Titre : Le fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître.
Entraîneur :
mebaelleEquipe/Joueurs :Olivier Dubois, Jocelynd Wadcock, l'équipe de Flaquemare.
Catégorie : Entraînement
Rating : K
Note : Comme la dernière fois, je voulais poster pour le calendrier de l'après, au thème "Tyrannique" mais le défi est terminé... donc voilà :)
Le fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître. (Rousseau)
1.2.3. Durant ses années en tant que Capitaine, on lui avait attribué bien des surnoms. Rarement flatteurs et bien souvent trouvés par sa fine équipe de joueurs. 4.5.6. Parmi les plus récurrents, les doux noms de tyran, dictateur, ou encore despote… et il en avait sans doute oublié la plupart.
7.8.9… Olivier tenta de déglutir sans s’étouffer, et reprit le cours de sa respiration haletante. Ses bras lui paraissaient être sur le point d’exploser et ses abdominaux n’étaient pas en meilleur état. Il observa du coin de l’oeil ses coéquipiers, et fut rassuré de constater qu’ils n’étaient guère plus vaillants que lui.
10…11…12… Il en était à sa troisième série de pompes. Le moment fatidique où il s’écroulerait au sol approchait peu à peu. Il savait ce que cela signifierait : incapable de finir les pompes, il subirait donc le footing. 13…14…15… L’air froid lui brûlait les poumons, et les dernières pompes qui le séparaient encore de la fin de son supplice lui paraissaient insurmontables.
16…17…18… Dubois leva péniblement les yeux vers la nouvelle Entraîneuse de Flaquemare. Elle les observait tout en caressant une barbe inexistante, tranquillement adossée aux montants des anneaux de but. Il la vit jeter un œil distrait à son chronomètre doré, juste avant que ses yeux ne se voilent à cause de la sueur qui dégoulinait de son front. Olivier ferma les yeux, dans un ultime effort.
19…20. Il s’écroula au sol, haletant et en sueur. Une voix lui parvint, vaguement. L’accent écossais à couper au couteau lui fit prendre conscience que c’était la Coach qui lui ordonnait de se mettre debout.
En se redressant, il crut défaillir. Une fois planté sur deux jambes tremblantes, il tenta vainement de calmer sa respiration. Ca y était : l’heure du jugement dernier. Il venait sans nul doute de trépasser sous la torture. Jocelynd Wadcock, ancienne poursuiveuse vedette de Flaquemare et Coach depuis la veille, les regardait de ses yeux dénués d’émotions.
« Vous n’ignorez pas que ma présence ici est due à vos derniers résultats pour le moins… médiocres. Sachez, jeunes gens, que s’il est une chose intolérable, sans doute la pire qui puisse vous arriver, c’est de sombrer dans la médiocrité. »
Elle soupira et reprit de sa voix inflexible :
« Je me fiche de votre hygiène de vie. Vous pouvez ingurgiter votre poids en nourriture à chaque repas, boire autant de bière qu’il y a d’eau sur Terre si cela vous chante. Il m’importe peu que vos heures de sommeil en soient réduites à moins d’une heure par nuit et que vous soyez au plus mal. »
A cet instant, Dubois entendit très distinctement le batteur à côté de lui déglutir.
« Ce que je veux, c’est que sur le terrain, les fesses sur vos balais, vous soyez différents. Je ne veux pas de bons joueurs dans cette équipe, je veux de grands joueurs. Je veux voir des matches d’excellence, des performances inégalables, je veux une équipe qui restera dans les mémoires ! »
Son visage revêtit une expression agressive, tandis qu’elle les observait tour à tour.
« Flaquemare est un club prestigieux, et je veux une équipe à la hauteur, une équipe de légende ! Des poursuiveurs aussi imprévisibles que Dai Llewellyn, un attrapeur plus rapide que Krum, un gardien plus impassible que Meaghan McCormack, et des batteurs plus agressifs que Gwenog Jones ! J’ose espérer, pour vous, que vous êtes prêts à tout pour devenir cette équipe. Sur ce… »
Dubois sentit avec délice venir la fin de l’entraînement qui durait depuis plusieurs heures, le « à la douche » qui les libérerait tous. Joscelynd consulta une fois de plus sa montre.
« Vingt minutes de footing. »
Elle retourna s’adosser aux poteaux de but et haussa un sourcil pour leur signifier le départ, d’un air vaguement ennuyé.
Olivier Dubois, ex-capitaine tyrannique de son état, venait de trouver son maître en la matière.