Bonne idée, ce post - j'avais eu la flemme d'en faire un lorsque j'ai vu le film, à sa sortie. Et je l'avais beaucoup aimé, ce film. Son esthétisme, ce parti-pris de beauté et de froideur. La manière dont il traite son sujet, sans témoigner du moindre engagement, du moindre parti-pris moral, éthique ou affectif, sans même chercher à susciter la sympathie. Sans rien démontrer ni expliquer. J'aime infiniment la liberté totale que ce parti-pris laisse au spectateur. Liberté d'interprétation, d'imagination... C'est assez froid et clinique, assez impersonnel - cela m'enthousiasme beaucoup moins que des modes narratifs plus traditionnels, mais je trouve ça beaucoup plus intéressant.
Et j'ai beaucoup aimé la fin, aussi, l'aspect symbolique de l'histoire. Cette beauté endormie, pour moi, ce n'est pas juste une fille qui se livre, endormie, à la concupiscence des hommes. C'est une fille qui vit sa vie comme en dormant, plus ou moins indifférente à ce qui lui arrive, sans paraitre y participer vraiment. Et ce réveil brutal, à la fin, avec ce long hurlement qu'elle pousse, c'est un peu comme si l'expérience de la mort - la mort qu'elle a frôlé elle-même - la sortait d'un coup de cette longue léthargie dans laquelle son existence s'était ensevelie. Enfin, c'est ainsi que j'ai ressenti les choses - j'avoue avoir tendance à voir des symboles partout ^^ Mais après tout, n'est-ce pas ce qui fait le génie de ce film, qu'il puisse aussi bien se plier à l'interprétation des uns et des autres ? Il ne m'a pas ennuyée une seconde, en tout cas. Contrairement aux romans de Flaubert ;-)
Il ne m'a pas ennuyée une seconde, en tout cas. Contrairement aux romans de Flaubert ;-) LOL pour Flaubert !! Même si Salammbô a plusieurs passages...savoureux ! En fait c'est surtout le long (très long...trop long !) monologue du premier vieillard. Non seulement je trouve ce personnage immonde mais même l'acteur a l'air de s'ennuyer. Et il y a une chose qui m'a énormément gênée, et qui m'a fait "sortir" du récit, c'est cette façon de regarder la caméra, non pas comme si il regardait l'entremetteuse, mais vers le spectateur.
Pour moi, le défaut de ce film c'est qu'il est plus passionnant et stimulant d'en PARLER que de le VOIR...
Et j'ai beaucoup aimé la fin, aussi, l'aspect symbolique de l'histoire Oui ! Et c'est très perturbant cette façon de raviver le conte, et de réveiller l'endormie par un tel "baiser". C'est une sorte de naissance assez horrifique, avec ce premier cri, elle qui est toujours si calme et impassible ! D'ailleurs, l'entremetteuse était complice, non ? Elle savait déjà ce que voulait faire le vieillard cette dernière nuit, il me semble. Ce qui est passionnant aussi, c'est de voir que la seule fois où elle parvient à filmer une de ses nuits, c'est justement celle où il ne se "passe" rien. Ce qui est pire, en un sens.
Et je l'avais beaucoup aimé, ce film. Son esthétisme, ce parti-pris de beauté et de froideur. La manière dont il traite son sujet, sans témoigner du moindre engagement, du moindre parti-pris moral, éthique ou affectif, sans même chercher à susciter la sympathie. Sans rien démontrer ni expliquer.
J'aime infiniment la liberté totale que ce parti-pris laisse au spectateur. Liberté d'interprétation, d'imagination... C'est assez froid et clinique, assez impersonnel - cela m'enthousiasme beaucoup moins que des modes narratifs plus traditionnels, mais je trouve ça beaucoup plus intéressant.
Et j'ai beaucoup aimé la fin, aussi, l'aspect symbolique de l'histoire. Cette beauté endormie, pour moi, ce n'est pas juste une fille qui se livre, endormie, à la concupiscence des hommes. C'est une fille qui vit sa vie comme en dormant, plus ou moins indifférente à ce qui lui arrive, sans paraitre y participer vraiment. Et ce réveil brutal, à la fin, avec ce long hurlement qu'elle pousse, c'est un peu comme si l'expérience de la mort - la mort qu'elle a frôlé elle-même - la sortait d'un coup de cette longue léthargie dans laquelle son existence s'était ensevelie.
Enfin, c'est ainsi que j'ai ressenti les choses - j'avoue avoir tendance à voir des symboles partout ^^
Mais après tout, n'est-ce pas ce qui fait le génie de ce film, qu'il puisse aussi bien se plier à l'interprétation des uns et des autres ?
Il ne m'a pas ennuyée une seconde, en tout cas. Contrairement aux romans de Flaubert ;-)
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LOL pour Flaubert !! Même si Salammbô a plusieurs passages...savoureux !
En fait c'est surtout le long (très long...trop long !) monologue du premier vieillard. Non seulement je trouve ce personnage immonde mais même l'acteur a l'air de s'ennuyer. Et il y a une chose qui m'a énormément gênée, et qui m'a fait "sortir" du récit, c'est cette façon de regarder la caméra, non pas comme si il regardait l'entremetteuse, mais vers le spectateur.
Pour moi, le défaut de ce film c'est qu'il est plus passionnant et stimulant d'en PARLER que de le VOIR...
Et j'ai beaucoup aimé la fin, aussi, l'aspect symbolique de l'histoire
Oui ! Et c'est très perturbant cette façon de raviver le conte, et de réveiller l'endormie par un tel "baiser". C'est une sorte de naissance assez horrifique, avec ce premier cri, elle qui est toujours si calme et impassible !
D'ailleurs, l'entremetteuse était complice, non ? Elle savait déjà ce que voulait faire le vieillard cette dernière nuit, il me semble.
Ce qui est passionnant aussi, c'est de voir que la seule fois où elle parvient à filmer une de ses nuits, c'est justement celle où il ne se "passe" rien. Ce qui est pire, en un sens.
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