"Fac rime avec Fuck"bis

Sep 24, 2008 17:27

Ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah =___= (je m'arrête là, mais ce rire continue dans ma tête).

Promis, je m'étais dit que je ne me plaindrai pas, parce que, après tout, même si l'attente a parfois été un peu longue, les gens ont été super-gentils, et compétents (ça, c'était avant 15h). On commence par les côtés positifs : je suis étudiante à Paris III \o/ ; j'ai validé mon emploi du temps théâtre, et tout va bien pour le troisième semestre, il coïncide parfaitement avec celui d'Espagnol, j'aurai aucun cours en double \o/ ; j'ai seulement un cours qui pose VRAIMENT problème au quatrième semestre (les deux fois une demi-heure, je ne peux absolument rien changer, va falloir faire avec), et il faut que je fasse une lettre au prof concerné (mais les gens étaient plutôt optimistes pour les arrangements).
Parlons du charisme des équipes : administration générale et Etudes Théâtrales, agréables et particulièrement courtois. Pour l'UE libre, j'ai réussi à trouver un cours pas rempli, et ça pas été une mince affaire O_o en l'occurrence, le type qui s'est occupé de moi en Lettres était... arg, un gens "bien" XD. Il m'a vue hésiter devant une salle, m'a ramenée à la bonne, ne s'est pas énervé quand il s'est aperçu que je n'avais pas le papier des UE d'Etudes Théâtrales, m'a dit qu'on verrait ça dans une heure, parce qu'il devait aller manger. Une heure et demi plus tard (parce que le bureau Etudes Théâtrales a rouvert en retard, elles étaient parties plus tard), je reviens, il s'offusque gentiment en disant qu'il m'attend depuis un quart d'heure, et il lisait... une BD *hausse de sympathie notoire*

Après. Déchantons, déchantons ! Espagnol. J'arrive, armée de mes fraîches photocopies, attends patiemment. Quand c'est mon tour, j'ai droit à la remarque "Oui, mais les inscriptions pédagogiques, c'était la semaine dernière ; pourquoi vous n'êtes pas venue ? On peut pas tout gérer en retard..." "Mais je dépendais de la commission de la semaine dernière, j'ai reçu la réponse que ce matin ^^," "Ah làlà ! Deuxième année ? Il vous faut le papier rose, donc... attendez, y'en a par là" "Mais je l'ai ^^, Je l'ai reçu ce matin..." "Ah, alors complétez-le" *regarde le papier complété à l'encre bleu, joli contraste particulièrement remarquable sur du rose*. Dix minutes plus tard : "Alors, où vous en êtes ?" "Ben... c'est fait..." "Oh, alors donnez-moi ça, que je regarde". Dois-je considérer que j'en ai fini ? Que nenni ! "Ah. Mais là, dans votre validation, on vous demande de rattraper tel cours, mais il est dans votre planning pour cette année... je comprends pas..." "Je voulais vous demandez, justement, j'ai pas compris..." "Ah, je sais pas. Faut voir avec le bureau 447, vous pouvez revenir demain ?" "Et aujourd'hui ?" "Elle est pas là. Faudrait voir avec elle..."  *pensée du moment : Attendez un instant, j'ai oublié un document, mes ciseaux ; ma procédure personnelle consistera à vous réduire en morceaux*

Donc, j'y retourne pour ça =___=

Je pourrais m'arrêter là, MAIS je me suis dit que j'allais faire une longue note, voir, une très longue, si j'ai le courage d'aller chercher les fragments de débuts d'Entrées jamais postées.

Parlons de cette année.

Dans les couloirs, au milieu des étudiants qui sont plus ou moins dans la même galère que vous, on pense souvent à l'année à venir. D'une certaine manière, j'ai une certaine appréhension, plus pour le théâtre, tout simplement parce que je n'aime pas me retrouver dans un groupe de personnes inconnus (particulièrement au théâtre). Il faut attendre, que je les connaisse un peu, pour accepter, au moins dans ma tête, de faire des efforts, et éventuellement de me mettre un peu en avant. Ca va aussi avec le "professeur". Plus pour le théâtre parce que, intuitivement, on a une façon de jouer qui vient plus naturellement que les autres (moi, c'est l'espèce de sourire figé qui dit "je vais te bouffer, je m'amuse avec toi, mais rappelle-toi constamment que, parce que je t'aime, je te veux le plus de mal possible". Qui était "plutôt flippant", d'après ce qu'on m'a dit, mais je ne pense pas que le message que je ressentais sur mon visage est passé tel quel. Enfin, qui sait ? Faudrait réessayer, et demander, cette fois : que pensais-tu que je pensais ?). Il y a quelque chose qui résume assez bien les caractères, aussi, quand on essaie d'aller un peu plus loin (c'est toujours en approfondissant qu'on parvient à s'arracher à "notre jeu", j'ai l'impression ; enfin, je reste persuadée qu'on a tous quelque chose qui nous vient pratiquement toujours en tête, et qui ne demande qu'à être modulé pour s'adapter à presque toutes les situations. Une sorte de "plat à réchauffer", pas spécialement savoureux en soi).

Il faut dire que cette année va être dur, rien qu'à voir mon emploi du temps. Je commence à 8h le lundi, pour finir à 20h ; mon mardi est léger (je commence tard) ; le reste des jours est assez lour, et j'ai cours de 9h à 11h le samedi (donc, pour Chibi Japan, je pourrai quand même y aller, même si je serai sur place qu'à midi). Ca veut dire, les jours où je commencerai à 8h, qu'il faudra partir au moins vers 6h45 de chez moi (peut-être avant, ça dépendra des horaires de RER). J'ai pour moi un avantage : je me levais déjà à 6h, l'année dernière, "pour relire un peu des fiches", voir, pour émerger, tout simplement. Je ne pense pas que je rongerai mes nuits sur des copies qui ne veulent pas se remplir, cette année. Mais, quand même : je serai limitée dans beaucoup de choses. Cinq longues semaines pour comprendre ce que c'est, d'être en double-cursus en fac (et sans avoir vraiment pu choisir ses horaires). Après, une semaine de vacances, et ça sera reparti.
J'angoisse un peu pour le "niveau". Le théâtre est quelque chose d'assez flou dans ma tête, ou, du moins, je reste assez facilement influençable sur la question (interprétation/incarnation, "spectateurs", évolution historique, quelle prise de partie dans les vers...). Bien sûr, rien que pour l'amour-propre, ça n'est pas quelque chose "à montrer", et je pense que je vais vouloir jouer à la "pas vraiment angoissée, et puis voyons, avant d'avoir peur" (le mouvement naturel qui me vient pour me cacher mon "j'ai peur"). Je ne sais pas si la plupart des gens se connaissent ; je ne sais pas de qui je me rapprocherai (parce que, soyons honnête, je ne vais pas me refaire le coup du "je ne m'entendrai avec personne" cette année. Même si j'ai du mal à concevoir que ça puisse être aussi intense que cette année, étant donné qu'on a été liés par une adversité colossale - l'Hypokhâgne), ni à partir de quel moment je me rapprocherai d'eux. C'est un sentiment un peu étrange, de se dire qu'on fera sans doute plus que côtoyer des personnes qui sont pour l'instant sans visage et sans personnalité.

Mais j'ai envie de réussir. J'ai envie d'apprendre à me débrouiller, et, l'année prochaine, éventuellement, d'aider "les HK" (ceux que j'ai connus comme étant des HK) à comprendre comment marche l'université. J'ai envie d'en retrouver dans les cours ; j'ai envie d'avoir le sentiment de comprendre que "tout n'était pas vain", "tout n'était pas gratuit" : qu'il y a quelque chose de flexible dans l'univers des études sup', et que, si les visages familiers peuvent s'éloigner, ils peuvent aussi revenir.

C'est un sentiment un peu détestable, de ne pas trouver sa place. En hypo, j'avais mal supporté que des gens viennent "attirés par le sac". Finalement, je crois que je le prendrai bien plus rapidement, du moment que ça me permet de ne pas être seule. Par contre... il y a une limite que je me garde : je ne donnerai pas d'adresse MSN rapidement. Ca serait cruel envers d'autres, de le faire alors que j'ai si longtemps bloqué ça l'année dernière, pour une raison qui était déjà périmée ("Je ne veux pas être trop proche d'eux", ou, plutôt, "Je ne veux pas qu'ils soient trop proches de moi"). Vrai que ça peut paraître anodin, mais, pour moi, ça reste révélateur et symbolique.

Je regarde presque toujours dehors, lorsque je suis dans le RER ; j’ai beaucoup de mal à y lire (à y écrire, n’en parlons pas). Le paysage ravive pas mal de choses, et il suffit d’écouter les « vieilles compilations » pour que tout un tas de choses ressurgisse. Cette compilation-là datait d’il y a deux ans, et, dans ma tête, il s’est passé une foule de choses, en deux ans. Je ne peux pas dire grand chose d’autre, à part : « c’était enrichissant ». Bien sûr, il y a des regrets, bien sûr, il y a des non-dits, et je n’ai pas pu m’empêcher, encore une fois, de m'imaginer (dans un scénario imaginaire) en train de siroter un mocha blanc, l’air un peu indifférent, et dire « C’est avec beaucoup de retard, tu sais, mais, en fait : je t’aime ». Dans ce scénario-là, s’il y a bien une conclusion heureuse, c’est de me dire dans ma tête « Je t’ai aimé, maintenant, je peux continuer sans regret, ce n’est plus un non-dit. » ; et ça m’irait largement, dans l’état des choses.

J’ai repensé au lycée. Aux couloirs, finalement « étroits », dans lesquels il était si difficile de progresser aux intercours ; à nos façons d’essayer de communiquer, en hurlant au travers de l’épaisse cacophonie, pour finalement la renforcer un peu plus ; aux sourires de chacun ; aux moments de fous-rires ; à la sortie de l’Institut Perrault, avec la découverte des bandes dessinées pour enfant : à ce moment, j’avais vraiment eu l’impression de saisir quelque chose ; l’idée que, peut-être, « ce qu’on peut rechercher » se trouve-là, dans ces dessins destinés à un autre âge, et qui, en fait, renferment tellement de choses. L’ambiance tranquille de cette pièce, avec la lumière de l’extérieur (pas spécialement un beau temps, il y avait beaucoup de nuages, mais lumineux), les thés aux fruits rouges à profusion, le petit groupe des TL et Madame C., en s’échangeant docilement les volumes, et en oubliant pour un petit moment que le Bac était dans un mois.

J’ai repensé aux stages de natation. Les ambiances froides, à Cannet (Toussaint, deuxième année) et Aix-les-Bains (avril), avec la neige, pour la deuxième ; ma découverte de l’Assassin Royal, pour la première, avec Dead Boy’s poem, qui convenait si bien à l’ambiance du premier tome, dans ma tête (« An ocean soul, a lonely soul… »). Les crêpes, dégoulinantes d’huile et ratatinées, un cuisant échec culinaire finalement enduit de Nutella et avalé devant Shrek ; la série de papillon (je ne m’en rappelle plus avec précision), finie « sans palmes » parce que j’avais mal au dos, et, avec la satisfaction, une fois terminée, d’avoir accompli quelque chose, d’être allée plus loin que je n’aurais cru avant la série ; l’eau glacée du matin, en bassin extérieur, où le moment de courage se trouvait dans le saut dans la piscine.

A Epinal (Nouvel An, première année), le « premier stage », la partie de Karts, sauvagement massacrée, et celle de Bowling, un peu moins pitoyable ; la fois où, « trop fatiguée », et mue par une énième volonté d’isolement, j’étais restée au centre (avec Clémence, finalement, et non pas seule), alors qu’il faisait sombre, et que l’endroit aurait pu inspirer n’importe quel film d’horreur.

A Aix-les-Bains, la piscine couverte, où, en séance de PPG, on pouvait voir (malgré la nuit) la neige tomber ; les séances d’étirements, un peu plus en hauteur ; l’après-midi ski ; les chambres, où je dormais à gauche, en dessous.

J’ai repensé à l’escalade, au collège. Les tiraillements des muscles, les rires, les retournements des exercices en jeu, où, parfois, celui qui assurait s’amusait aussi à se balancer avec l’autre, leurs deux poids se compensant ; le sentiment de libération, une fois arrivée dans un creux ; le sentiment d’urgence joyeuse, entre la fin des cours et le début du cours. Une fois, l’année où Karine m’entraînait, après l’escalade, l’entraînement « où j’étais seule », avec une série papillon : l’harassement, les tiraillements poussés à leur paroxysme, après.

J’ai repensé au collège, dans sa globalité. La cour, trop grande, en fait, lieu de toutes les disputes ; le club théâtre, à midi, après lequel, la première année, les externes venaient manger avec les demi-pensionnaires à la cantine, tout en amenant leur propre repas, et les tables de huit transformées pour quatorze personnes (avant qu’on nous interdise de manger nos repas amenés là-bas) ; le voyage en Italie, saccadé, pour moi, par ces hauts le corps incessants ; les amitiés formées et déformées ; les sentiments d’unité qui disparaissaient l’année suivante, parasités par la gêne, l’hésitation, l’incapacité de s’excuser si on s’est ignorées une fois. La « sale époque », où les victimes pouvaient devenir bourreau en un éclair, où l’incompréhension régnait, mais parsemée, par-ci par-là, d’éclairs amicaux, et ces rires, toujours ces rires, même avant que l’on puisse apprendre l’autodérision.

Je constate que, de la même manière que l’a fait le collège, le lycée « s’éloigne de moi ». J’ai l’impression, en faisant ressurgir des souvenirs, que ce sont ceux d’une autre personne, ou d’un roman lu dont il ne reste que quelques bribes ; quelque chose de touchant, de poignant, oui, mais qui ne peut être considéré comme un morceau de mon expérience personnel. Ce qui ne met pas « les personnes du lycée » dans le même sac : avec elle, j’ai l’impression de commencer de nouveaux rapports, plus durables ; mais ça n’est plus non plus « celles du lycée ». Elles ont changé, et j’ai changé. La preuve, c’est Flo qui l’a dit, et je compte sur Flo pour saisir ce genre de choses. Elle avait l’air contente pour moi, et je crois que son regard disait « tu as continué de t’ouvrir ». On ne s’est pas vues assez longtemps pour prendre totalement consciences des changements qui se sont opérés, en un an. Ou, alors, je n’ai pas eu le sentiment que Flo avait changé.

Mais cette année a vraiment été longue. Quand j’y repense, c’est un sentiment plutôt « doux », dans sa globalité. Je n’ai pas encore trouvé « sa couleur », mais elle devrait bientôt apparaître dans ma tête (jaune pour la sixième ; bleu foncé pour la cinquième ; rouge pour la quatrième…).

Je relis les premières lignes : ou comment voir que j’ai mis plus d’une heure, pour taper ceci. Le ton, dans ma tête, a complètement changé. Je sais vraiment pas rester énervée, en fait… (et puis, y’a de moins en moins de smileys).

Bref, cette note non plus n’avait pas prétention à l’utilité, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire (et puis, je me prive de relecture, tant pis pour les phrases fumeuses, j’avais pas non plus prétention à la clarté).

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