Suite de la fanfiction, avec les points de vues de Kennedy et Faith :)
Titre : Prism
Auteur : Lirazel (son LJ :
penny_lane_42 )
Traductrice : Miss Kitty
Couple : Buffy / Spike
Genre: Comédie, drame, romance
Rating: PG-13
Lien de l’original :
http://community.livejournal.com/seasonal_spuffy/356065.html?page=2#comments Localisation : Saison 7. De « Bring on the Night » (« L’Aube du dernier jour », 7x10) à « Chosen » (« La fin des temps 2/2 », 7x23).
Résumé : Il faut parfois voir les choses d’un autre point de vue pour les percevoir telles qu’elles sont… Et parfois, certaines personnes disent que le contexte peut tout changer, non ?
Disclamer : Les personnages et le concept de base ne m’appartiennent pas, mais sont à Joss Whedon, la Fox, UPN… etc.
LIRE LA PARTIE 1 :
http://community.livejournal.com/buffyverse_fr/6265.html#cutid1 *~*~ *
Kennedy
A partir du moment où Giles avait décidé de donner cette mission à Spike, Kennedy savait que le vampire n’allait pas l’apprécier. Il était clairement convaincu que son rôle était d’être le lieutenant de Buffy. Kennedy ne discuterait pas ce fait -tout dirigeant avait besoin d’un bras droit- mais il semblait si mauvais dans ce rôle. Etre capturé par la Force ? Sa puce causant toutes ces perturbations ? Toute cette histoire avec le Principal, une distraction dont ils n’avaient nullement besoin en ce moment ? Se faire engueuler devant tout le monde par Buffy ? Echouer lamentablement contre ce démon qui était apparu par le portail ? Ok, il l’a ramené à la fin, mais ça a pris plus longtemps que ça n’aurait dû. Et il n’avait été d’aucune utilité non plus contre Caleb la nuit dernière.
Dawn dit qu’il a combattu une Déesse maléfique et qu’il avait aidé Buffy à vaincre le plus mauvais vampire qui ait jamais vécu sur cette terre, mais c’était la version sans âme. Kennedy pensait qu’elle aurait été plus impressionnée par cette version de lui. Il n’arrivait jamais à faire le boulot correctement, même si elle était d’accord pour dire qu’il voulait vraiment le réussir.
D’ailleurs, le voir traîner autour de Buffy avait tendance à la tuer ! Il est clairement fou de Buffy, elle est clairement folle de lui, et Kennedy ne supportait pas le fait que ni l’un, ni l’autre ne dise quoique ce soit. L’un des deux aurait bien besoin de mettre les pieds dans le plat avant de finir en combustion spontané. Les gens ont des besoins, et on ne peut pas tourner autour du pot de cette façon sur un sujet comme celui-ci. Que serait-il arrivé si elle avait été aussi timide que Willow ? Absolument rien. Et elle était contente de la façon dont les choses s’étaient déroulées, mais c’était uniquement parce qu’elle avait pris l’initiative, une chose que tous ces Scooby devraient apprendre, ils y gagneraient…
Elle avait taquiné Buffy au sujet de Spike, une fois, quelques jours après qu’elle l’ait secouru de la Force -et ok, de ce super-vampire qui était vraiment terrifiant. A cette époque, elle avait été vraiment impressionnée par Buffy, et elle avait décidé qu’il était temps de faire amis-amis avec les amis de Willow. Ainsi, elle avait rejoint Buffy dans la cuisine, un jour, alors que Buffy tentait d’arranger le micro-ondes.
« Donc… ton vampire est revenu. Il est vraiment hot. Lorsque tu l’as ramené torse nu et blessé ? J’ai eu un bon aperçu. »
Buffy l’avait regardée, consterné, « Mais je croyais… Tu n’es pas… Willow… »
« Je suis gay, Buffy, mais pas aveugle. Et ton homme est sexy. Pas étonnant que tu voulais qu’il revienne. »
Le visage de Buffy se déconfit. « Ce n’est pas mon homme. » Puis elle se détourna et claqua la porte de la cuisine. Kennedy n’avait pas essayé à nouveau de devenir amie avec la Tueuse. Mais elle n’avait pas oublié le regard sur le visage de Spike alors qu’il se tenait près de la porte du sous-sol et suivait Buffy du regard.
Le regard disait clairement qu’il voulait l’être, même si Buffy ne voulait pas qu’il le soit à nouveau. Mais il était prêt à rester à ses côtés, coûte que coûte, et comme elle s’en doutait, il n’était pas très heureux que Giles le fasse partir. Il fit un commentaire sur le fait que Giles avait essayé de le tuer une fois -et à quoi avait pensé l’Observateur de toute façon ?! Buffy dit qu’il est l’un des meilleurs combattants qu’ils aient, et ils ont besoin de combattants, et peut-être qu’il finira par le devenir.
Elle se dirigea vers le perron avec Dawn et Vi pour les regarder partir. Spike était prêt à monter sur sa moto avant qu’il ne se tourne brusquement et appelle, « Dawn ».
Dawn parut surprise, et Kennedy échangea un regard avec elle avant qu’elle ne croise les bras et ne descende les marches en sa direction. Spike se prépara à dire quelque chose, mais il nota que Kennedy et Vi étaient sur le porche et les fixaient du regard. Kennedy haussa les épaules tout en haussant un sourcil, et il roula des yeux avant de revenir sur Dawn.
« Ecoute, chaton. Veille sur ta sœur, d’accord ? »
Dawn regarda au loin, feignant l’ennui, mais Kennedy pouvait affirmer qu’elle l’écoutait avec attention. Elle avait ce regard qu’elle avait quand elle trouvait un texte particulièrement intéressant dans un de ces vieux livres. Kennedy aimait lire, mais elle ne comprenait pas l’obsession de Dawn avec tous ces tomes ; elle serait plus du genre à se battre ou à chercher à faire quelque chose. Bien sûr, la recherche était nécessaire et les informations vitales, mais il n’y avait rien de tel qu’une arme entre vos mains en sachant que vous pouvez lutter de vos mains contre les êtres maléfiques qui s’en prennent à vous. Ca, c’était satisfaisant.
« Pourquoi tu me dis ça ? », demanda Dawn sur un ton indifférent.
« A qui d’autre je pourrais le demander ? Tu l’as déjà vu comme ça auparavant. Ne la laisse pas faire quelque chose de stupide, tu m’entends ? Ne la laisse pas risquer sa vie idiotement. »
Kennedy n’avait jamais vu le visage de Dawn aussi pâle auparavant. « Tu n’as aucun droit de me demander quoique ce soit, » répliqua Dawn hermétique. « Aucun. »
« Peut-être que non. Mais je te le demande, parce que je sais que tu es la seule personne que je connais qui tient à elle autant que moi. Fais ce qu’il faut, mais assure-toi qu’aucun de nous n’ait à revivre cet été. »
Les bras de Dawn étaient encore croisés, et elle regardait par-dessus son épaule en tapant du pied comme si elle ne s’en souciait pas réellement. Mais Kennedy pouvait voir la façon dont elle serrait et desserrait sa mâchoire, et elle était à peu près sûre que c’était des larmes qui surgissaient dans les yeux de la jeune fille. « Peu importe. »
Spike attendit un petit moment, mais Kennedy aurait bien voulu lui dire qu’il n’obtiendrait rien de plus de Dawn. Sur toutes les jeunes filles de la maison, elle était la plus autonome.
« Bien », dit Spike en commençant à partir.
« Spike », appela soudainement Dawn, juste avant qu’il ne monte sur sa moto. Il se tourna pour lui faire face. « Je veillerai sur elle. » Et elle se tourna pour se diriger vers le porche. Spike hocha la tête, enclencha le moteur, et alors qu’Andrew poussait un cri aigu, ils disparurent dans un nuage de fumée noire.
Faith les prit en charge par la suite, et il ne fallait pas être un génie pour comprendre que la sortie au Bronze visait à les distraire. Kennedy aurait préféré traquer des Bringers et causer quelques ravages, ou trouver quelque chose d’utile, mais elle ne pouvait nier que les autres filles étaient effrayées. Peut-être que de la musique pourrie et toutes ces lumières aveuglantes allaient les aider à stimuler leur moral.
Le Bronze était probablement le plus mauvais club qui lui avait été donné de voir, mais il était marrant de se laisser aller et de danser pendant un moment, et les choses devinrent plus intéressantes quand les flics ont débarqué. Ce tour de passe-passe où elle le désarmait en lui arrachant le fusil ? Son observateur aurait été fier.
Mais Buffy fit son apparition, et Kennedy commença à considérer ses options. Elle reconnut le regard sauvage dans les yeux de la Tueuse, sa culpabilité si évidente qu’elle ne comprenait pas pourquoi les autres ne la voyaient pas. Ce genre de culpabilité est dangereux, et vous font faire des choses stupides. Et ils ne pouvaient se permettre des bêtises. Son père lui avait toujours dit qu’il y avait un temps et un lieu pour tout, et Kennedy savait que c’était définitivement ce moment et cet endroit. Il était temps de destituer Buffy.
Ce n’est pas que Buffy n’était pas capable, mais elle était fatiguée. Minée. N’importe qui pouvait le voir. Et quand un leader se lassait, elle devait donner sa chance à quelqu’un d’autre de prendre les commandes. Les autres filles pensent que Faith est cool, et Kennedy l’aime bien aussi, mais la vraie raison pour laquelle elle voulait que Faith prenne les devants était surtout qu’elle pensait qu’elle serait plus raisonnable. Plus ouverte et à l’écoute de l’opinion des autres. Elle se sentait désolée pour Buffy, bien sûr- elle-même détestait être traitée de cette façon devant tout le monde- mais les sentiments de Buffy n’étaient pas en question. La question, du moins comme elle le voyait, était en deux points : être sûrs que personne d’autre ne mourrait, et mener autant que possible le mal à sa défaite. Elle n’aimait pas beaucoup la façon dont ça s’était fait.
Mais Willow se sentait horriblement mal à ce sujet, Kennedy pouvait l’affirmer. Après que Faith les ai laissés pour la nuit -définitivement pas la décision que Kennedy aurait prise ; ils avaient besoin de trouver un plan et de le mettre en œuvre dès que possible- elle s’était rendue dans la cuisine où elle retrouva sa petite-amie en train de faire des allers-retours, posant des assiettes dans l’évier et commençant à les laver furieusement. « Oh mon Dieu. Je dois trouver ce que je vais dire à Spike. Oh, mon Dieu. »
Kennedy passa derrière elle et enveloppa ses bras autour d’elle, avant d’inciter sa petite-amie à lâcher les assiettes. « Détends-toi. Il ne sera pas de retour avant un petit moment. Je suis sûre que tu trouveras quelque chose. Tu es douée pour ça, tu sais. » Elle se pencha en avant et posa son menton sur l’épaule de Willow. « Ooouu... », elle dit malicieusement. « Tu pourrais me laisser faire. »
Willow secoua la tête avec véhémence, et Kennedy pouvait sentir l’odeur de fraise de son shampooing. Sur n’importe qui d’autre, cela pourrait presque faire enfantin -la dernière petite-amie de Kennedy sentait toujours le Burberry. Mais Willow rendait ça sexy. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Spike peut être très… protecteur, avec Buffy. Il faudrait que je pense à une manière diplomatique. Utiliser une voix passive. Pas d’accusation. Pas de… »
« Pas de responsabilité ? Will, je n’aurais aucun problème à dire que je l’ai fait. »
« Non ! Je ne pense pas que Spike le prendrait bien. »
Willow semblait parfois être si timide, si prudente à propos de tout, et de temps en temps, elle se montrait réellement telle qu’elle était. Elle prit son air déterminé, et il n’y avait rien que Kennedy pouvait faire à ce sujet. Willow n’allait pas être convaincue par la logique ou autre moyen agréable. Mais Kennedy adorait ça presqu’autant que quand elle réussissait à la convaincre, et elle ne pouvait pas le nier qui est plus est : son visage résolu était sacrément sexy.
Pourtant, Spike vit clair tout au long de la tirade diplomatique de Willow, comme Kennedy savait que ce serait le cas. Le coup de poing sur Faith fut toutefois un peu plus surprenant -Kennedy ne l’avait jamais vu réagir ainsi auprès de qui que ce soit, et elle était fascinée par le fait qu’il ne se transforme pas- bien que le fait qu’il parte à la recherche de Buffy était exactement ce à quoi elle s’attendait.
Mais c’est ce coup de poing auquel elle ne pouvait s’arrêter de penser. Parce que jusqu’à présent, elle n’avait jamais vu Spike en colère, à propos de quoique ce soit. Il en avait été proche la nuit où Buffy l’avait interpellé devant tout le monde, mais ce n’était resté qu’une lueur de colère. La fureur qu’il déchainait sur Faith était tout autre chose, et lui faisait plaisir dans la mesure où elle était contente qu’il soit de leur côté -il pouvait être réellement utile, surtout maintenant qu’il partait chercher Buffy.
Parce que l’assaut, c’était une bonne chose. S’il ne l’avait pas fait, il aurait probablement interpellé chacun d’entre eux, et ils n’avaient pas le temps pour cela. De cette façon, il irait retrouver Buffy et peut-être la convaincre qu’elle avait besoin de revenir et de se battre. Kennedy n’avait jamais vraiment voulu qu’elle parte. Elle était toujours le meilleur combattant qu’ils aient, et ils allaient avoir besoin de tous les guerriers possibles quand le temps serait venu de faire face à ce qui les attendait. Peut-être que Buffy allait considérer cela comme une petite pause, comme Willow l’avait dit. Tout le monde a besoin d’un de ces moments, et Kennedy s’organisait pour son propre moment de détente ce soir.
Demain, ils partaient à la recherche de l’arsenal et peut-être qu’ils compromettraient quelque peu les plans de la Force. En attendant, elle allait établir des contacts avec sa Déesse de petite-amie. Et elle espérait que Buffy et Spike allaient dépasser leurs propres hésitations pour faire de même.
~ * ~* ~*
Faith
Elle n’allait pas mentir : elle était contente que Buffy soit revenue. Faith avait l’habitude de se sentir seule ; elle s’était sentie ainsi une bonne partie de sa vie. Il y avait eu quelques fois où ça n’avait pas été le cas, avec Angel et avec Buffy elle-même, à la bonne époque, avant qu’elle ne devienne mauvaise -celle où elle se sentait comme si elle appartenait réellement à quelque chose, et il y avait eu quelques moments heureux quand elle était petite, mais la majorité de sa vie avait été un enchaînement de malheurs. Elle pensait qu’elle s’était essayée à tout ce qui pouvait exister, mais elle était en train de réaliser qu’elle n’avait jamais su ce qu’était la solitude auparavant.
Pas jusqu’à ce que Buffy passe le pas de cette porte et qu’elle réalise qu’elle était responsable de beaucoup trop de vies dans cette maison, des vies dont les personnes à qui elles appartiennent n’hésiteraient pas à la tenir responsable si elle commettait une erreur. Parce que chaque erreur qu’elle commettrait pourrait coûter une vie.
Réaliser ce que devait ressentir Buffy tout le temps lui annonça soudain tout un tas d’emmerdes en perspective, d’une façon que même elle derrière les barreaux n’aurait pu envisager. Buffy avait toujours semblait adorer être stressée, et Faith avait supposé qu’elle avait choisi d’être ainsi. Mais il s’avérait aujourd’hui que c’était la seule façon d’être quand vous avez ce genre de responsabilités, et elle se souvint d’un coup que Buffy ne l’avait jamais demandé non plus.
Quand tout allait mal, sa seule pensée était combien elle souhaitait que Buffy soit là. Et quand elle s’était réveillée et avait trouvé Buffy au pied de son lit ? Elle n’avait jamais été aussi heureuse de voir quelqu’un de toute sa vie.
Elle regarda l’autre Tueuse plus précisément, et ça ne lui prit pas longtemps pour comprendre que le décoloré avait fait quelque chose. Lorsque Buffy avait passé la porte de la maison, elle avait l’air dévastée. Détruite. Perdue, comme Faith se souvenait du sentiment lorsqu’elle avait supplié Angel de lui dire qu’elle était mauvaise. Elle avait connu quelques jours comme ceux-ci en prison, aussi, donc elle reconnaissait ce genre de regard quand elle en voyait un. Elle savait que ça avait pris un foutu temps pour le faire partir -des années, pour elle. Elle se sentait mieux aujourd’hui, mais elle n’était pas arrivée à ce stade aussi rapidement. Pas comme Buffy l’avait fait. Une nuit ? Le Blondinet devait être sacrément bon.
Parce que tout le monde savait qu’il avait été la retrouver. Peu importe ce que pouvait dire Buffy sur le fait que Faith lui volait tout ce qu’elle avait, le vampire était la seule chose que Faith savait qu’elle n’aurait même pas besoin d’essayer de piquer, et Buffy devait le savoir aussi. Donc Faith savait qu’il irait chercher Buffy à la seconde où il reviendrait. Elle ne savait pas qu’il voudrait lui refaire le portrait avant, mais elle n’était pas surprise. Buffy l’avait à sa botte, et bien sûr qu’il allait deviner que c’était la faute de Faith si sa copine avait été mise dehors. Faith ne pouvait pas dire que se prendre une raclée était bien, mais elle ne s’était jamais battue contre lui avant, et maintenant elle voyait ce que Buffy voyait en lui : la façon dont il était si "à fond". Si un mec avait tourné toute cette passion et concentration sur elle ? Elle se serait sentie incroyablement bien. Ce n’est pas que Robin n’était pas sympa, mais Spike ? Hum.
Peu importe ce qu’il avait fait quand il l’avait retrouvé, Buffy avait à nouveau l’air en vie quand elle était revenue. Ou en tout cas, quand Faith s’était réveillée. Elle avait toujours l’air réellement fatiguée, épuisée, et était plus maigre que dans son souvenir -toutes les filles étaient maigres aujourd’hui, mais peut-être que Spike l’aimait de cette façon- mais elle avait l’air toujours vivante.
Elle était plus calme, peut-être, et beaucoup plus agréable, même avec Faith, ce qui était une bonne surprise. Buffy était venue lui rendre visite, alors qu’elle se remettait, et avait convaincue Giles qu’elle pourrait sortir du lit quand elle dirait qu’elle y était prête. Elle avait laissé Faith régler une partie de l’organisation sur les positions de chacun pour la bataille au lycée. En gros, elle traitait Faith comme une personne.
Et Faith n’avait pas manqué de remarquer que Buffy n’avait pas demandé à récupérer sa chambre. En fait, elle n’y avait même pas fait allusion dans son attitude passive-agressive comme elle en avait l’habitude. Quand elle avait été suffisamment en forme pour sortir du lit, Faith était tombée sur Dawn dans le hall d’entrée. Bien sûr, elle avait demandé où sa grande-sœur avait dormi, et le regard de Dawn avait parlé avant même qu’elle ne prononce le mot "sous-sol". Faith avait ri et était toujours à la limite de craquer quand Buffy monta pour une visite un peu plus tard, alors qu’elle était sur le point d’aller se coucher.
« Donc, Buffy. J’ai entendu dire que tu te sentais bien au sous-sol. Comment ça marche pour toi ? »
Buffy ne rougit pas, mais croisa les bras. « Ca ne te regarde vraiment pas, Faith. »
« Il suffit de le dire, le blondinet est assez petit, mais il doit être grand là où ça compte. Et je parie qu’il sait très bien comment se débrouiller avec, aussi. »
Pendant un moment, Buffy avait l’air d’être sur le point de sortir une parole bien-pensante ou un truc du style je-suis-au-dessus-de-ces-choses là. Au lieu de cela, elle eut ce petit sourire diabolique en coin que Faith n’avait pas vu depuis ces quelques semaines qui avaient précédées le moment où elle avait pris le chemin du mal, à l’époque du lycée, et avait dit, « Oh, tu n’as pas idée. »
« Buffy qui est devenue coquine ! Qu’est-ce que vous dites de ça ?! »
Buffy eut l’air un peu penaud et s’assied près du lit. « Eh bien, c’était il y a longtemps. Nous ne sommes pas… je veux dire, nous ne sommes plus ensemble. »
« Ouais, je comprends pas ça d’ailleurs. Je veux dire, ton mec y est plus que disposé. Et il est hot comme pas permis. Pourquoi tu ne saisis pas l’occasion ? »
Buffy regarda le couvre-lit et haussa les épaules. « C’est compliqué. »
Faith roula des yeux. « Tout est compliqué avec toi, Buffy. C’est ton principal problème, tu le sais ça ? »
« Je sais. Mais les choses étaient difficiles. Vraiment difficiles. Et nous en sommes arrivés à de bonnes choses aujourd’hui, je ne veux pas…. » Elle s’interrompit et haussa les épaules.
Faith soupira. « Ecoute, Buffy. Tout le monde sait qu’il est dingue de toi. Et pas le genre de folie "avoir une poupée gonflable", mais le genre de folie "avoir une âme pour toi". Qui sait ce qui se passera demain ? Je veux dire, si quelqu’un doit claquer, ça sera probablement mon tour, non ? Mais ça pourrait aussi être l’un de vous deux. Vous pourriez le regretter. »
« Ouais, je suis sûre que tous les regrets majeurs de ta vie sont les gars que t’as pas pu te taper », déclara Buffy sarcastiquement, et Faith dû se rappeler à elle-même de ne pas s’en offenser -elle ne le pensait pas.
« Ce n’est pas seulement le sexe, Buffy. Tu le sais. Je veux dire, ouais, avec moi, ça a pour habitude de l’être. Mais tu n’es pas comme ça. Je sais que tu penses que tout ce qui est bien est toujours mauvais au final. Mais ce n’est pas vrai. Et tu as besoin de te le prouver. »
Buffy resta le regard figé sur elle pendant un moment. « Quand es-tu devenu aussi perspicace ? »
« J’ai lu beaucoup de livres du Dr. Phil quand j’étais en prison. » Et Buffy se mit à rire à ça. Mais Faith n’avait pas tout à fait fini. « Je te le dis, Buffy. Si tu ne lui fais pas savoir ce que tu ressens pour lui, tu vas le regretter. Parce qu’à ce jour, je crois qu’il est le seul à ne pas le savoir. »
Buffy se leva. « Repose-toi. J’ai besoin que tu sois à 100 % demain. »
Faith secoua la tête. « Oui, m’dame. Je sais que je te l’ai déjà dit, mais je vais te le demander une fois de plus : tu es sûre que ça va marcher ? Parce que ça a l’air complètement barge comme plan. »
Buffy eut ce regard sur son visage, comme si elle était une sorte de super-héros. Ce qui, maintenant qu’elle y pensait, était vrai. « Ca va marcher. » Puis elle se tourna et commença à se diriger vers la porte.
« Hey, Buffy. » L’autre Tueuse se tourna doucement pour lui faire face, et Faith sourit. « Tu vas suivre mes conseils ? »
Buffy eut à nouveau ce sourire en coin, mais tout ce qu’elle dit fut, « Bonne nuit, Faith. »
Mais Faith s’écrasa à nouveau alors que Buffy partait, et elle cria après elle, « Vas-y Buffy. Mange, boit et fais-toi plaisir, parce que demain, nous mourrons tous ! »
Le lendemain matin, Buffy lui lança un léger clin d’œil alors qu’ils se dirigeaient vers l’école, et Faith ne put s’empêcher de sourire en retour, même en sachant ce qu’ils allaient affronter.
Après -après la bataille- après qu’elle ait laissé Buffy derrière elle avec Spike, quand il apparaissait clairement qu’il n’allait pas sortir de la bouche de l’enfer avec eux, mais tout en sachant que Buffy avait besoin de ce dernier moment avec lui - après le cratère et après qu’ils aient trouvé des hôpitaux pour les blessés et des chambres d’hôtels pour les autres, Faith se retrouva dans sa chambre avec les autres Tueuses. Seulement, elles n’étaient plus au nombre de deux aujourd’hui : il y en avait des milliers, et ça allait prendre un foutu temps pour qu’elle s’habitue. Faith ne pouvait pas penser à ça sans espérer que ça signifiait que cette solitude, celle qu’elle avait ressenti quand Buffy était partie, celle que Buffy avait ressenti toute sa vie, était terminée.
Mais il y avait une nouvelle sorte de solitude dans les yeux de Buffy, une que Faith n’avait pas encore eu l’occasion de découvrir par elle-même. Elle remercia Faith pour ses conseils avec un simple, « Tu avais raison. »
Pour une fois, Faith aurait réellement voulu s’être trompée.
FIN