Non,je ne suis pas morte,je suis juste en stage.
Cela fait maintenant un peu moins de trois semaines que j'ai troqué le contexte scolaire pour une expérience professionnelle,et contrairement à ma phrase d'introduction qui pourrait laisser penser que je dépéri,jusqu'à présent j'adore.
Quand on m'a annoncé que la dernière année de ma formation comprenait une intégration dans le monde du travail de 3 mois j'ai carrément flippé.L'idée d'être confrontée à des personnes que je ne connaissais pas et qui allaient dépendre de mon incompétence vu la formation catastrophique qu'on m'a donné ne me disait rien qui vaille et l'approche de la date fatidique résonnait, de plus en plus alarmante dans un coin de ma tête.
Après quelques premières journées "difficiles" où j'ai dû prendre mes repères, un climat agréable s'est vite installé les semaines qui ont suivi.Je me suis tout de suite entendu avec les autres stagiaires alors que l'arrivée dans un nouvel environnement m'avait appris jusqu'alors que deux semaines étaient au moins nécessaires pour que les esprits se décontractent et commencent à se libérer de la pression de l'apparence pour commencer à s'ouvrir aux autres. Cela n'a jamais été mon cas puisque je déteste le silence et le malaise dans une pièce remplie de monde avec qui je vais passer les prochaines semaines et que je fais tout pour détendre l'atmosphère, ce qui se résume souvent par un geyser de blagues pourries et une ridiculisation publique en un temps record.
Je n'ai donc pas eu besoin de ce genre de recours,je ne sais pas si c'est parce que les filles sont habituées au contact social auquel leurs études les confrontent,l'expérience dans le milieu qui les mettent à l'aise avec les nouveaux microcosmes, ou leur niveau d'étude universitaire qui leur donnent cette aisance à converser en public.J'ai d'ailleurs un peu dépéri en entendant le parcours de chacune, découvrant des cursus d'apprentissage riches et incroyables. J'aurais aimé être plus débrouillarde et qu'on m'informe d'avantage des possibilités qui s'offraient à moi lorsque j'ai fini mes humanités,cela m'empêcherait d'écarquiller les yeux en entendant le contenu des cours des autres en me disant que c'était exactement ce que j'aurais voulu faire.Je crois que j'ai loupé une éventuelle vocation et ses trois dernières années ont sonné encore d'avantage comme une perte de temps malheureuse alors que je n'estimais pas un constat encore plus déplorable que celui que j'avais déjà tiré.
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Je me félicite néanmoins d'avoir choisi un endroit qui me ravit pour terminer ce cycle d'études,c'est la meilleure décision que j'ai prise depuis un bout de temps et je suis moins amère en pensant que cette opportunité ne m'aurait sans doute pas été offerte si je n'étais pas passée par un cursus de merde. Je ne pense toujours pas que le graphisme soit ma voie et que je ne possède pas le mojo nécessaire pour réussir dans le domaine,mais j'éprouve un certain plaisir à jouer dans le domaine pour un travail enfin concret et je n'ai pas ressenti cette lassitude caractéristique en travaillant que que j'éprouve généralement à l'école. J'aime me lever au milieu d'abeilles traductrices en les aidant à trouver une manière joliment formulée de dire que pour tel film des prothèses pour couilles ont été utilisées et apprendre sur le tas ce qu'est un prolapsus, ou s'envoyer des vidéos au contenu presque scatophile.
Un changement radical qui peut sembler futile mais pourtant colossal à mes yeux,c'est la prise de position complètement différente par rapport à mon école face à la race de notre ordinateur. Quand je suis arrivée et que j'ai posé mon VAIO vert fluo sur la table pour le brancher aux différents câblages devant le personnel,la première remarque que j'ai eu fût "Tiens,tu n'as pas un MAC?", et moi de répondre dans un soupir "Non,pourquoi vous êtes des partisans de la marque?", j'ai été soulagée d'entendre que non,justement,grand dieu, PAS DU TOUT.
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Depuis trois ans j'entends des conneries dans l'environnement scolaire qui me disent que travailler sur PC c'est une punition et que MAC est une divinité qui devrait évincer tout ce qui ne provient pas de cette marque pour un monde électronique de meilleure qualité.C'est carrément devenu du lavage de cerveau et le débat de mon existence où chaque jour il était apparemment nécessaire de me rappeler que seuls les crétins étaient encore sur PC et qu'il fallait sérieusement manquer de jugeote pour ne pas s'être encore converti. Puisque je déteste qu'on me dise ce que je dois penser ou faire et que je suis sans doute la personne qui a le plus grand esprit de contradiction de cette planète,on m'a convaincu en un jour que jamais je ne serai la pute de MAC,et voir une fille galérer avec sa nouvelle acquisition parce qu'elle ne savait pas comment faire roter une image ou supprimer un document m'a tellement fait hurler de rire sur la bêtise de son choix que j'étais devenue irrécupérable sur le sujet.
C'est bête mais moi j'aime bien la personnalité,la réflexion, les gens qui ne se soumettent pas à l'hégémonie ou à un comportement grégaire,les personnes qui ne crachent pas sur un produit qui leur a servi pendant toute leur existence et qui deviennent subitement infidèle pour une coque design et un écran plus lumineux,les gens qui ne ressentent pas le besoin d'affirmer leur identité par l'acquisition technologique et qui t'emmerdent dès que l'occasion se présente tel un végétarien acharné ou une fille pro-bio pour t'exposer l'intelligence de leurs choix.
Ceci n'est pas une généralisation hein,je n'ai rien contre Apple ou ses utilisateurs au départ,juste une dent contre ses partisans extrémistes.
J'ai donc d'abord fait la constatation rassurante que l'état d'esprit de mon école ne s'appliquait pas au reste du monde,et que sa débilité ambiante non plus. Je suis empreinte de respect et de fascination pour l'environnement cultivé dans lequel j'interagis,et ces trois semaines ont été plus prospère en échanges captivants que ces trois dernières années.Je découvre un monde auquel je me suis identifiée pendant toutes ces années pour percuter que je n'y connais au fond strictement rien. Au lieu de me laisser abattre par mon manque de culture et de connaissances dans le domaine,je le vis comme une certaine émulation que je n'ai plus ressentie depuis très longtemps, celle qui te fait regretter d'aller te coucher pour ne pas continuer à approfondir le monde de connaissances qui s'ouvre devant toi ou de ne pas être suffisamment fortunée ce mois-ci pour visionner un milliard de dvds dont tu n'avais pas la moindre idée.Je suis de nouveau avide de savoir alors que je pensais avoir fait le tour des choses,et je suis à l'écoute de ce que les autres ont à m'apporter en recommandations cinématographiques et littéraires qui s'avèrent multiples et variées.
Ma plus grande découverte jusqu'à présent est probablement Lloyd Kaufman, père fondateur de la maison de production de films TROMA et réalisateur de beaucoup d'entre eux. Je ne sais pas comment j'ai pu vivre jusqu'à présent sans voir un de ses films alors que je suis une grande fan de John Waters avec lequel il a à mes yeux énormément de points communs. J'ai une préférence jusqu'à présent pour ce qu'il a fait dans les années 80, sa passion pour la toxicité nucléaire et l'abondance de slime fluos avec des bons vieux effets spéciaux animatronics dans un univers à la "Saved by the bell" horrifique et punk. Un véritable régal.
J'ai adoré "The Toxic Avenger", et c'est en regardant les bonus que j'ai découvert qu'un dessin animé avait été adapté du film, dessin animé qui ne me laisse pas indifférente puisque je suis persuadée d'avoir vu plusieurs épisodes de celui-ci lorsque j'étais plus jeune et dont j'avais complètement oublié l'existence. On ne sait jamais que ça ravive également les souvenirs enfouis de quelqu'un d'autre,ce serait bête de louper ça :
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Et puis,j'ai aussi beaucoup aimé "The class of Nuke 'Em High", même si le scénario n'avait absolument aucun sens et donne l'impression qu'ils ont totalement improvisé sur place en essayant de monter le film de manière cohérente,ce qui est définitivement un epic fail.C'était d'une telle hilarité que ça rend n'importe quel défaut acceptable, et après tout on est tellement dans le n'importe quoi que je ne devrais même pas m'étonner que les règles de base de la construction d'un film lisible ne soient pas respectées.
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Voici d'ailleurs une liste non exhaustive de tout ce que j'aurais dû ou devrai voir je l'espère dans un avenir proche (admirez au passage cette tendance à la promotion en format paysage, Kriss prône le vertical,je trouve que le format horizontal est toujours foutrement plus épique!)
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Et dans ce que j''ai pu voir qui ne se rapproche pas du tout du domaine de l'horreur et qui m'a fort plu,je dois vous évoquer Synecdoche, New York. Ne vous laissez pas rebuter par le titre immonde du métrage comme ça a été le cas me concernant,je m'en veux parfois tellement de presque rater des pépites parce que je me focalise sur des détails insignifiants qui me freinent dans mes désirs de visionnage. Je ne sais pas comment vous parler du film et vous évoquer son déroulement me semble carrément impossible.Le contenu est complexe, bourré de relectures, de métaphores et de sous entendu, et ce qui démarre comme un portrait moderne d'une simple famille tourne vite dans l'abstraction,le surréalisme et l'exercice conceptuel. C'est un film surprenant, philosophique, très artistique et poétique. Malgré son contenu étrange et parfois perturbant, on se laisse guider tranquillement sans être alarmé de perdre pied et de se confronter à de nombreuses incompréhensions,et lorsque la fin arrive et qu'on est pas sûr d'avoir tout compris, on est heureux de l'avoir vu avec quelqu'un d'autre pour en discuter pendant des heures,regarder l'entièreté des bonus pour comprendre le génie qui se cache derrière chaque plan et se pencher sur des mystères qu'on aimerait élucider.
J'en ai retenu un très beau monologue que je trouvais criant de véracité :
"Everything is more complicated than you think. You only see a tenth of what is true. There are a million little strings attached to every choice you make; you can destroy your life every time you choose. But maybe you won’t know for twenty years. And you’ll never ever trace it to its source. And you only get one chance to play it out. Just try and figure out your own divorce. And they say there is no fate, but there is: it’s what you create. Even though the world goes on for eons and eons, you are here for a fraction of a fraction of a second. Most of your time is spent being dead or not yet born. But while alive, you wait in vain, wasting years, for a phone call or a letter or a look from someone or something to make it all right. And it never comes or it seems to but doesn’t really. And so you spend your time in vague regret or vaguer hope for something good to come along. Something to make you feel connected, to make you feel whole, to make you feel loved."
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Dans les séries télévisées,mon dévolu s'est récemment jeté sur The Office,
la version anglaise, recommandée par Julien.
J'étais pourtant sceptique au début,je trouvais que le faux reportage était trop invraisemblable pour être réel,et n'était pas dupe sur les caractères trop loufoques pour représenter soit disant des vrais employés de bureau sur leur lieu de travail.Les deux premiers épisodes sont d'ailleurs bourrés de références à la culture anglaise que je ne connais pas assez bien et je ne savais pas si je devais trouver toutes ses private joke drôles ou insensées. La série est heureusement vite devenue plus intéressante lorsqu'on retrouve des situations que l'on a tous vécu, qu'on reconnaît des profils typiques qu'on a croisé un millier de fois et lorsque la relation entre les caractères devient plus évidente. Les loosers deviennent des personnes auxquelles on s'attache vite et les pires défauts dans les situations les plus pathétiques sont presque touchants.
The Office est une série hilarante qui devient rapidement addictive,et je n'ai pas fait exception à la règle des spectateurs qui ont chouiné lamentablement lors du dernier épisode,bénédiction à laquelle je ne m'attendais pas du tout surtout pour un show qui se veut essentiellement comique.
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Et enfin,dans le domaine des films que je ne veux pas spécialement voir mais qui finiront de toute manière un jour ou l'autre dans mes mains, "Devil Inside" le dernier exorcisme qui est probablement tellement mauvais qu'ils en font des événements intéressants pour tenter de susciter l'intérêt du public d'une manière ou d'une autre,en projetant le film dans une chapelle au milieu de nonnes au regard vitreux,par exemple :
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Mais bon,je ne suis pas crédule! Une qualité des films d'horreur c'est de créer des affiches tellement alléchantes qu'on ne peut réprimer le désir de voir le film et être incroyablement déçu,alors si la pochette est immonde pour ce film-ci soit on peut espérer l'effet inverse soit on a affaire à une grosse merde,et je crainds que la seconde option l'emporte.
Puisqu'on discute énormément film et tout ce qui s'y rapporte avec les autres stagiaires,on a eu vite fait d'évoquer nos acteurs et actrices préférées et j'ai eu droit à une nouvelle discussion houleuse sur le cas Kristen Stewart.
Je suis toujours ébahie de constater la haine que les gens ressentent envers elle, sentiment partagé de sans doute 90% de mon entourage pour l'actrice. Je ne sais jamais si je dois être heureuse d'être une des rares personnes qui lui voit une beauté époustouflante et un talent caché et me réjouir de ne pas devoir partager mon amour avec trop de monde. En effet, depuis l'année Gosling, une distance s'est installée avec l'admiration que je lui portais,je n'ai jamais aimé les personnes trop entourées ou admirées,je les fuis d'ailleurs même comme la peste,et il semblerait que ma relation de fan girl se déroule de la même manière. J'ai fait la gueule quand les filles commençaient à aimer Jared Leto vers mes 16 ans,je crois que je peux me réjouir tant que la majorité du monde déteste Kristen Stewart.A part ça,je vous promets que je 'nai pas d'autel dans ma chambre à leur effigie. Seulement des crânes d'animaus morts et des stickers en forme de cercueil. La routine,donc.
Tout ça pour dire qu'ils lui dénoncent une certaine apathie et une expression relativement invariable sur le visage, ce qu'ils considèrent comme un défaut représente à mes yeux sa plus grande qualité,et j'ai eu la chance de tomber dans la semaine sur un post assez intéressant sur Tumblr qui exprimait parfaitement ce que j'aurais voulu dire à son propos :
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Je crois que j'aime d'autant plus cette fille lorsque je vois ses interviews où elle foire,bégaie, tente en vain d'être intéressante et bat du pied pour dissimuler le malaise de devoir s'exprimer avec d'autres personnes. C'est peut-être une bête forme d'identification mais je me reconnais énormément dans cette attitude, le malaise rencontré lorsque je dois parler avec un certain entourage où je finis toujours par balancer des conneries d'autant plus lorsque c'est une rencontre importante où quelqu'un devant qui on aimerait briller.C'est sans doute parce que les gens extraordinaires me font peur et que j'ai toujours préféré la faiblesse et le manque d'assurance.
En parlant de Tumblr, j'ai expérimenté le comble : me rendre compte par celui-ci d'un événement sensationnel qui concernait la Belgique après que celui-ci se soit déroulé.Apprendre sur une plateforme américaine ce que j'ai loupé dans mon propre pays fait de moi une grosse bite. Il s'agit donc du festival des lumières à Gand qui a l'air d'être d'une beauté innomable et que je vais me faire un plaisir de ne pas louper l'année prochaine si je décide de ne pas de nouveau faire mon inculte :
Au niveau des lectures,la bande dessinée "Minus" de Rica m'a laissé un excellent souvenir.Je n'ai pas tout de suite été convaincue par la qualité de l'histoire qui évoque les déboires d'un sexholic. J'avais peur qu'on sombre dans l'excès et le contenu paillard,ce qui n'était pas du tout le cas,et je dois d'ailleurs admettre que la fin m'a assez déçue par son aspect bien trop sage,et gentil. J'aurais préféré que la dernière page se termine dans le vague,ou sur une note plus sombre et pas dans cette facilité frustrante. Les dessins ressemblent énormément à ceux de Charles Burns et c'est clairement ce qui m'a le plus séduite,la beauté de ce noir et blanc, l'intelligence des plans,le loisir de rendre les traits des personnages inattractifs, l'aspect cauchemardesque de certains passages, et la qualité d'écriture.Et puis une bande dessinée qui ne fait pas obligatoirement dans la série et qui se clôt en un exemplaire est également une qualité à mes yeux :
Musicalement,c'est toujours du grand n'importe quoi : du rap métal aux années 80,en passant par du grind à disney channel, du grunge alternatif à une bonne dose de nostalgie,je ne sais plus quoi penser de mes goûts musicaux :
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Tant qu'on est dans le n'importe quoi,laissez-moi vous proposer la barre de téléchargement Nyan Cat. La mienne a salement déconné lors de la première installation et je l'ai entendue pendant plus d'un quart d'heure alors que mon téléchargement était fini depuis bien longtemps et je n'ai pu me résoudre qu'à éteindre la machine sinon j'allais probablement m'arracher les orbites pour m'en servir comme boules quiès. J'aurais pu juste éteindre le son,mais puisque je suis masochiste et vous aussi, il suffit de cliquer sur l'image pour y accéder :
Sinon,j'ai développé une obsession maladive pour Olivier de Sagazan dont j'ai posté une perfomrance lors de l'article passé, portrait humain d'une peinture de Bacon,je suis répugnée et fascinée, et l'art n'a jamais été aussi extraordinaire qu'en mêlant ces deux sentiments :
Je viens d'exceller dans la maîtrise de l'article-poubelle.
Et je me suis pourtant résignée à vous parler de ma nouvelle addiction au shampooing sec, de la mort de mon ipod depuis deux semaines sans m'être encore taillé les veines, et mon rythme de lecture qui s'est subitement élargi depuis lors.
Tant pis?