Titre: La mission
Fandom : Mézérhían
Personnage : Aelred - Aodhaàn
Rating : G
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 1456 mots
Le chevalier carra les épaules en maudissant les gouttes de pluie trempant sa chemise et glissant dans sa nuque et le long de son dos. Chaque pas était difficile car ses bottes en cuir collaient dans la boue qui lui arrivait jusqu'au cheville. Il pressa néanmoins le pas ne voulant pas faire attendre son Souverain. Il arriva assez rapidement devant la tente Royale, adressa un signe de tête aux deux jeunes chevaliers de sa promotion qui la gardait et entra.
Le Roi était assis à une table et paraphait des parchemins à l'aide d'une longue plume sombre.
- Vous m'avez fait demander votre Majesté ? s'enquit il en lui adressant le salut militaire de rigueur.
- Oui Ser Aodhaàn, répondit le Roi
Un sourire éclaira son visage fatigué et il lui indiqua une chaise juste devant lui d'un signe de la main.
- Asseyez vous je vous en prie.
Le chevalier obéit, légèrement mal à l'aise. Se retrouver en tête à tête avec le Roi n'était pas anodin et il il ne pouvait nier être quelque peu inquiet.
- Vous devez vous perdre en conjecture sur la raison de votre présence ici, commença le Roi en s'appuyant sur le dossier de sa chaise. Vous pouvez vous détendre je n'ai rien à vous reprocher, au contraire. Je vous sais très observateur. Avez-vous des remarques dont vous souhaiteriez me faire part, concernant le camp ou les hommes ?
Aodhaàn fronça les sourcils. Il trouvait cette demande délicate. Certes il y avait de problèmes sur le camp, des tensions entre certaines légions de différentes provinces, des protestations de soldats face à l'inaction depuis leur arrivée, et surtout des plaintes concernant le terrain. Sans parler du fait que même si l'armée comprenait nombre de soldats de métier, beaucoup d'homme recrutés de force ne savaient toujours pas tenir une épée. Mais il se voyait mal avouer tout cela de but en blanc à son Roi.
- Non Majesté, se contenta de répondre le chevalier en frottant ses bottes l'une contre l'autre pour tenter d'y ôter la terre avant de se rendre compte qu'il salissait le tapis. Il est triste que cette campagne aie lieu en hiver et que la boue rende la situation difficile. Mais le camp est bien monté et chacun trouve petit à petit sa place.
- En effet le temps ne joue pas en notre faveur, soupira le Roi mais un bon soldat doit passer outre ces désagréments.
Aodhaàn qui avait préféré axer la conversation sur l'état du terrain baissa les yeux. Il se sentait de plus en plus mal à l'aise.
- Parfaitement votre Altesse, répondit-il incertain.
- Ser Aodhaàn je ne vous ai pas fait appeler pour parler de la pluie et du beau temps, reprit le Roi en tirant un parchemin devant lui. Vous êtes ici parce que j'ai une mission à vous confier.
Le chevalier redressa la tête soudain attentif.
- Je serais honoré de me rendre utile votre Grâce, s'empressa-t-il de dire.
Et il espérait que sa mission le tienne éloigné de la boue le plus longtemps possible.
- Connaissez-vous le Seigneur Canthaïr Rhiàn ? s’enquit le Roi.
Aodhaàn hocha la tête en revoyant un homme d'une trentaine d'année aux cheveux bruns traverser la cours du château.
- Très peu votre Altesse, répondit-il. Je l'ai aperçut lors de sa brève visite au château il y à quelques mois.
- Bien, Canthaïr Rhiàn est avant tout chevalier mais il est également le Seigneur de la Province du Reyr. Il à été le premier à nous tenir informé du déplacement de l'armée Estienne. Il à également été le premier à être confronté à ce conflit et son jeune frère à péri sur le front.
Aodhaàn se contenta de hocher la tête. Il avait entendu plus ou moins les même informations par des rumeurs lui étant parvenues aux oreilles. Il savait que le Reyr avait été la première province envahie par les Estiens qui avaient préférés les montagnes Reyr'en aux mont gelés de l'Handor.
- J'en avais entendu parler, répondit-il succinctement.
- Nous devions le rejoindre sur le front, lui expliqua Le Roi en déroulant une carte du Royaume devant lui. Mais nous n'avons trouvé aucunes traces de sa présence. Je ne sais s'il est vivant, mort, prisonnier ou encore éreinté par des combats sans issue et sans soutien. Il est peut être retourné dans le Reyr pour protéger la population de sa province.
Aodhaàn fronça à nouveaux les sourcils. Il connaissait la réputation du Seigneur Rhiàn. Ce dernier avait fini premier de sa promotion dans l'Eiréhaàn tout comme lui il avait l’honneur de porter l'Eiréhaàn'er à son flanc. S'enfuir loin du front serait une trahison envers son Royaume et son souverain.
- Vous n'avez reçut aucunes nouvelles ? s’étonna Aodhaàn
- Pas un oiseau depuis des semaines, lui répondit le Roi d'un ton morne.
- Ce n'est pas bon signe.
- En effet. C'est pourquoi j'aimerais que vous montiez une expédition. Que vous sélectionniez quelques hommes pour partir à sa recherche.
Aodhaàn hocha la tête alors qu'un immense sentiment de fierté l'envahissait.
- Une troupe importante ? s'enquit il, avide de précisions.
- Non plutôt un petit groupe d'hommes polyvalents, répondit le Roi. J'aimerais que vous voyagiez vite et de manière plutôt discrète. Retrouver le Seigneur Rhiàn est crucial. Il est l'un des éléments clés de cette guerre.
Aodhaàn hocha le tête. L’inquiétude se lisait sur les traits du Roi. Il savait que son Souverain entretenait de bonnes relations avec le seigneur du Reyr. Il avait même été étonné d'apercevoir la Princesse échanger quelques mots avec le chevalier. La Princesse ne parlait pas souvent hormis à Deraï, le palefrenier, ce qui prouvait qu'elle devait tenir Canthaïr Rhiàn en grande estime.
- Puis je choisir mes hommes ? s'enquit il alors qu'une sorte de liste s'étteyait déjà dans un coin de sa tête.
- Vous êtes chevalier désormais, lui répondit le Roi avec un sourire entendu. Je vous laisse seul juge de vos camarade de voyage. Choisissiez les soigneusement. Vous devrez peut être traverser des lignes ennemies sans vous faire voir.
Aodhaàn acquiesça. Quitter le front ne lui posait pas de problème. Il était fier que le Roi l'aie choisit pour cette mission qui semblait d'une grande importance. Néanmoins quelque chose le tracassait.
- J'aimerais emmener Dalaigh avec moi, dit il en sondant le Roi du regard.
- Le fils du fauconnier ? s'étonna son souverain.
- Oui, J'ai fais la promesse à la Princesse que je veillerais sur lui et je ne voudrais pas avoir à revenir sur ma promesse.
Le sujet était délicat et il vit le Roi perdre son sourire bienveillant quelques secondes. Mentionner sa fille n'était pas une bonne idée. Si Aodhaàn avait pu assister de ses propres yeux aux adieux froids échangés par la Princesse et son père il ne pouvait pas non plus occulter les rumeurs qui rapportaient que le Roi avait voulu marier sa fille de force et que cette dernière avait prétendu être déjà devenue une femme. Les soldats du Cyriatàn n'avait pas manqué de fanfaronner sur ce qu'il avaient eut le loisir de voir et Aodhaàn avait du mettre ses émotions de cotés pour ne pas leur sauter à la gorge.
- Emportez Dalaigh avec vous, finit par répondre le Roi avec un geste insouciant de la main. Je serai rassuré de le voir loin du front. Il n’a rien d'un soldat.
Sur ce point Aodhaàn ne pouvait le contredire. Dalaigh avait beau faire des efforts il tenait une épée comme une servante tenait un manche à balai. Néanmoins il s'occupait des faucons à merveille et l’un de ses oiseaux pourrait se montrer utile lors de sa mission.
- Prenez cinq hommes avec vous, reprit le Roi. Et le matériel qu'il vous faut. Partez au plus vite.
- Bien votre Majesté, répondit Aodhaàn en se levant.
Il se dirigea vers la sortie de la tente en songeant au matériel qu'il lui faudrait emporter quand une interrogation lui vint à l'esprit.
- J'ai tout de même une question, commença le chevalier plutôt mal à l'aise d'avoir à la poser.
- Je vous écoutes
- Admettons que je retrouve le Seigneur Rhiàn chez lui dans le Reyr et qu'il s'avère être... un déserteur. Quel sont vos ordres ?
Le Roi prit une seconde pour réfléchir, sa joue se contractant dans un tic nerveux alors que visiblement il était en proie à des sentiments disparates.
- Ramenez le moi quel que soit les circonstances, finit il par répondre d'une voix lasse. J'aviserai.
- Bien votre Altesse.
Et sur ces mots il effectua un salut avant de replonger dans la pluie et le chaos en priant pour que le Seigneur du Reyr soit rester l'homme loyal dont il avait la réputation.