Mar 18, 2010 09:01
La lecture du moment est celle de « 44, un an de vie de vie d’écrivain à la maison» ( traduit parA.Nehoff, ed. Christian Bourgois, de Kirsty Gunn, auteur néo zélandaise de Pluie, Featherstone ou bien encore le garçon et la mer entre autres.
Le principe est assez simple, l’idée lui est venue le soir de ses 44 ans, au restaurant, alors qu’elle empêchait l’une de ses filles de jouer avec la nourriture et répondait aux questions de son mari concernant ce grand roman que tout le monde attendait depuis maintenant assez longtemps. La réponse a été simple et directe « je ne veux pas et ne peux pas, j’ai adhéré au club maternel ».
Nous voici donc prévenu, le thème ne sera pas grandiloquent, ici l’on veut toucher au sublime à travers le quotidien. Question qui sera d’ailleurs l’objet d’un chapitre, mais ce n’est pas ce dernier dont vous aurez la critique maintenant. Celui qui m’a interpellé, « Notes pour moi-même », est au tout début, presque le premier, et traite du rôle de la femme dans notre société. Oui, oui je sais, quel thème barbant et redondant. L’on peut certes le penser avant de l’avoir lu, mais non plus après.
C’est tout particulièrement les toutes premières phrases qui interpellent. Elle nous dit que nous les femmes sommes entraînées à prendre place dans ce monde « je suis une femme qui écrit et qui lit, qui a été formée pour se battre et pour réussir dans le monde, sur le plan universitaire, financier et politique. » (p.26). Je trouve cette phrase extrêmement percutante car derrière elle se cache la trame, non seulement des femmes mais celle de tout individu vivant dans nos sociétés « occidentales ». J’emploie ici ca mot par défaut, à la fois car il est assez parlant pour nous qui en provenons et parce que je n’ai pas envie d’en chercher un autre par fainéantise. Nos groupes sociaux ont porté la réussite aux nues à tel point qu’on en oublie une importante chose à mes yeux ; toute réussite n’est pas bonne à prendre ou encore moins à s’en réclamer. Le chemin n’est plus sanctifié, on présente seulement le résultat pour lequel les gens s’empressent de « réussir » sans plus penser. Peut on être considérer comme déviant si les valeurs d’un individu ne sont plus celles de son groupe social ? Combien de déviants existe-t-il alors ? A partir de combien de déviances ajoutées forme t’on un nouveau groupe social » ? Alors finalement après la lecture de ce chapitre, l’on se surprend à penser qu’une porte qui se referme en claquant, un refus de se voir engrener dans la machination sociale de la réussite, finalement qu’est-ce, si vous vous détournez de ce bruit ?
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