"Les petites bêtes ne mangent pas les grosses", kekkaishi, R

Feb 02, 2008 16:12

Titre: Les petites bêtes ne mangent pas les grosses
Auteur: drakys
Fandom: kekkaishi
Persos/Couple: sekia/kaguro (sanan, haizen et haroku en rôles mineurs)
Rating: R
Disclaimer: yellow tanabe
Pour/Prompt: sakoni/kekkaishi, sekia/kagurô, mode d'emploi
Notes: voyons voyons, porn d'abord. crack et OOC ensuite. suite approximative de Lectures pour tous, ou pas. si vous n'êtes pas déjà découragé, jetez un coup d'œil, ça vous achèvera proprement.

Il détestait tout le monde, sans distinction. Ou peut-être les détestait-il avec des distinctions mineures. Il détestait Sanan d'abord, pour la leçon fort longue et surtout fort humiliante sur l'importance de se protéger lors de rapports sexuels. Comme s'il ne savait rien de tout ça! Et commencer par tout le truc des mécanismes de reproduction, avec les abeilles et les fleurs, la clé et la serrure, merde, quoi! Il n'était pas complètement arriéré!

Il détestait Aihi ensuite, pour toutes ses précisions techniques sur les spécificités des peaux humaines, qui invalidaient en bloc à peu près toutes les explications de Sanan. Maintenant, chaque fois qu'il fermait les yeux, Kaguro revoyait les damnés diagrammes et cette expression si parfaitement intéressée de Sekia, qui avait beaucoup trop apprécié cette possibilité de pouvoir user de ses tentacules pieuvresques.

Il détestait Haizen et Haroku, parce que ces deux tarés avaient cru bon de lui dégotter un livre plein, euh, plein d'illustrations avait expliqué Haizen, Haroku hochant la tête derrière lui. Parce que c'est euh, c'est plus facile à comprendre! Haroku avait semblé vouloir lui faire comprendre que c'était pour l'aider, parce qu'ils s'inquiétaient pour lui, mais Kaguro n'était pas certain. Ce n'était pas si facile que ça de comprendre un idiot qui n'arrivait pas à dire ne serait-ce qu'un seul mot.

Il détestait surtout ce con de Sekia, beaucoup plus que tous les autres réunis. Il avait à peu près le quotient intellectuel d'une crevette hyperactive, la libido d'un animal en rut et en plus, c'était sa faute si tout le monde pensait qu'ils étaient ensemble! Kaguro avait décidé qu'il resterait jusqu'à la fin des temps roulé en boule sur son sofa à tenir des conversations intelligentes avec ses genoux, parce que eux au moins ne le prenait pas pour un débile.

Mais bien sûr, comme chaque fois qu'il désirait quelque chose bien ardemment, Sekia vint lui pourrir la vie. Deux mains apparurent dans son champ de vision, posées en parasites au bord du coussin de son précieux sofa, et une tête se retrouva rapidement au niveau de la sienne.

"Kaguro~!", couina avec un grand sourire béat Sekia comme si ça faisait trois cent millions d'années qu'ils avaient été séparés, alors que ça faisait à peine une demi-heure depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus.

Kaguro lui tourna résolument le dos.

"Fiche le camp!", ordonna-t-il sèchement, tenté d'ajouter Va crever.

Mais Va crever, c'était le genre de réplique qui allait invariablement entraîner des larmes et une crise peut-être et Kaguro n'avait pas trop envie de gérer un Sekia hurlant à pleins poumons Tu ne m'aimes paaas! Il ne l'aimait effectivement pas, ce qui était malheureusement le segment que le tout petit petit cerveau de Sekia zappait toujours. Le problème en lui tournant le dos, c'était qu'il lui présentait maintenant une zone non protégée, sur laquelle Sekia s'empressa d'aller faire sa marque: une main vint s'écraser sur ses fesses et Kaguro se redressa tellement vite que pendant une seconde, il eut l'impression de laisser sa peau humaine derrière lui.

Il voulut empoigner Sekia par les pans de son veston pour le secouer comme un prunier et possiblement détacher sa tête de son cou, mais Kaguro réalisa rapidement que la manœuvre allait être impossible. Sekia ne portait pas son veston. Et maintenant qu'il y regardait de plus près, il trouvait quelque chose de malsain dans son accoutrement. Cette cravate défaite qui pendait inutile de chaque côté de sa poitrine, cette chemise boutonnée à peine à la moitié de sa capacité, qui révélait beaucoup trop de peau.

"Qu- Mais tu fous quoi fringué comme ça!?", demanda-t-il avec une part de dégoût, deux d'horreur, le tout servi sur les glaçons qui lui courraient dans le dos.

"Tu aimes?", sourit Sekia. "C'est ce que porte les gens qui vont baiser!"

Kaguro cligna des yeux. Et recula au fin fond d'un coin de son sofa, espérant que là, il serait protégé de l'attaque des mangeurs de cerveaux dont Sekia avait de toute évidence été la victime. Il le pointa.

"Tu- Tu- Tu crois qu'tu vas t'envoyer en l'air avec qui au juste?

- Avec toi!", répliqua Sekia.

"Et qu'est-ce qui t'fais croire ça!?", siffla Kaguro en résistant encore, mais avec beaucoup de difficulté, à lui arracher la tête.

Lui arracher la tête aurait impliqué le toucher et vraiment, toucher Sekia était bien bas sur sa liste de priorités.

"Mais…", l'autre youkai sembla un instant désarçonné, ne comprenant ce qu'il y avait de si difficile à comprendre. "C'est évident voyons, je suis plus grand que toi!

- C'est quoi cette raison pourrie?!", beugla Kaguro et malgré les décibels rassemblés pour le repousser, Sekia l'ignora.

"C'est simple, tu vas voir, mets ta main ici", il attrapa le poignet de l'autre youkai et le força à approcher une main de son visage, ne réalisant pas que le manque total de coopération de Kaguro n'indiquait pas un grand intérêt pour celui qu'on lui portait. "Moi, je mets les miennes là", continua-t-il en fixant ses mains sur les hanches de Kaguro. "Et-"

Sekia sentit tout l'air dans ses poumons ficher le camp et il remarqua un poil à retardement que Kaguro venait de lui envoyer son pied dans le ventre. Il en avait également profité pour sauter de l'autre côté du dossier du sofa et il le regardait avec des yeux étranges.

"Mais… non…", se plaignit Sekia, la voix lui revenant avec circonspection, décidée à se barrer complètement si on lui refaisait un coup pareil. "Ce n'est pas… comme ça…!

- Laisse-moi tranquille!", hurla Kaguro, oubliant qu'il s'efforçait habituellement d'être classe et relax, tout en conservant cette fabuleuse aura meurtrière qui lui allait si bien.

L'autre youkai sembla un instant incertain, son plan pseudo-parfait ne progressant pas tout à fait comme il l'avait prévu. Normalement, des fleurs surdimensionnées auraient dû pousser en arrière-plan et Kaguro aurait dû avoir des étoiles dans les yeux. Il aurait dû rougir un peu, murmurer Sekia… gentiment. Sekia fronça les sourcils. Peut-être qu'il avait mal compris ce qui était expliqué dans les mangas qu'il avait lus? Ou peut-être… Peut-être qu'il ne suivait pas les instructions du bon genre de manga!

"Oh!", s'exclama-t-il soudain, comme si une révélation de la taille d'un édifice de cinquante étages venait de lui tomber dessus.

Il tapa d'un poing dans la paume de son autre main et Kaguro décida que ce geste, non seulement n'annonçait rien de bon, mais qu'il allait sûrement apporter avec lui des tas d'autres réflexions stupides de la part de Sekia et ce n'était pas pour lui plaire. Sekia se redressa et soudain, son visage perdit cent vingt pour cent en gentillesse un peu bê-bête.

Kaguro n'aima pas du tout du tout l'expression beaucoup trop sérieuse sur les traits du débile de service, ni cette façon dont il contourna le sofa pour se rapprocher, chaque mouvement doublé d'un sous-entendu prédateur. Moitié nonchalance, moitié menace, son attitude figea complètement Kaguro, qui entendait pourtant très bien son instinct lui crier de fuir. Il revoulait son autre Sekia, celui qu'il avait en permanence envie de buter. Celui-là, au moins, ne lui fichait pas la trouille.

Pas qu'il avait vraiment peur de lui, non, c'était… Il… Pas peur, non… Juste… C'était simplement une inquiétude justifiée, une légère inquiétude de rien!

"Tu crois que tu as le choix?", siffla Sekia, le plaquant contre le dossier de son sofa et Kaguro ouvrit la bouche pour protester.

Ce qui se révéla être le plus mauvais choix possible de réaction, parce que Sekia ne perdit pas une seule seconde et lui fourra sa langue dans la bouche. Kaguro écarquilla les yeux à l'intrusion, essaya de le repousser et entreprit de lui marteler les épaules des poings en constatant l'inefficacité de ses tentatives de libération. Plutôt que de comprendre le message, cet enfoiré de Sekia s'était remis à le peloter. Ce qui, bizarrement, aurait dû le foutre en rogne, encore plus en rogne qu'avant, s'entend, mais Kaguro se sentait bizarrement amorti.

Si ce con de Sekia lui passait un truc analgésique par sa salive, il allait le tuer.

Une fois sa langue bien molestée par celle de l'autre youkai, Kaguro remarqua à peine que sa bouche était libre et que Sekia le dévisageait. Son visage paraissait un peu lointain, un peu flou et Kaguro se demanda qui avait décidé de monter le chauffage de la pièce à son maximum. Il tira sur sa cravate, en relâcha le nœud et essaya de lancer en direction de Sekia un regard qui se voulait méchant.

"Tu m'as fait quoi?", demanda-t-il d'une voix un peu rauque.

Les lèvres de Sekia effleurèrent son oreille et Kaguro essaya en vain de fuir du côté opposé, se retrouvant aussitôt coincé par un bras qui lui coupa toute retraite. La main de l'autre youkai vint effleurer son menton, le soulevant à peine, juste assez pour que leurs regards se rencontrent.

"Qu'est-ce qu'il y a, Kaguro? Je te fais de l'effet?"

Kaguro, oubliant complètement qu'il voulait le tuer d'une façon violente, se contenta de le dévisager. Et, comme si son corps se souvint avant lui qu'il devait nier, il secoua lentement la tête, ne retrouvant pas où il avait laissé sa voix la dernière fois qu'il s'en était servie. La main de Sekia glissa au-dessus de son cou, relâcha un peu plus le nœud de sa cravate. Ses doigts défirent le premier bouton de sa chemise et ayant l'impression d'être à des kilomètres de là, Kaguro suivit des yeux le manque de résistance absolument navrant de la rangée de boutons.

Il réalisa qu'un truc clochait vraiment quand les mains de Sekia s'intéressèrent à sa ceinture et qu'il les laissa faire. La boucle céda la première, les doigts de l'autre youkai défirent le bouton de son pantalon, défirent la fermeture-éclair. Kaguro sentit que le moment était opportun pour une action drastique, comme défoncer gentiment la cage thoracique de Sekia ou lui agripper la tête, le forcer à se pencher le temps de lui écraser un sympathique genou en plein visage.

Le moment passa sans qu'il arrive à en faire quoi que ce soit.

Sekia glissa une main dans ses pantalons, ses doigts explorèrent à leur aise le contenu de ses sous-vêtements et tout ce que Kaguro trouva à leur opposer fut un misérable petit Unh qu'il essaya d'étouffer, échouant lamentablement vu l'action insistance d'un pouce. L'autre youkai n'en perdit pas une miette et le sourire qui s'étira sur ses lèvres semblait vouloir hurler sa victoire. Fort de son triomphe, Sekia vint en conquérant l'embrasser à nouveau.

C'est ce moment-là précisément que choisirent Sanan, Haizen et Haroku pour débarquer dans la pièce, ce qui tira à moitié Kaguro de ce genre de transe de laquelle il était prisonnier. Sanan échappa la pile de livres qu'il portait et les dévisagea, bouche bée. Il cligna rapidement des yeux, comme pour se débarrasser de l'image, et se pencha, se concentrant avec une application obsessive sur les livres à ramasser.

"Désolé! Nous ne voulions absolument pas interrompre votre séance d'accouplement!"

Derrière lui, les deux autres échangèrent un regard et un grand sourire victorieux. Kaguro crut même entendre Haizen baragouiner quelque chose comme Ils, euh, grandissent tellement vites et voir Haroku essuyer une petite larme de fierté au coin de son œil, ce qui acheva brutalement de le réveiller.

"Frappe-m'en, euh, trois!", s'exclama Haizen, apparemment convaincu que l'événement devait être célébré, en levant une main et Haroku secoua la tête, désignant ses cinq doigts. "Euh, euh, alors, frappe-m'en cinq!", corrigea Haizen avant qu'ils se tapent dans la main.

Tous les trois se détournèrent, décidés à partir, l'abandonnant traîtreusement à ce Sekia qui n'était pas vraiment Sekia.

"Aidez-moi!", supplia Kaguro en étirant un bras vers eux, oubliant sa fierté à préserver, surtout que la dite fierté était déjà très en ruines. "Non… Non!", cria-t-il en constatant que ni Sanan, ni Haizen, ni Haroku n'allait mettre fin à ses tourments. "Ne partez pas!"

Kaguro fixa la porte qui se refermait malgré ses supplications et réalisa qu'il était de nouveau seul. Seul avec Sekia. Sekia qui avait encore une main dans son pantalon. Ses yeux s'agrandirent d'horreur et il comprit comment pouvait se sentir quelqu'un sur le point d'être dévoré vivant.

(2 février 2008)

!fic, kekkaishi

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