L'apréhension

Aug 02, 2017 09:31

Titre: L'apréhension
Fandom : Mézérhían
Personnage : Tea - Maeron
Rating : G
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 1551 mots

Maeron se baissa vivement pour éviter un coup qu'il avait pourtant vu venir de loin. Il relança son épée vers l'avant et retint son bras de justesse pour ne pas que la lame entre en contact avec le visage de la jeune femme qui lui faisait face. Il laissa échapper un grondement alors que Tea parait bien faiblement et surtout trop tard son coup. Il pivota sur lui même commettant volontairement une faute pour laisser à son adversaire le temps d'attaquer mais Tea n'en fit rien. Maeron avança de deux pas dans sa direction avant de lancer sa lame. Il ne rencontra que trop tard le regard fuyant de la jeune femme et comprit qu'il n'aurait pas du faire ce geste. Son épée atteignit le bras de la jeune femme, passant à travers le fin tissu de la chemise en lin blanc qu'elle portait et à travers sa peau.

- Aie, grogna Tea en lâchant son épée.

Maeron ramena la sienne le long de son flanc et son regard se durci lorsqu'il vit le tissu de la chemise se tacher de rouge.

- Mais Bordel concentre toi Tea !

Il vit la jeune femme plaquer sa main sur son bras avant de lui jeter un regard mauvais.

- Tu sais que tu n'es bonne à rien quand tu n'es pas concentrée ! gronda le chasseur.

Il était furieux de la voir distraite, furieux de l’avoir blessé et d'exaspération il jeta son épée qui alla se planter dans le tronc de l'arbre le plus proche. Il passa vivement ses mains dans ses cheveux humides de transpiration avant de lever les yeux au ciel. Il sentait la colère palpiter en lui et il s'en voulait de ne pas arriver à la réprimer. Mais en ce moment il était à fleur de peau et Tea ne l'aidait pas.

Il avait été plus que désorienté par tout ce qui se passait dans sa vie ces derniers temps. Le fait que Tea révèle ses talents devant l'Eiréhaàn avait un peu chamboulé leur vie. Elle lui avait rapporté les propos de son parrain et il s'attendait à tout moment à voir des chevaliers sortir des buissons pour le traîner aux pieds du Roi. Il vivait aussi très mal le fait que Tea ne soit pas bien dans sa peau. Il la voyait perdre pied, emportée par sa colère et il ne pouvait rien faire pour l'aider. Il y avait aussi ses sentiments qu'il réprimait toujours mais qui étaient de plus en plus dur à contrôler. Il ne savait pas si la jeune femme partageait ses sentiments et c'était ce qu'il y avait de plus dur. Elle semblait si proche et si éloignée à la fois que ça en devenait aliénant. Et puis il y avait ce secret sur l'identité de son père qui s’immisçait encore entre eux et dont il ne trouvait pas la force pour le briser. Toutes ces réflexions le rongeaient et faisaient que bientôt il serait aussi instable que Tea.

Le chasseur se tourna alors que la jeune femme épongeait son bras gauche avec sa main. Il vit Rashkánn se lever et s'approcher alors que Tea se dirigeait dans la cabane. Maeron passa une main sur son visage s'en voulant vraiment d'avoir blesser la jeune femme. Il s'engouffra lui aussi dans son habitation et grogna en voyant Rashkánn confortablement assis sur le lit au coté de Tea lécher consciencieusement la plaie.

- Ne le laisse pas faire ça ! grommela-t-il en récupérant un bol d'eau.

Il fut étonné de ne pas entendre Tea répliquer mais cette dernière ce contenta de garder le silence et de l'observer. Il tira le tabouret pour s'installer devant elle avant de déchirer sa manche d'un coup sec. Il aurait été plus facile de lui faire enlever sa chemise mais cette pensée n'était pas convenable et ne l'aiderait pas à garder le contrôle de ses émotions. Maeron repoussa doucement la main de Tea pour observer la plaie. Elle n'était pas profonde mais l’estafilade était bien nette et les bords de la plaie bien distincts.

- Je suis désolé, dit il en sachant que malgré ses soins elle garderait une cicatrice.
- Pour m'avoir blessé ou pour m'avoir crier dessus ? demanda Tea

Maeron qui était entrain d’imbiber le morceau de chemise déchiré dans le bol d'eau releva la tête. Il s'attendait à voir de la colère dans les yeux de Tea et pourtant son regard bleu était aussi clair que l'eau du lac qu'il affectionnait tant. Elle semblait plutôt amusée par la situation. Encore une fois cette façon de réagir prouvait à Maeron combien elle était instable.

- Les deux, répondit-il en appliquant le linge humide sur la plaie.

Il fut étonnée de ne pas voir Tea grimacer. Il s’était attendu à ce qu'elle hurle, qu'elle gémisse ou encore qu'elle couine et pourtant elle le regardait dans les yeux sans sourciller alors qu'il frottait la plaie sans la moindre délicatesse

- Premièrement tu as raison, dit elle en jetant un coup d’œil à Rashkánn qui venait de poser sa grosse tête sur ses genoux. Je ne suis bonne à rien quand je ne suis pas concentrée.
- Je...
- Non, laisse moi finir, l'interrompit elle. Et deuxièmement si j'avais fais plus attention je n'aurais pas prit ton épée dans le bras.

Maeron ne répondit rien. Même s'il s'en voulait il savait qu'il n'était pas véritablement en tord. La seule chose qu'il avait à se reprocher était de ne pas avoir arrêter le combat directement en voyant que son adversaire n’était pas concentrée. Mais lui aussi avait besoin extérioriser et le combat à l’épée et surtout la fatigue physique qui en résultait l'aida à chasser ses angoisses.

- Tu va garder une cicatrice, lui apprit Maeron en se levant pour récupérer des feuilles dans un pot posé sur une étagère bricolée par ses soins.
- Chouette, celle ci sera plus glorieuse que celle qui orne ma fesse.

Maeron laissa échapper un petit rire en se souvenant de la confidence de Tea sur sa malheureuse rencontre avec les chiens de chasse.

- Tu pourras la porter fièrement, rajouta-t-il en appliquant une feuille sur la blessure.
- Qu'est ce que tu mets sur la plaie ?

Il rit en voyant Tea se tortiller pour jeter un œil à la plante qu'il venait d'appliquer sur sa blessure

- Ce sont des feuilles de choux, lui expliqua Maeron en rajoutant une deuxième feuille sur la plaie. Elles ont des propriétés cicatrisantes.
- Tu fais pousser des choux ? s'enquit Tea alors que Maeron déchirait d'un coup sec son autre manche.
- Disons que j'ai échangé un choux du potager de Riwalön contre un gros lapin, répondit évasivement le chasseur.

Il aimait cette plante pour ces propriété médicinale mais les choux ne poussaient que dans les potagers. Lorsque sa réserve s'amenuisait il filait en douce dans le potager du maraîcher de Riwalön et prenait ce qu'il avait besoin tout en veillant à laissé de la viande en échange sur les marches de son perron.

- Tu es un Saint, rit Tea alors qu'il finissait le bandage autour de son bras.
- Et si tu me disait plutôt ce qui te tracasse au point de me laisser t'entailler le bras ? demanda Maeron en reculant un peu son tabouret.

Il vit le visage de Tea blêmir et le fait que Rashkánn pousse un petit gémissement aigu ne le rassura en rien. Il avait vu juste. Sa bonne humeur n'était qu'une façade qui cachait une souffrance qu'il ne supportait plus.

- Des cauchemar, finit par répondre Tea en attrapant sa main.

Maeron hocha la tête. Les cauchemar il connaissait. Chaque nuit il revivait son enfance. Parfois c'était la mort de sa mère qui venait le hanter d'autre fois il se réveillait en hurlant alors que son père le torturait. Il se doutait que Tea devait connaître des nuits agitées avec les traumatisme qu'elle avait vécu mais il se demandait bien pourquoi c'était seulement maintenant qu'elle se décidait à lui en parler.

- C'est toujours le même, continua-t-elle en serrant ses doigts. C'est un nouveau cauchemar que je fais depuis quelques semaines, il est apparut un peu après la séance du conseil

Maeron grimaça il ce doutait de ce qui allait suivre.

- Je vous vois partir à la guerre, souffla-t-elle en caressant de sa main libre la tête épaisse du loup. Mon père, Rhufawl, toi... vous partez combattre et je suis obligée de rester en arrière ne sachant pas si je vous reverrai un jour.

Maeron vit une unique larme rouler sur la joue de Tea et il l'essuya de sa main libre. Il n'aimait pas la voir ainsi et pourtant son cauchemar n'en était peut être pas vraiment un.

- Il ne faut pas que tu penses à ça Tea, murmura-t-il en serrant sa main.
- Je ne veux pas vous perdre, souffla la jeune femme en crochetant sa nuque et en collant son front contre le sien.

Il y avait tellement de douleur dans la voix de la Princesse que Maeron senti son cœur se serrer. Il releva doucement la tête pour poser un baiser sur son front.

- Je sais, Tea. Dit il d'une voix brisée. Je sais.

Il était tout simplement incapable de lui faire une promesse qu'il ne pourrait s'en doute pas tenir.

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