Titre : Poupées et princesses
Auteur :
ylgBase : Yoko Tsuno
Personnages/Couples : Rosée du Matin, Poky, Sin-Yi
Genre : enfantin
Gradation : PG / K+
Disclaimer : propriété de Roger Leloup, je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Thème #06, «
les robes de princesses » pour
yuri_a_tt_prix Note : oui, bon ; ça n'est pas aprce que j'ai écrit ça pour une communauté yurisante que c'est forcément lourd en pairing - quand on est enfant l'amour c'est platonique et ça fait peu de différence avec l'amitié, après tout ?
Continuité : Le dragon de Hong Kong, Les exilés de Kifa, La jonque céleste, La pagode des brumes ;
ne tient pas compte de La Servante de Lucifer pour ce qui est des poupées (ben oui, la fic était écrite plus d’un an avant sa sortie…)
Nombre de mots : 1600
***
Depuis la mort de sa maman (et de son papa aussi, ils sont partis ensemble), depuis qu'elle vivait toute seule avec son grand-père (et avec Dai Loon, mais c'était un secret, ça ne plaisait pas à Grand-Père qu'elle joue avec Dai Loon), Rosée du Matin n'avait plus beaucoup l'occasion de porter de jolis habits. Bien sûr Grand-Père faisait de son mieux pour remplacer ce qu'elle portait - car le temps passe, continue à passer malgré tout ; les vêtements s'usaient avec ses jeux et surtout, et la petite fille grandissait, doucement - et pour la coiffer, avec les mêmes couettes que lui faisait Maman parce que c'était pratique, et c'est rapidement devenu une habitude, et les rubans ou les fleurs qu'elle aimait tant pour les tenir. Seulement, même si les vêtements (et les trucs pour les cheveux) qu'il choisissait lui allaient toujours, ils n'étaient pas toujours aussi jolis qu'elle aurait parfois voulu.
C'est quelque chose que sa nouvelle amie, Yoko, a changé. Quelques jours après l'avoir rencontrée, c'était comme si elle avait toujours vécu avec Grand-Père et elle. Et elle l'a emmenée acheter de jolies robes. Yoko lui a promis une, elle en a eu deux finalement ! De jolies, jolies robes, à l'occidentale, que Rosée a choisies elle-même. Pas des cheong-sam. De la couleur qu'elle voulait. Avec des froufrous comme des robes de princesse.
Toute sa vie de petite fille a changé, depuis que Rosée a quitté son grand-père pour aller vivre avec Yoko. Il y a eu des avions, une nouvelle maison, encore de nouvelles robes, une école et une nouvelle langue à apprendre - Yoko parle cantonnais, pourtant : elles peuvent parler ensemble comme ça ! mais elle veut que Rosée apprenne aussi l'anglais pour pouvoir parler à de nouveaux amis.
C'est bizarre, se dit Rosée, parce qu'il y a aussi des amies qu'elle comprend sans avoir à apprendre leur langue d'abord.
*
La première fois qu'elle l'a rencontrée, Poky l'a regardée bizarrement. Mais Rosée aussi a dû regarder Poky bizarrement, parce qu'elle avait déjà vu parmi les amis de Yoko plein de gens à la peau blanche, rose, jaune, ou marron, mais c'était la première petite fille bleue qu'elle rencontrait.
En fait, ce que Rosée ne pouvait pas deviner, c'est que Poky était jalouse, qu'une autre petite fille puisse lui prendre sa Yoko préférée, qu'elle voyait si rarement.
Mais après avoir fait connaissance, ce fut vite réglé.
« Tu es la petite sœur de Yoko ?
- Non. Je suis sa fille ! »
Rosée a répondu ça par provocation. Ça n'était pas vrai, pourtant : elle était la fille de sa maman et de son papa, même s'ils sont morts maintenant. Yoko n'était pas Maman, c'est sa meilleure amie. Et elle vit avec elle. Mais on lui a expliqué qu'elle s'occuperait d'elle comme une mère le ferait. Et quand Yoko présentait toujours aux gens Rosée comme sa fille, et alors presque tout le monde les regardait de travers, toutes les deux. Ils avaient l'air de trouver ça pas normal. Comme s'ils devinaient que non, Yoko faisait juste semblant, qu'elle n'était pas sa vraie maman. Alors comme cette fois ça arrivait avant même qu'elle le dise, elle a voulu voir si...
...et bien non. Poky, elle, trouve l'explication satisfaisante et n'en demande pas plus. Elle lui raconte aussi, sa grande sœur et sa maman. Et Yoko. Et le grand vaisseau, et la grande tour, et la ville sous cloche, et tout. Comme le fait une enfant, pas la visite des adultes qui connaissent déjà l'endroit. Poky lui montre toutes les choses secrètes rigolotes pour s'amuser qu'il y a dedans. En quelques minutes, elles sont les meilleures amies du monde et elles refusent de se quitter jamais.
Poky s'empresse même de montrer à Rosée sa poupée. Une poupée qui lui ressemble. Cadeau de Pol, explique-t-elle toute fière. Et Rosée boude, jalouse. Mais elle aussi a reçu une poupée de Pol, et la toute première fois qu'ils se sont rencontrés, en plus ! Elle l'a toujours, d'ailleurs, sauf qu'elle n'a pas pu l'emporter là dans ce voyage, parce que Yoko avait peur qu'elle la perde quelque part et que ça fasse un drame après. Elle s'appelle Madame Chu, Rosée l'aime et ne la perdra nulle part.
(La poupée de Poky s'appelle Poky aussi. C'est fait exprès.)
Poky elle-même a de longs, longs cheveux blonds, comme une poupée. Quand elles ne portent pas de casques - et c'est souvent, en fait - Rosée essaie de les coiffer et de leur mettre des rubans comme les siens. Elle n'y est encore très habile, et c'est difficile de manipuler des cheveux si longs dans ses petites mains. Mais Poky ne se moque pas et rit de joie.
À son tour, Poky défait les couettes de Rosée et essaie de lui tresser les cheveux pour faire comme les coiffures de sa maman ou de ses amies, mais Rosée a encore les cheveux trop courts pour ça. (Ça n'empêche pas Poky de s'émerveiller sur leur couleur, ils sont si noirs - ça, ça étonne Rosée, mais comme elle-même s'émerveille sur la peau de Poky, elles sont quitte.)
Cela amuse et intéresse Syndā, on dirait.
C'est juste dommage, trouve Rosée, que Poky qui ressemble à une fée ne porte jamais que des combinaisons et pas de jolies robes comme dans les contes.
Le jour où Yoko annonce qu'il va bientôt falloir s'en aller, c'est effectivement le drame. Bien pire que si elle avait perdu sa poupée préférée : c'est sa super-meilleure-amie-pour-la-vie qu'elle doit quitter, là !
C'est hors de question. Déjà que Dai Loon s'est en allé loin dans la mer...
Pourquoi Rosée n'a-t-elle pas le droit de rester dans les étoiles avec Poky ? Et Yoko aussi s'entend bien avec Khāny. Elles pourraient rester toutes ensemble ici.
Mais non, insiste Yoko, il faut rentrer en Belgique. Elle et Vic et Pol pour leur travail à la télévision, Rosée pour retourner à l'école. Et toutes les bonnes raisons du monde n'y changeront rien, non plus que tous les caprices.
C'est une petite fille inconsolable, malgré la promesse de revenir la voir l'an prochain, qui doit se résoudre à partir.
Et encore, Rosée ne se résout à partir que contre la promesse expresse de revenir un jour, et de ramener des jolies robes pour la poupée de Poky.
(Syndā et Khāny ont commencé à discuter de ça, à propos des tissus de la Terre, et de problèmes que Rosée ne comprenait pas. Elle n'écoutait déjà plus : pour elle, peu importe dans quoi on les coud, du moment qu'ils sont jolis et qu'on peut jouer avec !)
**
Avec Cousine Monya aussi, Rosée voyage très loin. Dans des endroits avec aussi peu, voire encore moins de confort qu'elle n'avait chez Grand-Père avant. Et c'est bizarre, parce qu'elle aimait vivre avec Grand-Père et ne se plaignait jamais que de ce que ses parents lui manquaient. Mais depuis qu'elle vit chez Yoko, Rosée n'aime pas beaucoup se retrouver ailleurs.
Mais les jolies robes qu'on lui propose de porter pour se déguiser en petite fille de là-bas où ils vont, ça lui plaît toujours. Elle ne s'est pas beaucoup-beaucoup amusée la première fois qu'elle a joué à la Princesse Lo-Ming, il a fallu rester immobile affreusement longtemps pour que le peintre fasse son portrait, mais ça n'est pas si grave.
Un jour, Yoko ramène une nouvelle petite fille, et c'est au tour de Rosée d'être jalouse, jalouse, jalouse de croire qu'on essaie de lui voler sa place. Elle lui a même pris ses cassettes vidéo sans demander ! et, constate-t-elle avec colère, la nouvelle porte de plus jolies tenues qu'elle.
Heureusement, ça ne dure pas. Yoko a promis que Sin-Yi resterait vivre avec Lin-Po. Elles sont trois à en être heureuses.
N'empêche, même si elle s'amuse bien avec elle, Rosée n'aime pas Sin-Yi autant qu'elle aimait Poky. Elle aurait bien voulu, pourtant, s'en faire une amie, mais le courant passe moins bien entre elles.
Sin-Yi a de bonnes idées pour jouer, mais elle est souvent méchante. Sin-Yi n'a pas de vaisseau spatial ni de dragon. Et ses menaces n'impressionnent personne.
Depuis que Sin-Yi est venue, Rosée n'a plus de droit de jouer avec sa jolie poupée. (Rosée aime toujours Madame Chu, mais ça n'est pas drôle de jouer avec les deux : on ne peut pas déshabiller et rhabiller la poupée de Sin-Yi comme elle le fait de Madame Chu, Lin-Po a défendu qu'on l'abîme, ce qui a mis Sin-Yi en colère parce que c'est sa poupée et qu'elle veut continuer à jouer avec ! et puis Sin-Yi a failli casser Madame Chu, une fois.)
Elle entend à longueur de journée parler de "Mei-Li" et elle en a assez.
(« Dis, Yoko, on ne peut pas ramener Sin-Yi là où on l'a trouvée ?
- Non, Rosée ! Enfin !
- Quand est-ce qu'on rentre à la maison ?
- Bientôt, ma chérie, bientôt. Quand Vic et Pol seront revenus. »
Elle a envie de demander quand est-ce que Vic et Pol vont revenir, elle voit bien que mais ça fâcherait Yoko. Elle retourne jouer en silence à côté de Sin-Yi qui l'ignore.)
Jusqu'au jour où Monya accepte qu'on retourne chez Sin-Yi chercher Mei-Li. Ce voyage leur donne à toutes, Rosée, Yoko, Lin-Po, Sin-Yi, et même Monya, l'occasion de se déguiser encore.
Finalement, ça n'est pas si pire. Même si elle envisage un petit moment de laisser Sin-Yi là-bas, Rosée oublie vite cette pensée. Après tout, elles repartent voyager : elles vont bien s'amuser ! Et pour le coup, elle pardonne à Sin-Yi ses petites méchancetés et se réjouit qu'elles partent toutes ensemble.