Titre: C'era una volta...
Auteur: Isil (
shono_hime)
Thème: Il était une fois
Fic n°4
Fandom: Original (Salem)
Personnages: Matteo DeLucca et sa famille
Disclaimer: Mamma Mia! Matteo è mio! ♥
Notes: Encore une originale, je sais v_v 'semblerait que j'aie du mal à faire du fandomique avec ce thème ^^
"Christina, tu as vu l'heure?" s'exclama Alba DeLucca en toisant sa fille cadette avec sévérité.
La petite fille releva les yeux de son dessin et fit la moue.
"Mais Mamma, Matteo avait promis de me raconter une histoire pour m'endormir, ce soir," se plaignit-elle. "Alors j'attends qu'il ait fini de faire la vaisselle."
Alba leva les yeux au ciel et soupira. Évidemment que Matteo avait promis, et même si ça n'avait pas été le cas, Christina l'aurait tout de même affirmé, juste pour sortir son grand-frère adoré des ennuis que lui avait causé une soirée trop arrosée. Elle grommela avant de retourner dans la cuisine où son fils et son mari étaient, sagement pour une fois, en train de sécher les plats à peine lavés. Elle observa ses hommes une seconde, puis Matteo se tourna vers elle, avec son plus beau regard penaud. Elle le toisa sévèrement et s'avança, lui prenant d'autorité le torchon des mains.
"Va coucher ta soeur!" lui ordonna t'elle.
"Oui, Mamma! Merci, Mamma!" obéit-il en s'esquivant après lui avoir plaqué un baiser sur la joue.
"Les hommes..." soupira t'elle avec un petit coup de hanche à son mari pour le faire se déplacer vers la droite.
"Tu nous as bien dressés."
"Pas assez, visiblement..."
"Mais si, chérie, mais si..."
Stefano lui sourit et lui tapota la main avant de retourner à ses assiettes. Elle eut un reniflement peu convaincu, mais ne répondit rien et se contenta de l'aider à terminer la vaisselle.
Matteo passa dans le salon où il trouva Christina en train de fermer son cahier, déjà prête à aller se coucher. Souriant, il lui tendit les bras et elle s'y blottit pour qu'il la porte jusqu'à la chambre, calant sa tête sur l'épaule de son frère.
"Merci, 'Tina," lui souffla t'il. "Tu m'as sauvé!"
"Je sais..." chantonna t'elle. "Tu vas me la raconter, mon histoire, alors?"
"Je ne suis pas très doué pour ça, tu sais... Mais je veux bien essayer, pour te remercier! Et puis, si elle est nulle, au moins, tu t'endormiras vite!"
Elle gloussa dans son cou et le laissa la déposer dans son lit. Elle se glissa sous les couvertures avec un petit soupir et Matteo les lui remonta jusqu'au dessus de la tête, la faisant de nouveau rire. Elle en émergea avec un grand sourire, récupéra sous son oreiller le morceau de drap délavé qui lui tenait lieu de doudou et s'installa confortablement. Quand cela fut fait, elle porta toute son attention sur lui, visiblement prête à écouter son histoire. Il se gratta la nuque.
"Alors, tu veux quoi comme histoire?" demanda t'il.
"C'est vrai que tu es pas doué, quand même," déclara Christina, sans pitié. Elle eut une moue pensive. "Je sais pas, moi... Une histoire que tu aimes bien? Mais pas un conte de fées, hein! Je veux une histoire de garçons, moi!"
Hochant la tête pour paraître plus persuasive, elle se redressa dans son lit. Matteo la repoussa du bout du doigt sur le front et réfléchit une seconde.
"D'accord... Voyons voir, une histoire de garçons..."
Plus facile à dire qu'à faire... Les seules histoires qu'il connaissait, lui, étaient soit les contes de fées que ses grandes soeurs lui avaient raconté quand il était petit ou le genre d'histoires qu'il échangeait avec ses amis, et qui n'étaient définitivement pas à raconter à une gamine de huit ans... Un peu pris au dépourvu, il finit par hausser les épaules et se lancer.
"C'era una volta..." commença t'il, employant la formule rituelle italienne. "Il était une fois, dans notre belle ville de Venise..."
"Dis donc, grand frère?" le coupa Christina.
"Hé, j'étais lancé, là!" protesta t'il sans chercher à être convaincant. "Tu ne peux pas déjà avoir une question, je viens de commencer!"
"Pourquoi t'étais puni, ce soir?" demanda t'elle sans écouter ses protestations.
Matteo haussa les épaules, nonchalant.
"Mamma n'aime pas que je sorte tard, le soir, voilà tout... Je peux continuer mon histoire? Alors... Il était une fois, à Venise la magnifique, un beau gondolier..."
"Comme toi?"
"C'est ça, 'Tina. Comme moi," répondit-il patiemment avant de reprendre. "Ce beau gondolier, d'ailleurs, avait une petite soeur qui posait beaucoup trop de questions..."
Elle éclata de rire avant d'étouffer son rire derrière ses mains pour éviter d'attirer leur mère.
"C'est ton histoire, que tu racontes, Matteo? Tu vas me dire, alors, pourquoi Mamma aime pas que tu sortes?" lança t'elle, malicieuse.
"N'importe quoi," protesta t'il en roulant des yeux innocents. "Qu'est-ce qui te fais dire que c'est mon histoire?"
"Ben, un beau gondolier de Venise, ça ne peut être que toi, non?"
Il se pencha et lui ébouriffa les cheveux.
"Tu es gentille, 'Tina, mais je ne suis quand même pas le seul beau gondolier de Venise!" répliqua t'il, modeste comme tout. "Regarde Angelo, le fils de la voisine ou le cousin Davide, par exemple! Eux aussi, ils sont beaux, non?"
"Les garçons, ça peut pas trouver d'autres garçons beaux! C'est parce que vous avez aucun goût, comme dit Mamma!" rétorqua t'elle avec un tel à-propos qu'il eut du mal à la corriger. "Et puis de toute façon, c'est toi le plus beau!"
"Ah, ma petite soeur préférée!" s'exclama t'il en portant une main à son coeur d'un geste théâtral.
Christina rit à ses gesticulations et hocha la tête avec véhémence.
"C'est vrai, même Mamma le dit que c'est toi le plus beau! Sauf quand elle est fâchée. Alors, pourquoi elle aime pas que tu sortes tard, le soir?"
"Tu n'abandonnes jamais, toi, hein?"
"Non! Alors?"
"Parce qu'elle dit que c'est pas comme ça que je me trouverai une femme comme il faut. Tu la veux, ton histoire, petite curieuse, ou tu préfères encore poser des questions?" la taquina t'il en faisant mine de la chatouiller.
"Non! Pas de chatouilles et pas d'histoire, non plus! Elle veut que tu te maries, Mamma? Et toi, tu veux pas?"
"Je suis trop jeune. J'ai encore le temps," éluda t'il.
"Mais Lucia, elle avait 20 ans, quand elle s'est mariée. Toi, t'en as 25, t'es encore trop jeune?" demanda t'elle avec perplexité.
"Les filles, c'est pas pareil! Elles sont vieilles plus vite," ricana t'il en lui tirant la langue. "Regarde, toi! Bientôt, t'auras des rides juste là!"
Elle repoussa le doigt qu'il pointait vers le coin de son oeil droit et attrapa son poignet. Beaucoup plus sérieuse, d'un seul coup, elle s'accrocha fermement à lui pour attirer son attention.
"Si je grandis, tu m'épouses, dis?"
Matteo sourit et se pencha pour lui embrasser le front avec tendresse.
"Quand tu seras grande, c'est moi qui serai trop vieux, 'Tina," répondit-il gentiment. "Et puis, mon boulot de grand-frère à moi, c'est d'aller terroriser tes prétendants, n'oublie pas!"
"Moi j'aurais bien aimé qu'on se marie, quand même..." bouda t'elle pour la forme. "Mais tant que tu restes mon grand-frère, ça va."
Il l'attira vers lui et la berça gentiment. Elle se blottit et ferma les yeux, portant son pouce à sa bouche.
"Alors, ton histoire, tu la veux toujours?" murmura t'il.
"Non, t'es nul pour les raconter, de toute façon," asséna t'elle en baillant. "Mais je veux bien une berceuse, plutôt."
"Ca, je sais faire!" sourit-il.
Il ferma les yeux une seconde, puis les rouvrit et se mit à fredonner un air d'opéra. Elle s'installa confortablement contre lui, la tête contre son torse pour écouter de l'intérieur, comme elle disait parfois. Baissant la tête vers elle sans cesser de chanter, Matteo la regarda s'endormir lentement.
Un jour, se promit-il, il saurait lui raconter une belle histoire, une histoire de garçons comme elle voulait. Parole de gondolier.
FIN.