Au cours d'une sortie avec mon frère,
nous avons discuté de haïkus en français,
et nous sommes lancé dans la composition.
Les contraintes dont nous nous souvenions ou du moins croyions nous souvenir,
et que nous avons adoptées:
3 vers de 5-7-5 syllabes;
rime du premier et du troisième vers;
une saison.
J'ai vite écrit une série, puis une deuxième,
que j'augmentais le lendemain d'une troisième.
La première série est je le concède aisément
trop explicite, trop littérale.
Mais justement, elle dit l'essentiel, le cristallise,
et constitue ainsi un tremplin pour la suite.
L'homme n'ose pas
Puis l'occasion se dissipe
L'hiver sera froid
Les fleurs: une merveille
Et le coeur s'ouvre à la vie
Le printemps s'éveille
L'été emplit tout
L'esprit, comme le corps, égal
Chaque chose a son goût
L'automne nous happant
Par delà le souvenir
Il est encore temps
Après cette première série,
et grâce aux critiques de la première série par mon frère,
voici une deuxième série, sur le même thème, mais moins in the face.
Perdu dans le blanc
Toujours regarde ses traces
Plutôt que devant
Là où coule l'eau
Arbres, herbes et buissons
La vie qui éclot
Les couleurs chatoient
Tu contemples la moisson
Et ton coeur est roi
Pourquoi pessimiste?
Si le vent porte les feuilles,
Le soufle persiste!
J'ai commencé une troisième série, mais à vrai dire,
j'en suis moins satisfait.
Pris dans la froidure
Sans feu, tout seul, tu t'étioles
Entre quatre murs
Comme une fleur s'ouvrant
Enfin tu sais savourer
Le moment présent
Adieu dos fourbu
Allongé, soleil brûlant
Relaxé, repu
L'âme en bandoulière
Encore profiter des feuilles
Jusqu'à la dernière
C'est tout pour aujourd'hui.