Titre : Parce que la ruine guette les Enfers en tout temps
Auteur :
anadyomedePersonnages Hadès, Athéna, Aphrodite, Zeus, Perséphone, Hermès et Démeter.
Fandom : Mythologie grecque
Disclaimer : Domaine public
Rating : PG
Note Pardon, pardon pour ce gros retard...
« C’est un peu gonflé, tu ne crois pas ? avance prudemment Athéna.
- Moi je trouve ça très bien. Nous devons maintenir un certain niveau de vie, là en bas. », rétorque froidement Perséphone - et la déesse de la guerre manque de lui répondre qu’au vu des nuits qu’elle passe Hadès en ce moment, ce n’est certainement pas la seule chose qu’elle trouve bien chez lui, et puis elle croise le regard blême de Déméter dans un coin de la pièce et se dit avec grande sagesse que ce n’est finalement pas encore le bon moment pour plaisanter avec cette relation.
D’ailleurs, si la première année c’était marrant de voir les humains crever de froid, maintenant que l’hiver atteint aussi l’Olympe, c’est beaucoup moins bien. Ce temps abrutit les hommes comme les dieux et certains n’en ont vraiment pas besoin.
« Ah, si ta femme le dit, pas le choix, hein, Dédé ? » lance joyeusement Hermès avant de s’écraser contre un mur.
Hermès fait typiquement parti de ces dieux qui ne s’arrangent pas avec la neige, songe Athéna, légèrement désespérée, tandis qu’il essaie de se relever. Evidemment, il n’a jamais brillé par son intelligence (ce n’est pas pour rien qu’on lui a offert le rôle de message : c’est facile, il suffit de courir bêtement de tous les côtés), mais de là à tenter l’humour avec Hadès…
« Ne m’appelle plus jamais Dédé, siffle ce dernier. Plus jamais. Jamais. Jamais.
Et il se promet d’un jour trouver le moyen de tuer ce crétin d’immortel qui lui pourrit la vie. Parce que Hermès est le pire dieu qui existe sur terre. Même pas foutu de faire correctement son travail de sycophante : à chaque fois, il en perd un et c’est Hadès qui doit remettre la main sur le mort.
Si seulement tous les dieux étaient à son image…
« Revenons-en à l’ordre du jour, voulez-vous ? interrompt Zeus en soupirant.
- On a compris, marmonne Aphrodite en commençant dangereusement à taper du pied. Charon menace de faire la grève parce qu’il est sous payé. Eh bien, on n’a qu’à augmenter la taxe de passage !
- Je suis d’accord avec elle, déclare aussitôt Hadès en la pointant du doigt. Trois oboles, ce n’est pas suffisant. On se retrouve avec un tas de plouc.
- Est-ce que tu réalises que sur ces trois oboles, tu voles deux oboles et une hémiobole à ce pauvre Charon ? s’insurge aussitôt Athéna. Et qu’est-ce que ça va changer de faire passer la taxe à quatre ou cinq oboles ? Non seulement plus personne ne pourra la payer mais en plus, tu ne feras que t’enrichir tout seul !
- Faux. J’économise pour une nouvelle maison.
- Une nouvelle… Père ! - et Athéna ressemble soudainement à une petite fille furieuse de cinq ans - Père ! Vous l’entendez ? Tu n’économises pour rien du tout, sale rapace menteur, tu es juste le plus grand avare que l’Olympe n’ait jamais vu ! - puis, se tournant à nouveau vers Zeus qui se gratte pensivement la barbe - Je propose qu’on le force à payer une obole à Charon pour ses services.
- Une obole ? s’étrangle Perséphone. Mais tu es devenue folle ! Tu veux notre ruine ! Notre décadence ! Tu crois que c’est amusant, les Enfers ? Et ce Charon qui râle tout le temps, et qui maintenant porte plainte ! Une obole, et puis quoi encore ? Des jours de vacances ? Des congés maladies ? »
Un sifflement ressemblant étrangement au mot « vénale » s’échappe des lèvres de la déesse de la sagesse qui croise les bras et se contente à présent de fixer la troupe de dieux autours d’elle d’un regard mauvais.
Zeus soupire une nouvelle fois.
Hadès, lui, se rembrunit.
« Qu’est-ce qu’on fait, alors ? reprend Aphrodite. Non parce que si on pouvait ne pas y passer la nuit, ça m’arrangerait.
- On offre une nouvelle barque à Charon…
- Quoi? Mais ! Mais est-ce que tu sais combien ça coûte, ça ?
- … et un treizième salaire chaque année, déclare Zeus. La discussion est close. »