Nuit de noces - nicolaï, lidiya

Jan 18, 2008 07:57


Titre: Nuit de noces

Auteur: Isil

Personnages: Nicolaï, Lidiya, Yelena, Irina

Rating: NC-17

Disclaimer: Ils sont tous à moi ^o^

Notes: Holy fuck o_O "kof kof" Euhh... Bon anniversaire Messa!! ^o^
Notes de la traduction: Malen'kaya = petite fille (en gros ^^)

Lidiya soupira en sortant de l’atelier. Saluant deux collègues d’un geste amical, elle resserra son manteau pour lutter contre le froid de Décembre, et entreprit le court trajet de son travail à l’école pour aller y chercher Yelena.

Elle avait des horaires convenables, à l’atelier de couturières où elle avait trouvé une place, elle avait une voisine adorable qui acceptait de garder Irina, sa fille cadette tous les jours, l’école était tout près de chez elle, et Yelena s’y plaisait. Tout allait pour le mieux.

Ça faisait maintenant plus de deux ans qu’ils étaient arrivés aux États-unis, et elle parlait maintenant la langue avec confiance, même si les mots lui faisaient souvent défaut. La petite maison que lui avait trouvé le Seigneur Marküs, un ami du Seigneur Benedikt, était parfaite, ni trop petite, ni trop grande, et le quartier sorcier n’était somme toute pas si effrayant que ça. Bien sûr, elle ne pouvait pas inviter ses collègues chez elle, puisqu’elle ne travaillait pas en milieu sorcier, mais ça n’avait pas trop d’importance. Elle n’avait pas encore de vrais amis au travail, de toute façon, et ses filles lui prenaient tout son temps libre.

Oui, tout allait bien, et pourtant… Il y avait juste une chose qui détonnait dans ce joli tableau qu’était sa vie : Kolya n’était pas souvent là. Oh, bien sûr, elle avait souvent des nouvelles, par le Seigneur Marküs, qui venait régulièrement lui rendre visite, ou par les longues lettres toutes raturées que Kolya lui-même leur envoyait à toutes les trois, mais ce n’était pas pareil… Il était souvent ailleurs, trop souvent, parfois pendant plusieurs semaines, et tout simplement, comme un mari à sa femme, il lui manquait.

Ce qu’il faisait était important, surtout en cette période. Elle était fière de lui, fière que Benedikt l’aie choisi pour accueillir aux États-unis les nombreux sorciers qui fuyaient l’Europe de l’Est et les persécutions de toutes sortes. Mais il lui manquait, égoïstement.

Noël approchait, et elle ne savait même pas s’il serait rentré à temps… Parfois, elle se demandait s’il se languissait, lui aussi, autant qu’elle, puis elle se secouait. C’était Kolya… bien sûr qu’elle lui manquait. Les petites aussi, devaient lui manquer…

Elle arriva devant l’école avec un peu de retard, la majorité des enfants ayant déjà quitté les lieux avec leurs parents, et s’inquiéta de ne pas voir Yelena l’attendre devant la grille. Elle relativisa en se disant que les maîtresses avaient dû la faire rentrer pour qu’elle n’attende pas dans le froid, et elle pénétra dans la cour. Après seulement quelques pas, elle était hélée par la maîtresse de Yelena, une vieille italienne rude mais profondément juste et adorée par ses élèves.

« Madame Federovich ! » l’appela t’elle. « Votre fille est dans la classe, au chaud. »
« Ah, Madame Patrizi, bonjour… Je suis un peu en retard, je m’en excuse… »
« Bah, vous travaillez dur, votre fille le dit assez ! Ne vous excusez pas ! De toute façon, Yelena a de la compagnie. »
« De la compagnie ? » s’étonna Lidiya. Sans doute était-ce une camarade qui attendait elle aussi sa mère…
« Oui. Votre mari, charmant jeune homme, dois-je dire, lui a fait la surprise ! Vous dites qu’il travaille du côté de Washington, c’est ça ? Il a dû arriver par le train de 15 heures… »
« Mon mari ? »

Sans même répondre, sous le regard amusé et indulgent de la vieille maîtresse d’école, elle se précipita à l’intérieur, accueillie par le sourire extatique et excité de sa fille, dans les bras de Kolya.

« Maman, regarde ! Kolya est rentré ! »

Elle aurait bien dit qu’elle voyait bien, elle aurait bien accueilli poliment Kolya, mais elle ne put faire rien d’autre que se jeter dans ses bras avec un petit cri ravi. Il la serra contre lui d’un bras avec un rire tendre, embrassant ses cheveux.

« Bonjour, Lidiya… » la salua t’il avec un sourire taquin.

Elle lui cogna doucement le bras pour qu’il ne se moque pas d’elle, mais resta contre lui. Il déposa Yelena par terre, l’envoya mettre son manteau et chercher ses affaires, puis se tourna vers elle.

« Ça va ? »
« Je suis contente que tu sois là, Kolya… » sourit-elle. « Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu rentrais ? »

Il sourit, malicieux.

« Surprise ! »
« Homme indigne ! » le sermonna t’elle, faussement irritée. « La maison n’est pas rangée, je n’ai rien prévu à manger pour ce soir, et toi tu débarques comme ça sans rien dire. Tu pourrais avoir un peu plus de considération ! »

Il rit, peu perturbé par ses remontrances, et resserra son bras autour d’elle.

« Tu m’as manqué, Lidiya… J’irai faire les courses pour ce soir, si tu veux, et je te promets que je suivrai à la lettre la liste, cette fois ! Et ça te laissera le temps de ranger un peu, si c’est si grave que ça, hm ? »

Elle le regarda dans les yeux, se noya dans la tendresse qu’elle pouvait y lire, et soupira, incapable de rester fâchée contre lui.

« D’accord… » souffla t’elle tandis que Yelena revenait.
« Parfait… Allez, viens, malen’kaya, on rentre à la maison, » lança Kolya à leur fille, en la reprenant dans ses bras.

Lidiya sourit. A la maison…

Elle le laissa la guider dehors, vers leur quartier, l’invitant à lui faire une liste de ce qu’il devrait acheter. Elle lui fit répéter plusieurs fois, sous les rires de leur fille, mais finalement, Kolya tint sa promesse, et revint des courses avec ce qu’elle lui avait demandé, même si, selon les dires de Yelena, qui avait insisté pour l’accompagner, il dut se faire violence plusieurs fois.

« Du chocolat aurait été superflu, » insista Lidiya en rangeant les courses.
« Un peu de chocolat n’est jamais superflu, pas vrai, Irinushka ? » répliqua Kolya en agitant sa poupée devant Irina, qui s’en saisit avec un cri joyeux, avant de tendre les bras à son père.

Lidiya le regarda du coin de l’œil prendre la petite et la serrer contre lui en lui murmurant des petits riens à l’oreille, la faisant gazouiller joyeusement. Elle sourit et le laissa profiter de sa fille pendant qu’elle cuisinait en chantonnant.

« Qu’est-ce que tu prépares de bon ? » demanda t’il innocemment quelques minutes plus tard, en venant se camper juste derrière elle, Irina accrochée à son cou et Yelena à sa taille.
« Quelque chose qui ne cuira pas si je vous ai dans les pattes ! » s’exclama t’elle en brandissant sa cuillère en bois. « Je vous connais, vous allez chahuter et me distraire ! Allez, ouste ! »

Il se mit à rire, rejoint par Yelena, puis par Irina, et ils battirent retraite dans le salon, d’où s’échappèrent rapidement les notes de la radio et des rires. Lidiya se laissa bercer par ces sons familiers et cuisina par automatisme, se demandant en souriant ce qu’ils pouvaient bien fabriquer à côté qui était si bruyant.

Plus tard, à table, Yelena, les joues encore rouges d’excitation, expliqua que Kolya lui avait donné un cours de danse.

« Vraiment ? » sourit Lidiya en faisant manger Irina avec difficulté.
« Oui ! C’était drôle, tu sais ! Quand je raconterai ça à mes copines, après les vacances... » s’extasia Yelena en mangeant de bon appétit.
« C’est vrai que Kolya est un très bon danseur, » confirma Lidiya.
« Le meilleur ! » confirma la petite.
« Pourquoi, tu as dansé avec beaucoup de monde, mon cœur ? » la taquina Kolya.
« Non, mais même ! Je sais bien que c’est toi ! » répliqua t’elle avec une conviction qui les fit sourire.
« Vraiment ? Pourtant, tu sais, je connais des meilleurs danseurs… Tiens, ce que je t’apprenais tout à l’heure, la valse… Et bien, le Seigneur Benedikt la danse bien mieux que moi ! »

Yelena leva les yeux au ciel.

« Ben oui, mais le Seigneur Benedikt, c’est pas pareil ! »
« Et pourquoi ça ? »
« Parce que, si ça se trouve, c’est lui qui l’a inventée, la valse ! »

Kolya éclata de rire, étalé sur sa chaise. Lidiya secoua la tête, en riant, elle aussi, et caressa tendrement la joue de sa fille.

« Et bien tu pourras lui poser la question quand on le verra pour Noël ! D’ailleurs, fais moi plaisir, malen’kaya, fais le ! » ricana Kolya en s’essuyant les yeux.
« D’accord ! » accepta de bonne grâce Yelena, excitée à l’idée de revoir le Sire de son père.

Cette excitation dura jusque tard dans la nuit. Ravie du retour de Kolya, de la perspective des vacances qui commençaient et de Noël, Yelena refusa d’aller se coucher à l’heure habituelle, et Lidiya n’eut pas le cœur de lui interdire de rester plus tard pour profiter de Kolya. Il les fit danser, toutes les deux, accompagnées de la musique à la radio, et des gazouillis d’Irina dans un coin, en train de jouer avec son hochet.

Finalement, la petite s’endormit sur le canapé, tandis que Lidiya avait le privilège de la dernière danse. Dans le petit salon, ils devaient sans cesse faire attention à ne pas cogner les meubles, mais elle n’avait pas envie que la musique s’arrête. Quand elle le regardait dans les yeux, elle pouvait voir combien elle lui avait manqué, combien il était content de la revoir, et elle était toujours aussi touchée qu’il la laisse ainsi lire en lui.

Tout en chantonnant avec la mélodie, il la faisait tourner gracieusement, sans jamais la lâcher, ses doigts accompagnant le moindre de ses gestes, et ce contact si subtil la fit rapidement frissonner.

« Il se fait tard… » souffla t’elle quand la musique s’arrêta. « Je vais aller coucher les filles… »
« Non, laisse moi faire, » la coupa t’il, et quand elle fit mine de protester, il fit une moue suppliante. « S’il te plait ? »

Elle sourit, lui caressa la joue par réflexe et le laissa s’occuper des petites, pendant qu’elle se préparait pour la nuit. Finalement, ne le voyant pas venir dans la chambre, elle sortit dans le couloir, frissonnant un peu et se frottant les bras, que sa chemise de nuit ne recouvrait pas.

« Kolya ? » souffla t’elle pour ne pas réveiller ses filles.

La porte de la cuisine en bas s’entrouvrit, et il lui fit signe avec un sourire. Soupirant, elle descendit le rejoindre et le trouva en train de faire la vaisselle. Elle s’arrêta, interdite, quand lui revint soudain en mémoire un jour aussi froid, il y a deux ans… La veille, elle avait cru que son monde s’écroulait, quand Kolya lui avait annoncé la mort de son Andrei, et ce jour là, Kolya, encore lui, posait la première pierre d’une nouvelle vie et l’invitait à venir avec lui, ici, aux États-unis…

« Ça ne va pas ? » s’inquiéta t’il en se rapprochant.

Elle le dévisagea, se rappelant encore une fois combien il lui avait manqué. Elle le regarda bien en face, compta les jours depuis qu’ils étaient mariés, et se rappela tout ce qu’il avait fait pour elle. Elle réalisa combien elle le connaissait, maintenant, ses petites habitudes, ses goûts, elle comprit qu’il s’agissait vraiment de son homme, de son mari… Elle sourit en comprenant qu’il était à elle, comme elle était à lui, tout d’un coup, et qu’il leur manquait une chose pour se connaître enfin… Et elle comprit.

Il l’avait attendue… Pendant deux ans, il avait attendu, sans impatience, qu’elle soit enfin prête pour lui… Il était tout près d’elle, maintenant, l’air toujours un peu soucieux de ne pas avoir eu de réponse à sa question, et elle lui sourit, posant une main sur sa joue.

« Kolya… » souffla t’elle tout bas. « Feras-tu de moi une femme honnête, ce soir ? »

Il plongea ses yeux dans les siens, d’abord surpris, et elle s’efforça de lui faire passer toute sa confiance. Elle était sa femme, et elle voulait l’être… jusqu’au bout.

Il lui prit le menton, la dévisagea encore une seconde, puis il l’embrassa.

Elle pouvait sentir contre son dos le rebord du plan de travail, un peu douloureux, mais rien n’avait d’importance, que les lèvres de Kolya sur ses lèvres, la faisant sienne. Il l’embrassait avec la passion d’un homme amoureux, la tendresse d’un frère et la timidité d’un enfant tout à la fois, mais ses gestes étaient sûrs.

Elle frissonna et se colla contre lui quand il posa enfin ses mains sur elle, ses doigts virevoltant dans son dos, sur ses bras, des caresses sans fin, sans la laisser respirer, soupirer ou gémir.

Leurs lèvres toujours soudées, elle l’agrippa par le biceps, se dressant sur la pointe des pieds, l’autre main allant se perdre avec délice dans ses cheveux blonds. Elle s’y accrocha quand il rompit le baiser et que ses lèvres humides glissaient vers son cou pour le parsemer de baisers. Elle eut un frisson d’adrénaline, réalisant à quel point elle devait le tenter, ainsi, le souffle coupé par le désir et le cœur battant à tout rompre, mais ne le repoussa pas. Au contraire, elle rejeta la tête en arrière et gémit doucement quand une main sûre vint taquiner sa poitrine.

« Lidiya… » l’entendit-elle murmurer dans son cou, son prénom roulant comme une caresse sur sa peau. « Tu sens si bon… J’ai envie de toi, Lidiya… »

Elle avait attendu ces mots deux ans, deux longues années passées, seule dans son lit, à faire son deuil de son premier amour, puis à attendre le deuxième… Elle les avait attendus si longtemps qu’ils lui semblaient comme la plus intime, la plus délicieuse des caresses. Elle ouvrit la bouche pour y répondre, avouer son propre désir, mais rien ne franchit ses lèvres qu’une exclamation de plaisir étouffée.

Kolya avait abandonné ses seins et fait glisser sa main le long de son ventre, passant sur sa hanche pour finir sous sa chemise de nuit, remontant le tissu léger en même temps qu’il explorait sa cuisse. Elle ne portait rien sous sa chemise, prête pour la nuit, et elle aurait rougi s’il lui en avait laissé le temps.

« Kolya ! » gémit-elle en se mordant la lèvre.

Sans lui laisser le moindre répit, Kolya l’embrassa de nouveau et cueillit sur sa langue le cri qu’elle poussa quand ses doigts prirent possession d’elle de la plus douce des façons. Elle se mit à onduler lentement du bassin sous les caresses, accrochée à lui, oublieuse de tout sauf de la chaleur grandissante dans son bas-ventre, naissant de ses doigts. Elle ne le sentit pas défaire les boutons de sa chemise de nuit, ni en écarter les pans suffisamment pour pouvoir caresser ses seins désormais nus, les embrasser, leur faire l’amour de ses lèvres et de sa langue, rajoutant à son excitation…

Il murmura quelque chose contre ses lèvres, et elle entendit un petit son étouffé, comme un morceau de bois tombant à terre. Rouvrant des yeux qu’elle ne se rappelait même pas avoir fermés, elle l’interrogea du regard, mais il secoua la tête avec un sourire gourmand, et elle se perdit une seconde dans ses pupilles, rendues presque noires par le désir.

Il retira ses doigts délicatement, la faisant gémir à nouveau, de frustration, cette fois, mais elle n’eut pas le temps de reprendre son souffle. Sa main glissa sous sa cuisse, la redressant, l’ouvrant, et elle rougit un peu, exposée comme elle l’était devant lui. Elle avait le souffle court, sa poitrine se soulevant rapidement, et il avait du mal à la quitter des yeux tandis qu’il luttait avec ses propres vêtements.

Il se battit une seconde avec sa ceinture, et elle sourit, faisant négligemment glisser un doigt dans son cou, sur son épaule, puis sur son sein, là où, quelques secondes plus tôt, il avait encore ses lèvres, en une caresse nonchalante et tentatrice.

« Dépêche toi, Kolya… » souffla t’elle. « Dépêche toi… »

Il jura entre ses dents, vint à bout de son pantalon, et se dénuda d’un geste empressé. Elle sentit son cœur s’emballer encore plus quand il se rapprocha, la main sur sa cuisse l’exposant un peu plus, et elle se laissa aller sur le plan de travail, à moitié allongée, appuyée sur les coudes.

Il l’embrassa et elle frissonna quand il se colla à elle, en sentant son sexe effleurer le sien, puis il la laissa respirer, la regardant dans les yeux.

« Je veux entendre ta voix, » expliqua t’il d’une voix un peu rauque.

Elle jeta un coup d’œil vers la porte qui donnait sur les escaliers, craignant de réveiller une des petites, mais il secoua la tête, lui murmura qu’elles ne les entendraient pas et se pressa un peu contre elle, en elle. Sans attendre, il prit possession d’elle d’un mouvement fluide, et elle eut un long gémissement étranglé.

Elle agrippa à nouveau son bras, son épaule, cherchant un point d’ancrage, mais il n’y en avait pas, car il se mit à bouger lentement en elle, avec des soupirs et des grognements de plaisir. Elle pouvait le sentir en elle, la marquant comme sienne à chaque pénétration, faisant vibrer tout son être, et elle se laissa submerger par ce qu’il faisait naître en elle. Elle accueillit chaque coup de reins avec des gémissements, le suppliant d’aller plus vite, de ne pas s’arrêter, répétant son prénom car il était bien la seule chose au monde pour elle, à cet instant là, tandis qu’il lui faisait l’amour avec abandon.

Elle aurait voulu rester ainsi pour toujours, submergée de plaisir, à l’accueillir en elle de plus en plus vite, de plus en plus délicieusement, mais au creux de son ventre, la brûlure s’était faite volcan. Son souffle toujours plus court, elle entoura sa taille d’une jambe tremblante, pour accentuer la pénétration, l’attira à elle pour un long baiser, qu’elle rompit soudain, rejetant la tête en arrière quand l’orgasme la cueillit presque par surprise.

Elle étouffa un cri en se mordant les lèvres et sentit son corps se contracter autour de lui, le faisant gémir à son tour. Elle accueillit ses derniers coups de reins, désordonnés, le corps alangui, et soupira en le sentant se répandre en elle, les yeux fermés et le visage contracté par le plaisir.

« Kolya… » soupira t’elle quand il se laissa aller contre elle, lui offrant le poids délicieux de son corps.

Elle le serra contre elle, caressant son dos, l’esprit encore embrumé de plaisir. Elle sourit quand il se mit à parsemer son épaule de baisers paresseux, maladroits, et elle se redressa un peu, glissant une main sur sa nuque pour le faire la regarder.

« Je t’aime, Nicolaï… » déclara t’elle, un sourire aux lèvres.

Il la regarda, comme pétrifié, puis sourit à son tour, un sourire comme un soleil levant, lent, progressif et finalement éblouissant. Puis il l’embrassa, longuement, profondément, avant de rompre le baiser pour la regarder.

Elle frissonna un peu quand il se redressa, dénudée comme elle l’était, et il fronça les sourcils en l’apercevant. Il se retira précautionneusement, la faisant soupirer, puis referma soigneusement sa chemise de nuit, avant de la prendre dans ses bras avec délicatesse. Elle avait l’impression d’être une poupée fragile, à voir comment il la traitait, mais elle ne s’en offensa pas, et appuya sa tête sur son épaule.

Il monta rapidement les escaliers après avoir ramassé sa baguette, par terre, rejoignit leur chambre et la déposa sous les couvertures. Elle lui sourit et lui fit signe de venir la rejoindre, rechignant curieusement à parler, comme si elle avait peur de gâcher le moment.

Il hocha la tête et se déshabilla rapidement, se glissant au lit à côté d’elle. Elle vint se blottir dans ses bras avec un petit bruit ravi, et ferma les yeux. Elle le sentit lui caresser les cheveux d’un geste paresseux, hypnotique, et quelques minutes plus tard, elle s’endormit, le sourire aux lèvres.

Elle rêva de lui, d’eux quatre, une famille. Elle rêva que Kolya restait avec elles, qu’il vieillissait avec elle, elle rêva de son beau visage mûrissant, des rides de sourire apparaissant au coin de ses yeux, elle vécut toute un vie dans ce rêve, sans cesser de sourire, même à la fin. Quand elle rouvrit les yeux, réveillée par un mouvement, à côté d’elle, elle le trouva debout, en train de se rhabiller.

Un instant, elle fut comme glacée, mais quand il se tourna vers elle, alerté par ses sens vampiriques, il lui offrit un sourire tendre, de ceux qui la faisaient rougir, et elle se détendit, un peu rassurée. Il grimpa sur le lit, et l’embrassa doucement, lui caressant la joue.

« Il est encore tôt, » lui dit-il. « Dors encore un peu… »
« Où vas-tu ? »

Il sourit et fronça le nez en une grimace qu’elle trouva adorable.

« Me trouver quelque chose à manger, » répondit-il avec tact.

Encore à moitié endormie, elle choisit de ne pas penser à ce qu’il y avait derrière ces mots, et elle hocha la tête, se rallongeant.

« A plus tard… » murmura t’il en effleurant son front de ses lèvres, avant de quitter souplement le lit, et la chambre, silencieusement.

Elle soupira, un peu troublée et triste de se retrouver seule dans le lit. Son rêve était encore présent dans son esprit, mais s’il l’avait faite sourire, il laissait derrière lui un goût amer. Elle se tourna sur le côté et avisa les couvertures un peu rabattues, à l’endroit où Kolya avait dormi, et elle roula dans le lit pour se blottir de son côté.

Les larmes lui montèrent aux yeux. Les couvertures étaient froides, désespérément froides, à tel point qu’elle en frissonna. C’était là la pire façon pour elle de reprendre pied dans la réalité. Il ne resterait pas avec elles… Ils ne vieilliraient pas ensemble, tous les deux…

Elle se mordit la lèvre et retourna de son côté du lit, tirant les couvertures vers elle pour se réchauffer un peu. Elle ferma les yeux sur ses larmes, et chercha l’oubli dans le sommeil.

Cette fois-ci, elle ne rêva pas, et le rayon de soleil qui vint la réveiller la mit de bonne humeur. À la lumière du jour, tout était toujours plus léger, moins effrayant, disait toujours Andrei… C’était vrai.

Elle percevait le bruit de la radio, dans la cuisine, en bas, le rire musical de Yelena, et celui, plus enfantin, d’Irina. Elle se leva en entendant Kolya lancer quelque chose qui fit à nouveau rire Yelena, et, passant devant le miroir, elle se composa une expression sereine, sans trop de difficultés. Il était là, se dit-elle en descendant dans la cuisine. Il était avec elles, il les aimait, et il serait toujours là… Le reste n’avait pas d’importance.

Elle entra dans la cuisine, saluée par un éclat de rire général.

« Maman ! »s’exclama Yelena en sautant de sa chaise. « Tu te lèves enfin ! Kolya nous racontait des histoires de quand Papa et lui étaient jeunes ! »

Elle embrassa sa fille avec un sourire, jetant un regard soupçonneux à Kolya, qui faisait manger sa purée de fruits à Irina avec un talent qu’elle aurait aimé posséder.

« Tu n’étais pas en train de leur raconter l’histoire du pommier du vieux Zolnerowich, n’est-ce pas, Kolya ? » demanda t’elle, sévère.
« Noooon, voyons ! » la rassura t’il sans aucune conviction.

Il fit une grimace qui fit rire Irina, et en profita pour enfourner une cuillère de compote dans sa bouche, qu’elle accepta de bonne grâce, pendant que Yelena se rasseyait en riant.

« Kolya nous a fait le petit déjeuner, tu sais, Maman, » expliqua t’elle comme s’il s’agissait là d’un évènement.

Lidiya sourit à nouveau et huma l’air.

« Ça ne sent pas le brûlé, pourtant… » répondit-elle innocemment, déclenchant un nouvel éclat de rire chez sa fille aînée.
« Heeeey ! » protesta Kolya. « Je suis capable de préparer un petit déjeuner, quand même ! Tiens, assieds toi ! »

Il la guida jusqu’à une chaise, puis se campa au milieu de la cuisine, le doigt levé en un geste docte.

« Regarde ça, un vrai petit déjeuner américain ! »

Il sortit, à grands gestes théâtraux, un bol du placard, un paquet de corn-flakes et une bouteille de lait, avant d’aller chercher une cuillère dans un tiroir. Sous les éclats de rire de Yelena, il versa les céréales dans le bol, puis rajouta du lait, y planta la cuillère et déposa le tout devant elle avant de s’incliner.

« Avec les compliments du Chef ! »

Elle eut une moue impressionnée, hocha la tête, et prit une cuillère de céréales, comme pour goûter.

« Et c’est mangeable, en plus… » s’extasia t’elle, amusée.

Kolya rit doucement avant de retourner à sa tache de nourrir sa fille. Yelena lui quémanda une nouvelle histoire, et il obtempéra avec enthousiasme. Lidiya les regarda interagir, puis elle baissa les yeux vers son bol et l’entama avec un sourire, plus en paix avec elle-même qu’elle ne l’avait été depuis un moment.

Son mari était rentré à la maison.

FIN.

nicolai

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