Voici la traduction de That Night. Cette histoire sera vraisemblablement publiée dans un magasine québécois au printemps prochain, pour accompagner le reportage sur moi. Et les photos. Oui, moi aussi je trouve ça bizarre. Disclaimer: Pas à moi. Je suis pauvre. Ne me poursuivez-pas.
À vingt heures pile ce soir-là, House se tenait devant l’appartement de Wilson. Il était curieux d’enfin connaître ce que Wilson faisait de si secret l’autre matin mais, il était surtout heureux que Wilson veuille - enfin, qu’il ne soit pas radicalement opposé à- le lui dire. Les choses revenaient finalement à la normale entre eux. Mais en vérité, House espérait les rendre bien mieux que normales pour eux ce soir. Et pour de nombreux soirs après.
House avait ressenti pour la première fois la douleur de la perte quand Wilson et Amber commençaient à se fréquenter. Contrairement à ses autres femmes, il savait qu’elle pouvait le rendre heureux. Et peut-être était-il pessimiste, mais il savait que éventuellement, elle emmènerait Wilson loin de lui. Pourtant, il n’avait rien fait - enfin, rien fait de plus que d’habitude - pour les séparer. Il voyait à quel point son meilleur ami était plus heureux avec elle, et il ne pouvait lui enlever cela.
Et après la mort d’Amber, il avait complètement perdu Wilson. Pendant des mois, ils ne s’étaient pas parlés. C’était durant cette période que House avait finalement réalisé jusqu’à quel point il avait besoin de Wilson. Et maintenant que les choses entre eux étaient bonnes, il avait décidé que le moment était venu de le lui faire comprendre.
Wilson descendit les marches et salua House. Ils conversèrent pendant un moment en marchant, Wilson ignorant délibérément les questions de House quant à l’endroit vers lequel ils se dirigeaient. Mais pour une fois, House n’en était pas contrarié ; ses questions n’étaient qu’une distraction tandis qu’il attendait le bon moment pour mettre son plan en action. Il était nerveux, évidemment - le potentiel de tourner au désastre étant ici plus élevé que jamais - mais il avait aussi espoir. La façon dont Wilson marchait juste un peu trop près de lui, comment sa respiration s’arrêtait brusquement quand leurs mains se frôlaient, le nombre de fois qu’il tournait sa tête pour regarder House alors qu’ils discutaient; House pensait qu’il serait peut-être chanceux ce soir.
« Plus qu’à traverser cette ruelle et tu pourras finalement savoir ce que je faisais. »
Mais House ignora la blague. Une ruelle, sombre et déserte? Voilà sa chance.
Wilson n’avait fait que quelques pas dans la ruelle quand House le poussa brusquement contre le mur. Avant qu’il ne puisse se relever, House s’avança très, très près de lui. Il leva les yeux avec l’intention d’exiger une explication. Mais ce qu’il vit lui coupa le souffle. House le fixait intensément, ses éclatants yeux bleus remplis d’espoir et de désir. Leurs visages étaient si près l’un de l’autre, leurs souffles se mélangeaient. Puis House se pencha encore plus près. Et l’embrassa.
Le cerveau de Wilson, qui quelques secondes plus tôt était envahi par les questions, la confusion et des millions de pensées emmêlées, se trouva soudainement vide. Ses yeux se fermèrent automatiquement, il fut envahi par les sensations. Le froid du mur dans son dos. Le corps brûlant contre le sien. Les douces lèvres immobiles sur les siennes. Il pouvait sentir leurs cœurs battre trop vite l’un contre l’autre. Après une seconde de pure incompréhension, son corps pris le contrôle. Lentement, ses lèvres s’entrouvrirent et il répondit au baiser.
Comme si c’était le signal qu’il attendait, House laissa tomber sa cane et tira Wilson plus près. Le son du bois roulant dans la rue réveilla Wilson. Mais qu’était-il en train de faire? Avec House! Il se recula pour mettre un peu d’espace entre eux. Ils se regardèrent dans les yeux, tous deux respirant très fort, leurs joues rouges.
« Euh…qu’est-ce qu’on fait? » Wilson était surpris par sa propre voix si rauque.
« On s’embrasse. » House semblait confus et un peu méfiant. Il croyait que les choses se passaient bien et n’appréciait pas la pause.
« Oui mais…pourquoi? » Wilson pensait connaître la raison; la façon dont House était pressé si intimement contre lui donnait un bon indice, mais il voulait l’entendre de sa bouche.
House était incrédule. « Voyons, ne joue pas à l’innocent avec moi. ‘Oh House, sois devant mon appartement à 8 heures ce soir ‘ ’Oh House, passons dans cette ruelle totalement déserte et intime ou nous serons complètement seuls ’. Il imitait supposément la voix de Wilson mais celui-ci ne trouvait pas l’imitation très réussie, à moins qu’il ne parle avec une voix de fausset sans le savoir.
« Je ne crois pas avoir dit ça » Mais il ne pouvait s’empêcher de sourire un peu. Ce qui arrivait était surprenant mais aussi bienvenue. Même si House avait parfois tenu le premier rôle dans ses fantasmes et ses rêves, il n’avait jamais cru que c’était quelque chose qui pouvait vraiment se réaliser. Et il était heureux que ce soit le cas, même si quelque peu perturbé d’être si publiquement molesté.
House abaissa son visage dans le cou de Wilson et commença à l’embrasser, son souffle lui donnant des frissons alors qu’il parlait doucement. « Le fait est, Wilson. Je te veux. Et je peux sentir que tu me veux tout autant. » Même si Wilson avait voulu le nier, il n’aurait pu trouver assez de souffle pour formuler des mots. La bouche dans son cou alternait entre de doux baisers et de petites morsures qui le faisait frissonner des pieds à la tête. Quand les mains de House se posèrent sur ses fesses, il laissa aller un petit gémissement avant que House ne s’emparent de sa bouche à nouveau.
Son excitation lui donnait le vertige, la chaleur de House le brûlant partout où ils se touchaient. House gémit, captura brusquement les mains de Wilson avec les siennes et poussa son bassin contre lui. Éloignant les pieds de Wilson, il avança entre ses jambes, se frottant délicieusement contre l’autre homme. Il arracha sa bouche au baiser pour inspirer une bouffée d’air bien méritée. House fut très irrité quand Wilson se remit à parler.
« Attends, House! On nous attend quelque part. » Il insista quand House gronda seulement et recolla leurs corps d’une façon très distrayante. « Ne veux-tu pas savoir ce que je faisais l’autre matin? »
House glissa une main entre eux en murmurant contre les lèvres de Wilson, « J’ai trouvé quelque chose de beaucoup plus intéressant ici. »
Sachant clairement que les choses allaient rapidement dégénérer si House gardait sa main où elle était maintenant, Wilson poussa contre le torse de House pour le tenir un peu à distance. Heureusement, il connaissait House depuis assez longtemps pour ne pas être intimidé par le regard furieux qu’il lui lançait. « Allez. On doit y aller. »
House sembla le considérer pendant un moment, avec un air très irrité. Finalement, il acquiesça et fit un pas en arrière. Wilson se pencha pour ramasser sa cane et il sentit une main sur son derrière. « Mais tu paieras plus tard ce soir. » Le ton de voix de House était définitivement prometteur.
Wilson se releva et regarda House dans les yeux. « J’y compte bien. »