Titre : Adieu donc
Couple : Helen Magnus et John Druitt
Fandom : Sanctuary
Rating : G
Thème : #7, « Superstar »
Disclaimer : Pas à moi. ^___^
Notes : Pas facile ce pairing quand on est heureux ! ^__^
Comment dire ? Il est drôle que moi, qui ai toujours manié les mots, ne puisse être aujourd’hui capable de dire ceux que je voudrais exacts. Comme une otarie incapable de tenir un ballon en équilibre sur son nez, je me sens vide de tout but. C’est peut-être ainsi que l’on bascule du côté des morts, quand ce pour quoi on a été entraîné ne signifie plus rien pour nous. Mon accent britannique, mon maintien, ma fierté… Tout cela me semble bien dérisoire quand les mots que j’aimais tant ne me sont d’aucun secours. J’aurais voulu envelopper mes déclarations d’un manteau de soie. Mais quand même ce que je pense est dénué de noblesse, comment être étonné de ne pouvoir exhaler que des mots crus ? Aussi me vois-tu obligé de te livrer mes sentiments sans ornement. J’espère que tu me pardonneras cet écart.
Un jour, j’ai posé les yeux sur toi. Je pensais que nous nous ressemblions. Nous étions du même monde, nous aspirions aux mêmes choses. Notre soif de connaissance nous poussait l’un et l’autre toujours plus haut, toujours plus loin. Il me semblait alors que notre relation avait du sens. Nous profitions l’un à l’autre dans l’escalade du savoir et des recherches. Nous donnions pour recevoir en échange. C’était parfait, ou tout du moins idyllique.
Puis les choses ont changé. J’ai changé, certes. Je suis devenu une abomination, je ne peux le nier. Et si mes actes sont répréhensibles au vu de toutes les religions du monde, ce n’est rien en comparaison du constat que j’ai fait en te voyant toi aussi changer. Car que je voyais que je ne pouvais plus rivaliser avec toi. Tu étais toujours plus intelligente, toujours plus logique, toujours plus brillante. Et je demeurais dans ma déchéance.
Pourquoi ai-je voulu débarrasser le Sanctuaire de l’anormal électrique ? Parce que je savais qu’une nouvelle vie avec toi était impossible. Un siècle de recherches, et te voilà à présent au sommet d’une gigantesque organisation. Tu es respectée, tes décisions sont acceptées sans broncher, on te regarde avec déférence. Tu es devenue la personne numéro 1 dans le monde des anormaux.
Comment pourrais-je rivaliser ? Comment espérer n’avoir à tes côtés plus qu’une place de pestiféré ?
Non, Helen. Tu es devenue inaccessible, et je préfère me perdre dans le souvenir de nos étreintes plutôt que de te voir te rabaisser à mon niveau.
Adieu donc. Jusqu’à la prochaine fois.