Fairplay

Jun 08, 2008 18:50

Titre: Fairplay
Entraîneur:
owlie_wood
Equipe/Joueurs: Olivier Dubois, Cédric Diggory
Catégorie: Championnat - Set aller, 10ème but: "Etre ou ne pas être... fairplay?"
Rating: K+ (pour le vocabulaire)

Note de l'entraîneur: Voilà, c'est officiel, il m'est plus facile de corriger un OS que de faire mon exposé. Ce texte traînait sur mon bureau depuis un moment, pour le défi "Dilemme" de 
dieux_du_stadeet celui "Paroles, paroles" de 
pompom_power(vu qu'à la base, c'était un monologue). Comme d'hab, je suis à la bourre. Du coup, je reviens au plan de base qui était l'un des thèmes du Championnat.
L'action se déroule pendant le tome 3. Désolée, je ne retrouve plus le bouquin pour votre mettre l'extrait tel qu'il est. Mais selon mes souvenirs, l'un des jumeaux expliquait que sous la douche, Dubois essayait de se noyer.

Fair-play

Putain, quel con…

J’aurais dû accepter.

oOo

C’était le match que j’avais attendu toute ma vie. Parce que cette fois, je sentais qu’on allait gagner.

Pas le match, hein ? On gagne souvent. Non, là, je parle de la Coupe. Elle était à nous, je le sentais.

Ceci dit, je sens toujours qu’on va gagner. L’arrivée de Potter dans l’équipe ces deux dernières années a tendance à me conforter dans ma conviction.

Bien sûr, il y a eu ce petit incident « philosophal » dont je ne parlerai pas puisque la défaite qu’il a impliquée continue à me faire pleurer aujourd’hui.

Bon, ok, il a sauvé le monde. Mais Potter aurait pu avoir un peu d’égard pour mon rêve.

L’an dernier, c’était cet arrêt totalement arbitraire et injustifié de notre Championnat qui nous a empêché de soulever le trophée (qui, je le répète, nous revient de droit). Tout ça parce que deux personnes qui avaient refusé d’aller au stade s’étaient fait pétrifier par le monstre. Mauvaise foi mise à part, je ne vois pas pourquoi on nous a privé de Quidditch. C’était quand même un signe, non ?

Du coup, cette année, nous ne pouvions que gagner. Tout était réuni pour. En fait, on n’avait pas le choix. C’était ma dernière année.

Mais Quelqu’un là-haut l’entendait d’une autre oreille.

L’autre puant de Serpentard avait magouillé pour que nous nous trouvions face à Poufsouffle sans que nous y soyons préparés. D’accord, il ne s’agissait que de Poufsouffle. Mais la donne était changée. C’est comme si vous vous prépariez à gravir l’Everest pour qu’au final, on vous annonce que vous allez plongez en scaphandre.

Le truc qui n’a rien à voir et qui n’a aucun intérêt.

Mais bon, dans mon malheur, il y avait une petite étincelle.

C’était Poufsouffle. Poufsouffle.

Ne jamais sous-estimer son adversaire, c’est la règle de base. Je ne cesse de le répéter. Les plus grands ont chuté à cause d’un petit gravier. Poufsouffle pouvait très bien causer notre perte.

Pour être honnête, quand j’ai expliqué cela au jour quelques minutes avant le match, je n’y ai pas cru un instant.

D’ailleurs, ce qui se passa par la suite nous l'a prouvé. L’équipe de Poufsouffle n’était pas dangereuse.

Les Détraqueurs, si.

Du moins, c’est ce que MacGonagall me hurla dessus quand, fou de rage (ces machins avaient tenté de tuer mon Attrapeur. Potter, mon arme secrète), j’avais eu dans l’idée de les attaquer à coup de balais. Le truc de l’aire de déprime qui les entoure ne marchait plus vraiment sur moi. Nous venions de perdre contre Poufsouffle, j’avais atteint le fond du gouffre. Qu’est-ce qui pouvait être pire ?

C’était la vraie question. Comment les choses auraient pu être pire ? Il s’agissait de ma dernière année, nous venions de perdre contre Poufsouffle, Potter a été emmené à l’infirmerie entouré de nos professeurs blafards. Même s’il survivait, c’était terminé.

Rien de pire ne pouvait arriver.

Avec la pluie, personne ne s’est attardé sur le stade. L’humiliation attendrait.

Dans les vestiaires, j’ai adressé un mot d’encouragement à mes joueurs (mais là encore, ils n’y ont pas cru. Pourtant, je le pensais) et leur ai conseillé d’aller vite fait se changer pour ne pas tomber malade. Sinon, je les tuerais (là, ils m’ont cru, bizarrement). Cette défaite n’allait en rien ralentir le plan que j’avais durement élaboré. Et si la Coupe nous échappait encore une fois, je n’avais pas l’intention de laisser les autres équipes la prendre si facilement.

Traînant les pieds, je rentrai au château, prêt à prendre une douche chaude mérité, que j’espérais pouvoir prolonger au point de rater le dîner.

Dans les couloirs du rez-de-chaussée (j’avais dans l’idée de passer aux cuisines et que les elfes de maison, braves bêtes, compatiraient à mon désespoir et me donneraient à boire), une voix m’arrêta.

- Hé, Dubois !

Bingo, la seule personne que je ne voulais pas rencontrer.

- Quoi ? ai-je grogné en me retournant.

Le garçon derrière moi eut un léger mouvement de recul. Je ne devais pas paraître aimable. Je ne fis, en tous cas, aucun effort pour ça. Pour ma défense, Diggory était la dernière personne que je voulais voir. Bizarrement, Flint m’aurait permis de me défouler… et j’ai l’avantage physique sur Davies à qui j’aurais pu casser deux dents (celles de devant, évidemment).

- Je suis désolé pour Potter.

Si Diggory et moi étions des filles, je la détesterais. Remarquez, on est des mecs et je ne l’aime pas non plus. En fait, jusqu’à aujourd’hui, je m’en foutais.

Diggory, c’est le mec qui a tout pour lui. Je ne dis pas que je sois à plaindre, hein ? D’accord, je ne suis pas bien brillant mais je suis pas mal (j’ai jamais eu trop de soucis à ce sujet) et j’ai un but dans ma vie. Cédric, lui, est mignon. Du moins d’après les filles de mon équipe… auxquelles j’ai interdit ce genre d’inepties non professionnelles en ma présence… Ce qui fut interprété comme un geste de jalousie alors que ça n’en était pas. Pour la première fois de leur vie, les jumeaux Weasley vinrent à mon secours, renonçant à m’enfoncer. Ce qui pour le coup, était bel et bien de leur part de la jalousie.

Diggory n’est pas bête (autant que moi), il n’est pas mauvais en sport (carrément craignos à côté de Potter) et il est sympa (ce que je ne suis apparemment pas). Ce type a tout pour lui, argument suffisant pour que, nous autres hommes, le détestions tous.

Et maintenant, je découvre qu’il arrive à sortir des phrases de saint-homme sans qu’en plus, je n’ai envie de le frapper. J’aurais tuer n’importe qui dans cette situation à sa place. Mais cela fait naturel chez lui…

- Ouais… Moi aussi, ai-je répondu sèchement.

J’espérais que le ton de ma voix l’aurait dissuadé de continuer.

- Je veux dire… C’est pas juste. Ça n’aurait pas dû se passer.

Il est définitivement plus bête que moi. Sérieux, il est con ou quoi ? Evidemment que ça n’aurait pas dû se passer.

- Ce que je veux dire, reprit-il, c’est…

Voilà qu’il s’arrête et joue les timorés. Allez, accouche. Je me les gèle et c’est super humiliant pour moi d’écouter tout ça. Non, vraiment, pourquoi il s’arrête ? Il veut me dire qu’il m’aime ou quoi ?



Ça craint. Si ça se trouve, c’est ça. Notre Saint-homme est gay. Et il doit croire que j’ai besoin d’être réconforté.

Finalement, il y avait bien pire pour me pourrir un peu plus la journée.

- Quoi, Diggory ? me suis-je écrié agacé. Excuse-moi, mais je n’ai pas le temps là. J’ai un chagrin à noyer. Et j’ai pas encore trouvé dans quoi…

- Justement, s’empressa-t-il de déclarer, voyant que je m’éloignais (je commençais à vraiment douter de ses intentions). Ce match, il faut le rejouer.

Ah, cette fois, je sais. Il est vraiment con.

Je le déteste encore plus. Il ne peut pas être sérieux. J’étais prêt à tout oublier et à ne pas lui en tenir rigueur (enfin, pas trop) du moment qu’il ne s’approche pas de mes joueuses… et de mes joueurs (je douterais éternellement à son sujet désormais). Avec cette proposition, on peut direct le canoniser.

- Quoi ? ai-je demandé les sourcils froncés.

- On doit le rejouer, fit-il d’un ton sans appel. C’est totalement injuste et ça n’aurait pas dû arriver.

Le pauvre avait dû se faire foudroyer par un éclair durant le match. C’est marrant, ses cheveux n’ont pas l’air d’avoir grillés pourtant. Et il ne sent pas le brûlé.

- T’as gagné le match, ai-je signalé méfiant.

- Merci, je le sais, répondit-il amusé par ma remarque.

- Et tu ne gagnes pas souvent, ai-je précisé lentement.

Son éternel sourire s’altéra enfin. J’avais pourtant évité de dire « jamais ». C’est légèrement vexé qu’il me répondit.

- Je sais.

Oups, touché. Saint-homme ou pas, je n’allais pas l’épargner.

- T’es au courant que ça ne risque pas de recommencer ?

J’aurais pu être le premier homme dans l’histoire à réussir à arracher un mot de colère au débonnaire et toujours aimable Saint-Cédric. J’aurais pu. Mais loin de se laisser provoquer, celui-ci esquissa un autre sourire.

- Dubois, soupira-t-il en haussant les épaules. C’est à toi de décider.

Il me laissait le choix ? Il me laissait la possibilité d’effacer cette défaite aussi humiliante que contre-nature ? Parce que, soyons honnête, cela ne se reproduirait pas. Déjà, parce qu’avec l’accident de Potter, Dumbledore allait tuer (ou faute de mieux, se débarrasser) de tous les Détraqueurs du coin. Et je me chargerais personnellement de son cas s’il lui venait encore à l’esprit cette hérésie d’annulation du Championnat. Potter rétabli, Poufsouffle se ferait exterminé. Littéralement. Je les avais vus jouer aujourd’hui. Ils n’avaient aucune chance.

Ensuite, nous aurions Serdaigle face à nous. Battre Davies et les siens était toujours un défi mais nous serions prêts. Gryffondor saurait s’imposer. Après tout, c’est ma dernière année !

La condition à notre victoire serait que Serpentard perde contre Serdaigle (soyons réaliste, Poufsouffle ne gagnera jamais sans l’aide des Détraqueurs). Je veillerais personnellement à ce que Davies soit prêt !

Flint serait le dernier obstacle pour la route. Et le battre donnerait à la victoire la plus douce des saveurs. Ça, c’était la finale dont je rêvais. Exterminer Flint lors de ma dernière année. Lui laisser sa vie entière ce goût amer.

Avec cet incident, nous allions entrer dans l’histoire. Imaginez un peu : je serais le Capitaine de la victoire de Gryffondor, la première après tant d’année, avec l’équipe de rêve, Harry Potter qui saurait faire oublier Charlie Weasley.

L’année où les Détraqueurs auraient pu tout faire rater.

Pour sûr, jamais un Détraqueur n’avait permis à un match d’être rejoué ! Là, c’était un article dans le Quidditch à travers les Ages assuré !

Mes petits-enfants n’en reviendraient jamais.



Mouais…

Que je sache, jamais personne, à part en cas de triche, n’avait permis à un match d’être rejoué, quoi qu’il ait pu se passer. A Poudlard ou dans le monde entier.

Justement, c’est ça qui rend le Quidditch aussi intéressant.

Je me suis excusé mentalement auprès de Celui là-haut d’empêcher l’un de ses Saints de faire ce pour quoi il était programmé.

Que Diggory ouvre ses oreilles et range son auréole, je n’avais pas l’intention de le répéter.

- Profite de cette victoire Diggory, ai-je finalement soupiré. Elle est méritée.

Il allait protester mais se ravisa devant mon air déterminé, avant de finalement serrer la main que je lui tendais.

Putain, je l’avais fait.

oOo

Il ne me reste plus qu’à mourir désormais… Sous la douche, on met combien de temps à se noyer ?

set aller, fic, championnat, cedric diggory, oliver wood, gryffondor

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