[Harry Potter] Les ailes du péché

Sep 17, 2010 20:33


Les ailes du péchéDisclaimer : Les personnages appartiennent à l'œuvre originale de JK Rowling
genre : O.S
bêta :aucune
Nombre de mots : 2206
résumé : Un jeune homme, dans le hall d'accueil de l'hôpital Ste Mangouste cherche avec appréhension dans la foule, un visage familier.



Fanart de Steve Vander Ark Dans le smog londonien, une silhouette élancée s'approchait rapidement de la vitrine du magasin « Purge & Pionce Ltd. ». Le jeune homme brun portait une robe noire, avec des broderies fines de couleur émeraude sur les manches. La coupe particulière de ce vêtement, donnait l'impression d'être un manteau seulement un peu excentrique pour les quelques moldus qui croisèrent son chemin et non la tenue d'un sorcier. Et comme la singularité était chose courante dans cette capitale, elle n'attirait point l'attention.

Arrivé devant, il s'adressa au mannequin et indiqua la raison de sa visite d'une voix impatiente, ne prêtant aucune attention sur la présence éventuelle de moldu dans les environs, ce qui dénote lorsqu'on connaît le personnage une profonde préoccupation.

La vitrine, pendant un court instant sembla tergiverser et se transforma en ce qui sembla être une cascade d'eau limpide, qu'il traversa sans aucune hésitation.
Alfred Brown, se retrouva au milieu du hall d'entrée, tandis qu'un sorcier, portant l'insigne de l’hôpital, dès qu'il eu franchi le seuil, prit sa baguette et la pointa en direction des rues avoisinantes et lança un sort d'Oubliettes d'une dizaine de minutes, garantissant ainsi que ce lieu garde son existence cachée au regard des moldus.
Mais Alfred s'intéressait peu aux mesures de protection de l’hôpital, il recherchait une personne en particulier, enfin plus exactement un homme et une petite fille.

Il ignora la petite blonde rondelette, qui officiait au bureau d'accueil et le fixait avec une certaine gourmandise dans le regard. Il est vrai qu'Alfred présentait bien de sa personne, proche de la trentaine, grand, tonique, un visage agréable sans pourtant être ostensiblement beau. Mais Alfred avait d'autres tourments en tête.
Il savait que son supérieur, au Département des mystères lui avait accordé une grande faveur en lui permettant de retrouver lui même son beau-frère, seul sans être accompagné d'un collègue plus expérimenté et lui montrait ainsi sa grande confiance à régler le problème et prendre les mesures adéquates et nécessaires.

Quelques jours avaient suffi pour transformer la vie de ce paisible Langue-de-plomb. En collaboration avec les Aurors, il enquêtait sur un trafic de potions viciées. Cette société, sous couvert de pseudo-découvertes scientifiques fabuleuses, extorquait des sommes astronomiques pour un effet placebo, qui en promettant des effets miraculeux, parvenait seulement à réduire la bourse des croyants à une peau de chagrin.
Il pensait que son seul rôle serait d'arriver à identifier les membres de cette organisation et par d'habiles interrogatoires, dont seuls les Langues-de-plomb avaient l'expertise, démonter un simple trafic qui quoique vénal restait banal.

Mais c'était sans compter sur la qualité des potions elle même. Comme la plupart de ses camarades de mission, il pensait que ces potions étaient de vulgaires breuvages inoffensifs, mais la découverte simultanée d'un flacon portant leur marque et d'un cadavre, ayant des malformations particulières lui fit perdre de sa superbe.
Le mort, un homme d'une cinquantaine d'années, était recroquevillé sur lui même, la déshydratation intense avait transformé sa peau en un parchemin ridé et craquelé, et par ses orifices naturels, on voyait s'écoulait les liquides vitaux. Mais au-delà de l'horreur de cette scène, ce qui choqua les personnes qui découvrirent et virent ce cadavre, c'était la semi-transformation grotesque de l'homme en une sorte d'insecte. Ses deux jambes avaient été remplacées par des pattes locomotrices velues articulées et ses bras étaient maintenant des pédipalpes ayant une fonction tactile et préhensile. Son torse conservait encore sa forme humaine ainsi que son visage qui était déformé, on ne sait si c'est par la douleur de la transformation ou par la conscience de son horreur. Une question qui restera à jamais sans réponse.

Avec ce cadavre, la traque de simple escroc se transforma en chasse de grands criminels. Car cet incident fut suivi par la découverte inquiétante d'autres morts présentant des similarités avec des différences anatomiques dues au type d'animal auquel l'homme ou la femme était supposé se transformer. Quelques heures leur suffirent pour comprendre que cette potion était sensé permettre la transformation en animal, de révéler l'Animagus latent et c'était en cela qu'elle était extrêmement dangereuse : une simple potion de métamorphose n'aurait jamais pu avoir cette conséquence fatale. Devenir Animagus, était un acte magique complexe qui faisait appel à une grande maitrise de la magie, mais aussi à un très haut degré de concentration et de contrôle de soi. Et c'est cette maitrise de soi, que peu de personnes arrivaient à faire qui faisait la rareté de ce type de sorcier. Cette potion permettait de révéler l'Animagus de chacun, mais non accompagné du long processus d'apprentissage inhérent à ce type d'acte. Il produisait sur le corps une transformation étrange que le cerveau ne pouvait appréhender et comprendre et aboutissait à un combat acharné des derniers soldats microscopiques envers ces organes intrus et se terminait au final à la trépanation du corps que ces combattants essayaient de défendre.

Ils crurent en retrouvant la liste de tous les clients de cette société, qu'ils allaient ne découvrir qu'une succession de morts à domicile mais ils furent heureusement trompés. S'ils découvrirent bien entendu des cadavres, ils eurent aussi la fortune de voir des personnes en bonne santé. Ceux qui n'avaient pas pu se transformer étaient en parfaite santé et ils eurent même la surprise dé découvrir quelques personnes à demi-transformé en parfaite santé, si l'on peut dire que se retrouver avec la croupe d'un cheval et des pattes antérieures soient synonyme de bonne santé. Des médicomages, attachés au Ministère se penchèrent sur leur cas et tentèrent sans aucun succès de leur rendre leur apparence humaine et malheureusement tous périrent à plus ou moins long terme après l'apparition de ce que les Médicomages avaient identifié comme une tâche sombre et violette, situé à l'arrière de la nuque. Lorsqu'elle apparaissait, le nombre d'heures restant avant l'agonie, ne dépassait jamais le simple comptage des doigts d'une main.

Ce qui avait valu le privilège à Alfred de pouvoir agir seul dans cette partie de l'enquête était la découverte de la complicité volontaire de sa propre sœur dans cet acte immonde. En effet, Clara, sa sœur ainé, marié à un simple et brave enchanteur de métaux, était la maitresse d'un des artisans de cette immonde potion et poussée par l'ambition et le désir de se débarrasser d'un mari encombrant n'hésita pas à en subtiliser une à son amant pour la verser dans la friandise préférée de son époux : les fondants au chocolat. Poussée par sa haine, elle n'avait à aucun moment envisagé de prévenir les autorités sur un probable danger, et sauver ainsi plusieurs vies qu'elle avait condamnées par son silence. Son complice d'adultère n'hésita pas à la dénoncer pour alléger sa peine carcérale et c'est dans les locaux des ministères en attente de son extraction à Azkaban que sa sœur était prisonnière.

Alfred en apprenant la nouvelle, eut une conversation des plus houleuse avec sa sœur et lorsqu'il apprit ses intentions, transplana dans son appartement espérant pouvoir sauver son beau-frère d'un cruel fatum. Arrivé à destination, il découvrit un appartement vide de toute présence humaine. Sur la table de la cuisine, virevoltait un morceau de papier qui s'impatientait d'être enfin lu. S'emparant du parchemin, il put voir ses quelques mots « Chérie, dès que tu reçois ce mot rejoins moi à Ste Mangouste, il s'est passé une chose horrible ».
Alfred, en voyant ce mot fut à la fois soulagé de voir que son ami et parent n'avait pas trépassé subitement à la potion et semblait assez conscient de ses gestes pour avoir écrit un mot sensé mais une boule d'angoisse était aussi coincé au fond de sa gorge, car il n’avait aucun doute que le stratagème de son immonde sœur avait réussi en voyant sur le sol carrelé des vestiges d'un fondant au chocolat entamé.

Il se précipita à Ste Mangouste et c'est dans la foule qui se pressait à l'accueil de l’hôpital qu'il recherchait du regard son beau frère avec une quelconque transformation inachevée. Et lorsqu'il vit le visage inquiet et crispé mais totalement humain de son beau-frère il ne put s’empêcher de pousser un soupir de soulagement en constatant que les parties du corps qu'ils pouvaient apercevoir, malgré la présence d'un homme fort trapu dans son champ de vision, semblaient tout à fait normales.
Mais lorsque cet homme se déplaça, Alfred sentit son sang se glacer dans ses veines en voyant qu'il tenait fermement par la cheville une fillette qui virevoltait autour de sa tête grâce à d'immenses ailes couvertes de plumes qui avaient poussé à travers sa barboteuse. Ce n'était pas son beau-frère qui avait ingurgité cette potion mais sa petite nièce, âgée seulement de quatorze mois. Dire qu'à cet instant là, le temps semblait s'être figé en une seconde d'horreur éternelle était un doux euphémisme.

Lionel, qui l'avait aperçu faisait de grands signes avec sa main gauche pour attirer son attention , tandis qu'avec sa main droite il tentait d’empêcher sa jeune fille de s'envoler tel un ballon gonflé par un surplus d'hélium. Alfred avait le regard figé sur les ailes démesurées qui avaient poussé dans le dos de sa nièce. La couleur marron foncé et l'implantation des pennes dans l'ossature de l'aile ne prêtait pour lui à aucune confusion. C'étaient bien des ailes d'un rapace, sûrement un aigle ou un oiseau apparenté à cette famille. Il avait une envie irrésistible de pleurer pour la première fois, depuis le décès accidentel de sa mère lors de sa deuxième année à Poudlard, mais il contint ses larmes en s'approchant de Lionel.

Ce dernier, malgré la détresse qui se lisait sur son visage avait dans son regard une lueur brève de soulagement en constant la présence en ces lieux d'un visage familier et ami. Il lui adressa la parole avec des tremolos dans la voix.
« Tu n'aurais pas vu Victoria ? J'ai cherché à la joindre sans succès à son travail, Coquefix notre hibou est revenu bredouille. Je n'arrive pas à croire ce qui arrive. »
Alfred, qui savait parfaitement ce qui s'était passé, questionna quand même son beau-frère afin de lui permettre d'exprimer oralement sa confusion et peine.
« J'étais en train de prendre le petit déjeuner et m’apprêtait à consommer mes petites friandises, tu sais ces merveilleux fondants au chocolat avec ce cœur de chocolat vanillé que Victoria abhorre. Elle dit que ce n'est plus de mon âge d'être aussi gourmand et c'est une preuve flagrante de mon incapacité à grandir, que j'étais un être immature.
Tu sais que je suis plutôt coulant avec Eliane et que je la laisse faire tout ce qu'elle désire, alors lorsqu'avec son petit doigt elle a plongé au cœur du gâteau pour le porter à sa bouche je ne lui ai rien dit et j'ai même éprouvé de la fierté à voir qu'elle était aussi gourmande que son père et elle a poussé un cri, si petit mais si intense, si poignant, si terrifiant que j'en garde encore l’écho dans ma tête à cet instant encore.
Et ses ailes ont commencé à pousser... Je ne pouvais pas le croire, je ne comprends rien, je suis perdu »

Et pendant que Lionel exprimait de façon plus au moins cohérente son désarroi, Alfred, lui observait sa jeune nièce, approchant son visage de sa nuque, guettant avec appréhension la découverte de la tâche mortifère. Et lorsqu'il la vit, il ne put empêcher les larmes silencieuses s'écouler sur ses joues. Lionel, surpris par cette réaction et étant d'une nature aimable et ne pouvant supporter le chagrin chez les autres tenta de le rassurer et par la même lui aussi en affirmant que les Médicomages allaient régler avec succès le problème.
Alfred le fixa du regard, ému par sa capacité naturelle à vouloir aider, certes de façon maladroite, les gens qui étaient en peine malgré son appréhension et le chagrin qui marquaient les traits de son visage. Il lui demanda s'il pouvait prendre sa nièce dans ses bras et serrant contre sa poitrine ce petit trésor, il sortit discrètement sa baguette et après avoir lancé un sort de Confusion aux alentours pour s'assurer que personne ne viendrait le déranger, il lança un sort complexe d'Oubliettes à Lionel, effaçant de sa mémoire l'existence même de sa fille et de sa femme et lui implantant d'autres souvenirs qui supprimeraient à jamais toute perspective de les retrouver un jour.

Lionel le regardait fixement, son attention focalisée sur la petite fille, et lui demanda avec un soupçon d'embarras ce qui avait pu arriver à cette si jolie petite fille, et lui proposa de céder son numéro dans la file d'attente, prétextant qu'une simple céphalée était une maladie bénigne comparée à ce qu'il voyait.
Alfred, avec un petit sourire refusa poliment son offre et se dirigea vers la sortie de l'hôpital où il transplana directement dans les locaux du département des mystères du Ministère.

Le silence qui suivit son arrivée montra la compréhension de ses collègues au désarroi familial qui était le sien. Son patron dépêcha en toute hâte tous les Médicomages disponibles qui constatèrent avec horreur et une colère sourde, due à leur incompréhension de voir un enfant aussi jeune victime de cette potion, qu'au vu de la taille de la tâche il ne lui restait qu'une paire d'heures.

Alfred, qui savait la fin inéluctable serrait contre son cœur sa petite nièce adorée. La berçant de sa douce chaleur, lui susurrant des mots d'amour, baignant son visage de ruisselantes silencieuses et accueillit avec affliction le dernier souffle de cette innocente enfant.

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