phrases éclatées

Sep 29, 2007 23:05

 le nuit est douce, la nuit est toujours douce, j'me sens toujours bien la nuit.

pas parce que les ombres maquillent, mais parce qu'elles ouvrent doucement les vannes d'idées et d'envies et de création. parce que j'me sens exister. parce que j'me sens toute là, disponible pour moi. et absente à la fois. je laisse mes mains écrire et moi j'me cache dans un coin de ma tête en me regardant d'ailleurs que par mes propres yeux.

j'me deviens étrangère.

le temps passe et il n'y a personne ou presque pour marquer les secondes et ça c'est rassurant. le monde qui tourne vite et qui n'arrête pas de bouger - ou l'inverse, qui semble mort - dort la nuit, et moi j'existe parce qu'ils ne sont pas là pour tuer la vie sans savoir qu'ils le font.

ca m'arrive aussi de ressasser des moments tristes ou des moments heureux. les souvenirs se projettent mieux dans le noir et curieusement, on y voit plus clair. ca m'arrive aussi de me demander qui j'suis à travers tout ca et comment mon "heureux destin" va bien faire pour s'arranger afin que tout soit parfait dans mon bonheur destiné. parce que c'est ca, non ? tu nais, on t'accorde une bonne étoile, tu vis et finalement tu meurs en ayant fait des choix qui étaient prévus d'être faits. ou pas. en tout cas, pigés dans une banque de choix. pré-établis. bin quoi, comment on pourrait régler l'univers entier sur des hasards ? tout respecte tellement bien toutes les règles, tout est réglé comme une partition bien tranquille, couchée sur du papier blanc. pourquoi pas nous ?

j'suis fatiguée de fatigue mais aussi fatiguée de me casser la tête sur des problèmes millénaires et irrésolubles. c'est étrange comment moi-même j'm'impose des règles dans ce que je voudrais être une liberté libératrice totale. tel ou tel mot, est-ce qu'on peut l'utiliser dans ce contexte-là ? j'obéis à ce qu'on a décidé qu'il fallait obéir pour être comprise.

mais je... arr, ca fait plus de sens. ou je pousse trop loin, parce que j'suis en train de me perdre, encore. j'mérite un bon oreiller, le poids des couvertures pour garder mon coeur au chaud - à défaut d'autre chose.

exister la nuit seulement, à l'ombre des cachettes de mon appartement, ca me rend vraiment bien. c'est juste qu'il faut pas oublier qu'on respire le jour aussi. si j'me retiens, j'vais finir essoufflée.

coeur. dans ma tête, penchée sur moi

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