Lettre IX

Jul 06, 2008 14:14

D'Alexandre Lesservi-Caballière
A Erwan Baron

Ci-joint : Lettre VII.

Cher Palla mi-doux,

Allez-vous bien ? Vous me semblez fatigué, ou bien même peut-être pire : las. Ce soleil ne vous enchante-t-il pas ? Je suis certain que ce petit voyage dans la capitale vous fera le plus grand bien, mais tâchez de nous revenir en grande forme. Même nos disputes n'ont plus rien de volcanique. Reprenez-vous, vengez-vous de quelque imbécile ou aidez-moi à comploter contre ce cher Morelli. Si cela peut vous aider à retrouver le sourire, je peux même vous offrir la lame avec laquelle je vous demanderai de poignarder Gercourt. La vie est triste comme un verre de grenadine, ici. Je ne m'ennuie pas, non, mes pensées étant toutes tournées vers la même personne. Oui, voici ce que je suis : une stupide fleur qui fixe un soleil lointain.

Mes jouets me lassent, Richard le premier. Vous trouverez ci-joint sa dernière lettre, tellement prévisible que j'aurais pu l'écrire de ma propre main. Je ne sais pas encore quoi lui répondre. Dois-je consommer la rupture maintenant ou bien profiter encore quelque temps de sa bêtise ? Conseillez-moi, mon bon ami.

Je me sens prêt à faire mille folies. Peut-être m'exiler dans le sud de la France. On y dit que les gens y sont charmants. Je n'en doute pas, j'espère simplement qu'ils sont un peu moins étroits d'esprits que les spécimens nordiques.

Baron, ce sera l'été qui décidera entièrement de mon comportement à venir. Si le soleil est assez clément avec moi, je renoncerai à la cruauté. S'il ne me sourit pas, je m'emploierai alors à me venger de tous ceux qui le mériteraient. Voyez comme la vie est simple, parfois.

Revenez-nous vite.

Madame la Marquise.

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correspondance

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