"Sandwich pour trois", black cat, PG-13

Feb 01, 2008 12:06

Titre: Sandwich pour trois
Auteur: drakys
Fandom: black cat
Persos, Couple: kranz, naizer->bardol
Rating: PG-13
Disclaimer: kentaro yabuki
Notes: il y a, hm, un bon moment déjà, sakoni m'a envoyé un sketch génial de naizer et bardol, avec naizer qui, avec des tonnes de subtilité, proposait 'let's have sex!' au pauvre bardol… je crois… je crois que ça m'a infectée à retardement. ficlet (pourrie) donc, OOC, grosse connerie, vous voyez le genre? blâmez mon cerveau (ou sa cruelle absence - le vide est en avantage numérique dans ma tête) pour les effets néfastes de ce… ce truc.

Il y avait des moments où vraiment, il aimait qu'on lui foute la paix. Aux repas, par exemple, Bardol aimait bien piocher tranquille dans son assiette. Si possible tout seul dans son coin, sans personne pour le critiquer sur la quantité de sel qu'il mettait sur ses frites ou à propos du manque évident de calcium, de vitamine aux lettres diverses ou de fer de ses choix alimentaires. Sephiria avait beau lui imposer un menu équilibré, santé, probiotique, et cetera, pour compléter son excellent programme d'entraînement, Bardol finissait toujours par le jeter après l'avoir observé pendant maximum deux jours.

Il s'était à peu près habitué à la présence de Kranz, qu'il tolérait quand l'autre homme ne passait pas son temps à se cloîtrer dans un silence malsain. C'était encore mieux de se faire dire à répétition qu'il n'avait pas de cerveau que de passer le temps à écouter l'autre mastiquer. Aussi, il finissait tranquillement son hamburger extra bacon, extra fromage, sans oignon quand Naizer se planta résolument devant lui. Bouche pleine, c'était difficile de l'envoyer voir ailleurs s'il y était, Bardol se contenta donc de changer l'angle de sa chaise pour ne plus avoir à lui faire face.

"Est-ce que je peux te parler?", demanda Naizer en voyant qu'il devait se sacrifier et se lancer le premier s'il voulait que la conversation progresse.

Bardol avala, réalisa qu'il avait une tache de moutarde sur les doigts. Il entreprit de la lécher rapidement parce que sinon, il allait faire une truc idiot, comme s'essuyer sur son pantalon. Et un Number avec un tache de moutarde sur son pantalon, décidément, ça ne faisait pas sérieux. Belzé lui avait déjà expliqué tout ça en long et en large en incluant des détails pertinents et des graphiques clairs pour illustrer son exposé. Bardol ne réalisa pas avec quelle intensité Naizer le fixa pendant son geste, comment il fixait sa langue sans oser respirer, ou plutôt, s'en arriver à se souvenir que respirer, c'était important pour rester vivant.

"Non", daigna finalement lui répondre Bardol, pensant que ce serait suffisant pour qu'on arrête de l'emmerder.

Il lui restait encore son dessert à bouffer et le gâteau au chocolat noyé dans le fudge chaud, c'était bien meilleur sans chauve qui vous volait votre belle quiétude.

"C'est important. Et personnel", pensa à ajouter Naizer en voyant qu'il allait devoir fournir un effort supplémentaire pour attirer Bardol à part, tout seul, dans un coin loin des regards et des oreilles et--

Il interrompit le flot de plus en plus désordonné de ses pensées.

"Je m'en fous", lui balança Bardol, mordant dans sa paille pour un peu calmer sa soudaine envie de violence. "Si c'est pas quelque chose que tu peux dire devant tout le monde, j'vois pas pourquoi je serais intéressé à le savoir!

- Bon, comme tu veux", commença Naizer, claquant ses mains bien à plat sur la table. "Je vais aller droit au but: je veux qu'on baise."

Bardol recracha la gorgée qu'il avait eu la ridicule idée d'essayer de boire. Pour ajouter à son sentiment d'horreur, Kranz ne tiqua même pas, continuant de piquer avec sa fourchette dans sa salade avec un calme froid. Enfin, jusqu'à ce qu'il relève la dite fourchette pour gober une bouchée de la dite salade. Il mâcha un moment, juste assez pour broyer les feuilles vertes et avaler avec aisance. C'est à peu près à ce moment-là que la situation empira.

"Réponds-lui", lui ordonna Kranz en déposant l'ustensile d'abord et en le dévisageant ensuite.

Enfin, il ne le dévisagea pas vraiment, étant aveugle et tout, mais il lui faisait face et son casque était pointé dans sa direction: Bardol supposa que c'était suffisamment équivalent pour passer pour un dévisagement dans les règles.

"Tu vois bien que toute la cafétéria veut connaître ta réponse."

Ses yeux et le regard noir dedans firent aussitôt le tour de la cafétéria et il y eut plus d'une tête qui se retourna précipitamment, intéressée soudainement au plancher, à une table, à une salière ou un point imaginaire au loin, vraiment très loin de leur table. Bardol fronça les sourcils. Plus que d'habitude, s'entend. Ses lèvres bougèrent et aucun son ne daigna en sortir. Il n'était pas certain de la réponse à faire à un mec qui vous proposait comme ça une partie de fesses.

Surtout que Bardol n'était pas gay et que s'il avait été gay - et il n'était pas gay! - les chauves, ça n'auraient certainement pas été son truc.

"T'es malade ou quoi!?", gueula finalement Bardol.

Une main gantée exerça une légère pression sur son bras pendant à peu près un quart de seconde, pour lui rappeler gentiment que s'il continuait à beugler, tout l'édifice allait bientôt parler du plus récent rebondissement du soap Chrono Numbers: après le travail. Se contenant au niveau vocal, mais pas au niveau colère barre oblique horreur, Bardol poursuivit:

"Moi, c'que j'veux, c'est que tu ne me reparles plus jamais! Et que tu crèves, si c'est pas trop d'mander!"

Naizer sembla une seconde abattu, mais pas entièrement découragé, ce qui n'eut rien pour réconforter Bardol.

"Tu ne m'as pas répondu.

- Tu m'as même pas posé une vraie question!", siffla Bardol, tenté de lui envoyer un truc par la tête.

Son cabaret par exemple, ou sa chaise, pour un impact plus efficace et potentiellement plus meurtrier. Le niveau de patience de Naizer sembla dégringoler à grande vitesse.

"Est-ce que tu veux qu'on passe la nuit ensemble?

- J'aimerais mieux qu'on m'arrache les deux bras! Et les deux jambes! Et la tête!"

Kranz s'interposa, se retenant poliment de ne pas faire remarquer à Bardol que la perte de sa tête ne serait pas une si grosse perte que ça, avant que la discussion dégénère à un niveau plus corporel. Pas au sens où Naizer aurait apprécié, mais plutôt à la mesure de petit teigneux de Bardol, avec force coups de poing et distribution généreuse de douleur.

"Ce que Bardol essaie avec tant d'effort de te faire comprendre, c'est que ta proposition ne l'intéresse pas", expliqua-t-il froidement et Bardol sentit la victoire proche. "Mais…", poursuivit-il et Bardol sentit la victoire lui échapper.

La salope, elle lui faisait des petits tatas avec un grand sourire en s'envolant loin loin.

"Il oublie qu'il n'a rien à dire sur la question", continua Kranz et Bardol fixa la main gantée qui approcha de lui et quelque chose lui criait bien fort de ne pas laisser cette main le toucher, son instinct lui disait que l'humiliation totale était proche. "Puisqu'il m'appartient."

La main se fixa, légère, gentille, haut sur sa cuisse. Bardol sentit la brûlure.

"On doit bien pouvoir trouver un arrangement qui nous convient à tous les deux?", sourit froidement Kranz.

La main resserra sa prise, agressive, possessive. Oh, oui, la brûlure de l'humiliation.

Kranz ne le vit pas, mais il devina très bien la mâchoire de Bardol tomber et démolir les planchers jusqu'au troisième sous-sol à peu près. Et seulement ses réflexes pratiqués le sauvèrent du poing qui menaça de lui faire éclater le crâne. Ses tympans, par contre, n'apprécièrent pas trop le hurlement définitivement furieux qui suivit.

(1er février 2008)

!fic, black cat

Previous post Next post
Up