Jun 05, 2008 07:35
Cher Inconnu,
Ou devrais-je écrire "cher Oublié" ?
Le jour où j'ai croisé ton regard pétillant, ta démarche assurée, ton sourire en coin, j'ai voulu fuir, tes filets m'ont attrapée, tu m'as capturée.
Tu as tranquillement lacé ce fil qui m'enserrait. Tu serres violemment ce filin qui me délivre.
Le jour où j'ai cru mourir une première fois, tu as fui, ma cage t'a relâché, je t'ai libéré.
Tu m'as volé mes larmes, tu m'as dépouillée de mes armes, tu es parti.
Aujourd'hui, c'est trop tard.
Regrettes-tu ?
« Il était une fois un garçon qui savait jouer à la balle jaune. Il était une fois une fille qui n'aimait pas jouer à la balle jaune. Il était une fois deux personnes qui jouaient ensemble à la même balle jaune.
Il était une fois un garçon qui ne savait pas jouer à la balle rouge. Il était une fois une fille qui aimait jouer à la balle rouge. Il était une fois deux personnes qui ne jouaient pas ensemble à la même balle rouge.
Ils ne jouaient pas le même jeu, l'enjeu n'était pas le même.
Mes erreurs te brisaient petit à petit... Ta voix devenait souffle, tes yeux devenaient brumes, tes joues devenaient feuilles, ton corps devenait tronc.
Tes erreurs te perdaient petit à petit... Ta voix devenait tempête, tes yeux devenaient éclairs, tes joues devenaient nuages, tes mains devenaient étoiles.
Il fallait que la Mort te fauche, fallait-il que la Faucheuse te tue ?
Toi, Hasard, est-ce de ta faute, existes-tu ? Toi, Destin, l'as-tu écrit dans le livre de celle-là ?
La mort de ton amour a marqué ton amour de la mort.
Le jour où la flamme s'est éteinte dans tes yeux, tu es morte spirituellement.
Le jour où le feu s'est éteint dans ton cœur, tu es morte physiquement.
Ton amour de la mort a marqué la mort de ton amour.
Le jour où la mort t'a embrassée, tes yeux ont cessé de me voir.
Le jour où la mort t'a emportée, ton cœur a cessé de battre.
Quel est donc ce bonheur feint qui emplit de tristesse mon cœur ? Quelle est donc cette sombre lumière qui m'éclaire ?
Avancer sans me retourner. Me retourner sans pleurer. Pleurer sans bruit. Sans bruit et en silence. »
Je ne suis pas malheureuse, mon oublié.
Peut-être trouveras-tu mon geste impardonnable. Peut-être considéreras-tu cela comme un crime inexcusable. Mais tu finiras un jour par comprendre, peut-être.
Les perspectives de la vie me semblaient réduites. Je n'aimais pas ma vie. La mort, elle, m'autorisait bien plus. J'ai aimé la mort.
Je vois d'ici un grand manteau noir se jeter sur ma tombe, pleurer toutes les larmes de son corps (et du mien), implorer tous les saints, exprimer sa perte insurmontable, crier sa peine insondable...
Tu m'oublieras vite. Ta nuit solitaire se transformera en jour allègre.
Et si les larmes ne viennent pas, tu ne pourras pas les empêcher.
Plus jamais mes yeux dans les tiens émeraudes. Plus jamais de poussières d'émeraudes dans mes mains étoiles. Plus jamais d'étoiles dans tes cheveux ambre. Plus jamais d'ambre dans mes yeux.
Souris joyeusement, bel ange noir que tu fus...
Celle qui t'a aimé follement. Que tu n'as pas autant aimée.
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Some sort of a letter. Écrire pour lui. Pour lui dire tout ce qu'elle ne peut pas lui dire avant de mourir. Pour lui dire tout ce qu'elle aurait voulu qu'il dise (entre guillemets). Pour communiquer une dernière fois...
J'ai écrit pour le cours de français (enfin, culture ^^') l'année dernière. J'ai pensé à 'mon homme au lacet', connu également sous l'appellation d'ex-fantasme. Il a servi de base pour bon nombre de mes histoires, de toute façon... J'ai adoré écrire sur lui. J'ai arrêté il y a longtemps.
amour,
lettre,
entre deux mondes