Questions stupides et découvertes enrichissantes - 2ème partie

Mar 11, 2008 00:27

Cette fois-ci le sujet n’est pas drôle. « Mes parents se séparent. Je me sens perdu » - tel est le titre du livre de Pr Maurice Berger et Isabelle Gravillon (le premier dont est pédopsychiatre).
Et voilà donc ma première question : que faut-il entendre par le mot « perdu » ? Egaré ? Déconcerté ? Celui dont on n’a plus besoin ? - Réponse (découverte): pire que ça - fichu, désespéré et incurable.
Puisque c’est l’impression que donne ce livre, en général.

Non, je n’ai jamais eu d’illusions concernant l’effet du divorce sur les enfants. Pour comprendre que c’est un « moment » difficile pour eux, on n’a pas à avoir la sagesse de Salomon, n’est-ce pas ? Et alors, la question suivante : quelle est la mission du livre ? - Réponse : pour faire comprendre aux parents ce qui se passe en l’enfant et leur donner des conseils aidant à surmonter ces difficultés. - Oui, bien sûr, c’est évident - mais en fait, les auteurs ne donnent aucune solution positive. « Pas d’issue, le monde s’écroule » serait le titre qui conviendrait mieux à ce livre. Car les enfants des familles divorcées, comme il s’avère, forment un groupe vulnérable, ainsi que les enfants de toxicomanes, ou presque. Ils ont souvent de mauvais résultats scolaires, un tas de problèmes psychologiques et psychiques... Et, étant donné que les auteurs tiennent à ne pas déconseiller le divorce aux parents, en aucun cas, une fois que la décision a été prise... Vraiment, on fait face à une situation sans issue.
En lisant de nombreux exemples pratiques du pédopsychiatre, je me suis sentie vraiment perdue et chagrinée ainsi pour les bébés que pour les ados. Des problèmes de la santé de toutes sortes issus du grand stress qu’ils subissent, le sentiment d’une douleur profonde et l’impossibilité de changer en quoi que ce soit le sort de leurs familles... J’avoue sans exagérer : ce livre a failli me faire pleurer.
Mais puis, j’ai pensé à des situations réelles, me suis remémorée des enfants ou des adultes venus de familles divorcées. Est-ce que ces gens diffèrent vraiment de tous les autres ? N’y a-t-il pas des situations où les enfants acceptent le divorce de ses parents tout à fait tranquillement ? - Si, j’en connais au moins un exemple. Le père était alcoolique et son fils ne l’a connu presque pas (heureusement, enfin)... Oui, j’ai connu deux personnes qui ont souffert vraiment le manque de leur pères. Deux cas parmi plusieurs autres où on n’aurait jamais supposé de drame. Je connais une famille divorcée de « parents copains » - la fille vit chez sa mère, le fils chez son papa. Pas heureux, la situation, mais ce sont les parents qui en souffrent le plus, me semble-t-il.
Bien, conclusion... J’ai eu l’impression d’avoir lu une encyclopédie médicale illustrant toutes sortes de maladies graves. Là où on peut chercher des symptomes d’un rhume et trouver des descriptions de cancers. Je peux me tromper, bien sûr, mais à mon avis, les livres pareils ne donnent pas plus que de semer de la panique. Et la question finale que je me pose toujours :
On dit que l’être humain cherche toujours à s’adapter aux conditions où il se trouve. Pas vrai pour les enfants dont les parants sont séparés ? Les orphelins souffrent-ils moins ? Et les enfants des Tsiganes (savent-ils toujours qui est leur père)? Bizarre, tout ça, en somme.

francais, famille, lectures, travail

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