Brouillon de vie, brouillon d'amour.

Nov 03, 2009 12:12

J'avais oublié cet écrit qui pourrissait dans mes 'archives'.
J'avais envie de le partager, même s'il ne semble pas terminé.
Merci mon idéal psychologique, merci M. IP. Merci d'avoir été mon Clément...
Même si je me suis perdue une nouvelle fois, même si le contrôle aura été bref.

Tomber amoureux est un acte désespéré. Le genre de désespoir qui trahit fortement ton masochisme, le plaisir que tu as à te faire mal. Déjà, on tombe amoureux, you fall in love. C'est une chute, la décadence vers un monde inconnu, vers l'amour. Il faut n'avoir rien à perdre. Ne pas craindre d'y laisser sa personne toute entière. Ses cheveux. Ses lèvres. Son nez. Son corps. Ses yeux. Ses genoux. Son cœur.

J'avais du désespoir à revendre.

Revenons deux ans plus tôt. Au temps de mon année de Terminale.
Jamais une année ne fut aussi éprouvante, aussi longue, aussi courte, aussi remplie, aussi changeante, aussi destructrice, aussi grandissante. Et j'en passe. Ce fut une année de paradoxe. Une année d'hyperbole, également. J'étais absurde. Il était dubitatif.

Je l'ai connu lorsque lui commençait à ne plus se connaître. Le premier jour du lycée, en Seconde, sa réputation m'est parvenue aux oreilles. La première semaine à peine écoulée, elle s'avéra justifiée. Clément était un être attractif, intelligent, cultivé pour ne rien gâcher. Il me semblait être un roc. Notre relation n'était alors qu'amicale, et elle n'est restée qu'amicale durant deux ans, oui. Deux longues années durant lesquelles j'ai appris à le connaître, à l'idolâtrer, à le chérir, et à l'aimer, certainement. Je n'en sais rien.

La prise de conscience a été brutale. Que connaissais-je de l'amour ? Qu'en savais-je ?
Rien, pour ainsi dire.
Je m'étais arrêtée à l'amour feint, ou à l'amour forcé. Qui, par définition, ne sont pas l'amour.

Et il est arrivé. Au moment de mes doutes, au moment de mes peines. Cette année de Terminale.
Il m'a rendue belle, oh que oui. Il m'a redonné de la confiance en moi, il m'a désirée, il m'a conquise.
Mais je ne l'avais pas, je n'avais aucune particule de lui, rien d'autre qu'une froideur feinte en public et des mots flatteurs en privé. Je n'avais que des ersatz d'amour, des mensonges d'amour, des cachotteries d'amour.

Étais-je amoureuse ? Je le croyais sans y croire. Je ne le crois plus.
Pour dire la vérité, j'ai eu cette impression d'être folle amoureuse de lui. De l'aimer profondément, d'avoir besoin de lui, d'être dépendante de lui. Et puis, il est parti. Et j'ai souffert. J'ai eu mal comme je n'aurais pas imaginé. Le pire était, je crois, de n'avoir jamais goûté à lui. De l'avoir aimé en silence, mais ostensiblement.

Les choses devinrent claires, un jour, subitement. Je ne l'aimais pas d'amour, pas le moins du monde. J'avais beau essayer, j'avais beau me persuader, impossible de ressentir cette folie enivrante. Alors, j'acceptais. Parce que lui non plus, ne m'aimait pas.
Le seul courant entre nous fut celui de l'attraction sexuelle. Une attirance magnétique.

Oui, cette fin d'année de Terminale fut bouleversante. C'est elle qui changea tout. Elle me refit basculer dans un monde impitoyable, une souffrance bienfaisante. J'ai apprivoisé mon cœur.
J'ai apprivoisé mon corps. Une nuit sous la tente. Du silence sous les couettes. Une histoire de sensualité, rien qu'une fois, rien qu'une nuit.
Il m'a fait m'aimer.

Une année toute en couleurs. Haute en couleurs, riche en saveurs, pleine de souvenirs.
Il a dirigé mon année, je ne le nie pas. Même, je l'affirme. Il a été responsable de mes hauts et mes bas moraux, responsable de mes déprimes passagères, des pleurs que je versais rarement sur les épaules de mes amis, responsable de mes indécents sourires, des rires qui retentissaient partout où je me trouvais.

Mais voilà, depuis ce jour, je bloque. Je suis irrémédiablement bloquée sur cette histoire de cœur. Parce que nous n'avons pas terminé ce que nous aurions dû faire.
Il ne se passe pas un jour sans que je pense à lui. Pas un événement qui ne me fasse penser à lui. Une simple phrase dans un cours, une caresse délicate d'un ami, un baiser fuyant sur la joue. Lui, lui, et lui.
Je me réveille Clément. Je mange Clément. Je dors Clément.

J'attends Clément.

florian, amour, life is real, lycée, entre deux mondes

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