J'essaye de me remettre progressivement à l'écriture, après un arrêt d'une dizaine d'année (à quelques petites choses près notamment pour Pirouette)... et j'avoue que ça fait du bien, j'avais oublié que j'aimais beaucoup ça lol. Bref, pour le moment l'idée est d'écrire un texte court par mois sur un thème tiré au sort dans une liste.
Ce coup-ci c'était "larmes"... Et je ne voulais pas faire quelque chose de triste, contrainte supplémentaire ! o/
Voici ce que ça a donné. Je ne les mettrai pas forcément tous ici, mais comme je suis assez contente de celui-ci et que j'ai eu envie de l'illustrer, je le partage !
Les larmes de crocodile
Il y avait une fois un jeune garçon nommé Haji, qui avait le don de parler aux animaux. Grâce à ce talent et à son intelligence, Firyali, la guérisseuse du village, l'avait pris à son service et lui enseignait son art.
Un beau matin, Firyali dit à Haji : « Haji, j'ai besoin de larmes de crocodile, va donc m'en chercher ».
Haji alla donc au bord de la rivière, où vivaient les crocodiles.
« Bonjour, je suis Haji, l'apprenti de Firyali. Elle a besoin de larmes de crocodile. Pourriez-vous m'aider ? » demanda-t-il.
Les crocodiles trouvèrent sa question très drôle.
« Approche donc ! » firent-ils en claquant leurs grandes mâchoires. « Peut-être récolteras-tu quelques larmes de rire ! »
Haji n'était pas assez stupide pour les écouter. Il recula lentement, sans trembler, et sans leur tourner le dos avant d'être suffisamment hors de leur portée.
« Pssst ! »
Haji était bien dépité. Comment allait-il amener les larmes de crocodile à Firyali sans risquer de se faire dévorer ?
« Pssst ! »
Il tendit l'oreille : on aurait dit que quelqu'un l'appelait !
« Pssst ! » répéta Chitundu, le héron garde-boeuf, en descendant de l'acacia sur lequel il était perché. « Haji, apprenti de Firyali, j'ai entendu ta discussion avec les crocodiles, et je pense pouvoir t'aider. »
« Vraiment ? Tu sais où je pourrais trouver des larmes de crocodile ? » demanda Haji.
L'oiseau lui indiqua alors un marais non loin de là et lui souhaita bonne chance.
Haji suivit le conseil de Chitundu, et lorsqu'il arriva à l'endroit indiqué, il entendit des sanglots à fendre le cœur. C'était un crocodile qui pleurait toutes les larmes de son corps !
« Bonjour. Je suis Haji, l'apprenti de Firyali. Qui es-tu, et que t'arrive-t-il ? »
« Je suis Mamba, le crocodile. C'est cette stupide antilope, qui m'a cassé les dents quand j'ai voulu l'attraper. Ça fait mal !!! Et comment vais-je pouvoir chasser, maintenant ? » se lamenta le crocodile.
« Je pense que je peux t'aider. Mais en échange, tu dois me donner un peu de tes larmes ! »
« Marché conclu ! Mais gare à toi si tu ne tiens pas parole ! ».
Haji récolta prudemment dans un petit pot qu'il avait emmené avec lui les larmes du crocodile, puis lui demanda de l'attendre pendant qu'il allait lui chercher un remède.
Il revint un peu plus tard, tenant à la main une calebasse qu'il tendit à Mamba :
« Tiens, rince-toi la bouche avec ça ».
Mamba goûta le contenu de la gourde, et le recracha aussitôt avec une grimace :
« Qu'est ce que c'est ?! Tu cherches à m'empoisonner ?! »
« Non, fais moi confiance », l'assura Haji. « C'est une décoction de clou de girofle. Garde la quelques instants en bouche et tu verras, cela va te soulager ! »
Le crocodile fit comme il le lui avait conseillé, puis admit :
« Tu as raison, j'ai moins mal. Mais mes dents sont toujours cassées ! »
« Ne t'inquiète pas, lui répondit Haji en souriant. Tu es un crocodile, tes dents vont repousser ! »
Mamba le remercia, et en effet, ses dents ne tardèrent pas à repousser.
Quant à Haji, il put rentrer à son village la tête haute, et apporter à Firyali les précieuses larmes de crocodile.