Titre: Le diner
Fandom : Mézérhían
Personnage : Elderad - Maeron - Aodhaàn - Sellod - Rodaàn - Braden - Daleron
Rating : G
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 2024 mots
Maeron remercia d'un signe de tête la jeune femme qui l'avait guidée à travers les longs couloirs de Lijar jusqu'à la salle à manger et grimaça lorsqu'elle se fendit d'une révérence à ses pieds. Il n'avait clairement pas l'habitude de voir les gens agir ainsi et il n'était pas certains d'aimer cela. Il n'était personne, seulement un soldat à la recherche d'un Seigneur qui était probablement mort.
Lorsqu'il pénétra dans la salle il fut encore une fois surprit par l'architecture. Semblable au reste du château elle lui semblait toutefois plus brillante. Il remarqua que de l'or pur recouvrait certains ornements décoratifs ainsi que les bordure des arches du plafond. Au dessus du tablier de l'immense cheminée ou ronflait un feu réconfortant se trouvait un sublime vitrail de verre doré et blanc représentant une panthère des neige toute griffes et crocs dehors. Une longue table de bois occupait le centre de la pièce et une somptueuse nappe de velours vert la recouvrait. Au bout se tenait l'intendant assis dans un siège en bois sculpté à l'effigie du célèbre félin du Reyr, qui devait être en temps normal celui du Seigneur Rhiàn, il dominait l'assemblée. Aodhaàn était assis à sa droite et les autres étaient attablés avec une satisfaction visible. Après tout ce n'était pas tout les jours que des simples soldats étaient reçut à la table d'un château.
- Lieutenant ! s'exclama l'intendant en prenant compte de sa présence. Nous avions peur que vous vous soyez égarés.
Maeron grimaça à la mention de son nouveau titre. Ses compagnons se tournèrent vers lui comme un seul homme et il lut de la stupéfaction dans les regards de Rodàan, Bradën et Dalaigh. Sellod lui arborait un air satisfait quant à Daleròn il lui adressa un sourire railleur.
- La beauté de la citadelle de Lijar est incomparable, répondit Maeron en s’avançant. Mais sa grandeur l'est tout autant.
- Nous vous avons gardé une place, lui assura Elderad en lui montrant un siège vide à sa gauche.
Maeron le remercia d'un geste de la tête et s’avança pour rejoindre sa place conscient que tout les regards étaient tournés vers lui. Il n'aimait pas cette situation et toutes les mondanités qui allaient sûrement composer ce dîner. Il se serait bien contenté de manger dans la salle des gardes ou même dans les écuries en la simple présence apaisante de Raichéanne, mais être invité à cette table était un honneur qu'il aurait été mal avisé de refuser. Et puis il était assez fier de sa nomination de lieutenant et cette nouvelle situation l’obligeait désormais à faire des efforts de ce genre.
Lorsqu'il s'assit il cru que les conversations allaient reprendre là ou elles s'étaient arrêtées mais les autres convives ne cessèrent de le fixer et il jeta un regard d'incompréhension à Sellod. Ce dernier signa rapidement à une main et Maeron reconnu le mot épée avant que Daleròn à sa droite ne se penche vers lui.
- Les armes ne sont pas autorisées à un dîner, raillait l'archer à son oreille.
Maeron baissa les yeux. Il avait attaché son ceinturon par dessus la broigne noire qui lui avait été fournie et son épée y pendait. Il détacha la boucle et accrocha son arme au dossier de sa chaise en sentant ses joues s'empourprer.
- Veuillez pardonner les manières de mon lieutenant, demanda Aodhaàn en se tournant vers l'intendant. Il n’a été que récemment promu et le protocole lui est encore partiellement inconnu.
Maeron retint un grognement. À l'instar d'un animal acculé il aurait bien montré les dents ce qui aurait été à l'encontre de toutes les politesse. Il n'aimait pas à devoir s'excuser pour quelque chose d'aussi futile qu'une épée à sa ceinture. Et puis ce manquement au protocole n'était même pas voulu, il n'avait pas été éduqué dans un château et n'en éprouvait aucune honte. C'était d'ailleurs tout ces idiots qui étaient en tord. A ces yeux il fallait rester armé en toute occasion. Il n'avait de même pas l'intention d'ôter les deux dagues accrochées à sa cuisse et à son mollet et qui étaient dissimulés sous sa table.
- Je ne m'en offusque point Ser Aodhaàn, rit l'intendant en adressant un signe de paix à Maeron. Cette place était celle du Seigneur Cewydd Rhìan, elle à connu des manquements au protocole bien plus grave que le simple port d'une arme à table.
- Je vous présente toutes nos condoléances pour la perte de Cewydd, enchaîna aussitôt le chevalier avec un hochement de la tête.
Maeron nota qu'un air sincèrement triste marquait les traits de l'intendant.
- Oui, il était bien trop jeune pour mourir mais il à donné sa vie pour défendre ses terres et les frontières du Royaume.
Ils furent interrompu par deux femmes portant de grand plateaux sur leur épaules. Maeron remarqua alors que l'assiette posée devant lui était en or et les manches des couverts étaient sertis de rubis. Il se demanda un instant qu'elle était l'importance d'avoir des couverts ainsi décorés lorsque les plats furent posés à table. Maeron fut surprit par l'abondance de plats. Devant ses yeux se trouvaient deux cochons rôtis, plusieurs ragoûts, des plats de légumes divers et même ce qui ressemblaient à des fruits confits dans une sauce brillante.
- Pardonnez moi la frugalité de ce repas, déclara l'intendant mais nous gardons un maximum de réserve en cas de siège.
Maeron se tourna vers ses compagnons de route. Ils n'avaient mangé que de la viande depuis des jours et c'était principalement grâce à lui qu'ils avaient pu la consommer fraîche alors voir autant de plats être qualifié de « repas frugal » le rendait fou. Dans le royaume des paysans avaient des difficultés à se nourrir et lui avait désormais le choix entre plusieurs types de viandes et plus de légumes qu'ils ne pourrait jamais en avaler.
- Nous mangeons bien moins que cela sur la route, lui assura Aodhaàn en se servant du ragoût.
- Vous avez raison, rit l'intendant alors que l'une des servantes emplissait sa propre assiette de viande en sauce. L'eau chaude à du vous faire du bien, j'espère que ce passage dans nos thermes vous à été agréable.
Maeron planta sa fourchette avec force dans un morceau de cochon rôti que venait de lui servir Daleron. Il serrait tellement son couvert que les rubis qui l'ornait lui entamait la peau. Il n'en croyait pas ses oreilles. Cet homme leur demandait nonchalamment s'ils avaient aimé le fait qu'on leur offre une femme en cadeau. Il déposa le morceau de viande dans son assiette avant de se tourner vers leur hôte.
- Pouvoir se laver et changer de vêtement fut un véritable luxe, grogna-t-il moins poliment qu'il ne l'aurait du. Le reste n'était pas nécessaire.
Il reçut le coup de coude de Daleròn dans les cotes au moment ou Aodhaàn lâchait un grognement. Il releva les yeux vers son supérieur et rencontra son regard noir. Regard qu'il lui rendit sans sourciller . Il se moquait de paraître impoli, il ne tolérait pas qu'une femme puisse être donnée en offrande et n'avait pas l'intention de changer d'avis.
- Ce bain était des plus plaisant, reprit Aodhaàn
L'intendant lui offrit un sourire et un silence s'installa à table seulement comblé par les bruits de couverts et de mastication. Les convives se jetaient sur la nourriture dont ils avaient étés privés durant des semaines. Maeron quand à lui mangeait du bout des lèvres. La viande était succulente mais il n'était pas d'humeur à savourer son repas.
- Cette pièce est splendide, commença Aodhaàn en désignant le plafond et ses arches éclairées par de nombreuses torches. La famille Rhiàn peut être fière de sa citadelle.
- Lijar est le joyaux de la maison Rhìan, enchaîna aussitôt l'intendant avec fierté. Elle à été construite il y à des siècles à même la roche de la montagne. Les sculpteurs ont mis des années à en dégager ses voûtes. Elle plaisaient particulièrement au père de Canthaïr. Le Seigneur Caïlin serait bien dépité devant la disparition de sa lignée.
Maeron serra les dents. Il n'avait pas connu les Seigneurs du Reyr et n'y était pas attaché mais il savait que la mort de Cewydd avait secoué Tea et que Canthaïr était, selon ses dires, de bonne compagnie. De toute manière un jeune homme de l'age de Cewydd n’aurait pas du perdre la vie ainsi.
- Il reste votre jeune Seigneur, reprit Aodhaàn avec pudeur. Quel age à-t-il ?
- Celearn à deux ans. Il est trop jeune pour régner et Dame Ailéaàn est d'une grande bonté mais ce n'est pas une Reyr'en et si Canthaïr ne nous reviens pas....
La voix de l’intendant se brisa et Maeron se concentra sur les légumes, qu'il ne connaissait même pas, qui se trouvaient dans son assiette.
- Le plus triste c'est qu'il y à encore quelque mois la maison Rhiàn était promise à un grand avenir
Le chasseur releva la tête. Non pas que les intérêts de la maison Rhiàn ne l’intéresse mais l'air étonné d'Aodhaàn le surprit.
- Que devait-il se passer ? s'enquit le chevalier.
- Le mariage, répondit l'intendant une pointe de fierté dans la voix. Le Seigneur Cewydd Rhiàn avait fait la demande d'épouser son altesse Teagan Mézérhian.
Maeron eut soudain l'impression de recevoir un violent coup dans le plexus et il luit fallut toute sa maîtrise de soi pour ne pas rendre son repas.
- Et la Princesse avait accepté ? s'enquit Aodhaàn, incertain
Maeron posa ses couverts avec lenteur avant de porter une main à sa poitrine comme pour atténuer la douleur qui le vrillait. L'intendant lui laissa échapper un petit rire triste.
- Si vous voulez mon avis elle n'avait pas encore eut vent de la demande, répondit-il.
Le chasseur sentit sa tête se mettre à tourner et se moriginea à se reprendre. Il n’aurait pas du être étonné et surtout cela n'aurait pas du être aussi douloureux. Teagan avait « faillit » épouser Cewydd Rhìan. Il était certain qu'elle aurait d'abord protester pour la forme mais elle avait admit bien s'entendre avec le jeune seigneur du Reyr et cette union aurait finit par avoir lieu. Et même si Cewydd était désormais hors course il devait se faire à l'idée qu'une union aurait tout de même lieu tôt ou tard.
Il releva les yeux et fut surprit de voir Aodhaàn le dévisager. Ce dernier l'examinait de son regard noir et Maeron ne sut pourquoi. Le chevalier semblait s'attendre à ce qu'il réagisse à cette information et son regard semblait soupçonneux. Pourtant il était impossible que ce dernier sache qu'il avait côtoyer Tea. Il se hâta de se composer un masque d'indifférence et laissa retomber sa main sur sa cuisse alors que le regard du chevalier ne le quittait pas.
- Le seigneur Cewydd à fait la rencontre de la Princesse Teagan le jour de son anniversaire, continua l'intendant qui lui n'avait pas décelé le malaise de Maeron. Il en est revenu fou amoureux. C'est simple il ne parlait plus que de la princesse. Il à envoyé sa demande en mariage quelques jours après son retour après avoir reçut l'accord de son frère.
Maeron sentait la nausée lui soulever l'estomac alors qu'une indéfinissable jalousie s'emparait de son cœur. Pour Cewydd Rhiàn cela avait été aussi simple que cela. Il avait vu Tea, était tombé amoureux et son statut de fils de Seigneur lui autorisait à demander sa main à son père. Maeron n'avait jamais envié le statut de Seigneur excepté ce soir car cela lui aurait permis d'épouser Tea et de passer le reste de sa vie à ses coté ce qui était son vœux le plus cher.
- La Princesse Teagan est une femme de caractère, souligna Aodhaàn qui ne le lâchait toujours pas des yeux. Elle n'aurait peut être pas accepté.
- Elle était sous le charme elle aussi, le contredit l'intendant.
Ces paroles furent de trop pour Maeron qui posa ses couverts sur son assiette, incapable d'avaler quoi que ce soit d'autres. Il ne lui restait plus qu'à espérer que ce dîner ce termine en vitesse qu'il puisse s'éclipser pour se laisser aller à sa rancœur et sa peine.