Lectures de novembre

Dec 01, 2022 08:49


"L'épidémie", "Le secret d'Elfangor", "La rencontre", "La conspiration", "Le double", "L'illusion", "La prophétie", "Le péril", "Visser", "La civilisation", "La défaite", "L'arrivée", "La traque", "Les survivants", "Back to before", "Le cauchemar", "L'expédition" par K.A. Applegate
Série de romances jeunesse courts. Je continue à avancer, je continue à être profondément impliquée. J'aime vraiment beaucoup tout ce qui concerne les dilemmes moraux, j'aime les personnages, et si ma note n'est pas meilleure c'est vraiment en grande partie à cause de la qualité de style d'une série qui sortait un tome tous les deux mois. ^^
Je ne suis pas à fond dans le stomes sur les univers alternatifs et/ou voyages dans le temps, j'adore ceux qui développent les cultures extra-terrestres des alliés comme des ennemis, et vraiment, ce nombre de tomes fait que l'auteure peut exploiter à fond toutes les possibilités de son univers et des pouvoirs qu'elle a créés. Il y avait aussi un tome forcés de s'allier avec un ennemi contre un ennemi commun, et bien sûr, j'étais à fond.
7/10 globalement (entre 6 et 8, mais plutôt un peu au-dessus de 7, en moyenne)


"Les animaux sauvages en poésie", anthologie établie par Jacques Charpentreau
Anthologie de poésie, environ 150 pages. J'aime bien cette collection en général. Mais malgré mon intérêt pour le thème, ce n'est pas un de mes volumes préférés.
Déjà, les animaux qui sont disponibles pour cette sélection ne sont pas si nombreux : les oiseaux ont leur propre volume, ainsi que la mer qui va avec les animaux marins. J'ai eu l'impression qu'il y a eu un petit nombre de choix disponibles, et c'est pour ça qu'on a l'impression que c'est toujours les mêmes auteurs qui reviennent : Desnos pour les Chantefables et chantefleurs, qui n'est pas mon recueil préféré de lui, Victor Hugo qui a écrit sur tout, Charles Dobzynski que je n'apprécie pas particulièrement, Lecomte de Lisle, Danier Lander et Bernard Lorraine (curieusement pas La Fontaine)... cela aurait pu faire l'effort d'aller un peu loin, de regarder les auteurs étrangers comme parfois cette collection le fait.
Ici, on a vraiment souvent l'impression de voir une série d'histoires de fantasie plutôt que des auteurs vraiment inspirés par les animaux sauvages (La Mort du Loup est une claire exception, même si Vigny n'est pas mon poète préféré). Je suis donc un peu déçue. Il y a peu de poèmes que j'aime vraiment, et je les connaissais presque tous. Les autres ne sont pas mauvais, mais ils ne me parlent pas autant que d'habitude dans la collection.
Aussi, je me suis dit "tiens, pourquoi aucun extrait de Les animaux de tout le monde de Roubaud, ça aurait été totalement dans la thème" avant de me rendre compte que Roubaud a été publié après la sortie de cette anthologie :D
6/10


"Vespertine" par Margaret Rogerson
Roman de fantasy, environ 480 pages. Cela se passe dans un monde médiéval vaguement français où la religion est une sorte de catholicisme matriarcal. Il y a longtemps, un roi qui craignait la mort a cassé le route vers l'au-delà. Depuis, sauf rituels précis, tous les morts laissent un fantôme, qui va tenter de posséder les humains. Artemisia a été possédée quand elle était petite, et en a été vivement traumatisée. Depuis, elle a rejoint un couvent et n'aspire à rien d'autre qu'à bénir les morts pour libérer les âmes toute sa vie. Mais lors d'une attaque contre son couvent, elle se retrouvé à hériter d'un reliquaire contenant un esprit très puissant.
Elle n'est pas assez puissante pour le contrôler, elle est trop entraînée pour qu'il puisse la posséder, et ils commencernt une relation plus égale, faite de compromis, et de tentatives de se comprendre qui au début sont de la manipulation mais deviennent une amitié naissante.
Que ce soit pour l'univers ou pour Artemisia personnellement, le passé est très sombre, et le contenu du livre étonamment positif et optimiste. Cela parle de guérison, de compréhension, d'acceptation, d'amitié, et de sauver tout ce qui peut être sauvé. Je ne m'attendais pas à cela, et cela peut sembler un peu naïf, voire artificiel, mais cela m'a aussi rendu le livre très agréable à lire. La relation entre Artemisia et son revenant passe peu à peu d'un sarcasme méfiant à quelque chose de vraiment touchant.
Il n'y a pas aucun arc de romance, et Artemisia n'est pas intéressée du tout ; je me demande vraiment si la religion dans ce monde n'est pas aussi sexuellement repressive qu'historiquement, ou si le livre est juste à propos d'une héroïne aromantique asexuelle qui ne s'en soucie pas le moins du monde.
L'auteur pensait peut-être écrire plusieurs livres dans le même univers, mais elle a décidé d'arrêter. L'histoire est complète, mais certains questions de worldbuilding n'auront jamais de réponse. Rien qui le rende incohérent, ceci dit, j'aime bien leur classification des fantômes.
8/10


"The Serpent Slayer and other stories of strong women" par Katrin Tchana
Livre de contes, environ 110 pages. Comme le titre l'indique, le thème commun de ces histoires est d'avoir des femmes fortes : certaines au combat, certaines par leur intelligence, d'autres juste par leur volonté. 18 contes d'un peu partout dans le monde, re-racontés mais avec des sources détaillées, et aussi des illustrations magnifiques. Les ambiances sont très différentes ; certaines histoires sont drôles, certaines histoires sont épiques, certaines sont presque de l'horreur. J'en connaissais plusieurs, mais pas assez pour que cela me donne une impression de frustration, surtout que je les aimais souvent (Tokoyo !). En fait, s'il n'y avait pas eu une histoire que je n'aime pas du tout, où la patience de l'héroïne face aux abus de son mari est présentée positivement, j'aurais pu donner une note encore meilleure.
8/10


"La glace et le sel" par Jose Luis Zarate
Roman, environ 140 pages, une "fanfic publiée" sur Dracula, du point de vue du capitaine du Demeter, qui dans cet version est homosexuel et frustré. C'est en trois parties : avant que Dracula commence à tuer les matelots, quand c'est juste de mauvais présages ; quand ils meurent un à un ; et quand le capitaine se retrouve tout seul. Dans la première partie, il se passe assez peu de choses, même si nous voyons les éléments inquiétants, et cela a beaucoup du capitaine qui fantasme sur ses marins, c'est intéressant, presque du porno gay, mais écrit de façon littéraire, avec un mélange de crudité et de métaphores frappantes. La suite a plus de scénario, et des thèmes d'horreur plus explicites (en particulier, le roman d'origine ne tire pas toutes les conséquences pour l'équipage de "celui qui se fait tuer par un vampire devient un vampire", cette version si). Je craignais un parallèle entre l'homosexualité et le vampirisme, mais j'ai été très satisfaite de cette version : oui, dans sa pire heure, le capitaine le voit comme cela, mais il surmonte cette homophobie internalisée et réalise que ce n'est pas son désir qui est corrompu ; c'est ce que font certains pour satisfaire le leur.
Ensuite, cela reste un livre de 140 pages qui étend trois pages de Dracula, et c'est dommage qu'un livre si court puisse être qualifié de lent. De plus, les personnages secondaires, bien que développés par rapport au roman d'origine, ne le sont pas au point d'être émotionnellement touchants.
7/10


"Sur les pas du Diable - Contes et nouvelles du pays de Montbéliard" par Jean-Paul Bourquin
Livre de contes, environ 70 pages. Des histoires du côté de Montbéliard (Doubs). Et malheureusement, pas ce que j'en espérais. Pas assez de diable à mon goût. La première histoire était un peu longue, passant beaucoup de temps à décrire une vie quotidienne idéale avant que l'histoire commence, mais je me suis dit, c'est pour le côté documentaire. la fin était ouverte, pas du tout le genre conte populaire, plus un genre littéraire, je me suis dit que ça pouvait être intéressant. Mais tout les contes sont des contes "littéraires", des histoires inventées brodées sur des croyances ou des anecdotes réelles, mais pas assez bien écrits pour m'intéresser. La plupart d'entre eux me font dire, d'accord, c'est une vague anecdote racontée de façon manichéenne, où est le conte ? Oh, il y a quand même quelques jolies idées, quelques sous-entendus plus horrifiques qui m'ont bien plu aussi, mais voilà, je suis là pour des contes merveilleux ou fantastiques, pas pour lire l'histoire de la gentille servante du prêtre qui a fini par l'épouser après s'être fait violer par le méchant frère de sa première femme.
5/10


"Contrée" suivi de "Calixto" par Robert Desnos
Poésie, le livre fait environ 130 pages mais la moitié seulement est la poésie de Desnos, et la moitié de la préface/notes. Pour une fois, d'ailleurs, j'ai trouvé la préface très intéressante, à attirer l'attention sur les thèmes sous-entendus, et aussi sur les thèmes récurrents et références aux oeuvres antérieures.
Les deux oeuvres ont été publiées en 1943. Desnos, bien sûr, n'y parle pas ouvertement de ses activités de résistance : officiellement, le premier recueil est sur la campagne normande, et le second sur le mythe de Callisto. Mais on peut les voir, en sous-texte, quand on sait de quel camp il était.
J'ai adoré le premier, ses formes plus classiques mêlées à des images nouvelles qu'il n'aurait pas pu créer sans sa période surréaliste, la vie quotidienne mêlée à la magie et au mythe, et bien sûr "La voix", un des plus connus, est toujours un exemple de poèmes de résistance. J'ai moins aimé le second, parce que je ne suis pas fan de l'usage de l'argot de Desnos, et aussi bien sûr on a une vision très différente du mythe de Callisto. Mais il reste un de mes auteurs de poésie préférés !

Une voix, une voix qui vient de si loin
Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles.
Une voix, comme un tambour, voilée,
Parvient pourtant, distinctement, jusqu'à nous.

Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau
Elle ne parle que d'été et de printemps.
Elle emplit le corps de joie,
Elle allume aux lèvres le sourire.

Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine
Qui traverse les fracas de la vie et des batailles,
L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.

Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ?
Elle dit "La peine sera de courte durée".
Elle dit "La belle saison est proche."

Ne l'entendez-vous pas ?
8/10


"L'offrande lyrique" suivi de "La corbeille de fruits" par Rabindranath Tagore
Poésie, environ 240 pages en comptant la préface. Rabindranath Tagore est un poète indien de la fin du 19e siècle - début du 20e. A un moment, il a décidé de publier une collection en anglais pour être plus connu, puis une autre. C'est ce que sont "L'offrande lyrique" et "La corbeille de fruits". Même si les poèmes n'étaient pas tous prévus, au début, pour être publiés ensemble, le premier a une unité indéniable : les poèmes s'adressent à Dieu, à la première personne, et chacun d'entre eux est écrit comme une offrande. La relation du poète avec dieu évolue au but et à mesure des textes : la joie d'être utilisé pour créer pour Lui, l'attente, le désespoir, la rencontre, l'amour, la louange à la mort... L'écriture poétique est belle, et c'est agréable de lire des poèmes religieux qui sont entièrement sur l'adoration, et pas sur se plaindre des autres qui n'adorent pas Dieu assez ou pas de la bonne façon. Ce n'est pas mon genre d'univers, et c'est un peu répétitif parfois, mais malgré cela j'ai trouvé ça beau.
Toujours, tu te tiens solitaire par-delà les ondes de mes chants.
Les vagues de mes harmonies baignent tes pieds, mais je ne sais comment les atteindre.
Et ce que je joue pour toi est une musique trop lointaine.
C’est la douleur de la séparation qui s’est faite mélodie : elle chante par ma flûte. Et j’attends l’heure où ta barque traversera l’eau jusqu’à mon rivage, et où tu prendras ma flûte dans tes mains.
7/10


"Palimpseste" par Valérie Rinaldo
Poésie, environ 70 pages. Trouvé dans une boîte à livres, c'était sur un sujet qui m'intéressait (la redécouverte de la culture ancestrale de l'auteure, une femme noire française) et les illustrations, des peintures abstraites de Ginette Adamson, étaient jolies.
Malheureusement, je n'ai pas accroché à l'écriture poétique de l'auteur, même si le propos reste intéressant. Les mots savants soigneusement choisis me déconcentrent plutôt que de me plonger plus profond. J'ai été très déçue. Seuls les poèmes sur Haïti m'ont vraiment touchée, et là encore, c'est plus ce qui est raconté que l'écriture elle-même.
Impossible désormais d'extraire ces appels de braise de tes chairs lacérées
Inconcevable même le désaveu où dépérissent tes ancêtres
Esclave toi-même
Tu enchainais dans les fers de ton reniement
Tous les esclaves qui ont rêvé un jour des couleurs de la liberté
5/10


"La maison qui parcourait le monde" par Sophie Anderson
Roman jeunesse, environ 300 pages. L'héroïne, Marinka, est la petite-fille de la Baba Yaga et vit dans sa maison en pattes de poulet. Dans ce monde, il y a de nombreux et nombreuses Yagas, qui vivent tous dans des maisons qui se déplacent, et sont des psychopompes, guident les morts vers l'autre monde. C'est ce que Marinka est destinée à faire un jour, mais elle a d'autres plans. Elle veut connaître le monde des vivants.
J'ai bien aimé l'univers, même s'il est un peu trop doux pour moi. Je préfère Baba Yaga moralement ambiguë plutôt que gentille incomprise. Mais surtout, j'ai été triste de la façon dont la narration juge Marinka pour ne pas obéir strictement aux ordres de sa grand-mère quand Baba Yaga n'a jamais eu le courage de lui dire les raisons pour lesquels ces ordres sont importants. Je veux dire, je ne la blâme pas (ce sont des raisons effectivement dures à aborder avec une petite fille, et la révélation est très intéressante), mais je ne blâme aucune des deux. Cette responsabilité que je trouve artificielle m'a un peu gaché un des thèmes centraux du livre, sur accepter la perte et la mort.
6/10

Progression : 112/52
"Risques de lecture" : Vespertine, La glace et le sel, L'offrande lyrique, La maison qui parcourait le monde -> 33/26

fandom:dracula, fandom:animorphs, comm:50bookchallenge

Previous post Next post
Up