peut-être bien que... - original - fic n°1
Titre: L'écrivain raté
Auteur: mangeusedetemps
Thème: peut-être bien que
Fic n°1
Fandom: original
Rating: G
Diclaimer: à moi, rien qu'à moi, pour une fois!!
Note: j'espère que je n'ai pas trop dévié du thème... faut dire qu'il ouvre un éventail de possibilités plus alléchantes les unes que les autres ^^
- Peut-être bien que je ne suis pas doué pour écrire, soupira Pierre. Les phrases rechignaient à s'aligner, l'encre s'empâtait, le papier se déchirait, et , pire que tout, les idées ne venaient pas.
Pourtant, une histoire d'amour, n'était-ce pas facile à écrire ? La rencontre des deux personnages, Pierre l'imaginait parfaitement : les sourires échangés, les regards lancinants de ceux qui n'avaient pas eu de chance jusque là. Puis les paroles, timides, ridicules, apprêtées. Rien ne semblait révéler le lien qui se construisait, mais après les conversations creusées par l'ennui, ils passaient enfin au plus important, les questions se bousculaient - déjà vécu, déjà aimé ? - et puis leurs confessions les rapprochaient, ils se souriaient plus librement. Et après...
Pierre le voyait mais ne pouvait le décrire. Bloqué par quoi, au juste ? Il avait toute l'expérience possible - moultes amourettes - mais où était le déclic, qui lui ferait prendre sa plume, griffonner frénétiquement, raconter, enfin ? Quelque part au fond des yeux de celle-ci, ou de celle-là... La page restait vide, vide les yeux de ses amantes, son style ne lui revenait pas.
La tête entre les mains, les yeux fixes et rouges des nuits sans sommeil, il riait. Sa muse avait beau lui résister, il finirait par la mâter. Peut-être était-ce qu'elle attendait, en fin de compte; qu'il se batte pour elle, qu'il perde la tête, comme un amant délaissé. Mais n'était-ce pas lui qui l'avait abandonnée ? Cette existence de bars, de rires, de femmes, ce tournoiement indigeste l'avait ensorcelé, fait tout quitter, sans pour autant lui apporter quelque chose en retour, un style, une belle écriture, des idées originales. Rien... Sa muse se refusait de cohabiter avec lui, elle le voulait sobre, simple, sinistre ! Quelle tyrannie !
Peut-être avait-elle raison, après tout. Ce qu'elle lui soufflait, n'était-ce pas ce qu'il lui fallait ?
Aux conquêtes, à l'alcool ennivrant, aux fêtes, il devrait substituer de belles colères, des jurons orduriers, du thé renversé. Peut-être qu'enfin, elle serait satisfaite.
Peut-être...
Auteur: mangeusedetemps
Thème: peut-être bien que
Fic n°1
Fandom: original
Rating: G
Diclaimer: à moi, rien qu'à moi, pour une fois!!
Note: j'espère que je n'ai pas trop dévié du thème... faut dire qu'il ouvre un éventail de possibilités plus alléchantes les unes que les autres ^^
- Peut-être bien que je ne suis pas doué pour écrire, soupira Pierre. Les phrases rechignaient à s'aligner, l'encre s'empâtait, le papier se déchirait, et , pire que tout, les idées ne venaient pas.
Pourtant, une histoire d'amour, n'était-ce pas facile à écrire ? La rencontre des deux personnages, Pierre l'imaginait parfaitement : les sourires échangés, les regards lancinants de ceux qui n'avaient pas eu de chance jusque là. Puis les paroles, timides, ridicules, apprêtées. Rien ne semblait révéler le lien qui se construisait, mais après les conversations creusées par l'ennui, ils passaient enfin au plus important, les questions se bousculaient - déjà vécu, déjà aimé ? - et puis leurs confessions les rapprochaient, ils se souriaient plus librement. Et après...
Pierre le voyait mais ne pouvait le décrire. Bloqué par quoi, au juste ? Il avait toute l'expérience possible - moultes amourettes - mais où était le déclic, qui lui ferait prendre sa plume, griffonner frénétiquement, raconter, enfin ? Quelque part au fond des yeux de celle-ci, ou de celle-là... La page restait vide, vide les yeux de ses amantes, son style ne lui revenait pas.
La tête entre les mains, les yeux fixes et rouges des nuits sans sommeil, il riait. Sa muse avait beau lui résister, il finirait par la mâter. Peut-être était-ce qu'elle attendait, en fin de compte; qu'il se batte pour elle, qu'il perde la tête, comme un amant délaissé. Mais n'était-ce pas lui qui l'avait abandonnée ? Cette existence de bars, de rires, de femmes, ce tournoiement indigeste l'avait ensorcelé, fait tout quitter, sans pour autant lui apporter quelque chose en retour, un style, une belle écriture, des idées originales. Rien... Sa muse se refusait de cohabiter avec lui, elle le voulait sobre, simple, sinistre ! Quelle tyrannie !
Peut-être avait-elle raison, après tout. Ce qu'elle lui soufflait, n'était-ce pas ce qu'il lui fallait ?
Aux conquêtes, à l'alcool ennivrant, aux fêtes, il devrait substituer de belles colères, des jurons orduriers, du thé renversé. Peut-être qu'enfin, elle serait satisfaite.
Peut-être...