[FIC] Contrat s/tête #5

Jan 28, 2009 09:27

Titre : Contrat sur tête #5
Rating : PG-13
Disclamers : Les personnages de Alex Rider appartiennent à Anthony Horowitz.
Résumé : Il est trois heures du matin, Yassen Gregorovich se réveille brusquement après un mauvais rêve, un souvenir douloureux. On frappe à sa porte, qui cela peut-il bien être ? C'est ce qu'il se demande en l'ouvrant.
Note : Spoilers pour ceux et celles qui n'auraient lu ou vu que Stormbreaker puisque cette histoire se centre autour d'une certaine personne (d'où une certaine liberté sur la base).
Bonne lecture.
Nb de mots : 2 823

Alex était revenu comme promis deux semaines plus tard et seul. Une voiture était venue le chercher au centre ville avant de filer pour la campagne. Le garçon put profiter de son père sans le Russe dans les parages. John lui avait dit que Yassen était en mission quelque part en Europe. Alex avait froncé des sourcils : sans doute en train de tuer des gens, avait-il pensé. Mais il avait chassé ça de son esprit quand son père lui avait proposé une sortie à cheval. La dernière fois qu'il était monté sur cet animal, c'était à Londres pour fuir...
Ils passèrent deux jours à se connaître et se découvrir. Alex sut alors ce que c'était que d'avoir un père. John avait rempli ce qui lui manquait. Il y avait encore des zones d'ombres au tableau mais Alex même s'il ne le montrait pas, était heureux qu'il ne soit pas mort. Chaque soir, seul dans sa chambre, il se mettait à regretter que John ne vienne pas avec lui, dans cette maison qu'il avait occupé avec Ian. Au fond de lui, Alex voulait être égoïste et montrer aux autres que cet homme-là qui viendrait le chercher à l'école, c'était son père ! Mais ce n'était pas possible...

Le garçon repartit trop vite au goût des deux Rider mais chacun attendait la prochaine visite avec impatience.

« Je vais être jaloux, lâcha une voix après qu'une voiture se soit garée à côté de John.

- Ah ? »

Yassen s'approcha de son amant et le poussa lentement contre le mur. Il leva la main et lissa le col de la chemise de John.

« Il te rend heureux, souffla Yassen avant de relever son regard dans celui de John.

- Oui. »

Le Russe rit doucement avant de déposer un baiser sur ses lèvres. C'était normal que John puisse se sentir heureux d'être avec Alex. C'était son fils, ils venaient tout juste de se retrouver. Il ne disait cela que pour le taquiner.

« Tu n'as pas à être jaloux ! lui murmura John en l'embrassant à son tour. »

Il posa ses mains sur la taille de son amant alors que leur baiser se faisait plus langoureux. Bientôt les mains furent sur ses fesses et ils reculèrent jusqu'au canapé du salon pour se dévêtir. Ils en avaient besoin tous les deux de sentir le corps de l'autre contre le sien, de se dévorer des lèvres. Et Yassen finit par poser sa tête sur le torse de John avec un sourire bête aux lèvres. Il n'y avait que son ancien professeur pour lui faire ressentir cette paix.

« Tu restes longtemps ? demanda John en caressant distraitement les cheveux de Yassen.

- Je ne sais pas, je n'ai pas encore de contrats.

- Hum. »

John soupira doucement avant de fermer les yeux. Il était bien là. Et le reste de la journée fut tout aussi calme. Finalement la retraite lui convenait assez bien.

* * *

Quelque part dans la campagne anglaise...

« Alors, la situation ?

- Gregorovich vient de le rejoindre. Ca s'amuse bien en tout cas, railla une voix avec un regard lubrique..

- Tsss ces pédés n'ont aucune retenu ! rétorqua la femme d'une voix venimeuse.

- J'ai connu une nana, une vraie chaudasse, elle-

- La ferme ! »

L'homme, Tango, rabaissa ses jumelles et fixa sa camarade. C'était une belle femme, anglaise, mais elle avait un sale caractère.

« C'est bon, c'est pas parce qu'il t'a rejetée en bloc que tu dois parler comme ça ! grogna le type en reprenant sa filature. »

Les deux hommes étaient sortis de la maison pour se baigner un peu. Tango se laissa à penser qu'ils avaient vraiment une belle vie comparé à lui. Mais ces vacances se termineraient bien assez tôt.

« Tu as envoyé le courrier ?

- Ouais, ouais, t'inquiète pas !

- Je ne m'inquiète pas mais le moindre faux pas et le plan tombe à l'eau ! gronda la femme.

- Hey ho ! C'est bon ! Je sais ce que je fais.

- Oui mais tu ne sais pas à qui tu as à faire, moi oui.

- Ouais je sais, en face, c'est le grand Hunter ! Et alors ? C'est plus qu'un vieux qui tringle le petit russe et- »

La claque partit toute seule. Il dévisagea d'un regard noir sa partenaire. Enfin, elle était plus sa chef. C'était une femme effrayante : elle pouvait vous caresser la joue un jour et le lendemain, vous pouviez vous retrouver avec du poison dans votre verre sans même vous en rendre compte. Tango frissonna. Oh oui, cette femme était une prédatrice susceptible.

* * *

Les jours passèrent et ce matin-là, John se réveilla une nouvelle fois aux côtés de Yassen. Ce dernier était endormi près de lui. L'Anglais sourit avant de déposer un baiser sur l'épaule dénudée de son amant. Il ne lui restait plus que Yassen, Helen était morte...

Il se leva et s'étirer longuement avant de passer un peignoir. Il enfila ses chaussons et descendit dans le salon puis sortit prendre le courrier. Ses missives dans la main, il retourna dans le salon puis la cuisine pour se servir un café. Tasse en main, il ouvrit son courrier. Rien de bien passionnant mais, à la dernière enveloppe plus grande que les autres, il fronça des sourcils.

Son coeur rata un battement et il reposa la tasse pour regarder les photos : Alex et lui au bord du lac en train de pêcher, c'était ce week-end, encore Alex et lui mais dans la piscine cette fois. Il y en avait de Yassen et lui faisant l'amour ou bronzant autour de la piscine. A la dernière, il se figea : c'était une photo d'Alex et Yassen apparemment en grande discussion mais elle était barbouillée de stabilo. John plaqua ses mains sur la table, les photos entre ses doigts : attends nos instructions.

Qui l'avait retrouvé ? Le MI-6 ? Scorpia ? Les Triades ? Il avait affronté tant de gens que beaucoup voulait sa tête... C'était un chantage : les précieuses vies d'Alex et de Yassen contre son obéissance.

Ne pouvait-il pas vivre en paix la fin de ses jours ? Il avait payé cher cette liberté.

Il remit tout dans l'enveloppe et fila la rangea dans le tiroir de son bureau. Il resta un moment en bas, seul, à sortir cette affaire de sa tête. Yassen savait lire en lui de mieux en mieux... il ne fallait pas l'inquiéter pour le moment. Aussi remonta-t-il avec le petit déjeuner.

Les jours suivant furent tout aussi calmes et reposant pour eux que les précédents. John ne reçut aucun courrier étrange cette semaine-là mais la suivante, une nouvelle enveloppe arriva. Alex sortit du taxi à ce moment-là. C'était le week-end et il avait décidé de le passer avec son père... et d'accepter la présence du Russe.

« Oh Alex, bonjour, mon garçon.

- Vous allez bien ?

- Pour quelqu'un qui n'a rien fichu de la semaine ? Très bien, rit John en l'invitant à venir d'une main sur l'épaule. »

Père et fils entrèrent dans la maison. John s'en alla directement dans son bureau pour ouvrir la nouvelle missive de son étrange correspondant. Bien sûr, il n'en fut pas ravi.

De son côté, Alex trouva Yassen au bord de la piscine, les pieds dans l'eau. Il l'observa un moment : le corps du Russe était couvert de cicatrices diverses et variées tout comme John bien que Yassen n'est pas celle dans le dos. Alex se laissa à penser qu'avec son physique sec de muscles, Yassen ne semblait pas si dangereux et pourtant...

« Salut. »

Yassen tourna la tête vers lui et la hocha poliment. Il ne souriait qu'à John avait remarqué le garçon. Il s'approcha de lui en croisant les bras.

« Y'a quelque chose qui ne va pas avec mon... avec John ? demanda-t-il.

- Pas spécialement.

- Pourtant, il a l'air soucieux. Il avait une drôle de tête quand il a pris le courrier ! »

Yassen le regarda, les yeux plissés comme s'il cherchait à lire quelque chose en Alex. Non, Yassen n'avait pas trouvé John inquiet et il le connaissait suffisamment bien. Mais si Alex lui disait une telle chose, il ne fallait pas le prendre à la légère. Aussi se leva-t-il pour aller retrouver son amant. Il n'avait pas pour habitude de le traquer...

Il vit la porte du bureau fermée et s'y dirigea sans bruit. Même si John avait été son professeur, Yassen savait le surprendre de temps en temps et il espérait l'effet de surprise cette fois-ci. Il fixa la poignée de la porte avant de vivement l'ouvrir. Il eut tout juste le temps de voir John rentrer quelque chose dans le tiroir du bureau. Il fit comme si de rien n'était et s'avança vers lui avec un sourire mutin. Faire diversion.

« Tu sais qu'Alex a failli dire « mon père » ? dit-il amusé.

- Ah oui ? s'étonna John en le regardant se planter devant lui.

- Oui. »

Yassen glissa ses bras autour de la taille de John et vint l'embrasser légèrement.

« Ca a l'air d'aller entre vous deux ! C'est bien.

- Oui. Tu veux quelque chose ?

- Que tu viennes dans l'eau avec nous !

- Nous ?

- Ton fils et moi. »

John rit doucement avant de déposer un baiser sur les lèvres de Yassen. Il était conscient des efforts que les deux faisaient afin de s'entendre un minimum pour lui. Mais il se retrouva pousser sur le côté alors que Yassen ouvrait le tiroir. Il lui attrapa le poignet pour le stopper mais il était trop tard, Yassen avait les clichés en ma

« Tu comptais m'en parler quand ? demanda le Russe d'une voix sèche.

- Jamais.

- Et c'est quoi exactement ? »

Yassen regarda une à une toutes les photos, le front plissé et le regard sévère. Il n'aimait pas ce que ces clichés semblaient lui dire : chantage. John les lui prit des mains et les rangea.

« C'est ton fils qui m'a dit que tu étais soucieux en allant voir le courrier.

- Il fait bien son travail celui-là ! gronda John mécontent.

- John, arrête tes bêtises et dis-moi ce qui se passe ! »

Les deux hommes s'affrontèrent du regard avant que le blond ne soupire doucement. Il se pencha et farfouilla dans un autre tiroir pour en sortir les deux lettres qu'il avait reçu. Il les tendit à Yassen avant de prendre appui sur le bureau. Il attendait le verdict.

« Et tu pensais que je n'allais pas m'en apercevoir ? trancha Yassen en relevant un regard assassin sur son amant.

- Oh si bien sûr, tu n'es pas né de la dernière pluie. Juste que je voulais m'en occuper sans débordement.

- John ! s'emporta le Russe. Te rends-tu compte de ce que s'est ? Qu'ils te menacent en voulant s'en prendre à Alex et moi.

- Je sais.

- Et te rends-tu compte que tu n'as plus vingt ans ? Qu'avec l'accident tu...

- Je vais très bien ! »

John se détacha de son amant et sortit du bureau d'un pas précipité, les mains serrées. Yassen baissa les yeux. Il n'aurait pas dû dire cela mais c'était la vérité : John n'avait plus la même vitalité que lorsqu'il enseignait à Scorpia. Quand bien même il pouvait se débrouiller et sortir de ça, Yassen s'inquiétait. John était tout ce qu'il lui restait, il l'avait à peine retrouver et ne voulait pas le perdre. Il tourna le regard vers le tiroir où les photos étaient puis soupira.

« John ? appela-t-il. »

Il n'aimait pas leurs disputes. Il sortit du bureau et chercha son amant. Il le trouva dans la cuisine, les mains appuyées sur le rebord du comptoir. John releva les yeux et le suivit du regard jusqu'à ce qu'ils soient l'un en face de l'autre, le comptoir les séparant.

« Je ne suis pas infirme ! gronda John en serrant les poings.

- Je le sais très bien... écoute, je ne voulais pas te faire de la peine, c'est juste que... je t'ai perdu une fois et-

- Tu ne me perdras plus, lui promit John. »

Le silence s'installa quelques secondes alors qu'ils ne se quittaient pas des yeux. Yassen finit par lever sa main pour lui caresser la joue, un sourire tendre dessiné sur ses lèvres.

« Que comptes-tu faire ?

- Trouver de qui il s'agit et stopper leur petit jeu !

- Aussi simplement que ça ?

- Aussi simplement que ça.

- Tu as une idée de qui cela peut être ?

- Beaucoup de monde... Scorpia, les Triades... tout ceux qui ne m'aiment pas.

- Ou qui t'aiment de trop. »

John hocha de la tête. Si les gens de Scorpia avaient appris qu'il était toujours en vie, il y avait une femme qui avait sans doute très envie de se ven

« Tu penses à Julia ? demanda John.

- Un peu oui.

- Ces photos ont été prises pas loin de la maison donc ils savent où on habitent et ils vivent ici de manière temporaire pour nous surveiller. Il faudra donc faire attention à tout dès à présent. Visiteurs, voitures, autres véhicules...

- J'irais faire un tour au village aussi, dit Yassen en posant ses mains sur celles de John. Comme au bon vieux temps alors ? »

Un sourire complice se dessina sur ses lèvres et John le lui rendit. Leur dispute était passée.

« De tous tes ennemis, Scorpia est celui qui a le plus pris donc je pense que chercher dans cette direction est la meilleure chose à faire ! déclara Yassen.

- Hum.

- Tu vas prévenir Alex ?

- Non, pour le moment, il n'a pas besoin de savoir.

- Oui mais il le saura tôt ou tard et s'il a ton caractère, il ne va pas apprécier. »

John lâcha un lourd soupir. Oui, Alex avait son caractère mais il n'avait pas envie que son fils apprenne qu'ils étaient filés et menacés. Pour le moment, il devait juste profiter de son week-end ici.

« Plus tard. »

Yassen rit doucement avant de se pencher pour l'embrasser tendrement. John ferma les yeux et se laissa aller à ce baiser.

Ils ne remarquèrent pas que Alex était sur le pas de la porte-fenêtre et avait entendu une grande partie de la conversation. Les sourcils froncés, il regrettait que son père ne lui fasse pas plus confiance pour cette histoire. Mais dans le fond, il le comprenait.

Quand il vit les deux hommes s'embrasser, il rougit et retourna vivement sur la terrasse. C'était la première fois qu'il voyait deux hommes échanger un baiser. Il trouvait ça différent d'un couple « normal ». Il avait senti qu'il n'était pas à sa place, qu'il regardait quelque chose d'intime et interdit. C'était une étrange sensation. Puis il pensait à sa mère... Si Helen était toujours en vie, John aurait-il continuer de voir Yassen ? Alex et elle vivraient en France et John, il aurait fait quoi ?

Sans s'en rendre compte, il marchait dans le grand jardin. C'était une immense propriété et le jardin... ressemblait davantage à un parc. Son père lui avait montré la balançoire maison que Ian et lui avaient construit étant enfant. Et Alex s'y retrouvait assis, les mains sur les cordes. Il réfléchissait. Quelqu'un en voulait à son père en le faisant chanter. Son instinct d'espion et de fouine se réveillèrent, il voulait découvrir qui agissait. Il ressentait la même chose que Yassen : il venait tout juste de retrouver son père. Il ne voulait pas le perdre. Un rire nerveux le secoua : il avait une chose en commun avec cet assassin.

Il commença à se balancer, perdu dans ses pensées. Son regard se portait autour de lui, sur ce cadre reposant. Mais il arrêta net le balancement et sauta de là pour marcher à grands pas vers l'immense sapin. A ses pieds, Alex trouva des mégots de cigarettes. Personne ne fumait ici alors cela devait appartenir à celui qui les espionnait ?

Alex en ramassa un et le fourra dans sa poche. Il pourrait demander à Smithers de l'aider ? L'inventeur du MI-6 était son ami ? Sans doute le seul qu'il considérait ainsi dans ce sombre endroit. Oui il ferait parvenir ça à Smithers et il découvrirait au moins quelque chose !

Il fit un dernier tour mais ne trouva rien aussi rentra-t-il à la maison et découvrit son père et Yassen dans l'eau. Il finit par se joindre à eux pour une partie de ballon. D'abord mal à l'aise, il prit plaisir à s'amuser comme un gamin de son âge et la présence de Yassen ne le dérangea pas.

C'étaient les derniers moments de détente pour eux...

A suivre...

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