Titre : Parce que c'était lui, parce que c'était moi
Auteur :
ylgBase : Ultimate X-Men
Personnages/Couple : 'Colossus' Peter Rasputin/'Northstar' Jean-Paul Beaubier
Genre : à propos d'amour
Gradation : G à PG / K+
Disclaimer : les personnages sont la propriété de Marvel Comics et le titre est emprunté à une citation de Montaigne ; je ne cherche à me faire de sous avec aucun.
Thème B#3, «
destin » pour
7_liensPrompt : pour me réconcilier avec le fait qu'au tout début, je n'aimais pas l'idée de ce couple et qu'il a fallu que j'accepte de me laisser convaincre
Nombre de mots : 600+
***
Certains appelleraient « Destin » le fait qu'ils aient fini ensemble, comme si du fait de leur orientation, ils n'avaient pas d'autre choix.
Pourtant Peter a aimé des hommes hétéros avant, dont Logan. Et Jean-Paul ne lui disait trop rien au début, mais là-dessus il a eu tout le temps de s'expliquer avec lui-même en quoi, et ce qui a changé depuis dans son opinion.
Pour Jean-Paul, la rencontre avec Peter c'était un coup de foudre. S'il n'a pas été immédiatement réciproque, à force d'approche, son amour a touché Peter.
On ne choisit pas qui on aime. Eut-il craqué pour un hétéro de plus, il n'aurait récolté qu'un nouveau chagrin d'amour. Ça arrive à tout le monde, hétéro ou homo, de ne pas aimer la bonne personne. On s'en remet. (La plupart du temps, en tout cas.)
Par chance cette fois, le garçon qu'il avait en vue pouvait répondre à ses sentiments. Aimer les hommes ne veut pas dire aimer n'importe quel homme rencontré, évidemment. Rien ne le forçait à en devenir amoureux. Ça n'est pas juste par « facilité » que Peter a répondu aux sentiments de Jean-Paul, non plus.
Ça aurait très bien pu ne pas coller entre eux :
« Préférer "les hommes", en théorie, oui, mais, désolé, toi tu n'es pas franchement mon genre… » ça arrive de se voir repoussé même quand on croyait le chemin tout tracé. Prenez un garçon et une fille au hasard, en supposant que les statistiques vous donneront deux hétéros, ça n'est pas pour autant qu'une idylle naîtrait entre eux. (Chaque fois qu'on aborde ce problème, l'idée comme quoi les gays passeraient leur temps à se sauter dessus respectivement : quoi, et pas les hétéros ? Jean-Paul fait acidement remarquer : Imaginez un peu le souk si c'était vrai ! On serait obligé de re-démixter les écoles pour éviter de transformer les cours de récré en lupanars.)
N'empêche… ça lui a fait du bien, de rencontrer quelqu'un « comme lui », partageant la même « différence », quelqu'un à même de le comprendre. C'était bon, de se savoir aimé. Ça l'a beaucoup aidé à aimer en retour.
Il y a des fois comme ça, où le hasard fait bien les choses.
De là à expliquer, rationnellement, pourquoi et comment ils se plaisent l'un à l'autre... non, ça ne les intéresse pas de disséquer les lois de l'attraction.
Ils n'étaient pas « destinés » l'un à l'autre, comme condamnés à finir ensemble, « parce que ». Comme n'importe quel autre amour, leur rencontre est le fruit du hasard, leur attraction mutuelle le résultat d'un jeu complexe de possibilités. Et de Jean-Paul à Peter, d'un effort de séduction aussi. Mais enfin, on n'a rien sans rien, n'est-ce pas ?
Et ils trouvent ça beau. À quoi ça tient, la chance d'être heureux...
*
Cette histoire de destinée à laquelle ils ne croient pas, Jean-Paul y a réfléchi plusieurs fois, souvent après l'amour, quand il ne maîtrisait plus vraiment ses pensées.
« À quoi tu penses ?
- À nous. À la manière dont on s'est rencontrés. Hmm...
- Et puis à la « belle au bois dormant ». C'est bête, hein ?
- Comment ça ?
- Au final, c'est même pas toi qui m'as réveillé.
- Désolé de ne pas être un prince charmant.
- Arrête. Tu es toi et c'est sacrément mieux.
- Tu le penses vraiment ?
- Bien sûr. J'ai pas envie d'être une princesse de conte de fées, quand même. »
Peter rit de bon cœur.
« Non, bien sûr. »
Et puis après un moment de réflexion silencieuse...
« Tu sais, moi aussi je pense à nous. Mais pas au passé, au futur. À ce qu'on va faire ensemble maintenant. »
Peter n'est pas un prince charmant, non, juste un homme ordinaire sous sa carapace d'acier. Quelqu'un pour qui le destin c'est quelque chose à prendre en main et à bâtir soi-même. Et là-dessus, oui, Jean-Paul est heureux qu'il soit ainsi.