"Hauntings and Hilarity", samurai champloo, PG-13

Nov 20, 2007 08:52

Titre: Hauntings and Hilarity (With Love from the Dead)
Auteur: drakys
Fandom: samurai champloo
Personnages: mugen, fuu et jin, du faux mugen/jin (et des personnages invités, bwuah aha hha!)
Rating: PG-13
Disclaimer: shinichiro watanabe, fuji TV, manglobe inc., shimoigusa champloos
Notes: fic de noël écrite pour modocanis.

"On a pas un rond, j'te signale, la planche à pain!", lui lança Mugen avec une moue.

Fuu se retourna sec, joues gonflées, glissant ses mains sous ses aisselles pour cacher sa poitrine de ses bras.

"Mais quand est-ce que tu vas arrêter de me dire que j'ai des petits seins?", lui cria la jeune femme. "Tu crois quoi, grosse tête, que je ne suis pas au courant!?

- Il a raison", intervint Jin, après avoir soigneusement examiné le contenu de sa bourse et se doutant que celles des deux autres n'étaient pas mieux garnies.

Elle lui lança à lui aussi un regard absolument furieux et le rônin ne cilla même pas, décidant quand même de préciser son commentaire avant qu'elle ne décide de lui arracher la tête avec ses dents:

"Pour l'argent: on n'a pas un rond. Impossible qu'on paye pour mettre un toit au-dessus de nos têtes cette nuit.

- Il doit bien y avoir une baraque abandonnée dans le coin", bailla Mugen en se grattant ensuite le ventre sans la moindre classe. "Il y a toujours une baraque abandonnée quand on en cherche une, c'est dément."

Comme de fait, vingt minutes plus tard, ils trouvaient une petite maison abandonnée, dont la cour était mangée par la végétation qui avait aussi pris une bonne bouchée de l'habitation. Mugen s'y aventura aussitôt et les deux autres le laissèrent explorer à sa guise: s'il trouvait un piège mortel, ça les débarrasserait toujours bien du plus débile d'entre eux.

Quand il reparut en parfaite santé, sans la moindre égratignure et pas le moindre signe qu'il allait claquer sous peu (à leur grand dam), ils décidèrent à l'unanimité que la maison abandonnée ferait un endroit plutôt sympa où dormir protégés des éléments. Fuu s'installa dans la plus petite des chambres qu'ils trouvèrent; Jin et Mugen établirent leurs quartiers dans la pièce attenante.

"Bonne nuit", souhaita Jin à l'autre homme, plus par politesse qu'autre chose.

"Crève!", lui répondit Mugen en toute amitié.

***

Mugen se réveilla à une impression d'humidité dans sa bouche, ce qui franchement le surprit (quand il bavait allégrement, d'habitude, ça ne le réveillait pas). Non là, c'était pas causé par sa propre bave, c'était causé par la langue de Jin qui était venu se frotter contre la sienne. Mugen n'en fit pas grand cas, répondit même au baiser parce que jusque là, ça faisait assez de sens. Il finit par réaliser qu'un truc clochait: pourquoi il embrassait un mec?

"Arghh!", gueula-t-il en repoussant l'autre rônin, lui écrasant sa paume sur le visage. "Hé putain, Jin!", se plaignit-il en s'essuyant la bouche du revers de la main. "T'es bourré ou quoi?"

Jin ne lui répondit pas, se contentant de lui sourire beaucoup (ce qui franchement, ne faisait pas très Jin) et de se frotter avec insistance contre lui (ce qui faisait encore moins Jin, qui avait depuis le départ clairement établi qu'il ne voulait pas toucher à Mugen sauf via son katana et encore, seulement pour le lui enfoncer dans le corps). Mugen commença à trouver que la familiarité devait arrêter quand la main de l'autre homme commença à s'intéresser de trop près à son entrejambe.

"Hé hé oh!", se défendit Mugen en lui agrippant le poignet. "Qu'est-ce tu-"

La bouche de Jin revint se plaquer à la sienne et il ajouta les mains, venant glisser ses longs doigts fins sur les joues de l'autre homme. Il écarta les jambes, encadrant ses cuisses. Mugen fut un instant distrait par ses cheveux défaits et son kimono qui lui dénudait les épaules. Comment Jin pouvait avoir autant l'air d'une nana sans ses lunettes? Il baissa les yeux. Et sans son hakama.

"Oh, mon Tarou", souffla Jin contre ses lèvres. "Pourquoi est-ce que tu me repousses?

- …C'est qui Tarou?", demanda un peu sottement Mugen, réalisant assez en retard qu'il y avait erreur sur la personne.

Jin ne sembla pas apprécier que l'autre homme ne sache pas de quoi il causait. Il lui enfonça d'ailleurs solidement les ongles dans le visage pour le lui signifier énergiquement (mais ça ne raviva aucun souvenir chez Mugen).

"...Tu crois que tu es drôle?

- Euh ouais, d'habitude, mais là, j'essaie même pas!"

Les ongles s'enfoncèrent un peu plus dans sa peau et Mugen décida qu'il avait mieux à faire que de se faire labourer le visage (comme ne pas se faire labourer le visage à coups d'ongles, par exemple). Il se débattit pour se libérer, ce qui ne fonctionna que très moyennement. Voyant qu'il était encore épinglé au sol, il lança un coup de tête, satisfait (bien qu'un peu étourdi) quand son front s'écrasa violemment sur le nez de Jin.

Le laissant grinçant de douleur, il courut à l'autre pièce et tabassa la porte du poing.

"Fuu! Fuu, merde, aide-moi! Y'a Jin qui me colle au train!

- Qu'est-ce j'en ai à battre?", grogna une voix ensommeillée dont la propriétaire ne semblait pas des tonnes heureuse qu'on la tire du sommeil à cette heure déraisonnable (il devient bien être entre deux et trois heures du matin!). "Et de quoi tu te plains? Tu n'arrêtes pas de le lorgner quand tu penses que personne te regarde!

- Laisse-moi rentrer!", supplia Mugen, décidant de ne pas relever l'accusation: comme s'il lorgnait Jin, merde, c'était un con de première! ...Un con de première avec un cul ferme, soit, mais un con de première quand même! "Il est pas normal, là! Il répète que je m'appelle Tarou!

- Je ne veux rien savoir de vos petits jeux", bailla Fuu.

"Allez, ouvre cette saloperie de porte, la sous-douée des nichons!", insista-t-il en donnant un coup de pied dans la porte qui refusa résolument de bouger (et même de glisser un tout petit peu de rien sur le côté pour le laisser passer). "J'veux pas qu'il- arff!", grinça-t-il quand Jin referma les bras autour de sa poitrine. "Mais lâche-moi, à la fin!

- Mon Tarou...", lui souffla Jin à l'oreille et un frisson horrifié (il le classa comme horrifié, autre chose aurait atteint à sa raison) parcourut le corps de l'autre homme quand il lui mordilla le lobe d'oreille en plus. "Pourquoi est-ce que tu m'abandonnes encore?"

Mugen parvint à se libérer, en se tortillant assez et en criant beaucoup un bon nom d'injures colorées, et décida que courir le plus vite possible le plus loin possible de cet endroit de fous était encore la meilleure des solutions.

***

"T'es certain que c'est ici, cette fois?", demanda le premier homme.

"Non, je ne suis pas certain! Tu crois que c'est facile de trouver une maison hantée, juste à partir de deux ou trois descriptions vagues et une gravure à moitié effacée? Qu'est-ce que j'ai hâte qu'ils inventent des moyens plus efficaces de faire de la recherche!", lui répliqua le second, lui lançant un regard irrité au passage (après avoir relu pour la sixième fois les descriptions vagues et consulté une fois encore la gravure).

"Ça fait quand même trois maisons hantées qu'on visite et à chaque fois, ce n'était pas la bonne!"

Un soupir fatigué.

"Tu sais comment c'est, après le o-bon: la porte qui nous sépare du monde des esprits n'a pas besoin de rester ouverte bien longtemps pour qu'un tas de fantômes viennent nous pourrir la vie!

- Oui, mais bon, ça fait un tas d'exorcismes et de purifications qu'on fait... Ça commence à nous coûter cher en fuda tout ça!", se plaignit le premier homme, comptant ce qui lui restait des charmes en papier.

"Tu croyais quoi Diin, qu'il y aurait un écriteau pour l'annoncer ou des lettres de feu dans le ciel? Tu espérais un comité d'accueil, qui aurait distribué des tracts?", il plia le cou, s'inclina poliment, modula sa voix: "Bienvenue chez nous, appréciez votre séjour et mourrez de peur mes braves?

- Sa-chan…

- Arrête de m'appelez comme ça, c'est Samu!

- Ouais, si tu veux, Sa-chan", il pointa. "Je crois que ça y est, cette fois.

- Qu'est-ce qui te fais dire-", commença Samu en jetant un coup d'œil dans la direction pointée. "Oh", fit-il, en voyant un homme être poursuivi par un autre, mais un autre qui respectait plus ou moins toutes les caractéristiques physiques du fantôme qu'ils devaient exorciser (sauf peut-être pour le fait qu'il était vivant).

Ils échangèrent un regard.

"Possession", soupirèrent-ils ensemble.

***

Mugen recula, jetant des regards nerveux à gauche et à droite à s'en donner mal au cou pour s'assurer que ce taré de Jin n'allait pas encore lui sauter dessus pour le tâter un peu partout (parce que bon, tant qu'à être tâté, il préférait encore être tâté par une meuf pas trop laide avec des gros nibards). Une main lui agrippa soudain le poignet et il faillit bien hurler de terreur (terreur qu'il aurait bien sûr niée ensuite), mais on plaqua une autre main sur sa bouche. Tiré en arrière, il réalisa bientôt que son agresseur n'était pas Jin, ce qui était le côté le plus positif de l'affaire.

"Vous êtes qui?", demanda Mugen aux deux hommes qui s'installèrent de part et d'autre de lui, examinant chacun les environs pour ne pas que Jin leur tombe dessus à l'improviste.

"Moi c'est Samu", se présenta le premier homme et désignant le second, il ajouta: "Et lui, c'est mon frère Diin.

- Putain, c'est vrai qu'il lui ressemble!", s'exclama Diin en fixant Mugen avec attention. "Avec un bon tas d'années en moins et pas mal plus de cheveux, mais c'est tout à fait la copie de Tarou!

- C'est qui ce Tarou, bordel!?", gueula Mugen. "Y'a moyen qu'on recommence à m'appeler Mugen avant que moi aussi, j'commence à croire que je suis ce Tarou?

- C'est un type qui a abandonné sa femme mourante dans cette maison", expliqua Samu. "Sauf qu'avec le temps et une seconde épouse vraiment désagréable, il a commencé à regretter sa décision.

- Alors Jin est...

- Possédé.

- Oh, oui, possédé", Mugen hocha la tête, pas trop certain de savoir ce que le mot voulait dire.

"Tu pensais qu'il était quoi?", demanda Diin en haussant un sourcil.

"Gay."

Samu et Diin échangèrent un regard: ils étaient tombés sur un débile profond ou quoi? Diin commença à organiser ses fuda. Ils étaient payés, pour une fois, pour exorciser un fantôme, pas pour faire à un crétin le cours en accéléré de Comment se Débarrasser des Fantômes et Autres Vermines Spirituelles!

"Il y a plusieurs moyens de provoquer un fantôme", commença à expliquer Samu. "Lui retirer ce qu'il convoite, par exemple, ce qui dans notre situation actuelle, est encore la meilleure solution.

- Ça veut dire quoi?", interrogea Mugen.

"Bah de toute évidence", poursuivit Diin. "Ton petit copain te veux, alors il va falloir lui faire comprendre que t'es pas disponible."

Le rônin cligna des yeux. Samu fronça les sourcils.

"...Et comment tu comptes accomplir ça?", demanda-t-il à son frère, avec déjà un gros doute sur le comment.

Il n'apprécia vraiment pas son sourire amusé et son regard qui passa de Mugen à lui, de lui à Mugen et ainsi de suite pendant une bonne soixantaine de secondes.

***

"Vous allez rester longtemps figés comme ça?", demanda Diin avec humeur. "Embrassez-vous qu'on en finisse!

- Pourquoi c'est pas toi qui fait ça?", rétorqua Samu.

"T'es malade, j'ai une image à protéger!", son frère hurla de rire.

"...Y'a pas un autre moyen?", grommela Mugen.

"Pas un d'aussi marrant!", s'exclama Diin.

Samu et Mugen se dévisagèrent. Et se dévisagèrent encore. Et comme ce n'était pas tout à fait assez, ils continuèrent à se dévisager un peu plus (au cas où tous les dévisagements précédents n'étaient pas encore assez). Jusqu'à ce que Diin perdre patience et envoie une bonne claque dans le dos de son frère, le forçant à faire un pas en avant et à un peu heurter l'autre homme au passage.

Le rônin allait gueuler Hé!, mais les lèvres de Samu bloquèrent sa bouche. Ils écarquillèrent les yeux, vaguement horrifiés d'à quel point le hasard était impitoyable.

"Tarou!", hurla aussitôt une voix.

Mugen réalisa trois choses: il était complètement impossible que Jin crie si haut, il avait l'air vachement furieux et il s'approchait à une vitesse surhumaine. Heureusement, il s'arrêta abruptement, fonçant dans un mur invisible. Comme la confusion se peignait sur son visage, Diin colla avec empressement le dernier fuda par terre pour sceller la barrière, enfermant Jin possédé au centre.

"Tarou!", siffla-t-il avec venin. "Tu ne vas pas les laisser nous séparer!?", cette fois, il y avait une note de réelle panique dans sa voix.

"Désolé ma jolie", sourit Diin en lui agitant un dernier fuda sous le nez. "Mais il y a le monde des esprits qui t'attends!"

Il lui colla le papier sur le front d'une bonne taloche et regarda le visage de Jin passer de la fureur à la peur et bientôt, ses yeux se révulsèrent et il tomba évanoui. Mugen le surplomba.

"C'est tout?", voulut-il savoir.

"Tu t'attendais à quoi?", rigole Diin. "Les effets spéciaux et les crevasses dans le tissu de la réalité qui s'ouvre pour aspirer les morts, c'est bon pour les histoires que les vieux racontent!

- Hé...", il releva la tête, demandant rapidement aux frères exorcistes avant qu'ils s'éloignent: "Il va rester longtemps comme ça?

- Jusqu'à demain matin, sûrement", lui répondit Samu. "Pourquoi?"

Le rônin se contenta de sourire, retournant à sa contemplation muette de Jin. Un très très grand sourire qui ne promettait pas grand chose de bon.

***

Jin grogna de douleur quand il ouvrit les yeux. Il resta une seconde à dévisager Mugen, qui était beaucoup trop près de sa face à son goût. Voyant qu'il était réveillé, l'autre homme disparut de son champ de vision et Jin se redressa sur ses coudes. Et réalisa quand son kimono glissa sur sa poitrine qu'il était entièrement nu. Il releva les yeux, s'assit en catastrophe et essaya de figurer pourquoi il n'était pas exactement dans l'état qu'il se rappelait s'être couché.

"Tu te souviens de rien, l'binoclard?", l'interrogea Mugen avec un sourire en coin.

"Me souvenir de quoi?", répliqua Jin avec une touche entièrement inhabituelle de panique dans sa voix. "De quoi est-ce que je devrais me souvenir!?", voulut-il savoir, le vrillant d'un regard aussi curieux qu'horrifié à l'avance de la réponse que l'autre homme pourrait lui faire.

Mugen rigola, s'amusant assez de l'expression de Jin. Il se releva, l'abandonnant avec tout ce dont il devait être écrasé de doute. Pour s'assurer de plus certainement le traumatiser, il ajusta son pantalon en essayant de mettre sur son visage l'expression la plus satisfaite possible.

"Bah si tu t'en souviens pas, c'est pas moi qui vais te raconter c'que t'as manqué!"

(20 novembre 2007)

!fic, samurai champloo

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