenait dans la cour, entièrement concentrée sur une routine qu'elle faisait avec une épée dégainée.

Une telle activité impressionnait Anderson et époustouflait Maxwell qui grogna avec indignation : "J'ignorais qu'elle savait se battre."

"Elle a quand même réussie à m'arrêter une fois, quand je ne me donnais pas à fond."

Maxwell jeta un coup d'œil au prêtre, ébahi, et puis reporta son attention sur l'écran.

"Maîtresse."

Le vampire fut ignoré pendant un moment tandis que la femme continuait ses activités.

"La Femme-Flic restera ici ce soir."

"Pourquoi ?" Fusa la réponse impatiente, et Integra refusa de regarder Alucard, ahanant un peu sous l'effort.

"Elle va baby-sitter la petite vermine."

"Oh." Elle fit une parade et fit tournoyer gracieusement la lame entre ses mains expertes, ajustant l'angle d'attaque. "D'accord."

Il y eut un moment de silence avant que le démon n'ouvre de nouveau la bouche : "Vous voulez tenir la souris, Maîtresse ?"

La femme perdit son équilibre et faillit lâcher l'épée. Elle poussa un petit cri et se tourna vers son serviteur avec des yeux enragés, avant de sursauter violemment en réalisant qu'Alucard tenait la souris à moins de trente centimètres de son visage.

"Elle dit :'Occupez-vous de moi. Je ne fais pas peur. Je suis toute douce.' Ce n'est qu'une souris... rien à..."

"ÉLOIGNE-LA DE MOI, ESPÈCE DE FOU !"

Il y eut le son mélodieux de la lame alors qu'elle sifflait dans l'air et rentrait en contact avec quelque chose de 'mou'. Les Iscariotes n'arrivaient pas à voir ce que la nana d'HellSing avait coupé chez le démon, car la souris était mise à l'écart. Alucard pouffait de rire.

"Quelle saute d'humeur. Vous voulez une barre de chocolat, Maîtresse ?"

"JE N'AI PAS MES RÈGLES, IDIOT !"

"OK, OK. Ne coupez pas mon autre bras. Si je lâche la vermine, elle pourrait vous attaquer, et nous ne voulons pas que cela arrive."

"SORS !"

"Mais nous sommes dehors."

"ALORS RENTRE ! LAISSE-MOI TRANQUILLE SI TU AS CE FOUTU RAT AVEC TOI !"

"C'est une souris. Et cette histoire de rat la déprime. Il faut lui faire un câlin."

"JE JURE DE TE CASTRER DANS TROIS SECONDES SI TU NE VIRES PAS CETTE CHOSE DE MON ENVIRONNEMENT IMMÉDIAT !"

Alucard était à l'intérieur désormais et il baissa les yeux sur la créature tremblotante dans sa main. "Elle a un sacré tempérament, n'est-ce pas ?" Il sourit et gratouilla la souris derrière les oreilles en pouffant de rire. "Bien que ce ne soit toujours pas une partie de plaisir d'avoir le bras coupé. Heureusement, ça n'arrive pas souvent... d'habitude elle prend un flingue ou me balance des coupe-papiers à la figure, me blâmant lorsqu'ils marquent le mur." Il renifla et traversa un autre mur. "Tu aurais dû la voir quand Walter et moi avons essayé de la faire arrêter de fumer. Je dirais juste que ... c'était une campagne très courte et très chère." Alucard faisait des moulinets avec son bras tout neuf et grimaça légèrement. "L'argent béni gâche un peu le plaisir mais ça vaut le coup." Il regarda la souris et fronça les sourcils. "Quoi ? Trouve-moi quelque chose de plus amusant que de la faire tourner en bourrique. Je ne mange pas. Il n'y a pas de livres ici que je n'ai pas lus deux fois. Je m'ennuis aussi, vermine. Je ne suis pas satisfait avec une roue, du pain et une bouteille d'eau. Je ne suis pas un rongeur et je refuse de me mettre à la télévision et à internet. Ces choses te moisissent l'esprit. C'est pourquoi les gens sont stupides de nos jours... stupides et gros, malheureusement. Regarde les Américains si tu ne me crois pas. Je trouve ça triste. Je parie que tu trouverais ça à ton gout cependant, plein de nourriture et de chats bien trop nourris pour être tentés de te courir après." Il pouffa de nouveau de rire. "Mais les radios ça va, même si ce n'est pas la même chose que de jouer pour de vrai..."

"Est-ce qu'il est vraiment en train de discuter avec le rongeur ?" Demanda Maxwell avec incrédulité. "Tu penses qu'il arrive à le comprendre ?"

Anderson grogna en signe de désintérêt, ses yeux fixés sur le vampire qui s'était arrêté brusquement au milieu d'un couloir pour regarder d'un air incrédule la souris dans sa main.

"P-I-A-N-O. Tu ne sais pas ce qu'est un piano ?" Alucard regarda devant lui puis secoua la tête et changea de direction. "Tu vis quoi, trois ans tout au plus ? Tu mourras en sachant ce qu'est un piano."

"De quoi est-ce qu'il parle ?" S'incrusta Maxwell, faisant grogner Anderson.

"Chut."

Maxwell croisa les bras et bouda. Les deux Iscariotes se turent quand Alucard entra dans une pièce et s'approcha aussitôt d'un meuble couvert d'un drap blanc poussiéreux. Il le tira à lui, écartant la souris du nuage de poussière qui en émana, comme pour protester hargneusement contre le dérangement. Un piano de bois des plus simples et un banc du même acabit furent révélés, rendant cois les deux spectateurs alors qu'Alucard plaçait la souris sur son épaule le temps de nettoyer la poussière qui restait.

"En fait..." Alucard hésita et souffla la poussière entre les touches. "Je ne serais pas surpris si la dernière personne à en avoir joué fusse Abraham... Arthur ... ce n'était pas son genre. Et Integra ne s'abaisserait jamais à quelque chose d'aussi féminin, ce qui n'est pas entièrement de sa faute. Elle s'est mise à fumer le cigare pour déstresser et paraître plus ... masculine, je crois." Il souffla un peu plus de poussière et fit se dissiper le nuage de la main. "C'est dommage, Abraham était le commencement et le zénith de la famille HellSing, même si parfois Integra arrive en seconde position." Alucard regarda du coin de l'œil la souris sur son épaule, qui semblait toute ouïe. "C'était un homme intéressant, qui adorait les enfants. Son propre fils est mort, alors il a adopté son neveu quand il a su que sa vie allait arriver à son terme. Plutôt généreux, inventif, intelligent..." Le vampire eut un sourire inquiétant, en direction des touches. "J'ai presque pas envie de le toucher maintenant. Il serait furieux s'il savait ce que je m'apprête à faire..." Les mains gantées planaient au-dessus des touches, avant de se poser délicatement dessus. Elles se mirent à bouger.

Doux. La musique était douce, tranquille, augmentant graduellement et puis s'évanouissant au loin, comme le ressac sur une plage. Les doigts lestes auraient pu aller plus vite, mais ils choisirent leur cadence délibérément, appuyant sur les touches, acclamant les notes les plus hautes et présentant les notes les plus basses, se faisant écho grâce à la pédale de droite, se faisant manger grâce à celle de gauche. Ça vous endormait et tout à la fois vous réveillait, le son incomparable que le nosferatu arrivait à tirer de l'instrument de musique. La souris était bercée par le mouvement des mains baladeuses, appréciant la musique. Les oreilles fines frétillaient, cherchant le meilleur angle pour recevoir plus clairement les notes. Quand cette chanson fut finie, le vampire en commença une nouvelle. Celle-là était plus vive, plus distincte et précise, mais cela apaisait votre cœur et votre esprit, comme lorsqu'on écoutait la pluie et le tonnerre grondant au loin. Il joua un autre morceau qui ressemblait un peu à une averse de neige et au cri du loup de pleine lune, finissant paisiblement, avant de regarder sur son épaule le petit rongeur le renifler en effleurant de sa moustache le cou du non-mort.

Il étira ses lèvres en un sourire, levant un doigt pour chatouiller le rongeur en manque d'affection. "Un goût de mon pays, je suppose. Je ne connais pas de vraie musique, alors tu devras faire avec pour le moment. Je demanderai à Walter de passer à la Femme-Flic sa radio afin que vous l'écoutiez tous les deux... si elle n'a pas déjà de la musique sur son ordi." Il se leva et récupéra la souris, mais s'arrêta pour considérer ledit rongeur. "Tu aimes Walter ?" Il eut un sourire en coin. "La plupart l'aime bien. Mais c'est mal..." Alucard se dirigeait de nouveau vers le mur, mais regardait en marchant le sol sans le voir. "Il a quelques problèmes de comportement, tout comme moi, bien qu'ils n'apparaissent pas souvent à la surface. Il a une nature froide et sadique en lui... mais c'est sans doute ma faute. Arthur n'aurait pas dû m'imposer le gamin..." La réflexion s'arrêta là alors que le vampire traversait le mur d'un pas certain et se dirigeait vers la chambre de sa subordonnée.

"Tu devrais manger quelque chose."

Anderson jeta un coup d'œil à l'homme à côté de lui, un peu surpris. Il secoua la tête. "Une fois que le démon sera parti."

"Comme tu veux." Maxwell haussa les épaules et regarda l'écran avec un visage impassible tandis que le vampire traversait de nouveau un mur. "On dirait un fantôme."

"Hum." Les deux hommes se turent.

Plusieurs caractéristiques dans la pièce firent dire aux Iscariotes qu'Alucard était arrivé dans la chambre de Seras avant qu'un cri impatient et hargneux ne leur vrille les tympans. Quand le nosferatu était entré sans prévenir, Seras était en train de boutonner son uniforme. Elle fit volte-face et se mit à tonner :

"TAPEZ COMME UNE PERSONNE CIVILISÉE, BON SANG ! QUI RENTRE COMME CA DANS LA CHAMBRE D'UNE FILLE ?"

Alucard attendit qu'elle se calme en fronçant les sourcils. "Je te l'ai dit, dors en uniforme. S'il y a le moindre souci, l'ennemi n'attendra pas que tu te changes. Et depuis quand est-ce que tu me parles sur ce ton... ?"

La jeune femme bégaya une excuse et blâma son ire sur la disparition de son nouvel animal de compagnie. Le démon battit des paupières et montra la souris, plissant les yeux dans sa direction. "Qu'est-ce que tu as manigancé ?"

"LA SOURIS !" Seras montrait du doigt le rongeur comme un enfant à la kermesse, bluffée par sa réapparition tout de même. "C'est la vôtre, Maître ? Je ne savais pas que vous aviez un animal de compagnie. Est-ce que vous avez fait en sorte qu'elle vous ressemble ?"

"Non." C'était presque un grognement, et le monstre déposa la souris dans la poche de poitrine de la jeune femme, la surprenant. "Je la baby-sitte jusqu'à ce que Walter se rende à Londres ce week-end. Pour le moment je te passe la main. Je vais bosser tout seul cette nuit."

Des mains pâlottes essayèrent d'attraper la souris qui avait grimpé sur son épaule et fourrageait dans ses cheveux. "P...Pourquoi ?" Elle se saisit de la souris et soupira de soulagement, sachant pertinemment qu'elle était désormais décoiffée.

"Tu dois baby-sitter la petite vermine pendant que je ne suis pas là." Alucard se prépara à traverser un mur pour partir.

"Comment elle s'appelle ?" S'exclama Seras, tenant à avoir une réponse avant que son Maître ne disparaisse. "Est-ce qu'elle a un nom au moins ?"

"Appelle-la comme tu veux." La voix flotta tandis qu'il quittait la pièce. Seras Victoria regarda l'endroit par où il était partit avant de glousser et de considérer avec excitation la souris dans ses mains.

"Je n'ai pas à bosser cette nuit !" Elle esquissa un pas de danse pieds nus sur le tapis, n'ayant pas encore enfilé ses bottes. "C'est génial ! Je pourrais te faire une maison décente alors... et lire un peu... voire même regarder un film..." Elle se tourna vers son bureau avec un grand sourire mais poussa un cri et faillit lâcher la souris lorsque la tête de son Maître réapparut.

"Et fais écouter de la musique à la bestiole."

Il disparut de nouveau, cette fois pour de bon semblait-il, laissant la jeune femme comme deux ronds de flan. Elle mit une main sur son cœur et lâcha un juron. "Il va finir par me faire faire une crise cardiaque... je le jure." Elle repoussa quelques mèches de cheveux de devant ses yeux. "De la musique ?" Interrogea-t-elle la souris, qui la regardait silencieusement. Elle se fendit d'un sourire en allant allumer son ordinateur sur le bureau. "De la musique, franchement. Tu es une souris, alors tu ne sais pas ce que c'est, hein ?" Elle se sourit en elle-même et s'assit, posant la souris à côté des haut-parleurs. Pendant que l'ordinateur chargeait, elle jeta un coup d'œil au rongeur. "Tu es plutôt bien éduquée pour une souris, non ? Et tu es adorable." Elle ébouriffa le poil de l'animal et ensuite retira sa main pour taper son mot de passe. "Mon Maître est un hurluberlu, ne cafarde pas, d'accord ? Enfin, je ne pense pas qu'il me ferait grand-chose s'il était au courant. Il est plutôt relax pour pas mal de choses. On pourrait croire qu'il me mènerait la vie dure puisque je refuse de boire du sang." Elle prit un air de dégoût et tira la langue. "Mais il semble ne pas s'en préoccuper. Il dit juste que je me mettrai à en boire... et je sais que c'est vrai. Manger de la nourriture normale... ça fait mal maintenant. Et ça a le gout de cendres... exactement comme de la cendre, ouais..." La jeune femme se tut, ses yeux reflétant l'écran. "Mais c'est mieux que d'être morte, tu sais ? Je venais juste d'être diplômée de l'Académie de Police... j'avais travaillé si dur pour faire partie des Forces de Police, et puis je meurs... j'étais sensée briller comme représentante de la loi, attrapant les meurtriers et les dealers de drogue, tout comme mon père. Je devais faire en sorte qu'il soit fier de moi, que je mette sous les verrous ceux qui ont tué ma famille... j'ai travaillé si dur et tout perdu. Tu ne peux pas me blâmer pour avoir essayé de vivre un peu plus longtemps. Ce n'était pas un choix par orgueil." Elle lâcha une exclamation de surprise et baissa les yeux sur la souris avec un sourire gêné. "Je déblatère." Elle éclata de rire et se mit à taper sur son clavier. "Je lui suis reconnaissante, vraiment. Mon Maître n'est pas ma personne préférée au monde parfois, mais il est bien plus patient avec moi que d'autres avant lui, si tu arrives à me suivre. Et il m'a sauvé, d'une certaine manière. Etre une vampire, c'est bien mieux que d'être... euh." Elle toussa en rougissant un peu. "... que de devenir une goule ... Enfin voilà." Elle cliqua et de la musique jaillit mielleusement des haut-parleurs.

"Ce n'est probablement pas ce que le Maître avait en tête mais je n'écoute que du pop-rock. J'aime les chansons qui ont du sens, un message... pas simplement des mots jetés au hasard, quoi. Ce n'est pas pareil si tu ne peux pas apprécier les paroles en même temps que la musique."

Anderson regarda l'écran, ayant oublié sa décision de s'en aller en même temps qu'Alucard, mais il s'en souvint quand Seras commença à construire une maison de livres pour ne pas que la souris s'échappe tandis qu'elle en planifiait une autre faite d'un vieux carton. Le Paladin se leva, regardant toujours l'écran, et se tourna ensuite vers la porte.

"Je reviendrai," ajouta-t-il en fermant la porte derrière lui. Maxwell regarda par-dessus son épaule et renifla.

"On dirait Terminator... dans ce film Amerloque... foutue culture populaire. Je ne devrais pas savoir ça." Il grommela dans sa barbe et croisa les bras alors que la souris faisait s'écrouler la maison de livres de Seras, la faisant rire à gorge déployée avant de lui faire non du doigt.
Note de l'auteur : Je ne sais toujours pas où je vais avec ça, ce n'est qu'une diversion amusante pour le moment tandis que je me concentre sur mon travail scolaire et sur des fics bien plus sérieuses...
Juste un rappel, j'expérimente avec ces persos. Je ne veux pas être impliquée dans des débats sur le caractère OOC d'un tel ou une tel...
Concernant les fautes... je blâme une température caniculaire et un mal de crane ravageur. J'ai couru, nagé, mangé, bu (de l'eau) mais je l'ai toujours... Merci de me lire n'empêche^^
Note de la traductrice : De retour de vacances, je me suis dit que j'allais traduire ce chapitre au lieu du cinquième de "Sang et Fourrure". Mais entretemps je suis tombée malade, j'ai essayé de fêter mon anniversaire et je me suis retrouvée croulant sous le travail au boulot et sous les 5000 mots de cette trad. Donc voilà, désolée pour le retard, j'espère que vous avez aimé. Bonne lecture !
*Hermi-kô***

ff, ms, translation, 04/13, hellsing

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