"Faux combat", soul calibur 2, kilik/maxi, PG-13

Dec 28, 2006 08:54

Titre: Faux combat
Auteur: drakys
Fandom: soul calibur 2
Personnages: kilik/maxi
Rating: PG-13
Disclaimer: nintendo, namco
Notes: pour supaidachan


Maxi savait qu'il aurait dû s'en plaindre. N'importe qui de normalement constitué dormait à cette heure-là, ce n'était pas du tout le temps pour s'entraîner: raison de plus pour expliquer pourquoi le Kali-Yuga s'entêtait à s'écraser avec une emmerdante insistance contre son crâne. Il manquait les parades les plus élémentaires, le signe numéro un qu'il aurait dû être encore au lit.

Il était trop lent avec ses réflexes encore endormis et l'autre homme maniait son arme avec la dextérité de mille démons en furie. Quand Kilik allait-il comprendre que de lui agiter son bô dans le visage de si bon matin ne l'amusait pas du tout? Lui et Xianghua étaient deux terribles monstres férus de l'entraînement excessif.

Quand on ne lui branlait pas du jian à un pouce du nez avec des cris surexcités, c'était au bâton qu'il avait à faire. Ces deux crétins ne pouvaient-ils pas conserver leur force et leur énergie jusqu'à ce que quelqu'un les attaque? Ou ne pouvaient-ils pas s'entraîner ensemble et lui foutre la paix? Même du temps où il était pirate, il ne perdait pas de temps à secouer son nunchaku à temps perdu: de toute façon, entre les raids que son équipage menaient et ceux qu'ils subissaient, il avait bien assez de pratique.

Et au moins, sur son ancien bateau, il n'y avait pas de chinois énervé qui venait le tirer du lit à des heures indues pour faire du faux combat!

"Tues-moi au moins que je puisse enfin dormir!", s'énerva Maxi en attaquant sauvagement avec un grand cri irrité.

Une manœuvre qui ne lui récolta qu'une parade parfaite et un coup de pied en pleine poitrine pour tout remerciement de son surcroît d'énergie. Maxi retomba en arrière aussi sec et tout son souffle prit la fuite de ses poumons quand il s'écrasa sur le sol encore humide de rosée.

Il resta là, parfaitement immobile, jusqu'à ce qu'une tête décide de venir le surplomber. Leurs regards se croisèrent et un semblant de sourire étira ses lèvres comme il dévisageait Kilik: même en étant lent, même sans y mettre du sien, il avait réussi à essouffler au moins un peu l'autre homme. Oh, douce rétribution divine que de le voir haleter pour retrouver son souffle! Ses yeux détaillèrent les lèvres légèrement entrouvertes qui happaient l'air à chaque respiration, la poitrine qui se soulevait et s'abaissait rapidement, la peau couverte de sueur par l'effort de la dernière heure et Maxi réalisa que ses pensées dérivaient.

Il retourna son regard à celui de Kilik, qui se décida enfin à lui tendre une main pour l'aider à se relever. Il l'ignora et se redressa lentement, jetant un bâton du nunchaku par-dessus son épaule et laissant l'autre pendre sur sa poitrine.

"Je peux retourner dormir maintenant?", supplia-t-il. "J'ai été gentil? Je mérite une récompense?", demanda-t-il en essayant de trouver la bonne réplique, celle qui lui récolterait son congé.

Kilik sourit. Le genre de sourire qui voulait dire que non, il n'en avait pas fini avec lui. Comme de fait, Maxi dut éviter d'un saut un coup porté avec Kali-Yuga qui l'aurait autrement cueilli en pleine poitrine. Il bloqua le suivant en agrippant son arme de justesse et le troisième s'écrasa sur son crâne comme Kilik riait de sa manœuvre.

Maxi serra la mâchoire et chassa les points noirs et blancs qui lui tournaient autour de la tête, passant à l'attaque. S'ils pouvaient en finir qu'il retourne profiter de quelques heures de précieux précieux sommeil avant qu'ils repartent de ce village pour continuer leur quête! Il évita un coup, manqua une parade. Bloqua de justesse, se prit un coup. Grogna de dépit et balança son poing au hasard, fut repoussé et le bô s'enfonça sur sa botte.

À quelles variations près, le processus se répéta une fois, puis deux et tout ce que Maxi sentait qu'il améliorait, c'était son envie d'étrangler l'autre homme. Si Kilik riait encore une seule autre fois parce qu'il se prenait un coup facile à éviter en pleine poire, il allait faire quelque chose de drastique, comme-

"Ow!", s'exclama-t-il, quand d'un coup précis le bô fit sauter le nunchaku de sa main.

"Est-ce que tu as toujours été aussi naze, ou tu fais une exception pour moi?", demanda l'autre homme, en prenant une horrible horrible pose victorieuse.

Maxi jeta un coup d'œil sur sa main endolorie et vaguement engourdie et fit mine d'aller récupérer son arme. Pour plutôt s'élancer sur Kilik avec la ferme intention de lui arracher ce sourire ridicule du visage. Quitte à le tuer, si cela se révélait nécessaire.

"Je te déteste!", hurla-t-il en guise de cri d'attaque suraigu, un effort qui fit redoubler les rires de l'autre homme comme ils s'effondraient ensemble et roulaient par terre.

Il allait lui effacer ce sourire idiot du visage, même s'il devait le faire à la force de ses poings ou de ses doigts contre sa gorge pour l'étrangler! Il le coinça entre ses cuisses et malgré tout, les mains de Kilik arrivaient encore à bloquer les siennes. Non mais, quoi? Il allait se laisser frapper à la fin!? Il redoubla d'ardeur pour n'être que confronté encore à l'échec.

"Ugh!", grinça Maxi quand son crâne fut soudainement percuté par le front de l'autre homme.

Il lâcha prise sous la surprise du choc qu'il n'avait pas vu venir et le temps de voir les points noirs et blancs danser à nouveau devant ses yeux, c'est lui qui se retrouva coincé sous le poids de Kilik. Il bloqua les premiers coups et essoufflé, les suivants devinrent trop rapides à arrêter. Mais les poings de l'autre homme ne l'atteignirent pas, même quand Maxi se fut résolu à prendre des coups en damnant tous les entraînements du monde: les mains glissèrent sous sa nuque et leurs lèvres se heurtèrent.

Il se sut pas quand au juste il réalisa que c'était étrange pour un entraînement: peut-être quand la langue de Kilik effleura la sienne ou quand les mains du jeune chinois essayèrent de lui retirer ses vêtements. Ou peut-être quand les un ou deux neurones encore intacts dans son cerveau malgré les coups à répétition décidèrent de se réveiller.

Malheureusement, sa première réaction fut de répondre avec enthousiasme au baiser sans le questionner et ses mains d'elles-mêmes vinrent se refermer en poings dans la veste de Kilik pour les rapprocher encore un peu. Juste un peu plus, contre lui et sur lui et autant il le tirait vers lui, d'autant l'autre homme semblait être encore trop loin.

Des questions contradictoires effleurèrent son esprit sans qu'il les remarque vraiment. Combien de temps avait passé depuis Kyam? Et pourquoi ce crétin de chinois n'avait pas fait ça plus tôt? Il voulait vaguement arrêter Kilik, sans vraiment en avoir la volonté, pas quand tout son corps lui hurlait de continuer et de surtout surtout ne pas le laisser s'arrêter là.

"Hé ho les combattants!", appela une voix qui les fit s'immobiliser avant que les vêtements ne se relâchent trop et ils échangèrent un regard empreint de terreur en se séparant brusquement. "Je vous apporte à déjeuner!"

Le temps que Xianghua les rejoigne, ils étaient assis dos à dos, les joues un peu rouges, mais ça, c'était quelque chose qu'ils pouvaient blâmer sur l'effort demandé par l'entraînement.

(12 décembre 2006)

!fic, soul calibur

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