Mezerhian - la flèche

Mar 20, 2020 21:48

Titre: la flèche
Fandom : Mézérhían
Personnage : Maeron - Aodhaàn
Rating : PG-13
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 3770 mots

Ils chevauchèrent longtemps et malgré la neige et les rochers ils réussirent à garder une allure soutenue qui leur permit de s'éloigner considérablement de la gorge ou ils avaient faillit perdre la vie. Ils n'étaient repasser au pas que pour faire souffler leurs montures. S'ils continuaient à cette allure sur ce terrain escarpés elle ne tiendraient pas longtemps. Maeron s'était attendu à être poursuivit à tout moment pourtant il n'en était rien. Les paysages étaient tous aussi vierges qu'auparavant et il n'avait remarquer dans la neige que des traces légères d'animaux sauvages.

A son grand soulagement et bien qu'il n'aie pas de selle la chevauchée ne fut pas aussi pénible qu'il ne l'aurait cru. Essyrà avait des allure d'une souplesse incroyable qui épargnait autant son dos que son épaule meurtrie. Maeron tentait de ne pas trop penser à sa blessure bien que la flèche qu'il aie reçue soit toujours plantée dans son épaule. Il avait sentit un filet de sang couler dans sa manche mais ce dernier s'était tari depuis des heures. Il savait que la flèche fichée dans sa peau contenait l’hémorragie et que c'était lorsqu'il faudrait l'enlever que ce serait délicat.

Ils repassèrent au pas dans une plaine gelée profitant de cet endroit immense ou ils verraient l'ennemi arriver de loin pour faire souffler leurs chevaux. Sellod se porta à sa hauteur et signa pour lui demander si ça allait. Maeron le rassura d'un bref signe de tête. Il pouvait être heureux que ce soit son épaule qui aie été touchée et non sa tête ou son cœur. Vu la situation qu'ils avaient affrontés il ne s'en tirait pas si mal que ça.

- Les Estiens ont bien envahit l'Handor, grogna finalement Aodhaàn, brisant le silence qui régnait entre eux depuis l'attaque.
- Ça on le savait déjà, répondit Daleròn qui avait perdu de sa superbe. Ils ont massacré le Seigneur Aeddar et toute sa famille.
- Mais ils sont toujours là, insista le chevalier. Ils auraient pu migrer vers le Cyriatàn.
- C'est peut être là que se trouve le Seigneur Rhiàn, rajouta Rodàan qui était aussi essoufflé par sa chevauchée que sa monture

Maeron serra les jambes et Essyrà se porta à la hauteur d'Aodhaàn.

- Il y avait peu d'Estien sur cette falaise, fit-il remarquer. Si tout les guerriers de l'Est étaient encore dans l'Handor nous ne nous en serions pas sorti vivants.
- Toujours aussi optimiste, râla Daleròn.

Maeron ne se préoccupa pas des remarques de l'archer, une idée lui était venue durant leur fuite.

- Canthaïr Rhian a peut être bel et bien été fait prisonnier.

Après tout ils n'avaient trouvé aucune traces de luttes ni d'armées décimée depuis leur arrivée en Handor. Les seuls solutions qu'ils leur restaient était soit que le Seigneur Rhiàn s'était enfui soit qu'il était prisonnier.

- Les Estiens sont des nomades, lui rappela Bradën. Ils ne font pas de prisonniers.
- Mais le Seigneur Rhiàn n'est pas n'importe quel prisonnier et si c'est vraiment Torged Manahaxar qui est derrière toute cela il aura donné des ordres.

Le chevalier se tourna vers lui, interloqué.

- Tu crois que...
- Je crois que les Estien sont les sbire de l’empereur Markhanéen, répondit Maeron avec force. Ils obéissent à ses ordres et en échange il leur laisse piller et voler nos terres.

La douleur commençait à devenir lancinant et plus difficile à supporter et devoir expliquer des choses qui lui paraissaient pourtant évidente mettait son humeur à rude épreuve. Aodhaàn se gratta le menton, triturant la barbe qui avait poussé depuis leur départ de lijar.

- Si le Seigneur Rhiàn est retenu prisonnier dans l'Handor alors il se trouve à Mauraur. La citadelle est le seul lieu conséquent de la province.
- Alors c'est là que nous devons aller, souffla Maeron.

Ils reprirent la route mais à une allure moins forcée. Maeron avait beau rester vigilant il ne repéra aucunes trace ennemies ce qui était plutôt rassurant car il allait falloir qu'ils s'arrêtent pour panser leurs blessures. Ils finirent par faire un pause au bord d'un ruisseau leur permettant d'abreuver les chevaux, de faire des provisions d'eau et de nettoyer leurs blessures. Lorsque les pieds de Maeron frappèrent le sol en descendant de la hauteur conséquente de la jument un élancement douloureux lui travers l'épaule et le cou et il retint une grimace.

Il prit néanmoins le temps de vérifier consciencieusement qu'Essyrà n'était pas blessée mais ce n’était pas le cas, ces membres n'étaient ni chaud ni gonflé, même celui qui se relevait de sa blessure. Il caressa doucement l'encolure de la jument cherchant un moyen de s'occuper les mains pour éviter de penser qu'il allait devoir s'enlever lui-même la flèche qui lui barrait l'épaule.

- Je n'en reviens pas qu'elle t'aie laisser monter sur son dos.

La voix de Dalaigh derrière lui le fit sursauter provoquant un nouvel élancement douloureux dans son épaule. Ce dernier n'avait pas prononcé un mot depuis l'attaque et Maeron fut soulagé de voir qu'il avait retrouvé l'usage de la langue. Mais le sujet qu'il abordait là n'allait pas lui plaire et vu son humeur maussade il risquait de se montrer brutal avec le fauconnier.

- C'est un cheval, ça porte des cavaliers, répondit-il alors que ses doigts frôlaient la crinière argentée de la bête.
- Ce n'est pas n'importe quel cheval, lui rappela Dalaigh. C'est la jument offerte par le Seigneur Rhiàn à la Princesse de Mezerhian. Elle n'a jamais acceptée qu'un seul cavalier : la Princesse.

Maeron serra les dents ne voulant pas se montrer mauvais avec le jeune homme mais le rappel de Tea et de ce que représentait la jument pour elle lui brûlait le cœur.

- Je sais très bien a qui elle appartenait ! cracha-t-il. Elle n'est plus à la Princesse, elle est ici avec nous et son travail c'est de porter des cavaliers alors elle porte des cavaliers !

La sécheresse de son ton fit sursauter le fauconnier qui fit bien vite demi-tour pour s'éloigner de lui. La jument quant à elle avait tourné sa tête vers lui et le regardait avec il en était sur une lueur de reproche dans le regard. Mais Maeron dont la douleur s'accroissait décida qu'il était temps pour lui de s'éclipser pour soigner ses blessure. Il remonta le ruisseau sans un mot dire à ses camarades. Il était conscient que ce n'était pas prudent de se séparer des autres dans une contrée aussi hostile et visiblement peuplée d'ennemis mais il avait besoin de tranquillité et de calme pour réfléchir. Il entendit distinctement les bruits de sabot dans la neige et se retourna pour voir que la jument, qu'il n'avait pas attachée, avait décidée de le suivre.

- Tu sais bien que je n'ai pas dit ça pour te vexer ! grogna-t-il en Andaàr alors que la jument l'encolure basse et les oreilles plaquées en arrière le suivait.

Il fut amusé qu'elle lui administre un coup de tête dans les reins en réponse. Il pouvait sembler idiot de parler ainsi à un cheval mais il avait la nette impression que la jument comprenait tout ce qu'il disait, un peu comme son loup.

- Tu n'es pas une simple jument, je l'ai bien comprit, continua-t-il alors qu'ils s'éloignaient du campement. Et je sais très bien à qui tu appartenais mais il m'est difficile de parler d'elle.

Derrière son épaule la jument avait redressée la tête et le suivait toujours, calant son pas au sien. Une fois qu'ils eurent dépasse un éperon rocheux qui le mettait à l'abri des regards il se laissa tomber dans la neige. Il se sentait vidé, pas spécialement par les efforts qu'il avait du fournir mais plus par les souvenirs qui lui brûlaient le cœur. Il n'avait pas eut peur de mourir, non qu'il aie envie que ça arrive, mais lorsqu'il avait prit cette flèche il avait réalisé qu'il n'aurait peut être plus la chance de voir Tea

Maeron s'approcha du ruisseau et plongea les mains dans l'eau glacée. Il n'avait pas l'intention de s'y immerger entièrement cette fois mais du sang avait coulé le long de sa manche et s'était rependu sur ces doigts. Il savait que c'était idiot de les nettoyer vu qu'il allait devoir enlever la flèche et qu'il allait saigner à nouveau mais gratter le sang séché lui occupait l'esprit. Du coin de l’œil il vit les oreilles de la jument se dresser et elle tourna la tête vers l'endroit d’où ils étaient venu.

- Daleròn tu ne peux pas me laisser tranquille même quand je suis blessé, grogna-t-il avec humeur.
- C'est justement parce que tu es blessé que je suis là, répondit la voix grave d'Aodhaàn.

Maeron sursauta, il ne s'était pas attendu à ce que le chevalier le suive. La jument elle plaqua les oreilles en arrière, les naseaux retroussés et se plaça entre lui et le chevalier dans une attitude protectrice surprenante.

- Engged àt, lui ordonna Maeron en lui demandant de s'écarter.

La bête obtempéra et s'éloigna pour gratter la neige à la recherche de nourriture.

- Que fais-tu là ? grogna le chasseur en décochant un regard mauvais à son supérieur.

Aodhaàn s'avança doucement vers lui sans lâcher la jument des yeux.

- Tu vas avoir besoin d'un coup de main pour nettoyer ces plaies, répondit-il en désignant d'un signe de tête la flèche qui était toujours plantées dans son épaule.

Maeron soupira en serrant les dents, la douleur s'intensifiait toujours et sa mauvaise humeur avec.

- Je me débrouille, je me suis toujours débrouillé tout seul.

Et c'était vrai, ou presque. Petit c'était sa mère qui pansait ses plaies, elle attendait que son père ne soit plus à la maison pour passer un linge humide sur ses blessures et le consoler. Plus tard il avait appris à le faire lui même car lorsque sa mère posait la main sur lui et que son père s'en apercevait il la battait sévèrement pour la punir. Lorsqu'il avait commencé à vivre en exil il s'était débrouillé, étudiant les plantes et leurs réactions sur le corps humain. La seule personne à avoir pris soin de lui avait été Tea lorsque sa jambe s’était retrouvée coincée dans le piège à loup et qu'elle lui avait sauvé la vie en faisant disparaître l'infection du sang qui le rongeait.

- Mais tu n'es plus seul Maeron, lui rappela le chevalier en le sortant de ces souvenirs. Tu fais partie de cette unité au même titre que les autres.

Le chasseur baissa les yeux gêné. Il n'avait pas l'habitude qu'on lui tienne ce genre de discours. Il avait toujours vécu comme un solitaire et lorsque Tea l'avait rejoint il avait formé un duo. Jamais il n'avait fait partie d'un groupe comme celui-ci.

- Il fallait que je te parle, continua le chevalier, mal à l'aise.

Maeron se tourna à demi ce qui provoqua un élancement dans son épaule. Se concentrer sur son supérieur qui se dandinait d'un pied sur l'autre dans la neige, mal à l'aise était un bon moyen de penser à autre chose qu'a sa plaie.

- Je t'écoute, le relança-t-il.
- Tu m'as sauvé la vie, lança abruptement le chevalier.

Maeron haussa les épaules.

- Bien entendu, tu croyais que j'allais te laisser t'écraser en contrebas du ravin.

Sans parler qu'il appréciait Aodhaàn même si ce dernier avait une fâcheuse tendant à le faire trop parler. Il aurait agi de la même manière pour n'importe lequel de ces compagnons, même pour Daleròn qui l'exaspérait pourtant au plus haut point.

- Je ne sais pas, hésita le chevalier. Je n'ai pas été tendre avec toi.

Maeron lâcha un ricanement amer.

- Tendre, répéta-t-il amusé. Ne t'inquiète pas pour ça, j'ai connu bien pire.

Il regarda le chevalier ôter ses gants et les fourrer dans sa ceinture.

- Ce que je veux dire, reprit-il avec sérieux. C'est que je ne savais même pas si je te faisais encore confiance.

Maeron hocha la tête, il s'était douté que les dernières conversations qu'ils avaient eut avant l'attaque avait égratigné leur relation. Il avait bien remarquer le changement de comportement du chevalier à son égard et contre toute attente il le comprenait.

- Je peux l'entendre, assura-t-il. Je chamboule ta manière de voir les choses.
- C'est un euphémise, rit le chevalier.

Maeron voulait que les choses soient bien claires, il n'aimait pas laisser les conversations en suspens malgré son comportement habituellement taiseux.

- Je n'ai pas dit tout cela pour te faire changer d'avis, précisa-t-il. Tu m'as demandé ce que j'en pensais et je t'ai répondu avec honnêteté, je te l'ai dit je déteste mentir.

Même si secouer le chevalier ne l'avait pas dérangé tant que ça. Il avait du respect pour lui mais le voir bâtir sa vie dans le mensonge le rendait fou. Le fait que tout ces hommes croient les chevaliers incorruptiblement loyaux et les mettent sur un tel piédestal le rendait malade. Bien sur il ne crachait pas sur tous, nombre d'entre eux était respectable mais pas tous.

- En attendant tu m'as sauvé la vie, insista Aodhaàn à nouveau mal à l'aise.

Maeron le comprenait, il n'était guère facile de présenter des remerciement et de toute manière ils n'avaient pas lieux d'être, il avait agis d'instinct.

- N'en parlons plus, éluda-t-il. Comment va ton bras ?
- La flèche qui m'était destinée m’a à peine égratigné le bras et c'est toi qui en a une plantée dans l'épaule qui me demande comment je vais ?

Aodhaàn se mit à rire et Maeron lui offris un sourire.

- Tu cherches à gagner du temps n'est ce pas ? devina le chevalier.

Maeron savait qu'il ne servais a rien de nier. Oui il cherchait à gagner du temps mais il était bien conscient, car il connaissait maintenant Aodhaàn, que ce dernier ne le laisserais pas tranquille.

- En effet, grommela-t-il.

Aodhaàn s'accroupit à ses cotés.

- Ça va être douloureux, affirma-t-il. Mais ce n'est qu'un mauvais moment à passer.

Maeron lâcha un nouveau ricanement amer alors qu'Aodhaàn se fourvoyait complètement.

- Je me moque de la douleur, lui assura-t-il. Elle m'est familière.

Le chevalier se redressa et Maeron vit dans son regard qu'il avait comprit.

- Écoutes, je ne te demande pas de te déshabiller complètement, soupira-t-il avec douceur. Enlève juste ta chemise que je puisse t'enlever cette flèche.
- La chemise suffira pour que tu comprenne, grogna Maeron presque pour lui même.

Le visage du chevalier se ferma et son regard se fit plus dur.

- Je croyais qu'on se faisait confiance, grommela-t-il

Maeron acquiesça d'un signe de tête, la confiance était présente mais il voulait éviter les questions qui remueraient une fois de plus les mauvais souvenirs. Il finit par lancer un regard noir au chevalier et soupira.

- Très bien, cracha-t-il en tirant sur le laçage de son col pour le dé-serrer. Mais je t'aurai prévenu, ne viens pas m'accuser de chambouler ta manière de penser !

Si Aodhaàn avait avoué avoir eut du mal a digérer ses critiques négatives comment allait il réagir en découvrant sa cicatrice ?

- Je te préviens, répéta Maeron alors qu'il ôtait d'un geste sec sa broigne de cuir. J'enlève ma chemise, tu jettes un œil à ce qu'il y a dessous mais je t'interdit le moindre commentaire car je n'ai pas l'intention d'en parler.

Lui dévoiler sa cicatrice allait déjà être assez dur et il était hors de question pour lui d'aborder le sujet. Un jour il serait peut être capable d'en parler mais pour l'instant ce n’était pas concevable. La douleur le rendait colérique et il n'était pas question pour lui de subir un interrogatoire en règle comme ceux auquel Aodhaàn l'avait déjà confronté.

Ôter sa chemise ne fut pas aussi facile qu'il ne l'aurait voulu. Bien qu'il soit imbibé de son sang il aurait préféré ne pas avoir à le déchiré mais la chemise ne comportait pas de laçages descendant sur le torse et il allait devoir le passer par dessus sa tête pour l'enlever. Sauf qu’avec une flèche plantée dans l'épaule c'était tout simplement impossible.

- Je vais devoir la déchirer, l'informa le chevalier en s'accroupissant à nouveau à ses cotés.
- Très bien, râla le chasseur. On la garderas pour faire des pansement, je crois que je vais en avoir besoin.

Aodhaàn attrapa deux pans de tissus et déchira d'un coup sec la chemise de Maeron. Une fois le vêtement retiré la plaie était parfaitement visible. La flèche avait traversée l'épaule de Maeron entre l'omoplate et la clavicule. La blessure avait cessée de saigner mais le chasseur savait que dès qu'ils la retireraient le sang coulerait à nouveau. Pourtant ce n'était pas cette flèche plantée dans sa chaire qui gênait Maeron à cet instant mais plutôt le fait de se retrouver la peau à nu devant une autre personne. Aodhaàn était encore face à lui et ne pouvait voir son dos mais des cicatrices il en avait plusieurs sur le corps. Certaines barraient ses flancs, une autre, plus impressionnante son pectoral gauche. Personne à part Tea n'avait ainsi observer son corps et Maeron serra les poings pour contrôler ses émotions. Aodhaàn releva les yeux et Maeron en croisant son regard comprit qu'il lui demandai la permission tacite de passer dans son dos. Le chasseur hocha la tête et lorsque le chevalier se plaça derrière lui il entendit nettement lâcher une exclamation de surprise qui lui tira un grondement de rage.

Un chevalier du Royaume formé au sein de l'eiréarn ne pouvait ignorer la provenance d'une telle cicatrice. En soi Maeron n'avait jamais vu la marque hideuse qui lui barrait le dos entre ses deux omoplates mais il savait qu'au toucher les marques étaient épaisses et granuleuse et que le dessin était parfaitement reconnaissable.

- On a dit pas de question, lui rappela Maeron d'un ton sec.

Malgré le silence il pouvait presque entendre les rouages de l'esprit d'Aodhaàn qui s'échauffait.

- J'en ai une seule, le contredit le chevalier. Et si tu me réponds on en parleras plus.

Le sifflement de rage que laissa échapper Maeron était presque animal et pourtant il cracha.

- Vas-y pose ta putain de question !

L'instant de silence qui suivi lui paru durer une éternité avant qu'Aodhaàn ne le brise.

- Qui ? demanda-t-il.

Maeron serra les dents et se tendit encore plus, libérant un nouvel éclat de douleur dans sa blessure. Il n'avait pas à répondre, le chevalier avait promis de ne pas poser de question et pourtant il avait rompu cette promesse. Maeron était furieux, furieux de devoir s’expliquer, furieux de se sentir aussi honteux face aux stigmates des sévices qu'il n'avait pas mérité. Il ferma les yeux pour tenter de contenir sa rage quand soudains quelque chose le frappa. Il pouvait le dire. Aodhaàn était déjà au courant des maltraitances qu'il avait subi, ce qui était finalement le plus humiliant, il avait aussi connaissance de son avis sur la chevalerie et de sa manière de penser alors pourquoi ne pas lui donner toutes les clés de l'histoire et lui prouver une fois pour toute que l'un des chevaliers les plus respectueux n'était tout simplement qu'un monstre.

- Ser Ulwart, finit-il par répondre dans un souffle.

Le silence qui s’abattit sur lui à ce moment là était significatif. Aodhaàn était abasourdi et Maeron lui laissa un moment pour digérer l'information alors que son regard lui brûlait le dos. Il fit de son mieux pour l'oublier, il préférait se concentrer sur la douleur de son épaule et sur l'étrange sentiment qui le transperçait à cet instant. Il ne s'était jamais cru capable de dévoiler le nom de son père à un homme comme Aodhaàn et pourtant au lieu de la honte qu'il pensait ressentir c'était le soulagement qui primait.

- As tu déjà retiré une flèche ? finit-il par demander alors qu'Aodhaàn ne réagissait toujours pas.
- Non. Grogna finalement le chevalier. Parce que toi oui ?
- Pas dans un humain, ricana Maeron. Mais je chasse à l'arc, je sais comment ne pas abîmer la viande.

Aodhaàn lâcha un petit rire et Maeron fut soulagé d'avoir réussi à détendre un peu l'atmosphère.

- Tu vas tenir la pointe de la flèche et briser l'arrière, lui indiqua-t-il. On ne peux pas la retirer en un seul morceau.
- Très bien, soupira Aodhaàn, déterminé. Tu veux glisser un morceau de cuir dans ta bouche ?

Maeron ricana à nouveau amèrement. Il avait connu des douleurs bien plus violentes.

- Ce ne sera pas la peine, se contenta-t-il de répondre. Vas y !

Le chevalier s’exécuta, il attrapa l'avant de la flèche à pleine main et cassa l'arrière d'un coup sec. Maeron serra les dents mais ne lâcha aucun grognement. La douleur il connaissait et il savait plonger au plus profond de lui même pour s'en détacher.

- Ça va  tu supportes ? Lui demanda Aodhaàn
- On m'a collé une épée chauffée à blanc entre les omoplates à l'age de sept ans, grogna-t-il avec hargne. Ceci est une piqûre de mouche.

Il vit le chevalier se figer et ce maudit d'avoir prononcé de telles paroles. Il n'avait pas eut l'intention d'en dire plus ni de relancer le sujet et pourtant c'est ce qu'il venait de faire.

- Allez vas y arrache moi ça ! ordonna-t-il.

Maeron reporta son regard sur la jument qui se tenait à quelques mètre d'eux et observait la scène d'un œil intrigué au moment ou Aodhaàn obtempéra. Il tira d'un coup sec l'avant de la flèche et la délogea de l'épaule qui comme prévu se mit a saigner abondamment. Maeron qui avait prévu le coup attrapa ce qu'il restait de sa chemise et la plaqua fort sur la plaie pour tenter d'endiguer le saignement.

- Tu as besoin de points de suture, lui indiqua Aodhaàn l'air grave
- Alors je t'en prie fais toi plaisir, ricana Maeron qui n'en était pas à sa première cicatrice.
- Ce n'est pas moi qui couds le mieux.

Maeron comprit ce que le chevalier voulait dire par la et lâcha un nouveau juron.

- Ne me dit pas que c'est Daleròn
- Non, répondit Aodhaàn amusé. Mais Sellod est un maître en la matière.

Maeron grimaça, faire venir Sellod signifiait exposé sa cicatrice à une personne de plus. Bien sur ce ne serait pas Sellod qui trahirait vocalement son secret mais il pouvait très bien signer aux autres assez explicitement pour dévoiler son déshonneur.

- Appelle le, grogna-t-il finalement.

Il devait arrêter de se voiler la face et de réagir aussi bêtement. Il avait plus confiance en Sellod qu'en n'importe qui dans cette unité alors il serait idiot de ne pas le laisser le recoudre.

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