Auteur : Dozen and One Stars Traductrice : Hermi-kô L'Enfer n'a de Fureur plus redoutable qu'une femme méprisée N'avez-vous jamais eu un jour où votre esprit semble se fermer et tout ce que vous voulez c'est de dormir ? Eh bien c'était la semaine de Mamori. En plus d'être la manager de l'équipe de foot de Deimon elle s'était portée volontaire pour être la responsable de la production automnale du Département Théâtrale. Elle avait travaillé très dur ces derniers mois et ça avait été amusant à part pour la dernière semaine. On aurait dit que tout avait décidé de débouler à la dernière halte.
Le manque de sommeil l'avait rendu hébété et légèrement désorienté. Elle avait même arrêté de se battre avec Hiruma. C'était ainsi que les joueurs de l'équipe de foot eurent la puce à l'oreille que leur manager n'était pas au mieux de sa forme.
Maintenant nous étions le jour après la dernière représentation de la pièce et Mamori ne pouvait pas être plus heureuse pour les vacances qui arrivaient. Elle avait besoin de repos et beaucoup par ailleurs. Cette représentation avait eu plus d'effet sur elle que prévu. En math elle ne pouvait pas, mais alors pas, se rappeler ce qu'était un cosinus. En essayant d'attirer l'attention de l'acteur principale elle l'avait accidentellement appelé par son nom. C'était assez mal qu'elle ne l'appelle pas par le bon nom, mais par le sien, Anezaki, c'était honteux.
Argh. Elle sentait poindre une migraine.
Avec un grognement elle enfonça sa tête dans ses bras et essaya de se relaxer sur la table de roulette de la salle du club. Ah oui, elle pouvait se sentir sombrer dans le sommeil avec la douce mélodie des oiseaux dehors. Elle était si calme … avait si chaud … était si confortable …
KABOOM !
Mamori tomba presque de son tabouret tellement elle se leva vite. Il lui fallut une autre explosion avant de réaliser ce qu'il se passait. Stupide Hiruma. Pourquoi avait-il une obsession avec les armes à feu ?
La manager de Deimon sentit son désespoir grandir. Plaquant ses mains sur ses oreilles elle espéra qu'Hiruma contrerait son instinct naturel de faire tout exploser pour motiver les gens et se rabattre sur des moyens plus conventionnels tels que des cris et des menaces. Quelque chose qui ne favorisait pas un mal de crâne.
KABOOM !
L'espoir s'était envolé.
Pour chaque explosion elle pouvait sentir son manque de sommeil se transformer rapidement en frustration. Après une explosion particulièrement bruyante, Mamori craqua. Elle sauta de son tabouret et claqua la porte derrière elle. Elle devint une femme en mission. Si quiconque se mettait en travers de son chemin avant qu'elle n'est dit le fond de sa pensée au quarterback il ferait mieux d'avoir soit un ange gardien soit une tendance suicidaire parce que ce ne serait pas joli joli.
Puisque c'était le vendredi précédant les vacances il n'y avait pas beaucoup de monde à l'école mais le peu qui était présent jeta un coup d'œil dans la direction de Mamori et se poussa prestement pour la laisser passer. Puis la suivit à distance respectable. Après tout, très peu avait été témoin de la douce manager devenue enragée. Elle semblait sur le point de piquer une colère mémorable.
Arrivant enfin sur le terrain de foot l'adolescente aux cheveux auburn n'eut pas de problèmes pour repérer le grand quarterback blond au milieu des joueurs.
Se déplaçant vivement dans sa rage elle avança vers sa cible. Hiruma d'un autre côté lui tournait le dos et continuait à brailler des ordres. Alors ce ne fut pas une surprise qu'il ne vit pas l'expression hargneuse qui se peignait sur son visage tandis qu'elle se rapprochait…
« Hiruma ! »
… Jusqu'à se tenir à côté de lui en hurlant comme s'il était à l'autre bout du terrain.
Le quarterback la regarda comme si elle avait perdu la tête. « C'est quoi ton putain d'problème, foutue manager ? »
« Mon problème ? » Mamori appuya bien sur le mot problème. « Mon problème c'est que tes stupides armes et bombes me rendent dingue ! Je n'ai quasiment pas dormi ce mois-ci et si tu n'arrêtes pas tout de suite je vais … je vais … »
« Tu vas quoi, foutue manager ? Maintenant va faire tes fichues sautes d'humeur ailleurs. On s'entraîne, ici ! » Bien qu'en ce moment aucun des joueurs ne faisait ce qu'il était censé faire, et au lieu de ça regardait à la fois de peur et d'anticipation leur propre feuilleton se dérouler sous leur yeux. Deux des personnes les plus têtues sur Terre se prenaient la tête.
« Des sautes d'humeur ! » L'œil de Mamori tiqua un brin. « Je marche avec cinq heures de sommeil dans le sang et tu penses que j'ai mes règles ? »
Hiruma lui jeta un regard. « Qu'est-ce que je suis supposé penser quand tu débarques en criant comme une foutue banshee, hein ? »
« Tout ce que je veux c'est que tu arrêtes de faire du boucan avec tes armes et tes bombes pour la journée ! » S'insurgea Mamori en bougeant les mains. « Tout ce que je demande c'est un peu de calme avant de rentrer chez moi dormir. Alors arrête de crier et de faire du bruit. »
« C'est toi qui cries, foutue manager. Maintenant dégage tu déranges notre entrainement. » Hiruma tourna son attention sur les joueurs qui les fixaient avec une fascination morbide. « Qu'est-ce que vous foutez comme des glands plantés là ? Je ne vous ai pas dit d'arrêter ! Bougez-vous ! »
Et bien sûr il n'oublia pas la salve de coups de feu qu'il tira pour les faire se magner plus vite.
« Je t'ai dit d'arrêter ! » Mamori tapa du pied pour appuyer ses dires.
Le démon blond ne prit pas la peine de se retourner. « Pourquoi tu vas pas choper du chocolat ou un truc et tu me fous la paix, putain ! »
C'était la goutte qui fit déborder le vase.
Avec une vitesse que personne ne pensait voir Mamori doté, elle tendit la main et attrapa l'oreille d'Hiruma. Tirant dessus suffisamment fort pour que sa tête descende à hauteur de ses yeux à elle. Le quarterback ne glapit pas comme beaucoup auraient fait et décida de s'énerver. « Qu'est-ce que tu fous, foutue manager ? »
Ce fut la seule et unique fois où on eut pitié de Youichi Hiruma.
« Tu écoutes et tu écoutes bien. Je fonctionne à peine correctement pour le moment. En fait je donne tout pour m'occuper de toi là. J'ai loupé à cause du manque de sommeil deux examens que j'aurais dû réussir haut la main. Je développe une migraine de malade à cause de tes stupides explosions et si j'entends ne serait-ce que le commencement d'un foutue manager je t'arrache la langue. » Mamori dit tout ça avec un calme mortel.
Dommage qu'Hiruma avait toujours été chiant. « Ah ouais, foute manager ? »
Bon elle n'arracha pas la langue du quarterback mais fit quelque chose qui ne lui correspondait décidément pas : Elle jura. « Putain ! Je jure que tu es le pire salaud que j'ai jamais rencontré ! »
Pas un mais deux gros mots passèrent les lèvres de la Mamori Anezaki aimée de tous. Le monde s'était arrêté de tourner. Les poules avaient des dents. Les cochons pouvaient voler. Tout était possible et la fin du monde était à nos portes. Tout ceux présent ne pouvaient pas en croire leurs oreilles. Les mâchoires étaient décrochées et les yeux écarquillés. Un pauvre élève s'était évanoui. Un autre s'était mis à prier. Même Hiruma était choqué à la déclaration qu'elle venait de faire. Et il le montrait.
« Surveille ton langage, femme ! » S'exclama-t-il.
« Oh alors toi tu peux jurer mais moi pas ? » Demanda Mamori.
Hiruma réclama enfin son oreille de sa prise de fer. « Absolument, merde. »
« Argh ! » A ce point Mamori ne pouvait pas former une pensée cohérente encore moins une phrase. Alors elle s'éloigna et personne n'osa se mettre sur son chemin. Seul un idiot se met sur le chemin d'une femme énervée. Surtout une qui est d'habitude gentille. C'est ceux qui sont aimables tous les jours qu'on veut éviter quand ils se mettent en colère parce qu'une fois qu'ils craquent ils deviennent comme des tornades à tout détruire dans leur sillage.
Hiruma retourna son attention sur son équipe abasourdie. « Qu'est-ce que vous foutez à bailler aux corneilles ? Retournez bosser ! »
Cette fois il ne tira pas de coups de feu mais ça ne le rendit pas moins effrayant auprès de ses pairs. Tout le monde se précipita. Pendant qu'ils travaillaient leurs techniques, la main d'Hiruma frotta son oreille et il esquissa un petit sourire. « La foutue manager a une de ces poignes. »
Hé tous les hommes ont leur femme idéale et il semblait que le plus terrifiant des ados à Deimon venait de trouver la sienne.