Titre : Juste un regard...
Auteur :
biditochePairing : Arashi/OC
Rating : R, G
Genre : Amitié, romance
Résumé : La vie n'est pas toujours comme on l'attend et parfois, il y a des évènements inattendus qui viennent bouleverser votre existence...des évènements ou des personnes. Quand vous croisez quelqu'un et que vous le regardez dans les yeux, ne serait-ce qu'un court instant, soit vous l'ignorez tout de suite et l'oubliez ; soit vous vous faites une idée de ce que cette personne pourrait être mais vous l'oubliez tout de même ; soit son regard vous accroche et là, impossible d'avancer sans avoir découvert la raison qui vous pousse à toujours vous demander pourquoi cette personne vous a plus marquée que celle d'à côté. Arashi va croiser un regard porteur d'une grande histoire qu'ils auraient peut-être ne pas voulu connaître. Alors, selon vous, à quelle catégorie appartiendront-ils ?
Chapitre 3
Jun détestait l’agitation, le désordre et les surprises. Bref, tout ce qu’il ne contrôlait pas. Certains le considéraient comme un tyran, maniaque de surcroît, mais il aimait juste que tout soit à sa place au bon moment. Ses amis lui répétaient souvent que c’était très utile pour les événements comme les concerts, mais qu’il pouvait aussi se relâcher de temps en temps. Sauf qu'il n’y arrivait pas. C’est pourquoi chacune de ses relations n’avait pas duré longtemps, car même si ses compagnes aimaient son côté cool et playboy, cela ne suffisait pas à cacher l’homme perfectionniste en lui. Généralement ça durait un mois avant qu’ils ne se disputent pour la première fois, et ce parce qu’elle avait déplacé ses affaires dans son appartement ou qu’il ne lui avait jamais dit les trois mots les plus importants qui soient pour une femme amoureuse. Qu’y pouvait-il ? Jun ne se considérait pas comme le genre d'homme qui dit souvent des mots d’amour à sa partenaire. En fait, ce que peu de gens savaient, c’était qu’il était très romantique et timide lorsqu’il s’agissait d’amour. Il avait toujours voulu vivre une seule histoire qui durerait toute sa vie, avec une femme pour qui lui dire « je t’aime » ne relevait pas de l’obstacle, mais du plaisir. Seulement il avait cet autocollant de mec cool et détaché qui lui collait à la peau et il n’arrivait pas à s’en défaire. Même la plupart des membres le voyaient ainsi. Bien sûr, Sho et Riida avaient vite vu que ce n’était qu’une façade, mais ils n’en avaient jamais vraiment parlé. C’est pourquoi il craignait que sa nouvelle relation finisse ainsi.
Il sortait depuis peu de temps avec Yoshita Seira, une jeune styliste qu’il avait rencontré un jour dans un des couloirs de la Johnny’s Jimusho. Elle était assez tête en l’air et bordélique, mais il s’était tout de suite senti attiré par cette jeune femme. Jun se remémora son parfum, lilas, et ses cheveux coupés courts en cascade qui auréolaient son rond visage. Elle lui faisait penser à un petit écureuil. Si mignon mais indépendant. Il sourit. Jamais il n’avait ressenti cela pour une autre femme. Il pensait sans cesse à elle, même en cet instant où ils étaient dans une pièce sombre qui leur était inconnue, alors que leur guide avait disparue. Aiba, qui était devant lui, s’agitait dans tous les sens et il tenta de le calmer en lui touchant l’épaule. Mais le chanteur ne fit que sursauter et se crisper encore plus. Derrière lui, Sakurai Sho tâtonnait les murs à la recherche de l’interrupteur. « Quel sang-froid » se dit Jun, car il savait très bien que le rappeur était le plus peureux d’eux cinq, mais qu’il ne s’était pas plaint et n’avait pas montré sa frayeur. Ses yeux commencèrent à s’habituer à l’obscurité et le peu de lumière qui filtrait des fenêtres lui permit d’entrevoir une grande salle. Aiba continuait de paniquer et Nino de râler. Seul Riida n’avait encore rien dit.
« Je ne trouve pas l’interrupteur » lui dit Sho.
Jun se risqua à demander où était la jeune fille qui les accompagnait quelques minutes avant. Aucune réponse.
« Sugiura-san ? » fit Ohno.
Jun sentit l’incertitude dans sa voix. Le leader ne savait pas quoi faire. Nino appela à son tour, ou plutôt cria. Comme lui, il n’aimait pas ce genre de tour stupide pour faire peur.
« Chi-san ! »
Aiba commençait à pleurer, c’était mauvais signe. Jun se sentit mal pour son ami, qui n’arrivait jamais à faire face dans ce genre de situation. Il pensa que la blague avait assez duré. Derrière lui, le souffle de Sho se faisait plus intense, il ne tiendrait pas longtemps non plus. Nino était prêt d’exploser, lorsqu’il entendit un bruit, à peine perceptible.
« Attendez » fit-il « vous n’entendez pas quelque chose ? »
Cette remarque ne fit qu’augmenter le stress d’Aiba qui commença à hurler sa peur. Mais au grand soulagement de Jun, Sho lui répondit. Cela voulait dire qu’il était en train de se reprendre en main.
« Tu as raison, on dirait… »
Les cinq jeunes hommes se turent. Ils attendirent de réentendre le fameux bruit lorsqu’une grande lueur leur obstrua la vue. La lumière avait été allumée ! Et devant eux se tenaient…une vingtaine de personnes riant aux éclats !
« Bienvenue ! » crièrent-ils à l’unisson.
« Non ce n’est pas vrai… » chuchota Aiba.
« C’est quoi ce bordel ? » cria Nino, toujours en colère.
« Qu’est-ce qu’il y a Aiba-chan ? Tu les connais ? »
« Ce sont tous mes camarades de classe ! » dit Aiba, dont la peur avait été remplacée par l’excitation.
Le groupe s’approcha rapidement des cinq chanteurs et ils furent bientôt submergés. Chacun voulait faire une accolade à leur ami d’enfance et beaucoup en profitèrent pour se présenter à Arashi, l’un des groupes les plus connus d’Asie. L’effervescence était telle que personne ne remarqua qu’une jeune fille se tenait à l’écart, le visage grave et triste.
Chiharu repensait encore à la conversation qu’elle avait réussi à éviter au repas et se demandait quand son ami allait lui exiger des explications, et surtout comment elle y répondrait. Mais ce n’était pas ce qui la préoccupait le plus. Depuis leur arrivée, elle se sentait instable, chose qu’elle pensait avoir réussi à maîtriser depuis le temps qu’elle était ici. C’était la première fois depuis l’épisode de Toshi et ça lui faisait peur. Elle connaissait de sentiment de vertige qui la gagnait peu à peu à chaque seconde qui passait. La jeune fille ne voulait pas ressentir ça, elle ne le voulait plus. Jamais. Elle s’était juré de ne plus retomber amoureuse, et ce quelle que soit la personne vers qui son cœur se portait. Alors elle chassa toutes ces pensées, sourit et s’avança vers celui avec qui elle avait le moins envie d’être.
* * *
Sho saluait toutes ces personnes qui lui étaient étrangères avec un grand sourire aux lèvres, non pas parce qu’il y était obligé, mais parce que d’un certain côté la joie de ces hommes et femmes l’avait touché. Jun se tenait alors à côté de lui, et semblait beaucoup moins enchanté d’être ainsi entouré. Il aimait être adulé, mais pas oppressé de la sorte, même s’il était tout aussi heureux que lui de l’effervescence des gens à leur égard. Mais quand Sho vit Chiharu venir près d’eux, il ne put s’empêcher de se rapprocher de son ami. Ce n’est pas qu’il la détestait, c’est juste qu’il ne souhaitait pas vraiment rester trop longtemps avec elle, et seul en plus. Mais par manque de chance, le portable de Jun sonna à l’instant même où la jeune fille arrivait.
« Excusez-moi » fit ce dernier.
Sho le suivit du regard tandis que le chanteur sortait de la salle, le téléphone collé à l’oreille. Le rappeur n’osait pas se retourner parce qu’il savait que ce serait croiser son regard, et c’était ce qu’il redoutait le plus. Les deux seules fois où il s’y était risqué, il avait oublié tout ce qui l’entourait, jusqu’à sa propre existence. Il avait peur.
« Salut. Matsumoto-san est parti ? » demanda-t-elle en le suivant du regard.
« - … »
« - Tu n’es pas très bavard. D’après Ma-kun tu es l’un des membres les plus drôles. »
« Pas forcément. »
« Oh. D’accord. »
Un long silence s’ensuivit pendant lequel Sho se permit enfin de la regarder. La jeune fille observait Aiba organiser la soirée en son honneur avec un enthousiasme non feint. Il semblait vouloir faire un karaoké. Chiharu sourit et le cœur du rappeur manqua un battement.
« Vous semblez vraiment bien vous entendre » hasarda-t-il.
« Oui. Je l’aime beaucoup. Il m’a vraiment manqué pendant tout ce temps. »
« Alors vous êtes très proches. »
« En même temps nous nous connaissons depuis nos 12 ans. Ça joue. »
« Oui mais… »
La jeune fille se tourna vers lui. Il n’y avait plus trace de son sourire. Ses yeux étaient froids et le sang du jeune homme se glaça.
« Que sous-entends-tu exactement ? Sois plus explicite. Si tu as quelque chose à dire ou à me demander, ne tourne pas autour du pot s’il-te-plaît. »
« Vous semblez plus qu’amis. »
« Les gens comme toi me dégoûtent » lâcha Chiharu.
Sho fut choqué. Jamais on ne lui avait dit cela, bien au contraire. Tout le monde louait son calme, sa patience et sa magnanimité. Il ne s’incrustait dans les affaires des autres que si ceux-ci lui avaient demandé de l’aide. Et dans ces cas-là on le félicitait toujours pour sa générosité. Les gens étaient en général contents d’interagir avec lui. Mais la jeune fille semblait remontée à bloc maintenant, et ça il ne le comprenait pas. Qu’avait-il fait de mal ?
« Tu parles comme si c’était impossible qu’un homme et une femme puissent être très amis. Je ne suis pas d’accord avec toi. Que sais-tu de notre relation ? Qu’est-ce qui te donne le droit de la critiquer, de nous dire ce que nous sommes ? Tu ne sais rien de ce que lui et moi avons vécu. « Vous semblez plus qu’amis. » Ça veut dire quoi ça ? Pourquoi ne pas me demander plutôt si je l’aime ? Si je le déteste ? Et de toute façon, même si c’était le cas, en quoi cela te concernerait-il ? »
Le chanteur ne savait pas comment réagir face à ce flot de paroles agressives. Il avait mis son interlocutrice très en colère et il ne savait pas comment réparer sa faute. Néanmoins elle avait raison : que savait-il de Sugiura Chiharu et pourquoi se sentait-il concerné ? Il était confus.
« Je m’excuse » dit-il lorsqu’elle arrêta de parler. « Ça ne me concerne pas en effet. Je ne sais pas ce qui m’a pris. »
« Bien. »
La jeune fille se replia sur elle-même. Sho ne savait pas s’il devait partir ou relancer une nouvelle conversation, ce qu’il savait être risqué. C’était la première fois que Chiharu s’énervait et c’était de sa faute. Il pensa qu’elle était encore plus impressionnante énervée que souriante. Le rappeur s’apprêtait à parler lorsqu’il fut pris de vertige. Le sang lui monta à la tête et sa respiration se bloqua. Il sentit ses jambes se dérober sous lui et tout ne fut bientôt plus qu’un trou noir, où seule une voix ressortait de l’obscurité.
Note : Comme d'habitude, un merci pour me lire et n'hésitez pas à commentez ;)