[Cadfael] Un morceau de parchemin
Disclaimer : Cadfael est la propriété de l'écrivaine Ellis Peters
Titre : Un morceau de parchemin
Personnages : Frère Cadfael
Rating : PG-13
Nombre de mots : 500
Défi : Guiness de frenchdrabble
Genre : historique
bêta : aucune
Un morceau de parchemin
Frère Cadfael, le dos courbé sur ses plantations, équeutait avec minutie le pistil de la fleur. Cette partie de la plante était précieuse, additionné à des herbes simples comme la ciboulette et le trèfle, elle soulageait les maux de ventres, en particulier ceux occasionnés régulièrement sur la gent féminine. Cadfael soulageait les maux de tous les villageois qui demandaient son assistance, même les femmes dîtes de petite vertu.
Une brindille craqua derrière lui sous le poids de la présence d'un jeune homme, dont le visage lui était inconnu. Ce dernier s'approcha en souriant et demanda l'hospitalité au moine. Depuis trop de temps, il errait sur les routes, chassé de son village par la progression de l'armée de l'impératrice Mathilde. Simple apprenti forgeron, il ne maîtrisait pas encore son art pour pouvoir exercer le métier. Il en était réduit à quémander l'aumône.
Frère Cadfael, sourit, d'un mouvement de la main, l'invita dans son domaine personnel, son herbarium. Il mit les pistils recueillis dans un bocal, et invita l'étranger à s'asseoir. Il suspendit un récipient sur le crochet au centre de l'âtre et attendit que l'eau bout. Il ne prononça pas un mot, laissant le loisir à son invité d'entamer la conversation. Il jeta quelques herbes dedans, patienta quelques minutes et filtra le breuvage avec un bol, percé de trous par un forgeron, versa le liquide dans un pichet. Il tendit une tasse et dit simplement : "Une simple infusion d'orge et de houblon. Le houblon a l'art de calmer les nerfs et sous votre apparence sereine, je sens bouillir une forme de rage, l'orge enfin semble avoir des propriétés inconnues mais se marie parfaitement avec. Goûtez"
Le vagabond porta le breuvage à sa bouche, un peu méfiant. La boisson lui brûlait la gorge, ensuite il sentait un arrière-goût âcre, pas désagréable tout compte-fait mais surprenant. Ses lèvres se délièrent et il entama le récit de sa vie. Frère Cadfael l'écouta en silence. Il savait que la force de la confession ne venait point de la crainte irrationnelle que les "pêcheurs" pouvaient avoir de Dieu mais parce que les mots libèrent l'homme de sa propre prison, l'empêchant de goûter aux plaisirs simple de la vie comme la simple contemplation des prairies verdoyantes irlandaises.
L'homme resta pendant un mois, dormant dans le dortoir de l'abbaye. Il consacrait l'essentiel de son temps à aider Frère Cadfael. Ne plus être oisif avait contribué à son bonheur. Avant de repartir sur la route, il lui demanda la recette du breuvage.
Cadfael l'inscrivit sur un parchemin. Ulysse Guinness ne savait pas lire mais le garda précieusement toute sa vie. Il le donna en héritage à son fils aîné et de génération en génération . Au fil des siècles, les héritiers apprirent à lire, tentèrent d'ajouter des ingrédients. Le parchemin, s'agrandit de quelques pages pour former un petit carnet. En 1757, Arthur Guinness ouvrit le petit carnet, ajouta un simple ingrédient. Deux ans après il fondait sa brasserie, la bière Guiness à la saveur douce-amère venait de naître.