Titre: Les gorges
Fandom : Mézérhían
Personnage : Maeron - Aodhaàn - rodaàn - Bradën - Dalaigh - Sellod - Daleron
Rating : PG-13
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 1979 mots
Si les paysages glacés du Reyr étaient magnifiques ils n'étaient rien comparé à la splendeur de ceux de l'Handor. La province du Nord semblait plus menaçante et plus sauvage encore depuis qu'ils avaient traversé le Rijeikain. La grande différence étaient que les arbres se faisaient rares, les conifères qui grimpaient sur les faces abruptes des montagnes du Reyr était absent dans l'Handor, donnant ainsi un coté agressif aux montagnes.
Ils avaient du faire une pause un peu plus longue que d'ordinaire pour compenser les efforts fournis par leurs montures durant la traversée. Encore une fois seule Essyrà semblait ne pas avoir souffert de ce périple. Elle avait mérité un bon pansage qui avait eut le bon ton d'occuper les mains et l'esprit de Maeron. Il n'avait jamais été aussi loin dans les terres du royaume et une certaine adrénaline coulait dans ses veines à cette idée. Il savait leur mission dangereuse et avait tout à fait conscience qu'il n'était pas là pour voyager mais il y prenait du plaisir. Découvrir toutes ces nouvelles provinces et leurs paysages époustouflants apaisait son cœur et lui donnait envie d'en savoir plus.
L'Handor était encore plus enneigé et semblait plus agressif que les terres du Sud. Les rochers étaient plus escarpés et plus acérés que dans le Reyr. La roche plus noire ressortait d'autant plus sur ce paysage d'un blanc immaculé. Lors de leurs dixième journée en Handor il essuyèrent une tempête de neige plus violente que les intempéries rencontrée au sud du Rijeikain. Maeron avait du nouer un morceau de tissu devant sa bouche et par dessus sa capuche pour se protéger du froid. Seul ces yeux étaient encore à découvert même si sa vision ne lui était d'aucune utilité dans ces tourments de neige. Les chevaux avançaient à la file indienne, tête basse et les oreilles plaquées sur leur nuque. Maeron se situait en deuxième position juste derrière Aodhaàn qui menait la marche sans rien voir dans ce blizzard. Tout autour d'eux était devenu blanc, des centaines de morceaux de glaces semblaient se détacher des montagnes pour venir se ficher dans leur peaux comme des milliers de petites aiguilles. Maeron avait beau s'être recouvert de toutes les fourrures offertes par l'intendant Reyr'en le vent arrivait tout de même à s'engouffrer dessous et à engourdir son corps. Il avait faillit à plusieurs reprises proposer à Aodhaàn de s'arrêter autant pour eux que pour les animaux surtout que dans le blizzard ou ils évoluaient il n'étaient même pas certains de suivre un chemin. Ils finirent par s'engouffrer dans une gorge entre deux montagnes qui eut la bonne grâce des les abriter du vent. Maeron espérait juste qu'aucunes crevasses ne se dissimulait sous la neige prête à les engloutir. De plus il ne pouvait se permettre de s'arrêter trop souvent car ils étaient désormais en territoire hostile. Le froid lui même aurait très vite raison du groupe s'ils ne trouvaient pas un abris convenable et il était donc préférable de garder les organismes en actions pour ne pas succomber face à ses températures glaciales.
La tempête dura des heures mais finit par disparaître aussi soudainement qu'elle leur était tombée dessus. Néanmoins le ciel désormais clair permettait de voir la gorge dans laquelle il s'était engouffrés. Deux immenses murs de pierre se dressaient de part et d'autres du chemin qu'ils avaient empruntés et Maeron sentit le malaise le gagner. Il se sentait écraser par la hauteur de pierre les dominant et n'aimait pas particulièrement cette situation. Il avaient bien fait de s'en remettre à l'instinct animal de leurs monture car à leur gauche, le long de la paroi de la montagne se trouvait un ravin. Maeron approcha lentement sa monture tout en s'accrochant fermement à sa selle. Des centaines de pieds plus bas coulait une rivière. L'eau avait au fil du temps creuser sa place dans la roche et une chute dans se ravin serait à coup sur fatale pour n'importe lequel d'entre eux.
- On devrait sortir rapidement d'ici, grogna Maeron
Sa voix rendue rauque par le long silence qu'ils avaient respectés durant la tempête claqua contre les parois rocheuses les entourant et se répercuta en écho à son plus grand déplaisir. Aodhaàn se retourna pour lui offrir un regard curieux.
- On est trop exposé ici, continua Maeron de plus en plus mal à l'aise. On se ferait tirer comme des ….
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que la première flèche rasa son oreille pour se planter dans la neige à quelques pieds des antérieures du cheval de Sellod.
- ON NOUS ATTAQUE ! Gronda Rodaàn en tirant son épée de son fourreau
Maeron lâcha un juron et attrapa son arc alors que de son autre main il ajustait déjà une flèche. Il leva les yeux vers le haut des gorges pour repérer un adversaire mais ne vit personne. Il sentait l’adrénaline couler dans ses veines alors qu'ils se trouvaient piéger comme des rats. La position dominante de leurs assaillants leur permettaient d'attaquer tout en restant en retrait.
Les flèches se mirent soudain à pleuvoir et Maeron ôta d'un mouvement sec sa capuche pour mieux dégager sa vision.
- COLLEZ VOUS AUX PAROIS ! Hurla-t-il à ses camarades.
La légère déclinaison de la roche leur permettrait de se tenir un minimum à l'abri. Un hennissement furieux déchira l'air lorsque le cheval de Dalaigh reçut une flèche dans la croupe et le fauconnier lâcha un glapissement de terreur. Une silhouette apparut sur le coté de la gorge qui leur faisait face et elle n'eut pas le temps d’empenner une flèche que Maeron le touchait au cou et lui ôtait la vie. Les flèches continuaient de pleuvoir, martelant la glace et la neige aux alentours ce qui fit paniquer leurs montures. Les chevaux piaffaient, s'acculaient à la roche et renâclaient avec panique.
- ON DOIT SORTIR DE LA ! Gronda Aodhaàn qui bien qu'il aie dégainer son épée, était impuissant.
Maeron entendit Daleròn pousser un juron satisfait et un cri raisonna contre les parois de glace avant qu'un corps ne tombe dans la neige juste devant la monture d'Aodhaàn qui se cabra. Leur adversaire gisait désormais le visage tordu dans la neige et Maeron remarqua sa tenue peu familière. Il était vêtue de chausses en fourrures épaisse et d'une sorte de veste en peau couverte de poils dru et bouclés.
- DES ESTIENS ! S'exclama Bradën en tirant sur la bride de son cheval paniqué pour tenter de le faire reculer.
Aodhaàn lui aussi peinait à contrôler sa monture. En tombant l'Estien avait projeté des éclaboussures de sang autour de lui et l'animal les naseaux dilatés et les yeux fous n'était plus contrôlé que par la peur. Maeron vit le chevalier rengainer son épée, de toute manière inutile devant la situation, pour poser ses deux mains sur ses rênes et contrôler sa bête. Le cheval se cabra plusieurs fois, fouettant l'air de ses sabots et manquant de trébucher dans la neige. N'étant plus à découvert Aodhaàn fut le premier à être touché. Une flèche le blessa à l'avant bras gauche et il laissa échapper un grognement de douleur. Sa monture reçut une flèche dans l'épaule et démarra malgré les ordres de son cavalier, se jetant en tout sens dans la neige.
Maeron expira violemment avant de faire avancer son cheval à découvert, vite imité par Daleròn. Ils se retourna presque sur sa selle pour mieux viser. Leurs adversaires ne semblaient pas très nombreux mais ils avaient un avantage positionnel de grande envergure. Maeron tua deux Estiens coup sur coup et il comprit que Daleròn ne lui avait pas menti sur ses qualités d'archer car d'autre hommes tombèrent sur sa gauche. Mais les Estiens eux aussi savaient viser et la monture folle d'Aodhaàn reçut une seconde flèche dans le poitrail et se cabra de plus belle. Maeron vit Aodhaàn jeter ses bras autour de l'encolure de son cheval pour ne pas être désarçonné alors qu'une nouvelle flèche atteignait la bête au postérieur qui plia sous son poids. Le cheval bascula sur la gauche tomba sur le flanc, roula sur son cavalier avant de sombrer dans le ravin entraînant Aodhaàn dans sa chute.
- DALERON COUVRES MOI ! Ordonna-t-il en sautant de son cheval.
Il se précipita au bord de la falaise et c'est avec soulagement qu'il découvrit qu'Aodhaàn n'était pas au fond du ravin. Le chevalier avait miraculeusement réussi à s'accrocher à un rocher mais la panique emplissait son regard sombre. Avec son bras blessé et le poids de ses armes il ne tiendraient pas longtemps. Maeron régit aussitôt, il lança son arc et son carquois à Sellod qui l'attrapa au vol et prêta renfort à Daleròn. Le chasseur ouvrit précipitamment sa sacoche de selle et en tira une des cordes qu'ils avaient utilisé pour traverser le Rijeikaïn. Il se précipita vers Essyrà qui piaffait à quelques mètres de là les oreilles plaquée en arrière.
- J'ai besoin de ton aide ! lui dit-il en Andaàr tout en nouant avec précision mais rapidité l'extrémité de la corde à l'une des lanière de cuir maintenant le matériel de bats sur la jument.
Il reparti en courant au bord de la falaise et y jeta la corde. Aodhaàn fut rapide et s'en empara mais le chevalier était costaud et lorsqu'il lâcha l’éperon rocheux et se retrouva dans le vide Maeron su qu'il n'aurait pas la force de le remonter seul. Il tourna vivement la tête pour analyser la situation mais ne pouvait demander de l'aide. Bradën essayait de calmer les montures paniquées tandis que Rodaàn, Sellod et Daleròn continuaient à les couvrir en abattants leurs adversaires. Quant à Dalaigh il était plaqué contre la paroi rocheuse, totalement paniqué.
- Essyrà, s'écria Maeron sur une intuition. Tsalà!
Il s'était une nouvelle fois exprimé en Andaàr et la jument se mit en marche. Aodhaàn était lourd et Maeron tirait de toutes ses forces. Il vit alors la jument se ramasser sur elle même avant de bondir en avant, remontant ainsi le chevalier d'un bon mètre. Il était proche du bord lorsqu'une douleur sourde explosa dans l'épaule gauche de Maeron. Un éclair blanc obscurcit sa vision durant quelques secondes alors que la jument poussait un hérissement furieux. Une flèche Estienne venait de traverser l'épaule du chasseur, il poussa un fantastique juron sans toutefois lâcher la corde. La jument bondit de plus belle et cela suffit pour que Maeron puisse attraper la broigne d'Aodhaàn et le tirer hors du ravin. Ce dernier ce mit à genoux dans la neige pour reprendre son souffle alors que du sang frais gouttait de leur blessures.
- Il n'en reste que deux ! s'écria Daleròn qui visait toujours le haut de la falaise. Mais il sont hors de protée.
- Il nous … faut fuir ! gronda Aodhaàn en se remettant debout.
Maeron regarda vivement autour de lui cherchant un échappatoire possible mais il n'avait qu'une seule solution.
- - On va vers l'avant ! Ordonna-t-il en saisissant les rênes de son hongre.
Il dirigea se dernier vers Aodhaàn et lui fourra les guides dans les mains.
Il ne peux pas nous porter tout les deux, répondit le chevalier
- Prend le ! J'ai une autre option.
- Longez la falaise pour rester à couvert! Ordonna Aodhaàn en prenant la tête du groupe.
Il lança le hongre de Maeron au galop suivi par le reste de la troupe. Maeron lui attrapa sans hésiter une des lanière du matériel de bât et sauta sur le dos d'Essyrà. Il avait confiance en la jument et avait pour intuition que malgré sa sauvagerie elle ne le laisserait pas mourir dans la neige. Et comme de juste malgré son refus jusque là de porter un cavalier elle partit à la suite des autres soldats dans un galop éffreiné qui provoquait une douleur sourdre dans l'épaule de son cavalier mais qui les menait vers la vie sauve.