Titre: Le guerrier Mystérieux
Fandom : Mézérhían
Personnage : Ser Kenelm - Ser Ourzhàl
Rating : G
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 987 mots
“Redresse toi !. Regarde moi! Serre tes doigts! “
Les ordres fusaient, tranchants et précis et Ser Kenelm fronça les sourcils. Le convoi avait fait halte pour la nuit entre deux collines à l'herbe balayée par les vents. Ils étaient particulièrement à découvert mais n'ayant pas atteint la ligne de front ils devaient encore être en terrain protégé. Comme à son habitude depuis deux jours l'étrange prisonnier entraînait le petit garçon à l'épée. Ser Kenelm avait décidé de le laisser faire. Ce jeune homme ne ferait jamais de l'enfant un combattant mais chacun soignait sa conscience comme il le pouvait. Lui même ne cessait de se répéter que c'étaient les ordres de la Reine et qu’il avait fait son devoir en y obéissant mais ça n’apaisait tout de même pas le pincement honteux dans sa poitrine
- Il est exigeant, commenta Ser Ourzhàl en se laissant tomber à ses côtés aux coins du feu
Ser Kenelm hocha la tête. Maeron, qui avait finit par leur avouer son nom certainement dans le but que Ser Ourzhàl cesse de l'appeler « le prisonnier », était très observateur. Malgré le jeune âge de l'enfant il ne lui laissait rien passer. Dès que le convoi s'arrêtait il s'occupait de son cheval et puis donnait une leçon à l'enfant. Il était brusque mais patient. Il asticotait le jeune garçon, ne cessant de lui cracher des consignes précises, et pourtant lorsqu’il tombait il le relevait avec douceur.
- Il est surtout très bon, répondit Ser Kenelm. Regarde cet enfant, il y à deux jours il ne pouvait tenir un balais aujourd'hui il exécutait les trois passes de base avec une épée qui devait faire la moitié de son poids.
La progression du petit était inattendue. Certes le garçon ne tiendrait pas deux secondes face à un bataillon Estien mais il pourrait peut être en cas d’attaque tenter de défendre sa vie.
- Tu ne trouves pas que ce Maeron est louche, grommela Ser Ourzhàl en sortant un couteau pour l'aiguiser avec des gestes précis.
Leràn Kenelm reporta son attention sur l'homme dont il était question. Il avait eu au cours des derniers jours de nombreuses interrogations à son sujet. Il était fin mais musclé signe que là ou on l’avait trouvé il mangeait à sa faim. Il avait entreprit de trouver le premier soir une branche d’arbre adéquate et s'était mise à la tailler durant le voyage. Si le chevalier avait été interloqué au début il avait vite comprit que Maeron se fabriquait un arc. Il ne lui avait fallut que quelques heures pour transformer cette branche en une arme digne de ce nom. Et depuis des flèches avaient rejoint son armement. Il avait même brisé d'un coup de pied la lame d'une épée trop fine pour fabriquer des têtes de flèches acérées. Ser Kenelm était resté de marbre lorsque Maeron s'était entraîné à tirer le deuxième soir, son maniement des armes était spectaculaire. La plupart des “prisonniers” qu’ils accompagnaient au front s’étaient mis à l’observer. Certains s’étaient même mit à imiter les mouvements qu’il apprenait à l’enfant, comme motivé par sa force
- On ne connaît pas la vie des autres, répondit-il stoïquement. Je ne suis pas apte à juger. Mais une chose est sure il aurait eut sa place dans l’Eiréhaàn
- Tu racontes n’importe quoi, ricana son collègue en lui jetant un bref regard amusé.
Leràn était quant à lui très sérieux. Maeron était rapide, vif et les cicatrices anciennes qu'il portait sur son visage était la preuve qu’il avait déjà combattu.
- Regarde le se mouvoir, insista le chevalier. Je n'ai vu qu'une seule personne aussi à l'aise une lame à la main c’est Ser Rhufawl
Ser Ourzhàl redressa la tête alors que Maeron enchaînait des passes compliquées pour déstabiliser son petit adversaire. Ses mouvements étaient fluides comme si l'épée était la terminaison naturelle de sa main. Ser Kenelm ne comprenait pas qu’un combattant comme lui n'ait pas décidé d'intégrer l’Eiréhaàn
- Le Royaume recèle sûrement d’autres talents cachés dans son genre, répondit bien intelligemment Ser Ourzhàl
C'était certain. Les personnes sachant manier une arme n'étaient pas obligées d'intégrer cette prestigieuse formation cependant c'était un honneur de servir le Royaume et ça aurait pu apporter à ce jeune homme, n’étant vraisemblablement pas de la noblesse, une considération et une place
- Quelque chose m'intrigue chez ce garçon, continua Ser Kenelm sans lâcher Maeron des yeux. Il à fait tomber la fièvre de ce malheureux avec rapidité. Il savait ce qu’il cherchait et à l'aide d’une seule plante il concocte une potion miracle.
Il avait plusieurs fois vu le Laärki à l’œuvre au château mais c’était la première fois qu il voyait quelqu'un n'ayant pas appris l'art du soin guérir d'une telle manière un homme malade.
- Tu n’y connais rien en plante, ricana Ser Ourzhàl en croquant dans un morceau de viande séchée. C'est pour cela que ça te parait compliqué. Son père était peut être herboriste.
Leràn secoua la tête en émettant un grognement indécis. Il y avait une puissance qui se dégageait du jeune homme qui était particulièrement étrange. Il restait calme en toute circonstance et pourtant le chevalier devinait qu'il pourrait se montrer particulièrement dangereux
- Je ne sais pas, répondit-il toujours perturbé
Il ne comprenait pas non plus pourquoi il ne s'était pas enfui. Il avait toute les compétences pour mettre les deux chevaliers à terre et reprendre sa liberté. Il avait dit être resté pour un serment fait à une femme et cela ne correspondait pas au garçon sauvage qu'il avait découvert. Le fait qu'il aie refusé de répondre à l'appel du Roi alors que de toute évidence il ne rechignait pas à partir au front l'ennuyait. C’était un mystère qu'il aurait voulu résoudre.
- Tu te creuses les méninges pour pas grand chose, l’asticota son collègue. Dans deux jours nous seront sur le front et on ne le reverra probablement jamais.