Première fois et vengeance perso

Jun 04, 2006 23:31

Je sais pas exactement pourquoi j'ai écrit ce truc...j'ai un petit copain qui est plus jeune que moi (il a à peine 16 ans et moi 18) et qui est encore puceau, ce qui n'est pas mon cas. Cependant, j'ai une très mauvaise expérience. Alors, avant de lui faire découvrir les choses de la vie, je me remémore tout ça...
PS :Rating :NC-13 à cause de descritpions explicites...mais c'est assez soft dans l'ensemble...

Première fois et vengeance perso

« Si tu l’aimes tant que ça, tu n’as qu’à crever ! »
Combien de fois cette phrase a-t-elle fait écho dans mon esprit ?Combien de fois ai-je imaginé la suite de cette putain de scène ?Combien de fois ai-je vu Sébastien Du Guet -alias Chouquette pour les intimes- se faire tabasser par le démon que je m’étais créé dans mon esprit rien que pour imaginer comment j’allais lui faire payer ces paroles ?
         Ça s’était passé au self, au collège, quand j’étais en troisième. J’avais à peine quinze ans. Et j’aimais un garçon de mon âge, Kévin. Lui ne m’aimait pas. Et je ne sais même pas si on aurait pu s’entendre. Toujours est-il que cette histoire m’a marquée au fer rouge. Pourtant, elle est commune à plein de gamines :une fille considérée comme un thon, un garçon plutôt mignon et sympathique mais qui a des copains tout ce qu’il y a de plus crétins et surtout méchant. La fille, bien sûr, elle n’a pas confiance en elle et les autres en profitent pour la rabaisser encore plus avec des remarques cinglantes du genre :« Vous avez de la chance, vous, vous êtes tellement moches que vous vous ferez pas violées ! ». L’enfance n’est pas le domaine de l’innocence, du moins, pas dans le sens mignon du terme. C’est plutôt dans le genre inconscience du bien et du mal, on est aussi bien capable de cruauté que de générosité. Et le collège accentue cette ambiguïté. Et alors là, les plus traumatisés diront que c’est la merde, ceux qui se sont bien débrouillés diront que c’était trop bien. Moi, je n’ai pas été la plus martyrisée. Pourtant, ça m’a marqué. Peut-être un peu trop fort. Beaucoup trop fort. Démesurément. A vrai dire, ma première fois, c’est un peu à cause de ça.

***

Samedi 16 août 2003. Cela faisait une semaine qu’on était, mes parents ma sœur et moi, dans ce camping de mobilhomes, en vacances. Ma troisième s’était finie avec le brevet, fin juin. Mais pas mes sentiments pour Kévin. A vrai dire, j’espérais vainement de le revoir à la rentrée, en seconde, bien que je sache qu’il déménageait à Rodez et que jamais plus je ne pourrais le revoir. Aussi, depuis notre arrivée dans ce camping, j’imagine des scènes dans lesquelles je le rencontre par hasard, parmi les chemins séparant les lots de caravanes immobiles. J’imagine, je rêve, puis, petit à petit, je fantasme, comme j’avais fini par en prendre l’habitude, cette année-là, au collège, à force de le désirer. Je n’avais que quinze ans, il est vrai. Mais je le désirais déjà, alors que je n’avais aucune expérience dans ce domaine. C’était la première fois, d’ailleurs. L’amour que j’éprouvais au début s’est mêlé de haine et d’obsession à cause des moqueries et de l’indifférence, ce qui m’avait menée à décider que, le prochain garçon qui voudrait de moi, et bien, il viendrait sous mes draps, dans mes bras, en moi, plus rien à faire du manque d’expérience. J’ai été servie.
         Vêtue uniquement d’un maillot de bain une pièce rouge et bleu marine, d’un mini-short en jean faisant ressortir le haut de mes cuisses dodues, une serviette de piscine par-dessus la nuque, à la manière sportive pour mieux la transporter, chaussée de claquettes de piscines et portant mon sac de cours sur les épaules, ce qui n’arrange en rien mon physique de ‘‘thon’’, comme il y en avait pour me le dire au collège, j’arpentais les chemins gris sablonneux du camping des Charmettes, en direction du mobilhome dans lequel nous logions. Ma famille était partie visiter quelque musée fort peu intéressant selon mon goût et je me retrouvais donc seule, en provenance de la piscine. A un détour, je croisai un garçon à l’air légèrement plus vieux que moi -seize ans tout au plus- à vélo. Je lui adressai un sourire et, remarquant qu’il me regardait toujours, je m’arrêtai et le saluai gentiment. Il me répondit tranquillement, toujours sur son vélo. Je lui demandai son nom. Ce fut ainsi que commença notre courte relation.
         Au bout de cinq minutes, il se mit à pleuvoir, comme si les éléments avaient fait exprès. Je l’invitai donc à m’accompagner à mon mobilhome qui n’était pas loin afin d’être au sec. Dans le genre direct, y a pas mieux. Je ne comptais pas le faire passer à la casserole direct, juste évaluer mes chances de succès. Aussi, une fois sur place, je l’invitai à s’asseoir dans la minuscule pièce qui faisait office de salon tandis que j’allai me changer. Mauvais calcul. Cependant, le résultat était la seule chose qui m’importait dans cette histoire. Môssieu Vincent, ainsi qu’il s’appelait, avec sa tête rappelant Eminem, se crut comique en tentant de m’espionner. L’ayant repérer et étant en mode ‘‘je m’enfoutiste’’ au possible, je lui fit remarquer que je n’en avais rien à battre qu’il me voit nue vu que je n’étais pas pudique. Chose curieuse, il me répondit que lui non plus n’était pas pudique, ce qu’il me prouva d’abord en m’avouant ouvertement que je le faisais bander puis, devant mon air sceptique, il le démontra en baissant son short de bain, sans autre forme de procès, et je vis pour la première fois de mon existence, sans y avoir été préparée au préalable, un sexe d’homme en pleine érection.
         Mon visage était parfaitement inexpressif -ou endormi, comme d’habitude, diront certains mais ceux-là ne me connaissent pas- mais j’eus comme un choc tout au fond de moi, que je maîtrisai rapidement cependant. Il remonta tout de même son short et, voyant que je finissais de me rhabiller, il repartit s’asseoir dans le salon. Je le rejoignis quelques minutes plus tard, légèrement stressée et la mâchoire inférieure tremblant légèrement, mais décidée à ne pas reculer devant les opportunités. Nous recommençâmes à discuter, le sujet de la conversation dérivant vite sur nos expériences personnelles concernant le domaine sexuel et/ou amoureux. Il finit par me faire jouer au jeu ‘‘Chiche acte ou vérité’’ qui, tourné dans le bon sens pouvait s’avérer plutôt amusant…Vincent se mit en tête de m’apprendre les ‘‘choses de la vie’’ ce qui, dans sa tête, pouvait se résumer au sexe. Il m’apprit d’abord à ‘‘rouler des pelles’’, comme on dit au collège, ou ‘‘embrasser avec la langue’’, chose que je n’avais jamais faite auparavant. Il m’expliqua quelques trucs à propos du sexe, toucha à ma culotte, avec mon autorisation, je précise, puis glissa ses doigts à l’intérieur. Normal que je ‘‘mouille’’, comme il me le fit remarquer, une conversation pareille ne me laisse jamais indifférente. Je tiens à préciser qu’il ne s’était passé jusque là que une demi-heure seulement après notre rencontre et que, déjà, il avait la main dans ma culotte et, qui plus est, essayait de me mettre sous sa couette, ce qui était déjà fait depuis longtemps à mon sens mais il fallait que je garde le contrôle. Après tout, c’était moi, à la base, qui cherchais un partenaire. J’étais servie avec ce type-là !A vrai dire, je ne sais même pas lequel des deux est tombé le premier dans le piège de l’autre. Lui, sans doute. J’avais déjà à peu près tout calculé. J’avais même une capote dans mon sac de voyage, prête à l’emploi. Il était temps d’en faire usage en bonne et due forme.
         Il me proposa de me dépuceler ou de m’apprendre le sexe, à partir de là, mes souvenirs sont assez diffus, hormones obligent. A vrai dire, je n’eus pratiquement pas de préliminaires dignes de ce nom. Autant dire que j’ai eu mal. Pour percer l’hymen, il valait mieux que je sois sur lui plutôt que le contraire. J’ai eu du mal. Lui était trop pressant, évidemment. Mais je n’en avais cure. La seule chose qui m’importais à ce moment-là était de ne plus être vierge, de me détacher de cette image de gamine endormie qui me collait à la peau alors que j’étais parfaitement consciente et que j’étais peut-être légèrement plus mature qu’on pouvait penser. Il finit sur moi. Et moi, j’avais commencé à me venger à ma manière.
         Je suis sortie avec Vincent jusqu’à ce que je parte une semaine plus tard mais je savais pertinemment que ce n’était qu’une aventure minable à but uniquement sexuel. Entre-temps, mes parents ont appris que je n’étais plus vierge. Cela a choqué ma mère mais ça n’a pas dérangé mon père, contre toute attente.

***

Après les vacances, je me suis dévergondée. Enfin, j’étais beaucoup plus sage que mes camarades de seconde mais je faisais quand même des bêtises, comme fumer des joins. Rien de bien méchant, évidemment, comparé à tout ce que subit la jeunesse d’aujourd’hui. Bien sûr. Je ne peux même plus me la jouer ‘‘petite fille pas sage’’. Caca !Après Vincent, il y eut Benji, un an et demi plus tard, lors d’un soirée. Durée de l’aventure :quelques heures. Le temps d’être déçue par ses piètres performances dans une salle de bain trop petite et je le jetai comme une vieille chaussette. Réaction de pute/salope/poufiasse. Tout ce que vous voudrez. Il fallait que j’oublie quelqu’un. Ce n’était plus Kévin mais un autre, William, mais rien de bien méchant, cette fois-là. Cependant, le souvenir du collège était toujours très présent, alors que j’avais dû changé d’établissement, et du lycée agricole d’Auzeville je suis allée au lycée général Bellevue que j’avais tant redouté lors de mon orientation de troisième, et qui s’avérait être une salade de tous les genres d’élèves qu’on pouvait trouver.
         Il y eut le blocus fin mars et, après avoir essuyé un vent involontaire de David, le garçon avec lequel j’étais sortie quand j’étais en troisième afin d’oublier Kévin, j’ai rencontré Thomas, alias Jim Phineas Moskito. J’espérais cependant que, cette fois-là, cela serait un peu plus sérieux. Une semaine de rapports plus ou moins ambigus jusqu’au passage à l’acte, un jeudi après-midi. Une demi-heure au lit, pas mal. Mais insuffisant. J’avais espéré après quelques sentiments réciproques. Mais le lendemain, j’eus peur qu’il ne s’attache à moi lors que moi n’avait pas de sentiments amoureux. J’ai cassé le vendredi soir même, sur un chat. J’ai appris plus tard que c’était un homme à femmes -plutôt garçon à filles, nous sommes encore jeunes à dix-sept ans- qui couchait avec les filles puis les jetait, assez fréquemment, d’ailleurs. Pas de quoi avoir de remords, j’étais la seule à le lâcher comme ça.
         Pendant les vacances d’été 2005, soit deux ans après Vincent, la fin du collège, ainsi que un an et demi après avoir laissé tomber mon amour pour Kévin, en séjour à Seignosse en compagnie de ma famille, de ma chatte -sans mauvais jeu de mots- et surtout de ma grande sœur de cœur Vivi, je rencontrai Marc Emmanuel, métalleux de culture et ayant soi-disant des dons pour lire dans le cœur des gens. Je ne sais pas si c’est vrai -et, pour être honnête, j’en doute-. Il ne me pénétra pas. Il préféra le cunnilingus. Doué, d’ailleurs, surtout que c’était la première fois que j’en subissais un. Cependant, je m’aperçus bien vite qu’il manquait quelque chose à tout ça. De toutes façons, il partait deux jours plus tard mais je gardai contact avec lui, puisqu’il s’était mis en tête de devenir mon meilleur ami, tâche impossible lorsque l’on ne me connaît pas assez.
         Je le revis à la Toussaint, pendant quelques jours où il vint à Toulouse avec sa mère et son petit frère. Phénomène bizarre :un jour qu’il s’occupait à astiquer à la langue mon sexe plus qu’inondé, alors que la maison était vide et que j’orgasmais à tue-tête, je me mis à pleurer, à force de jouir en me convulsant. Je ne suis pas sûre de ce qu’il s’était passé dans mon inconscient. Marc m’enveloppa dans ma couette, tout en me serrant dans ses bras afin que je me laisse aller. Durant les deux mois qui suivirent, j’arrêtai de déprimer alors que cela faisait des années que je n’allais pas bien, bien que je n’eus rien qui puisse me sortir d’un seul coup de la crise.
Plusieurs hypothèses me viennent à l’esprit aujourd’hui :ou bien j’ai réalisé inconsciemment que je n’avais jamais fait l’amour de ma vie et que tout ça n’était qu’artificiel, ou bien je n’ai pas supporté l’amour que me donnait marc, bien que je doute qu’il en soit réellement capable vu son état d’esprit par rapport à ça, ou bien, ces cunnilingus à répétitions ont provoqué une sorte de réaction en chaîne qui a utilisé toutes les hormones disponibles et ainsi, mon cœur et mon âme se sont défoulés à souhait, ce qui a complètement vidé pendant un temps la rancœur que j’éprouvais jusqu’alors.

***

Bien entendu, cela n’a pas tenu bien longtemps. Il y eut à nouveau William, qui m’intéressait accessoirement depuis ma seconde, soit depuis deux ans en ce mois de décembre. Il avait une copine et ça avait l’air sérieux. Moi, j’avais réussit à me dégoûter de moi-même, avec ces fichues histoires de cul sans aucun intérêt, finalement. A la fête du trente et un décembre, date anniversaire de la naissance de Vivi, je dus accepter cette relation. Peu après, Vivi voulut couper les ponts avec moi pendant un certain temps, vu que j’étais devenue soûlante. Enfin, Alex, un garçon de deux ans de moins que moi, donc en seconde, et qui, accessoirement m’intéressait aussi, s’était lui aussi trouvé une petite amie. Ainsi que le dit si bien Bruno Salomone dans son sketch du Lascar Papa, ce fut la goûte qui fait déborder le blase, ou bien encore, la cerise sur le Mac Do. J’en ai eu assez de tout ça et je me suis mise à collectionner un manga et à travailler un peu plus sérieusement. Quatre mois tranquilles, sans penser à l’amour, à part les rares fois où je voyais Alex et sa copine et où je me frappais la tête contre une vitre pour ne pas y penser.
         Ainsi, j’étais libre. Libre de cette prise de tête qui m’avait empoisonné l’existence depuis près de cinq ans. Mon manga s’est fini et j’ai voulu passer à autre chose. Alex était célibataire. Je me suis dit « Pourquoi pas ? » puis j’ai tenté ma chance, sans trop y croire. J’ai attendu trois jours sa réponse. Elle est venue sous forme d’un baiser. Un véritable baiser. Rien à voir avec Vincent ou Marc. Il m’a regardé, j’ai soutenu son regard, il s’est penché vers moi et m’a embrassé. A ce moment-là, j’ai eu un bug. Mes neurones n’arrivaient plus à fonctionner correctement. Mes mains se sont perdues sur ses bras, ses épaules, ses hanches. On a fini par se séparer puis il a pris ma main dans la sienne. Je ne sais pas combien de temps s’est passé. Puis, il est parti en me faisant un signe de la main. Puis, je me suis retournée pour rejoindre quelques copains dans le lycée et, n’y tenant plus, je me suis mise à courir, pleine d’une énergie que je n’avais pas ressentie depuis longtemps, devant d’autres élèves qui se moquaient de moi. Mais moi, je m’en fichais. J’avais trouvé quelqu’un qui éprouvait pour moi autre chose qu’une simple et stupide attirance sexuelle.

***

Cela fait un peu plus de deux semaines que je suis avec lui. Je ne regrette plus rien, à présent. On a encore rien fait, c’est sûr. Mais c’est mieux ainsi. J’ai essayé d’apprendre le sexe par mes propres moyens, c’était ma façon de me venger des autres et de moi-même, même si les autres ne sont au courant de rien. Je vais mieux, je ne déprime plus comme avant, j’ai vaincu ma déprime, j’ai pris ma revanche sur mon passé, sur ces salauds qui m’ont fait du mal. Mais, dans le fond, si ils ne m’avaient pas fait du mal comme ça, je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui. Alors, peut-être est-ce mieux ainsi ?Je n’ai plus de regrets. C’est la douleur qui m’a fait le plus grandir. Je me suis renforcée à son contact et aussi grâce aux amis que je me suis fais. Sans eux, je n’aurais pas réussi non plus. Comme quoi, il faut un peu de tout pour évoluer et, surtout, ne pas avoir peur de la souffrance. Si on ne souffre pas, le bonheur n’a plus aucun sens.
         Cela ne veut pas dire que j’ai pardonné aux autres. Je leur en veux toujours. Que voulez-vous, je suis capricieuse. Mais tout cela est bientôt fini.
         J’ai une mauvaise expérience sexuelle. Aussi, je me suis remémoré tout cela, avant de, peut-être, apprendre à mon gamin chéri ce que sont les choses de la vie. J’ai mal appris, je sais. Alors, peut-être bien que, finalement, c’est toi, Alex, qui m’apprendra ces choses de la Vie que je n’ai pas pu avoir. Qui sait…
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