Titre : Sur le lilas brûlé et le salut public
Auteur :
flo_neljaFandom : Les Misérables
Persos/couples : Les Amis de l'ABC, la veuve Hucheloup, Gavroche
Genre : Humour
Résumé : Dans lequel les Amis de l'ABC tentent de faire de la poudre à canon en utilisant des instructions révolutionnaires, des fleurs, et de la science.
C'est plus compliqué que cela en a l'air.
Rating : PG
Avertissements : Du feu et des explosions, et quelques blagues pas subtiles
Disclaimer : Tout a été créé par Victor Hugo
Nombre de mots : ~3000 pour ce que je poste aujourd'hui
Notes : Houla, ça fait longtemps que j'ai posté les deux premières parties ! Elles sont
là et
là.
J'ai été désigné expert en test sur si la poudre explose ou pas !" dit Gavroche. 'En premier, vous devez regarder si c'est la couleur de la poudre ou pas !" Il se tourna vers Combeferre. "C'est un test idiot, pas vrai ? C'est la couleur qu'ça a, comme le cheval blanc d'Henri IV."
"Cette partie-là est plus facile pour ceux qui ont déjà combattu." commenta Combeferre.
"J'éy étais ! C'est juste que j'avais pas le temps de regarder la poudre avec un... la machin de science pour la regarder. Donc, le citoyen ici dit : si c'est trop noir, trop de charbon, et ça veut dire que vous ne savez même pas peser !"
"C'est bon pour moi !" s'exclama Bossuet joyeusement. Cela sembla bon pour tout le monde, il y eut un soupir de soulagement collectif et quelques acclamations. Mais quand le text suivant se révéla être en prendre une pincée et voir s'il y avait des grains plus gros que d'autres, Bossuet s'avoua vaincu de bonne grâce.
"Trop beau pour durer ! Je m'en doutais."
"Tu as beaucoup été interrompu hier, quand nous y travaillions tous." remarqua Combeferre. "Bien sûr, le risque d'échouer en devient plus grand, mais cela s'arrangera avec l'expérience."
La troisième test était celui qu'attendait Gavroche. La poudre fut disposée sur des feuilles de papiers, en petits tas régulièrement espacés. Le jeu était de n'en allumer qu'un seul.
"Joli !" nota Gavroche, en admiration devant la poudre de Bahorel, qui s'était enflammée instantanément en un nuage de fine fumée blanche. Les autres tas étaient intacts, et de façon plus impressionnante encore, la feuille n'avait pas une marque. "Parfait."
"Ils ne veulent pas l'admettre, mais je suis le grand expert ici." répondit nonchalamment Bahorel.
"Prochain ! Prochain ! Ooooh, pas bon !" Il avait enflammé la poudre de Jehan, qui avait laissé des marques noires sur le papier. "Qu'est-ce que ça va faire à ton pauvre pistolet ? Le salir ?"
"Il tue des gens, je ne dirais pas que son âme est immaculée." répondit Jehan.
"Les plaisanteries ne te sauveront pas ! Donne-la moi et essaie encore. Toi !"
Celle de Joly était bonne, celle de Grantaire enflamma les autres tas, celle de Courfeyrac était bonne il il salua Gavroche comme si c'était une victoire personnelle ; celle d'Enjolras mit le feu à toute la feuille de papier. Il soupira amèrement. Celle de Combefere était bonne, il en sembla soulagé et presque surpris. Feuilly n'avait pas encore fini mais tout le monde souçonnait que ce serait parfait.
"Environ la moitié." sourit Combeferre en la stockant. "Ce n'est pas si mal, pour une première fois, et cela s'améliorera."
"Cela pourrait être la chance." objecta Courfeyrac. "Cela doit être possible de réussir un temps, comme quand on gagne toujours la première fois qu'on joue aux dominos, et tu sais, cela ne veut pas dire qu'on sera toujours volontaire... que cela marchera la prochaine fois."
"Peut-être est-il possible d'être déconcentré parce qu'on voit moins bien à quel point l'enjeu est haut ?" suggéra Combeferre.
"Je veux juste dire que le progrès global de la science et de la technologie peut... suivre une route tortueuse, parfois."
"C'est bien connu. Ne le laisse pas utiliser les détours pour te poignarder dans le dos." Il se tourna vers Gavroche. "S'il te plait, domme moi ça."
Gavroche afficha un visage angélique, ce qui aurait semblé suspect à n'importe qui. "Quoi, ça ? Oh, la poudre-qui-ne-marche-pas que j'ai dans mes poches ? Vous n'en avez pas besoin, n'est-ce pas ? Je vous aidais à vous en débarrasser."
"Nous la traiterons pour récupérer le salpêtre et recommencer."
"Avec le chandron que vous avez décidé de ne plus utiliser ?"
"Pas aujourd'hui, mais..."
"S'il te plait." dit Gavroche. Puis il le fixa comme s'il venait juste de se rappeler un mot qu'il n'avait pas utilisé depuis des années, donc Combeferre pouvait bien faire un effort aussi. "Ce sera très long, très ennuyeux, pourquoi tu ne me la laisses pas ?"
"Qu'en ferais-tu ?"
En vérité, Gavroche avait réfléchi à la question, mais pas à celle de l'usage à mentionner qui pourrait convaincre des étudiants presque adultes. "Cela salit les pistolets, mais cela explose bien. Je ne peux pas faire sauter le roi ? Ce serait drôle !"
Tout le monde le fixa avec des yeux ronds. Ainsi, médita Gavroche, soit ils étaient très choqués par sa proposition, soit ils essayaient juste d'être raisonnable, et cela voulait dire qu'ils allaient laisser passer un temps adéquat avant d'admettre que c'était une excellente idée.
Puis ils explosèrent. Comme de la bonne poudre à canon. Ou plutôt, comme de la mauvaise poudre à canon qui enflamme ses voisins.
"Tu es trop jeune pour avoir du sang sur les mains ! - Tuer un roi ne détruit pas la monarchie, cela en met juste un nouveau sur le trône ! - Je suis sûr que tu ne sais même pas comment utiliser une mèche, ça t'explosera à la tête, gamin ! On n'exécute personne sans procès ! - Comment peux-tu être sûr que cela ne fera pas d'autres victimes ? - Ce serait mieux de tuer aussi peu de gens que possible en premier lieu !"
Et cetera, et cetera. C'était donc un non, un énorme tas de nons. Le seul point réconfortant était que personne ne semblait douter des capacités de Gavroche à arriver jusqu'au roi pour le faire exploser, et aussi, personne n'avait mentionné la police. C'était déjà ça.
"Je blaguais !" s'exclama-t-il. (Il n'avait pas blagué.) "Mais je pourrais en faire des feux d'artifice. Vous pensez pas ? Les gens me paieraient pour les voir. J'aurais une occupation !"
"Et si un agent te demande d'où ils viennent ?" demanda Courfeyrac.
Gavroche fit une grimace boudeuse. Jusqu'à maintenant, ils avaient réussi à ne pas mentionner la police, et bien sûr, il fallait que quelqu'un le gache juste parce que... parce qu'il avait fait des promessses qu'il n'avait pas l'intention de tenir ! Bien sûr, il les avait tenues, et n'avait rien dit sur les restes non plus, mais Gavroche avait quand même le droit d'être rancunier. Même si c'était aimable de l'inviter d'abord.
"De la Révolution Française ?" suggéra-t-il. Et comme cela ne semblait pas enflammer l'enthousiasme, il ajouta fièrement. "Ce sera vrai ! Sûr, je pourrais mentir aussi, et dire que des gentils criminels me l'ont donnée. Ou je pourrais leur vendre aussi ! Aux criminels que je connais. Je sais que vous n'approuvez pas le crime, toutes ces choses, mais ça va salir leurs pistolets, donc c'est bon !"
Il y eut une discussion qui n'incluait pas Gavroche officiellement, mais ce n'était pas importait, parce que la plupart de ces étudiants ne savaient pas murmurer. Celui qu'on appelait Bahorel, en particulier, criait beaucoup, et c'était pour défendre le droit des enfants à jouer avec des feux d'artifice et faire tout brûler. Cela s'annonçait bien.
"Je promets que si vous me les donnez je n'essaierai pas de tuer le roi." ajouta Gavoche, pour que les choses soient claires. Il le pensait vraiment, même. Tant qu'il ne devenait pas trop énervant, en tout cas.
Apparemment certains d'entre eux, comme ce Prouvaire, l'avaient mauvaise de donner de la poudre à canon à un jeune homme de l'âge de Gavroche. C'était très triste. D'autres n'avaient pas confiance en la façon dont il l'utiliserait. C'était très triste aussi, mais réaliste.
"Il est temps de mettre un terme à cette discussion, je pense." suggéra Enjolras. "Mettons cela au vote."
Gavroche supposa que c'était un ordre, ou peut-être qu'ils ne voulaient pas protester parce qu'ils étaient supposés être activement démocratiques.
"Je peux voter ?" demanda-t-il.
"En aucune façon." répondit Enjolras. "Tu es trop jeune, et tu es directement concerné."
"Je peux voter ?" demanda celui qu'on appelait Grantaire.
"Tu as travaillé autant que n'importe qui, et si tu réussis à te former une opinion sur quelque chose, je ne vais certainement pas te contrarier."
Finalement, seuls Bahorel et Grantaire voulaient que Gavroche ait la poudre, et Gavroche était sûr que Courfeyrac aurait dit oui aussi, si Prouvaire ne lui avait pas murmuré quelque chose sur ses responsabilités, ce qui était injuste, et aussi, de la fraude électorale.
"Je ferai la mienne ! Vous ne me prendrez pas ma poudre à canon, pas vrai ?"
Il y eut un autre vote, et ils admirent que Gavroche pouvait utiliser la poudre de sa propre fabrication, qu'elle soit bonne ou mauvaise.
"Même si elle marche ?" demanda-t-il, pour être sûr.
"Surtout si elle marche." répondit Combeferre.
Cela voulait dire qu'ils avaient réussi à le convaincre d'utiliser les passoires bizarres. Qu'ils fussent maudits, tous autant qu'ils soient, et envoyés en enfer (avec toute la meilleure compagnie).
"Puisque nous sommes démocratiques, que pensez-vous de balancer tout cela par la fenêtre ?" suggéra Grantaire. "Nous pourrions voter sur cela."
Gavroche, soudainement, l'apprécia moins. Et il avait si bien commencé !
"Je veux dire," continuait Grantaire, "vous aviez deux raisons pour faire cela, la première est religieuse, vous voyez un papier original du Comité de Salut Public, vous voulez essayer, nous avons juste de la chance que ce ne soit pas un des plus insensés. C'est donc fait. La seconde raison état de fabriquer de la poudre à canon dans un but de révolution. Cette partie-là ne sera jamais aussi rapide ou aussi sûre que de l'obtenir par contrebande, ce n'est pas moins suspect, ce n'est même pas plus légal, et ai-je mentionné que cela ne marchait pas ?"
"Cela reste amusant." fit remarquer Bossuet.
"Vous savez, c'est votre problème. Je suis assez habitué à être inutile à la révolution, mais vous moins."
"Citoyen," lui dit Gavroche, "J'ai vraiment envie d'essayer. Aussi, je te trouve très contre-révolutionnaire."
Grantaire explosa d'un rire hystérique, comme s'il lui était impossible de s'arrêter, et Gavroche se sentit un peu offensé de ne pas comprendre la blague.
"Tu en es un ?" demanda-t-il. "Un contre-révolutionnaire ?"
"On pourrait dire ça." répondit Grantaire en riant toujours. "Enfin, je ne ferais rien contre la révolution, en pratique, c'est l'amie de mes amis, après tout."
"Que fais-tu ici, alors ?"
"Tu comprendras quand tu seras plus grand."
Gavroche détestait cette phrase.
"En fait," répondit Enjolras, "Je ne suis pas certain qu'il comprendra jamais." C'était peut-être encore plus détestable, sauf qu'il disait cela comme s'il n'y avait rien à comprendre, et aussi, Grantaire cessa de rire.
"Sur la suggestion de s'arrêter," continua Enjolras. "Je peux la comprendre. Nous ne sommes pas doués pour cela. Je ne suis pas doué pour cela. Je ne suis pas certain que la mère de la veuve Hucheloup, ou même les canonniers de l'An II, aient été doués pour cela du premier coup ; ils l'ont fait sous la pression de la nécessité. Rien de tel ne nous pousse. La révolution n'aura pas à porter la guerre. Les rois d'Europe qui se sont levés pour venger Louis Capet resteraient apathique sur la question de son petit-cousin usurpateur. Je vois la curiosité, je vois l'orgueil, toutes les mauvaises raisons de vouloir contempler de près les sciences et les arts qui ont sauvé la liberté. Je n'en voudrai à personne d'abandonner maintenant."
"Et certains d'entre nous devraient assister à leurs cours !" s'exclama Bahorel, "si vous voulez les mauvaises raisons pour ne pas continuer. Je le dis juste comme ça."
Cette argumentation très convaincante suffit à ce que tout le monde se replonge dans sa fabrication de poudre avec enthousiasme, ou au moins avec aucune envie d'être celui qui conseille de retourner en cours. Bien joué, pensa Gavroche.
***
Gavroche avait noté une certaine régularité : d'abord tout le monde regardait sa poudre à canon comme si elle allait les manger. Puis, après un moment de tranquillité, ils pensaient qu'ils l'avaient apprivoisée, et commençaient à échanger quelques mots en pilant. Puis les discussions devenaient plus enflammées. Les opinions fusaient sur la dernère pièce à l'affiche au théâtre, sur les dernières trouvailles vicieuses du gouvernement, sur la propagation de la peste noire ou sur les parallèles entre les situations de la France et de la Pologne en 1791 et 1794 (si, si, Gavroche pouvait jurer avoir entendu Enjolras et Feuilly en parler, mais il avait fui très vite) ou plein d'autres choses, vraiment ! Et hop ! la poudre à canon attaquait à nouveau, alors qu'on pilait un peu plus énergiquement que d'habitude pour accompagner un moment de colère ou d'enthousiasme ! Projetant ses dresseurs à terre, les mordillant un peu ! Même s'il n'y avait pas eu la perspective d'en ramener un peu chez soi, cela aurait été meilleur qu'au spectacle !
Il tenait aussi à clamer que quand sa poudre explosait un peu, cela n'avait aucun rapport. C'était juste parce que c'était trop amusant pour le laisser passer.
***
Ce n'est pas possible !" s'exclama la veuve Hucheloup, passant la tête par la porte, mais pas trop, parce que l'air piquait un peu. "Qu'est-ce que vous avez fait sauter, cette fois ?"
"Rien !" s'exclama Bossuet, un grand sourire sur le visage.
"Je sais ce que j'ai entendu..."
"Ce que vous avez entendu, cette fois, c'est le bruit d'un coup de fusil ! Un coup de fusil qui est parti avec la poudre que j'ai fait !" dit-il avec une joie qui rappelait certaines représentations de la résurrection de Jésus-Christ. La veuve Hucheloup, désarçonnée, sembla un instant hésiter avant de repérer l'erreur de logique dans le discours.
Vous dites ça comme si les coups de fusil étaient une bonne chose !"
"Ne vous inquiétez pas !" s'exclama Combeferre. "C'est une expérience. Nous ne sommes pas en train de nous tirer les uns sur les autres. Tout est soigneusement contrôlé."
"Nous n'avons pas non plus tiré dans vos meubles !" s'exclama Courfeyrac.
"Ni sur des cognes qui passaient devant chez toi !" compléta Gavroche. "Faut dire, y en avait pas."
Rassurée, elle referma la porte et redescendit quelques marches, avant de réaliser qu'elle ne savait pas sur quoi ils avaient effectivement tiré. Elle n'était pas certaine de vouloir savoir.
Et aussi, qu'avaient été tous les autres bruits ?
Trois mois plus tard, plus rien ne semblait subsister de l'expérience. Le Corinthe était toujours debout, les participants en aussi bonne santé qu'ils avaient coutume de l'être. Si on montait les escaliers, on découvrait que la pièce existait encore, et même que l'odeur de poudre avait disparu, écrasée par une cuisine agressive et persistante. Quant aux traces de brûlure sur les tables et le sol, un menteur moyennement talentueux aurait pu jurer qu'elles avaient toujours été là.
Pour garder une trace de cette ère épique et terrible, on ne pouvait que demander aux protagonistes plus ou moins volontaires.
"C'était une expérience." disait Courfeyrac. "Et par là, je veux dire que je peux maintenant témoigner, en parfaite connaissance de cause, qu'il y a de meilleures tâches auxquelles consacrer son temps. Sans compter que j'y ai perdu un excellent chapeau." Il retint un petit rire. "Mais bien sûr, c'était amusant. J'aurais aimé voir ma tête. Celle des autres valait le détour."
"Je crois qu'il y avait des morceaux de chapeau." dit Gibelote d'une voix lasse. "Avec la pâte de soufre à moitié brûlée, la poussière de charbon, et toutes ces choses. C'est ainsi que s'amuse la jeunesse de nos jours. D'autres font des orgies. C'est moins vertueux, mais un peu moins salissant."
"Elle était parfaite !" s'exclamait Bahorel, les yeux brillants. "Elle ne salissait même pas les canons ! Bien sûr, je l'ai gardée. Je peux m'entraîner avec n'importe quelle poudre, mais celle-là est pour le jour de la révolution, qui ne saurait tarder."
"Après la révolution, j'espère que tout le monde pourra essayer cela un jour." souhaitait Feuilly. "Pas forcément de la poudre, si nous vivons en paix, mais quelque chose d'approchant. Je voudrais que tout le monde
puisse apprendre un peu de tout, pour savoir ce qu'il sait faire et ce qu'il aime faire."
"La seule chose que je sais, c'est que je ne sais rien. Socrate aurait dû être plus spécifique et dire : surtout pas la poudre à canon." grommellait Grantaire. "Cela nous aurait épargné plusieurs jours de peines - et de peine, car la science est toujours triste, qu'elle ait aridement raison ou qu'elle se trompe."
"C'était triste au début mais cela devient grand." soupirait Jehan. "Quand le feu sous le chaudron prend la couleur de l'enfer, et que la poudre elle-même devient tonnerre et foudre. Je ne regrette pas. Mais je ne regrette pas d'avoir arrêté non plus - le souvenir le rend plus glorieux que l'impression du moment."
"Ils mettent tout sens dessus dessous," grognait la veuve Hucheloup, "et ensuite, ils m'apportent un bouquet de lilas, soi-disant, en souvenir de Valmy ! Tout ce que cela prouve, c'est qu'ils ont mal planifié leurs quantités." Elle renifla. "Comme si cela allait m'être utile. Ha, ces enfants." Elle s'interrompit encore. "Ils me rappellent ma jeunesse, les petits démons."
"J'ai gardé le reste de soufre." expliquait Joly. "On ne peut jamais savoir. Et aussi le reste de salpêtre, après avoir eu tant de mal à le distiller, cela aurait été dommage de le jeter. Le charbon, nous l'avons laissé au petit, bien sûr. Les hivers sont froids. J'espère que cela l'aidera. Et que les gaz de combustion ne l'étoufferont pas."
"De chouettes gars, tous comme ils arrivent. Pas trop fiers, et assez farces, malgré leurs mots compliqués et leurs belles sapes. Moins belles, du coup, quand la poudre explose une ou deux fois. Pas à dire, ça rapproche, d'aller au feu ensemble !"
"Cela apprend certainement l'humilité. Et la persévérance." disait Enjolras. Il rajouta avec un sourire. "Même dans les derniers jours, nous étions plus proches de l'humilité."
"Le souvenir que j'en garde ? Des explosions, bien sûr !" souriait Bossuet. "Des explosions dans nos mains, dans nos oreilles, dans nos esprits et nos pantalons. En rentrant chez moi, ou plutôt en cherchant un chez moi, j'entendais le rythme des absences d'explosions dans le lointain. Et la prochaine fois que l'une d'entre elles me rattrapera, je lui rirai au nez en disant, tu viens seule ! Tu es bien courageuse. Quelle impression crois-tu faire ?"
"Je ne suis pas allée voir," disait Matelote, haussant les épaules, "mais il y avait un de ces vacarmes ! A un moment, il y avait même un client. Il a fallu lui dire que le voisin du dessus se battait souvent en duel dans sa chambre, et qu'il adorait provoquer ceux qui venaient lui demander d'arrêter."
"J'aurais pu ne jamais m'arrêter." promettait Combeferre. "C'était fantastique, et certainement, tout n'était pas parfait, et c'est ainsi que progressent les sciences, n'est-ce pas ? Mais il faut un temps pour tout, et heureusement que la technique de la guerre laisse sa place aux rêves de la paix."
***
"Vous dites que Courfeyrac faisait quoi ?" demandait Marius.
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